La demande La relation économique générale entre la sollicitation d’un bien ou
La demande La relation économique générale entre la sollicitation d’un bien ou service et l’une de ses variables déterminantes telles que le prix est ce que l’on pourrait appeler la demande. Ι Définition. La demande1 est la quantité d’un bien ou service que les consommateurs sont disposés à acquérir à un certain prix et durant une période donnée. On en déduit que : • La demande ne dépend pas seulement du désir d’acquérir un bien, il faudrait disposer, en plus, du pouvoir d’achat pour se le procurer ; • La période est un facteur important dans la détermination des quantités demandées, dès lors que la quantité d’un bien demandé par jour, n’est pas forcement la même, pour ce même bien, durant une semaine, un mois, une année,… D’une façon générale, la demande d’un bien est une fonction décroissante du prix de ce bien, c'est-à-dire la demande et le prix d’un bien normal varient en sens opposé, on dit alors qu’il y a une relation inverse entre le prix et la quantité demandée ceteris paribus. D’où la courbe de la demande suivante : QA = f (PA) QA : Quantité du bien A demandée PA : Prix du bien A Courbe de la demande ΙΙ Les exceptions à la loi de la demande. 1 G. Dufort et A. Gouault, op.cit, p 169. PA 10 8 6 4 QA 4 6 8 10 PA QA Il y a trois exceptions à la loi de la demande par rapport au prix, parce que la fonction peut être croissante sous l’un des trois effets suivants : ΙΙ.1 Effet d’anticipation. On demande d’autant plus un bien que l’on anticipe une élévation de son prix ; c'est-à-dire que si le consommateur anticipe une baisse de la disponibilité d’un bien (donc baisse de l’offre), la demande de celui-ci va croitre et ce malgré une hausse relative de son prix qui peut se prolonger par un effet de spéculation. En effet, anticipant une élévation du prix du bien on mise sur une plus-value de cession, Vice versa quand on anticipe une hausse de la disponibilité d’un bien (d’où baisse de la demande). ΙΙ.2 Effet Veblen. Il est lié2 au comportement ostentatoire que des individus peuvent adopter pour certains biens de luxe (voiture de luxe, bijoux, tableaux de maitre,…) en raison de l’image sociale qu’ils véhiculent. Dans ce cas le prix élevé du produit joue un rôle de signal vis-à-vis des autres, la consommation prenant ici un caractère ostentatoire. ΙΙ.3 Effet Giffen. (Annihile = réduit à rien) Il est lié au fait que le bien considéré est de première nécessite et que donc l’effet de revenu annihile l’effet de substitution. En effet3, un ménage à revenu faible, dépense la majorité de son revenu pour l’achat de produits de première nécessité, tels que le pain, on remarque alors que quand le prix du pain augmente la demande sur ce bien va augmenter au dépend des autres biens qui ne sont pas forcement nécessaires ou vitaux. Ce phénomène s’explique par le fait que la capacité d’acheter d’autres produits diminue. Les consommateurs à revenu modeste réduisent alors leurs dépenses en produits alimentaires plus nobles pour se rabattre sur la consommation de biens de première nécessité qui devienne, malgré leur renchérissement, les seuls accessibles. ΙΙΙ Les déterminants de la demande. 2 Voir • http://www.definitions-marketing.com/Definition-Effet-de-Veblen, consulté le 03/06/2014. • J. Longatte et P. Vanhove, op.cit., p 122. 3 Ibid., p 120. Plusieurs éléments peuvent influencer la quantité demandée d’un bien ou service, on en distingue : ΙΙΙ.1 Le facteur démographique. Il est bien entendu que la croissance démographique peut influencer la demande, en la tirant vers le haut et vice versa. ΙΙΙ.2 L’effet de revenu réel. Il correspond à l’effet qu’a un consommateur dont le revenu réel a augmente sur sa demande de biens ou services, c'est-à-dire que quand le pouvoir d’achat du consommateur augmente sa demande en biens augmente et vice versa. ΙΙΙ.3 L’effet de changement des prix des autres biens. Les biens peuvent être substituables, complémentaires ou indépendants. III.3.1Les biens de substitution. (X et Y substituables ⇒ interchangeables) Il correspond à la substitution que le consommateur est amené à faire entre le bien X dont le prix augmente (ceteris paribus) et le bien Y qui lui est substituable, le consommateur modifie son dosage de X et de Y en remplaçant du bien X devenu relativement plus onéreux par du bien Y devenu relativement meilleur marché (exemple : beurre/margarine, café/thé, avion/train/bateau……). III.3.2 Les biens complémentaires. Lorsque deux biens X et Y sont complémentaires le changement du prix de l’un d’entre eux entraîne la même réaction sur la demande de l’un ou l’autre. C’est- à-dire ; si le prix de X ou Y baisse, la quantité demandée sur l’un diminue entraînant avec elle celle de l’autre bien et vice versa. III.3.3 les biens indépendants. Si deux biens sont indépendants, lorsque le prix de l’un augmente, la quantité demandée de l’autre n’est nullement affectée, et réciproquement. ΙΙΙ.4 L’effet de la redistribution de la richesse. La redistribution est du fait de l’Etat. Pour inciter les ménages à changer leurs comportements de consommation en augmentant leurs demandes, l’Etat4 peut augmenter le revenu disponible en baissant les impôts ou en le rendant plus progressif afin de prélever moins aux pauvres et plus aux riches, voire en augmentant le niveau de salaire minimum avec l’idée que les individus les plus pauvres sont ceux qui vont changer leurs comportements de consommation en augmentant leurs demandes. Ainsi, l’Etat peut imposer les produits de luxe et subventionner les produits de large consommation, ce qui procurera du pouvoir d’achat pour les ménages (consommateurs) à revenus faibles, et les poussera à changer leurs comportements de consommation en augmentant leurs demandes sur les biens subventionnés. ΙΙΙ.5 L’effet de la variation du goût et des préférences. En effet la variation des gouts et des préférences peuvent influencer dans un sens comme dans l’autre ; c'est-à-dire en hausse ou en baisse, la quantité demandée d’un bien ou service. ΙΙΙ.6 Le développement technologique. Dans beaucoup de cas, la technologie induit une baisse des coûts de production des biens ou services, ce qui pousse leurs prix à la baisse et augmente la demande des consommateurs (exemple : matériel informatique). In fine, La fonction de demande d’un bien A s’établit alors comme suit : QA= f(PA, PB, PC,……………, I, T) PA, PB, PC……: Représentent les prix des autres biens. I : Représente le revenu. T : Représente les autres facteurs influençant le goût des consommateurs. L’offre 4 Clothilde Champeyrache, « Introduction générale à l’économie. Microéconomie-Macroéconomie », éditions Ellipses, Paris 2009, p 159. La relation économique générale entre la proposition d’un bien ou service et l’une de ses variables déterminantes telles que le prix est ce que l’on pourrait appeler l’offre. Ι Définition. L’offre5 correspond à la quantité d’un bien ou service que les vendeurs ou offreurs sont prêts à mettre en vente sur le marché à un certains prix, durant une période déterminée et que les acheteurs ou consommateurs sont disposés à acquérir. On en déduit que la période est un facteur important dans la détermination des quantités offertes, dès lors que la quantité d’un bien offert par jour, n’est pas forcement la même, pour ce même bien, durant une semaine, un mois, une année,…. D’une manière générale, l’offre d’un bien est une fonction croissante du prix de ce bien ; c’est-à-dire l’offre et le prix d’un bien varient dans le même sens, on dit alors qu’il ya une relation directe entre le prix et la quantité offerte, ceteris paribus. D’où la courbe de l’offre suivante : QA = f (PA) QA : Quantité offerte du bien A PA : Prix du bien A PA 2 4 6 8 QA 4 6 8 10 Courbe de l’offre. II Les exceptions à la loi de l’offre. Il ya deux exceptions à la loi de l’offre par rapport au prix, parce que la fonction peut être décroissante sous l’un des effets suivants : II.1 La courbe de l’offre de salaire. 5 G. Dufort et A. Gouault, op.cit, p 173. QA PA Source : http://theses.univ-lyon2.fr/documents/getpart.php?id=lyon2.2007.sum_m&part=206161 consulté le 05/05/2014 A priori, on peut penser que l’offre de travail sera d’autant plus grande que le taux de salaire sera élevé. Mais on peut constater que l’offre de travail pour un individu tend à diminuer à partir d’un certain taux, en dépit de l’élévation du taux de salaire. Cela se traduira par la diminution des heures supplémentaires effectuées pour les uns (par saturation, d’où la nécessité de vacance, repos,…..), et éventuellement la cessation d’activités pour les autres (femmes mariées), le point Hi représentant l’offre d’heures de travail maximale par le salarié. La courbe d’offre de travail est en principe croissante avec le salaire réel, mais il arrive qu’elle soit en partie décroissante. Ce problème est lié à la réaction de l’individu face à une variation de S. Si S augmente6 : • L’individu voudra offrir plus de travail (demander moins de loisir) car le prix du travail a augmenté (le loisir coûte plus cher et le uploads/Marketing/cours-3-la-demande-et-loffre.pdf
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- Publié le Mai 27, 2022
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