Introduction à la gestion La gestion comme discipline Introduction Gestion prov

Introduction à la gestion La gestion comme discipline Introduction Gestion provenant du latin « gerere » (= administrer), renvoie à la pratique des gestionnaires. On peut dire que la gestion en tant que discipline cherche à apparaître comme un ensemble rigoureux et cohérent de connaissances théoriques ou appliquées relatives aux entreprises et aux organisations. La signification de la notion de gestion a évolué au fil du temps. Tout d’abord, jusqu’à la fin des années de 50, cette notion renvoyait dans son sens étroit à l’exécution des affaires quotidiennes dans les entreprises privées : « Armée de petites mains » chargée de mettre en place les innovations des entrepreneurs. Cette signification est révolue aujourd’hui. En effet, depuis octobre 1973 (crise du choc pétrolier), la gestion s’est affirmée comme l’accomplissement d’actes créateurs dans toute organisation et quelque soit l’organisation (entreprises, administrations, associations, syndicats, partis politiques). En conséquence on peut donc définir la gestion avec Peter Drucker comme l’art de prendre des décisions rationnelles et informées. Gérer consiste donc à gouverner une organisation en réalisant deux choses : en rendant précis les buts que l’on se fixe, et en sélectionnant et en mettant en œuvre les moyens pour parvenir à ces buts. Donc la gestion n’est pas tout à fait une science, il reste de l’empirisme. Cela dit elle reste scientifique car on ne se contente pas juste de réaliser des formules qui fonctionnent, on cherche à savoir pourquoi elles fonctionnent. La gestion renvoie donc à améliorer le fonctionnement d’une organisation : notion de performance et de management. D’ailleurs l’origine du terme management provient du manager qui préparait les chevaux à la performance. Depuis 45 ans, la gestion bénéficie d’une consécration générale. Par exemple, dans tous les médias (tv, magazines…), la vie des entreprises est omniprésente. De plus, les grands chefs d’entreprise sont devenus des vedettes médiatiques (Bernard Tapie par exemple). En 1980, la moyenne de rémunération des chefs d’entreprise du CAC 40 était égal à 40 fois le SMIC, aujourd’hui c’est plus de 260 fois. Dans les entreprises et organisations, on peut dire que la consécration de la gestion se repère par le poids des gestionnaires comparé aux autres spécialistes, leur importance est devenue cruciale, surtout depuis la crise (avant dans les années 50 : ingénieurs puis années 60 : commerciaux). Également, dans l’ensemble du système éducatif, cette consécration est tout autant présente : aux études supérieures, la gestion est devenue une section autonome du conseil national des universités, elle a investi le champ des écoles d’ingénieurs (cours de management, de gestion), et elle possède son propre diplôme du BAC (STG). On peut donc dire que la gestion n’est plus qu’une simple pratique de gestionnaires, elle renvoie maintenant à l’activité de management et de gestion. Les formations de gestion ne visent donc plus la formation de gestionnaires, mais de cadres voire de dirigeants. Dans le langage usuel aussi, la gestion est omniprésente (gérer ses affaires, son entreprise, son temps, ses relations…). 1. L’identité de la gestion La gestion se veut être une discipline scientifique, elle ne veut donc pas être uniquement renvoyée à des pratiques de gestionnaires. Elle a donc une ambition théorique, càd qu’elle possède deux choses. Elle a premièrement un projet cognitif spécifique (= relatif à la connaissance) : elle a l’ambition de fournir des connaissances que ne fournissent pas les autres disciplines qui s’intéressent à l’entreprise ou à l’organisation (l’économie, le droit, l’histoire par exemple). Ensuite, elle offre une représentation structurée et cohérente du champ qu’elle englobe, le « champ de la gestion ». Le champ de la gestion est constitué par l’ensemble des pratiques, des discours et des connaissances théoriques et techniques relatives à la conduite des entreprises en particulier et des organisations plus généralement. Cette interrogation sur le champ de la gestion peut être précisée par deux critères : la nature des objectifs poursuivis par le projet cognitif et la portée des résultats obtenus (du purement pratique au cognitif). La combinaison de ces deux critères mène à ce schéma : Les pratiques de la gestion consistent donc à des interventions au sein d’une entreprise basées sur des principes et menant à des effets concrets. Les discours managériaux véhiculent une certaine image de l’entreprise aussi bien pour les membres d’une organisation que pour l’opinion publique (discours sur la productivité, la satisfaction de la clientèle, la qualité et la flexibilité qui est la spécialité du Mouvement des entreprises de France (MEDEF, syndicat des chefs d’entreprise)). Ces discours n’ont pas de visée cognitive, ils visent à la fédération, l’adhésion, la mobilisation autour d’une certaine vision de l’entreprise et du management. Les sciences de gestion sont un ensemble de connaissances théoriques et techniques. Cet ensemble est hétérogène à plus d’un titre. Tout d’abord, en raison de la diversité du domaine d’application des connaissances fournies. Ces connaissances peuvent être relatives à une fonction* de l’entreprise (technique, financière, commerciale, humaine…), ou bien transversales (relatives au management en général). Elles sont également hétérogènes selon le type de ressource (matérielle, financière, humaine, informationnelle). Enfin l’hétérogénéité de ces connaissances tient aussi à leur niveau d’élaboration et à leurs objectifs (comptabilité =/= théorie des marchés internes du travail). * terme de « fonction » : Henri Fayol, père fondateur de la gestion qui a écrit en 1916 le livre « administration industrielle et générale ». Dans ce livre, il tente d’expliquer ce qu’est une entreprise et comment la diriger (= l’administrer). Il définit 6 fonctions : administrative, technique, financière, commerciale, comptable, sécurité. Son résumé de la fonction administrative : P.O.C.C.C (Prévoir, Organiser, Commander, Coordonner, Contrôler). 2. Le concept d’organisation D’après Elie Cohen (économiste, directeur de recherche au CNRS), la gestion se définit par « la maîtrise des problèmes théoriques ou empiriques, cognitifs ou opératoires, posés par la mise en œuvre d’un potentiel, càd d’un ensemble de ressources diversifiées réunies au sein d’une organisation ». Le concept d’organisation possède deux sens distincts : d’une part l’action de structurer, de mettre de l’ordre en vue de l’atteinte des objectifs fixés. D’autre part, le résultat de cette action. Dans ce cas, l’organisation est une entité cohérente et autonome. Ce terme englobe les entreprises mais également d’autres entités (administration, hôpital, université, musée, mairie…). On distingue quatre grands domaines dans la théorie des organisations : le courant sociologique, managérial, les théories psychologiques et les approches économiques. Dès qu’un projet dépasse les capacités d’un individu unique, se pose le problème de l’organisation. Dans la littérature, l’organisation est par exemple définie par « une unité sociale avec un but », « des systèmes ouverts consistants en les activités entrelacées d’un certain nombre d’individus », « l’ensemble des processus qui permettent la réalisation d’une potentialité » ou encore « la transition entre le monde conceptuel du projet et le monde matériel de la réalisation ». L’organisation est une réponse aux problèmes de l’action collective, mais cette réponse est complexe. De nombreux d’auteurs ont cherché à définir une typologie des organisations. Parmi ces typologies, celle d’Amitai Etzioni classe les organisations en fonction de deux critères : le pouvoir qui règne dans cette organisation (entre les supérieurs et les subordonnés), et le type d’engagement des subordonnés qui peut être positif ou négatif. Exemples : - Pouvoir coercitif et engagement aliéné : Prison - Pouvoir utilitaire et engagement calculateur : Entreprise - Pouvoir normatif et engagement moral : Eglise Le problème de l’organisation, c’est donc de faire coopérer ensemble plusieurs individus ayant des intérêts divergents (patrons et employés par exemple). 3. Les concepts de management et d’efficacité/efficience a. Management Le management (du latin manus) se définit par l’art/la manière de conduire une organisation, de la diriger, de planifier son développement, de la contrôler en mettant en œuvre les moyens techniques, financiers et humains. Cette mise en œuvre supposant l’articulation des quatre activités de base du management : planification, organisation, activation (ou animation), contrôle. b. Efficacité/efficience En gestion on distingue les deux concepts : on dira qu’une entreprise est efficace, si elle se révèle apte à atteindre ou approcher les objectifs fixés. L’efficacité s’apprécie uniquement par rapport à des objectifs de référence, quelle que soit leur formulation (augmentation du chiffre d’affaire, de la productivité, amélioration des ventes, de la qualité). L’efficience quant à elle renvoie à la notion de productivité, càd que son appréciation met en rapport la production obtenue par rapport aux ressources consommées. L’efficience cherche donc à évaluer la maîtrise par l’entreprise des processus technico- économiques qu’elle conduit. Ces deux concepts peuvent fonctionner de pair : par exemple, l’amélioration de la compétitivité des prix sur un marché est un signe d’efficacité et d’efficience. Mais l’efficacité et l’efficience peuvent également diverger : si une entité a un objectif d’augmentation de son chiffre d’affaire à court terme, et remet en service des équipements anciens pour atteindre cet objectif, elle sacrifie donc l’efficience au profit de l’efficacité. Quatre exemples de connaissances de gestion 1. La théorie du cycle de vie du produit Cette idée d’une vie du produit (naissance, croissance, déclin, mort) a rencontré un très vif succès à partir du moment où elle a été formalisée par la théorie uploads/Management/introduction-a-la-gestion.pdf

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  • Publié le Sep 19, 2021
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