L’ASSIMILATION/LES SONS EN CONTACT INTRODUCTION Dans la parole, les phones ne s
L’ASSIMILATION/LES SONS EN CONTACT INTRODUCTION Dans la parole, les phones ne sont pas articulés séparément. Chaque phone s’enchaîne avec celui qui le précède et avec celui qui le suit. C’est ce qu’on appelle le phénomène de coarticulation. Ainsi, on constate qu’un [k]suivi d’un [i], qui est une voyelle antérieure, est articulée plus en avant qu’un [k]suivi d’un [u] qui est une voyelle très postérieure. La coarticulation diffère surtout selon le débit de la parole. Si on parle lentement, pour une lecture ou une dictée à un enfant, par exemple, on fait un effort pour articuler très clairement. Mais si on parle spontanément, familièrement et vite, il se produit beaucoup d’accidents de prononciation. Les uns sont d’ordre mécanique et sont conditionné par le principe du moindre effort. Les autres sont d’ordre psychologique. Ceci montre clairement que l’articulation ne se produit pas segment par segment mais comporte une grande part d’anticipation. La coarticulation rend la parole extraordinairement efficace puisqu’elle permet aux humains de produire entre10 et 20 sons par secondes dans les situations de conversation quotidienne.La coarticulation permet de rendre compte de plusieurs phénomènes tel que l’assimilation. DEFINITIONS Assimiler des connaissances = les comprendre et les retenir Action d’assimiler = rapprocher en identifiant Assimiler un aliment = incorporer à l’organisme Def 1 : En phonétique, l’assimilation est un type très fréquent de modification phonétique subie par un son en contact d’un son voisin (contexte), qui tend à réduire les différences entre les deux. Elle consiste en l’acquisition, par un son, d’une ou plusieurs caractéristiques propre à un son voisin. Def 2 : Au sens large, onentend par assimilation les différentes sortes de changements dont un son est susceptible d’être affecté quand il subit l’influence d’un son voisin : deux sons contigus tendent à acquérir un ou plusieurs caractères communs. Au sens précis, il s’agit de son en contact immédiat. Le phénomène de l’assimilation phonétique est une contrainte physiologique, celle de la lenteur des organes de la parole, elle touche surtout les consonnes mais peut également affecter les voyelles. I- L’ASSIMILATION CONSONANTIQUE Quand deux consonnes setrouvent en contact, l’une d’elles communique à l’autre un de ses traits articulatoires, totalement ou partiellement. La plus faible est pour ainsi dire victime de la plus forte. I.1. La détermination de l’assimilation L’assimilation est régie par des rapports de force entre les sons déstabilisant la synchronisation des mouvements articulatoires. . Une consonne peut être forte par sa nature ou par sa position dans la syllabe. La nature : lorsque les deux consonnes en contact sont dans la même syllabe la loi suivante de la plus forte par nature s’applique très bien : Les occlusives [p-b-t-d-k-g-m-n-ɲ-ŋ] sont plus fortes que les constrictives [f-v-s-z-ʃ-Ʒ-l-R] Les sourdes [p-t-k-f-s-ʃ]sont plus fortes que les sonores[b-d-g-v-z-Ʒ-l-r]et que les nasales[,- n-ŋ-ɲ] Exemple1 : dans le mot cheval la chute du [ə] met en contact les deux consonnes[ʃ] et [v] qui se retrouvent dans la même syllabe. La sourde [ʃ] plus forte par nature impose sontrait de non voisement à la sonore [v]qui devient [f]. on entendra donc prononcer : [ʃfal] Exemple 2 : Dans l’expression : « Je parie », la chute du [ə] met en contact les deux consonnes :[Ʒ] et[p]. Se trouvant dans la même syllabe, l’occlusive, sourde [p] plus forte par nature, assimile la constrictive et lui impose son trait de non voisement. On prononce :[ʃpari] La position : lorsque les deux consonnes encontact sont dans deux syllabes différentes, la plus faible est celle qui se trouve en fin de syllabe, elle est dite implosiveet la plus forte, dite explosive, est celle qui débute la syllabe suivante.(l’explosive a toujours plus d’énergie que l’implosive). Exemple :dans le mot « absent », les deux consonnes en contact sont dans deux syllabes différentes, le [b] est en fin de syllabe, il va donc être assimilé par le [s]qui est en début de syllabe et qui va lui imposer son trait de non voisement et le transformé en [p], ce qui donne la prononciation suivante : [ap-sᾶ] I.2. Les types d’assimilation consonantique Il existe plusieurs catégorisations possibles, selon les critères pris en compte. la première typologie est en rapport avec le changement du mode d’articulationqui affecte la consonne assimilée. On distingue : a) L’assimilation de voisement (ou de sonorité) : c’est lorsqu’une consonne voisée assimile une consonne non voisée. Exemple dans le mot «anecdote», le [d] en initiale de syllabe est le plus fort, il impose alors son trait de sonorité à la sourde [k] qui est faible car elle se trouve en fin de syllabe. Le [k]s’est sonorisé en [g], on entend alors : [anεg-dᴐt]. b) L’assimilation de dévoisement (ou de non sonorité) : lorsqu’une consonne non voisée assimile une consonne voisée et lui impose son trait de non voisement. On dit alors que la consonne sourde assourdit la sonore. L’exemple de «absent». c) L’assimilation de nasalisation (ou de nasalité) :Il s’agit de transmettre le trait de nasalité d’une consonne nasale à une consonne orale. Exemple dans « maintenant » prononcé [mε͂nᾶ] : la chute du [ə]a mis en contact deux consonnes, l’implosive [t] qui est une sourde assimilé en sonore [d] sous l’influence de l’explosive [n] qui est sonore (nous avons là une première assimilation de voisement). Puis l’assimilation continuant le [d] s’est nasalisé en [n] puisqu’il se retrouve entouré d’nue voyelle nasale qui le précède et d’une consonne nasale qui le suit. Finalement les deux [n] se sont réduits en un seul. La seconde catégorisation concerne la position de la consonne assimilée par rapport à la consonne assimilante. On distingue : d) L’assimilation régressive (ou anticipatrice) : désigne la modification d’un son sous l’influence de celui qui le suit, ex : médecin [mεtsε͂], le [d] s’est transformé en [t] sous l’influence du son qui suit : [s]. e) L’assimilation progressive (ou retardée) désigne la modification d’un son par celui qui le précède (cas rare en français). Exemple de « cheval » [ʃfal] f) L’assimilation rétro-progressivepeut survenir dans le cas de la succession de trois consonnes, celle du milieu modifie celle qui la précède et celle qui la suit (ex : chartre) ou bien, celle du milieu est influencée par celle qui la précède et celle qui la suit, on parle dans ce cas d’une assimilation double. Exemple dans le mot « maintenant » expliqué plus haut Enfin, selon le degré d’assimilation, on distingue : g) L’assimilation totale : dans ce cas, la consonne assimilée perd totalement son trait distinctif et épouse entièrement les traits du son contigu. Exemple de « absent » h) L’assimilation partielle : Dans un parler lent, il arrive que le second trait articulatoire en cause, ici l’intensité, se manifeste. Ainsi, on peut entendre [mεdsε͂] avec un [d] dévoisé mais qui a gardé son intensité faible de consonne douce. Mais,il existe aussi des cas de sonorité partielle aui sont dus à une contrainte physiologique, comme pour la consonne [R] qui est une sonore et qui perd de l’intensité de son trait de voisement en entrant en contact avec une consonne sourde. Exemple dans «cri».Dans ce cas, pour noter le changement, on fait appel à un signe diacritique que l’on met au- dessous du son assimilé :[ͮ] pour un voisement et [ᶺ] pour un dévoisement partiel. I. L’ASSIMILATION VOCALIQUE Il convient de mentionner que l’assimilation, plus rarement, peut toucher des sons à distance et pas seulement des sons contigus. On parle alors d’harmonisation vocalique ou de métaphonie Définition : « Il s’agit d’un phénomène d’assimilation à distance : le timbre de la voyelle tonique influence le timbre de la voyelle atone qui la précède dans le mot » J.M.PIERRET L’harmonisation vocalique est la modification du timbre d’une voyelle en fonction de celui de la voyelle qui la suit (généralement), non pas immédiatement mais à distance. En français, ce phénomène n’est pas une loi, mais une tendance facultative, elle est régressive et fréquente.Donc, les voyelles subissent également des phénomènes de coarticulation, le timbre d’une voyelle est modifié par le timbre de la voyelle de la syllabe suivante au point que celle-ci en adopte certains traits. Ce phénomène se produit dans certains contextes phonétiques. La voyelle qui est modifiée apparait en syllabe ouverte non accentuée, alors que celle qui occasionne le changementest en syllabe accentuée. Par exemple : Le [ε] du mot « maire »[mεr] se ferme dans « mairie » [meri] sous l’influence de la voyelle fermée[i]. Le même phénomène est observable avec le [ε] de « il aime » [ilεm]qui devient [ilaeme] dans « il a aimé », «aimons» [εmᴐ͂] et « aimez » [eme] Le [ε] du mot[tε :t] « tête » devient [e]dans [tety] « têtu » Le [œ] de « peur » [pœR] devient [ø] dans « peureux» [pØRØ] Ces modifications concernent les voyelles moyennes à double timbre :[e – ε – o - ᴐ - ø – œ] en syllabe ouverte non finale du mot. Affectent seulement le degré d’aperture. Remarque : Notez bien que l’harmonisation vocalique ne se fait uploads/Marketing/ cours-5-lassimilation.pdf
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- Publié le Jul 11, 2021
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