POLICY PAPER Mai 2014 Faire entrer la France dans la troisième révolution indus

POLICY PAPER Mai 2014 Faire entrer la France dans la troisième révolution industrielle : le pari de l’innovation Observatoire de l’Innovation de l’Institut de l’entreprise Faire entrer la France dans la troisième révolution industrielle : le pari de l’innovation Observatoire de l’Innovation de l’Institut de l’entreprise Préface par Christophe de Maistre et Delphine Manceau Note introductive par Laetitia Strauch 2 SOMMAIRE AVANT-PROPOS. ......................................................................................................... 3 PRÉFACE.................................................................................................................... 5 SYNTHÈSE. ................................................................................................................. 9 NOTE INTRODUCTIVE. ............................................................................ 15 1 - VERS UNE TROISIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE ?..................................................... 16 2.  LES ENTREPRISES FRANÇAISES ET L’INNOVATION : RISQUES, FORCES ET FAIBLESSES, NÉCESSAIRE ADAPTATION.................................................................................................... 29 3.  LA PUISSANCE PUBLIQUE FACE À L’INNOVATION : STIMULER L’INNOVATION ET ANTICIPER SES EFFETS NÉGATIFS. ...................................................................................... 39 PROPOSITIONS. ..................................................................................... 51 PROPOSITIONS GÉNÉRALES..................................................................................................... 51 1 – BIG DATA ............................................................................................................................... 56 2 – EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE.................................................................................................. 64 3 – NOUVELLES TECHNOLOGIES DE PRODUCTION. ............................................................... 68 L’OBSERVATOIRE DE L’INNOVATION....................................................................... 75 3 www.institut-entreprise.fr AVANT-PROPOS C ette note introduit trois études issues du travail de l’Observatoire de l’Innovation de l’Institut de l’entreprise, portant respectivement sur le big data, l’efficacité énergétique et les nouvelles technologies de production, et publiées séparément. L’Observatoire de l’innovation est présidé par Christophe de Maistre, président- directeur général de Siemens France, et ses travaux ont été supervisés par Delphine Manceau, professeur à ESCP Europe, assistée de Julie Fabbri, de ESCP Europe, rapporteur de l’Observatoire. Eudoxe Denis, Directeur des études de l’Institut de l’entreprise, a supervisé le cadrage du projet et de l’ensemble des séances de l’Observatoire ainsi que la rédaction de la note introductive. L’Institut de l’entreprise tient à exprimer sa gratitude : › ›  À l’ensemble des membres l’Observatoire de l’innovation pour leur engagement dans ce projet : Frédéric Allard, Vice-président R&D, IBM Grégory Blokkeel, Responsable stratégie & open innovation, PSA Marie-Anne Broodschii, VP Innovation, Veolia Eric Conti, Directeur Innovation & Recherche, SNCF (également auditionné par l’Observatoire) Priscille Crozemarie, Chargée de mission Secrétariat général, RATP Julie Fabbri, Secrétaire Générale, Institut pour l’Innovation et la Compétitivité i7, ESCP Europe François Gerin, Directeur général adjoint, Siemens France François Grosse, Senior Vice-President Digital Services, Veolia Jakob Haesler, co-fondateur, Tinyclues (également auditionné par l’Observatoire) Frédéric Lefebvre-Naré, Consultant, Isée Pascal Lemoine, Directeur technique et de la recherche, FNTP Delphine Manceau, Professeur, ESCP Europe Françoise Mercadal-Delasalles, Directrice des ressources et de l’innovation, Société Générale 4 L’efficacité énergétique Jean-Yves Moreau, Directeur des relations gouvernementales et parlementaires, Sanofi France Michel Morvan, président et co-fondateur, The CoSMo Company (également auditionné par l’Observatoire) Jean Richard de la Tour, Directeur des études, de l’innovation et des affaires publiques, Carrefour (également auditionné par l’Observatoire) Martin Roulleaux-Dugage, Business transformation et Knowledge officer, Areva Bernard Salha, Directeur recherche et développement, EDF Jean-Christophe Saunière, Associé, PWC Vincent Schramm, Directeur général, Symop (également auditionné par l’Observatoire) Jérôme Weill, Associé, Oliver Wyman › › Aux personnes auditionnées lors des séances de l’Observatoire : Philippe Berthier, Chef du département CRO, Innovation & Recherche, SNCF André Bouffioux, président-directeur général, Siemens Belgique-Luxemburg Eric Carreel, président fondateur de Withings, Sculpteo et Invoxia Gilles Grapinet, Directeur général adjoint en charge des fonctions globales, Atos Olivier Meunier, Directeur business development, Siemens Industry Olivier Siri, VP Head of system design, Cassidian (Groupe EADS) Claire Viguier-Petit, Directeur des opérations diabète, Sanofi France › ›  Aux personnes auditionnées par les rapporteurs en dehors des séances de l’Observatoire : Alexandre Grux, Responsable de la recherche et de l’innovation, Kyriba Philippe Vappereau, Chairman d’Ixxi, filiale de la RATP L’Institut de l’entreprise remercie enfin, pour leur collaboration tout au long des travaux de l’Observatoire, François Gerin, Directeur général adjoint, Siemens France, Jérôme Weill et Reda Fettah, respectivement associé et analyste chez Oliver Wyman, ainsi que pour leur précieuse contribution Frédéric Allard, Robin Rivaton, Lauriane Contamin et Elise Schobel. Les opinions exprimées dans le présent rapport n’engagent ni les personnes citées, ni les institutions qu’elles représentent. 5 www.institut-entreprise.fr PRÉFACE par Christophe de Maistre et Delphine Manceau C omme l’ont souligné les travaux de l’Institut de l’entreprise 1, et plus ­ récemment, les rapports Gallois ou Lauvergeon, la question de l’inno­ vation demeure centrale pour maintenir la compétitivité française, et retrouver une croissance durable. Dans un contexte où certains parlent de « troisième révolution industrielle », l’innovation est sans aucun doute la condition de notre croissance, de nos emplois, de nos services publics. L’inno­ vation permet en effet de conjurer une intensification de la concurrence par les prix, en mettant l’accent sur d’autres facteurs de différenciation. Elle apparaît donc, dans une économie mature comme la France, comme un levier essentiel pour stimuler à la fois l’investissement et la consommation. Dans cette pers­ pective, il faut toutefois se garder de réduire l’innovation à la seule « recherche et développement ». Si cette dernière est indispensable à l’innovation dans de nombreux secteurs, elle ne suffit pas à caractériser l’innovation. Une innovation a vocation à trouver un marché, à être commercialisée. À cet égard, force est de constater que si la France reste un acteur de premier plan dans la recherche amont – les récents prix Nobel de physique et médaille Fields de mathématiques attribués à des chercheurs français l’ont encore rap­ pelé 2 – la capacité d’innovation de l’économie française demeure insuffisante, comme le montrent les indicateurs suivants. L’indice mondial de l’innovation publié en mai 2013 par l’Office mondial des brevets, l’Université Cornell et l’Insead, place la France en 20e position mondiale sur 142 pays évalués ; en cause notamment, la capacité de la recherche française à transformer les inventions en innovation, c’est-à-dire à créer des produits ou des services apportant de la valeur pour le consommateur et une croissance rentable pour son développeur. Ensuite, selon l’OCDE, 23 % seulement des entreprises françaises réalisent des 1. Institut de l’entreprise, Pour un choc de compétitivité en France, janvier 2012. 2. La recherche publique française a ainsi été récompensée par six prix Nobel et trois médailles Fields depuis 2005. 6 L’efficacité énergétique innovations non technologiques contre 47 % en Allemagne ou 60 % au Japon. Enfin, si la France compte 12 groupes dans le « Top 100 Global Innovators » établi par Thomson Reuters, elle n’en compte qu’un seul – Renault, à la 48e place – dans le classement des 50 entreprises les plus innovantes en 2013 du Boston Consulting Group. Dans ce contexte, l’Observatoire de l’Innovation mis en place par l’Institut de l’entreprise en 2012 vise à apporter des éléments de diagnostic et de recom­ mandation pour remédier à ce déficit d’innovation. Son approche se veut originale, puisque cet observatoire a vocation à apporter un regard microé­ conomique et managérial sur un enjeu qui est généralement abordé dans une perspective macroéconomique. Il nous semble en effet que les enjeux principaux de la relance de la capacité d’innovation en France renvoient tous vers des questions microéconomiques et managériales, qui peuvent être lues selon trois niveaux. Un premier enjeu est lié à l’orientation de l’innovation : la France est marquée par une forte culture d’ingénieur – donc une culture de l’invention plus que de l’innovation – liée à son histoire économique et culturelle : place des grands corps de l’État, stratégie de croissance qui repose après 1945 sur le rattrapage technologique vis-à-vis des États-Unis. Or ce modèle doit aujourd’hui être pro­ fondément repensé, pour l’adapter aux caractéristiques d’une économie repo­ sant davantage sur la créativité et l’innovation « non technologique ». L’une des difficultés de cette refonte tient au rôle de la puissance publique : en favorisant une vision très « R&D » de l’innovation (à travers les programmes d’Investis­ sements d’avenir, par exemple), celle-ci tend à négliger une vision élargie de l’innovation, intégrant les problématiques liées à l’usage des produits, aux modes d’organisation et de distribution, ou aux transformations de business models. L’autre difficulté de cette refonte du modèle français d’innovation tient au fait que trop souvent, on ne prend pas la mesure du travail managérial à effectuer pour transformer la recherche en innovation génératrice de compéti­ tivité et d’emploi. Un deuxième enjeu renvoie à la relation entre « amont » et « aval ». Le système français de R&D s’est longtemps caractérisé par le poids important des grands organismes de recherche publics, et la faible autonomie de ses universités. De telles caractéristiques ne favorisent pas l’intégration de la recherche au sein du tissu économique ni sa transformation en innovation commercialisable sur le marché. Force est aussi de constater que les écosystèmes sont en France 7 www.institut-entreprise.fr moins fluides qu’ailleurs, et que la capacité des entreprises à croître sur la base d’une innovation de rupture, que ce soit indépendamment ou dans le cadre d’un rachat par un grand groupe, y est plus faible que dans d’autres pays. Des efforts ont été faits dans le domaine des pôles de compétitivité et de l’autonomie des universités. Il n’en reste pas moins que le monde de la ­ recherche universitaire et de l’entreprise coopèrent moins que dans d’autres pays et, souvent, se connaissent encore mal. Le troisième enjeu est lié à la démographie des entreprises françaises. Il est essentiel, sur un sujet comme celui-ci, de tenir compte des spécificités de la démographie des entreprises françaises, et de ses implications dans uploads/Management/innovation-note-chapo-web 1 .pdf

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  • Publié le Jul 21, 2022
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