Du thème au thème en passant par le sujet. Pour une théorie cyclique Author(s):
Du thème au thème en passant par le sujet. Pour une théorie cyclique Author(s): Claude Hagège Source: La Linguistique, Vol. 14, Fasc. 2 (1978), pp. 3-38 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: https://www.jstor.org/stable/30248356 Accessed: 31-12-2019 13:57 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. 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S'il semble que les linguistes s'accordent pour ddfinir le theme comme ce dont l'dnonce dit quelque chose, en revanche, peu de notions produisent autant de perplexitis que celle de sujet, quand ce ne serait que pour une raison : cette notion recouvre plusieurs actants distincts sur les plans semantique et pragma- tique. Un recent exemple de ces incertitudes est le recueil de contributions publid en 1976 par les soins de C. N. Li ' la suite d'un symposium tenu ta Santa Barbara (Californie). Sous le titre gendral Sujet et theme', on y voit s'opposer les conceptions : l'un propose des critbres de ddfinition universelle de la notion de sujet * Cet article est une version fortement remani6e d'un expose oral fait A Ivry, C.N.R.S., en mai 1977, au cours d'un Colloque sur Predicat et Actants, organis6 par Catherine Paris. Je remercie Suzy Platiel d'avoir bien voulu se charger d'une retranscription de l'enregistrement sur bande. Je lui sais gre, 6galement, de ses remarques, qui refltent les discussions men6es au sein du groupe Pr6dicat et Actants, dont elle est un membre dynamique. i. Subject and topic, edited by Charles N. LI, New York, Academic Press, 1976. La Linguistique, vol. 14, fasc. 2/1978 This content downloaded from 196.200.131.104 on Tue, 31 Dec 2019 13:57:47 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 4 Claude Hagege (voir ci-dessous, a 2), salite de la notion en oti ce que l'on traduit tant6t un theme, tant un troisibme, h la pag des Philippines, l'iloca versalite du sujet. Pour tenter de clari simple, j'articulerai m suivantes : je commence I o0i elle peut etre po en deuxiRme lieu, je saliste de la notion de cadre precis, celui d troisibme lieu des exe phenombne selon les l d'une meme langue; j diachronique sur la di une reconstruction en c i. PrIdicat, sujet, objet i .a. Apparence de solid Pour caractdriser par cat, on peut l'oppos Trois ordres de faits tionn6s ici : i.a. I. Marques de la transitivite On constate d'abord que meme dans les langues o0 le sujet peut etre omis, le complement d'objet accompagne necessaire- ment le verbe transitif, qui peut etre lui-meme marqu6 comme transitif, qu'il s'agisse d'une marque affixale, ou flexionnelle, ou tonale, etc. Telle est la situation dans de nombreuses langues dont la conjugaison est construite sur la marque diff6rentielle de la transitivite d'une part, et d'autre part de l'intransitivite ou de la semi-transitivit6: le hongrois et ses proches parents le vogoul et l'ostiak (famille ouralienne), le kamtchadal (nord- est de la Sib6rie), le santali (famille mounda, Bengale), ou, parmi This content downloaded from 196.200.131.104 on Tue, 31 Dec 2019 13:57:47 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Theme et sujet 5 les langues ambricaines, l Californie), ou encore, p (famille tchadique)2. i.a.2. Cas particulier de c Ces marques de transiti le processus de leur form yeux memes >> de l'obser temps encore assez breve de tradition ecrite, de situation ideale d'expirie comme on sait, par les p domaine de la transitivite pidgins A base lexicale a se sont developp6s au cou fixale de transitiviti le pro des Nouvelles-Htbrides q langue de communication marque avec le verbe est lique, qui assimile la voye que le vocalisme verbal es pondant aux verbes anglais kuk-um, << faire cuire >> ou le coprah >>3; la marque semantiques liees A son or comme l'atteste l'emploi dans cet exemple en pidg nord de I'Australie), assez p (lui passe parler-transiti .a.3. Marques sequentiell Il est utile, igalement attestis. On rappellera W. P. Lehmann6, les mod 2. Voir C. HAGkGE, Le problime lin un essai de typologie ai travers plusieu Societe de Linguistique de Paris, 3. Cf. J. B. M. Guy, Handbook of Canberra, The Australian Natio 4. Cf. M. C. SHARPE, Notes on th linguistics, Series A, no 39 >, Canb 5. W. P. LEHMANN, From topic P. 447. This content downloaded from 196.200.131.104 on Tue, 31 Dec 2019 13:57:47 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 6 Claude Hagege verbaux sont gendralem la cohesion du group y ait fragmentation pref"rentielle VO, les l'objet et les modific contraire, places resp dans les langues i seq cateurs tendraient (l'o statistique et il ne m du c6te de l'objet op ? l'objet. I.b. Caractere privilig S'il est bien vrai qu' l'objet une solidarite constatation doit po rappels : I. b. i. Hdtirogdnditd de la notion d'objet Dans certaines des langues memes oh la notion paraitrait la plus claire, A savoir les langues ouraliennes, chez la plupart desquelles la conjugaison objective >> a souvent etc present6e comme un fait typologique remarquable, ce qu'on appelle << objet>> recouvre en realite des faits hteirogenes : d'abord, du point de vue formel, I'etude du mordve, du zyribne, etc., fait apparaitre trois ou quatre procedes difflrents correspondant a l'accusatif latin ou A l'objet direct du frangais; la situation est aussi complexe dans les langues fenniques comme le finnois de Finlande, qui peut se servir ici de trois cas distincts, nominatif, ginitif ou partitif; ensuite, et par voie de consequence, du point de vue notionnel, la relation qu'on appelle objectale resulte d'une combinaison de plusieurs facteurs distincts, parmi lesquels la structure de l'enonce, le sens du verbe en fonction de predicat, l'intention du locuteur, de sorte que l'on pourrait se demander si, en l'absence de marques regulieres, il s'agit bien d'une notion proprement syntaxique, et si elle n'est pas d'abord une notion semantique ou pragmatique; c'est ce que tendrait a confirmer l'examen de bien des idiomes, et par exemple des langues bantoues centrales, oh les animus l'emportent sur les non-animes dans la hierarchie d'accession au statut d'objet direct, lequel est defini, en l'absence de marques This content downloaded from 196.200.131.104 on Tue, 31 Dec 2019 13:57:47 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms Theme et sujet 7 specifiques, par la proxim bilite de pronominalisation I.b.2. Non-universalitd de l La marque de solidarite d meme que ce dernier pit e sable, est, en outre, loin d par exemple, le cas des lan sait que jusqu'a present, diceler des traces de con resultats concluants. I.b.3. Rapport ne'cessitl/friquence chez le sujet Corollairement, ces memes langues de la famille indo-euro- peenne pr6sentent au contraire une conjugaison subjective; et plus gendralement, quand on examine d'autres familles, qu'il y ait ou non une conjugaison subjective qui associe le verbe A un type privilkgid de compl6ment, ce type, par sa frequence meme, finit par representer un membre de l'tnonc6 qui, dans un grand nombre de langues, ne peut pas etre omis, alors que l'objet, quelque etroit que puisse etre son lien au verbe transitif, est justement limite, dans son occurrence, aux contextes d'apparition de ce dernier type de verbe. Des lors, on comprend que le rapport n6cessit6/frequence qui caracterise le sujet aboutisse, dans bien des langues a declinaison, g l'usure formelle de sa marque. Mais cette frequence n'est pas fortuite. En realit6, ce type privilkgie de complement qu'est le sujet ne peut avoir une telle importance que parce qu'il rassemble en lui plusieurs rbles qu'il conviendrait de distinguer. II faut donc a present cesser de suivre, comme je l'ai fait dans ce premier paragraphe, la tradition qui ne prend pas la peine de redefinir la notion de sujet, et se demander ce que represente cette notion, en tentant de disamalgamer les composantes que l'on y male souvent sans souci d'analyse. 2. Criteres de dffinition de la notion de sujet 2. a. Les definitions universalistes La difficulte de parvenir 'a une definition universellement valable de la notion de sujet, reflet de la non-universalite de cette notion dans les langues humaines, apparait clairement B tra- This content downloaded from 196.200.131.104 on Tue, 31 Dec 2019 13:57:47 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 8 Claude Hagige vers les recherches d parmi les plus recent 2. a. i. La uploads/Marketing/ claude-hagege-universaux-du-theme-au-theme.pdf
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- Publié le Oct 31, 2021
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