Direction des études PLAN DE COURS Réflexion éthique, milieu des affaires et de

Direction des études PLAN DE COURS Réflexion éthique, milieu des affaires et de l’industrie Titre du cours Formation générale propre Nom du ou des programme(s) ou de la composante de formation générale Philosophie Discipline 340-EJJ-MV 3-0-3 2 Numéro du cours Pondération Unités Enseignant-e Numéro de bureau Poste téléphonique et courriel Philosophie Pascal Solignac Nom du département Nom du coordonnateur du département 2020-2021 Été Année scolaire Trimestre 2 Je pense, donc j’y suis! Centre d’aide en PHILOSOPHIE 3 1) Situation et objectif du cours La séquence des trois cours de philosophie vise à développer chez l'étudiant la discipline de la raison en le mettant en rapport avec des œuvres ou des époques philosophiques. Ce cours d'éthique constitue le terme et l'aboutissement de cette séquence. Le premier cours demandait à l'étudiant de présenter de manière rationnelle une question philosophique se référant principalement à Platon et à l'Antiquité gréco-romaine. Le second cours lui demandait de présenter et de comparer de manière rationnelle quelques conceptions philosophiques portant sur l'être humain en se référant cette fois à Descartes et aux philosophes de la Modernité. Il s'agit maintenant, dans ce troisième cours, d'amener l'étudiant à réfléchir et à prendre position devant certains des enjeux éthiques de l'époque contemporaine en examinant différentes philosophies morales, notamment celles de Kant. L'objectif général de ce troisième cours de philosophie consiste donc à introduire l'étudiant au domaine pratique de la philosophie en le faisant réfléchir sur les principes qui régissent, ou qui devraient régir, l'agir humain. L'étudiant devra ainsi se rendre capable d'«apprécier des problèmes éthiques de la société contemporaine dans leurs dimensions personnelles, sociales ou politique». (Devis ministériel). 2) Présentation du cours Liberté et bien commun La liberté est un bien pour lequel d’innombrables personnes, à travers les âges, ont combattu et péri. La vie digne d’être vécue en dépendrait même s’il faut en croire la célèbre devise révolutionnaire « Vivre libre ou mourir » du Club des Jacobins,1 reprise par le Général John Stark pendant la guerre d’indépendance des États-Unis tout en ajoutant, pour ceux qui n’auraient pas déjà compris les conséquences de la devise originale, que la mort n’est pas le pire des maux (‘’Live free or die: Death is not the worst of evils.’’).2 C’est ce même mot qui a animé des gens d’horizons aussi divers comme le Chevalier de Lorimier et ses Fils de la Liberté, les leaders Martin Luther King et Malcolm X du mouvement américain des droits civiques, les membres de la Résistance pendant l’occupation de la France par les forces de l’Allemagne nazie ou encore les membres du syndicat Solidarnosc qui luttaient contre la dictature communiste en Pologne.3 Un terme polysémique Conséquence des idéologies diverses de ces gens ayant combattu pour la liberté ainsi que des nouveaux contextes dans lesquels le mot est encore utilisé pour justifier une lutte, « liberté » est un terme polysémique, c’est-à-dire qui a de nombreux sens acquis tout au long de son existence. Deux personnes tenant des propos totalement opposés peuvent pourtant se réclamer de la liberté, et ce, sans que l’un d’eux soit de mauvaise foi. Étant donné le caractère polysémique du terme et son importance, une réflexion sur son sens s’impose. Actualité des débats sur la liberté dans le monde 1 Alphonse Aulard, La Société des jacobins : recueil de documents pour l'histoire du Club des jacobins de Paris, t. Ier : 1789-1790, Paris, Librairie Jouaust / Librairie Noblet / Maison Quantin, 1889 2 http://www.gencourt.state.nh.us/rsa/html/i/3/3-mrg.htm 3 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1150520/pologne-chute-communisme-democratie-histoire-archives 4 L’actualité foisonne d’événements ne manquant jamais de nous amener à réfléchir sur le sens de la liberté. Que ce soient les débats en lien avec les mesures sanitaires ayant été implantées un peu partout dans le monde pour répondre à la menace de la pandémie de Covid-19 ou encore celles implantées pour lutter contre les changements climatiques, la liberté individuelle est souvent évoquée comme une justification éthique légitime pour limiter le pouvoir de coercition de l’État. Pour certains, il est illégitime que les autorités puissent décréter une restriction des libertés individuelles normalement garanties par la loi au nom de ce qui est qualifié de guerre sanitaire. Il serait tout aussi illégitime pour certains de restreindre les libertés individuelles au nom de la lutte aux changements climatiques – par exemple en contraignant les consommateurs à acheter des véhicules électriques ou en taxant les grands pollueurs, facture qui finit inévitablement par être épongée par les clients d’entreprises qui ne sont pas écoresponsables. Pour d’autres, le mal que peuvent causer des catastrophes sanitaires ou environnementales justifie des restrictions sensées des libertés individuelles. Pour ces personnes, la liberté des uns ne peut mener à la propagation de virus ou à la détérioration des conditions de vie des générations futures et il est légitime que l’État puisse user de son pouvoir de coercition pour lutter contre ces fléaux. Actualité des débats sur la liberté au Québec Dans le contexte plus local de la société québécoise, la loi 101 et sa portée sont des objets de débats faisant intervenir cette fameuse notion de liberté. Pour de nombreux parents québécois qui ne sont pas issus de la minorité historique anglophone, l’impossibilité d’inscrire leurs enfants dans une institution d’enseignement primaire ou secondaire en anglais est vue comme une atteinte illégitime à leur autonomie parentale. Conséquemment, ils croient que la portée de la loi 101 devrait être diminuée. Au contraire, d’autres affirment que la loi 101 doit être modifiée pour en augmenter la portée puisque la liberté de vivre et travailler en français en Amérique du Nord exige des lois musclées pour défendre la place du français au Québec. De plus, une culture et une langue communes seraient nécessaires pour permettre un dialogue national sur les enjeux touchant la société québécoise, élément essentiel de la liberté collective qui serait la seule liberté vraiment significative contre la puissance des riches. Actualité des débats sur la liberté dans le monde du travail Dans un contexte plus professionnel, la liberté des professionnels est souvent utilisée comme rempart contre les ingérences du pouvoir politique dans l’organisation du travail. Pour de nombreux professionnels, qu’ils travaillent dans le domaine de la santé, de l’éducation, du travail social, de la mode ou encore de l’informatique, les ingérences du gouvernement, que ce soit à travers la législation ou l’organisation du travail, nuisent au bon accomplissement de leur travail pour des considérations politiques. Cependant, certains répliqueront que la démocratie implique une imputabilité, c’est-à-dire le devoir de rendre des comptes au reste de la société. Toujours dans le monde du travail, le syndicalisme est vu par certains comme un moyen par excellence de protéger les travailleurs des abus du patronat et d’améliorer les conditions de travail de l’ensemble des employés d’une organisation. En revanche, le caractère sacré des listes d’ancienneté et des protections jugées trop grandes sont critiquées par certains comme étant des entraves à la liberté des travailleurs et au libre développement de leur plein potentiel sous l’égide de la libre concurrence. Un mouvement antisyndical, financé par d’importants acteurs du capitalisme et 5 appuyé par des citoyens mécontents face à ce qu’ils considèrent comme des dérives du mouvement syndical, existe toujours en trame de fond et défend une conception différente de la liberté, plus individuelle que celle démocratique mise de l’avant par les organisations syndicales. Deux conceptions de la liberté Nous faisons ici face à des dilemmes moraux opposant de façon tranchée les adeptes d’une définition de la liberté comme étant un droit individuel de nature, s’exerçant individuellement et ne pouvant être restreinte tant que cette liberté s’exerce de façon telle qu’elle ne porte pas préjudice à autrui aux adeptes d’une définition collective de la liberté, s’exerçant par l’entremise d’institutions démocratiques et pouvant servir de contrepoids au pouvoir des riches et puissants. Libéralisme Pour les partisans du libéralisme, il est de l’intérêt de tous que soient le plus étendues possibles les libertés individuelles. La recherche de la vérité est impossible si une censure, qu’elle soit exercée par l’État ou l’opinion publique, empêche de discuter librement de tout sujet sans crainte de sanctions ou de représailles. L’État et le peuple, s’ils se donnent aussi pour rôle de réprimer l’expression des préférences des individus, peuvent devenir une forme de police morale et nuire à l’épanouissement des citoyens ou encore porter atteinte à leur dignité. Finalement, pour les partisans du libéralisme économique, l’intervention de l’État dans l’économie mène à des dérèglements qui n’existeraient pas en premier lieu si les forces du marché étaient laissées à elles- mêmes. Le libéralisme, qu’il soit culturel ou économique, nous met en garde contre la dictature de la majorité ou de l’État que peuvent engendrer les démocraties dans lesquelles les droits individuels ne sont pas vigoureusement protégés et définis de façon telle qu’ils soient les plus étendus possible. Le philosophes Emmanuel Kant, John Stuart Mill et Adam Smith sont d’importants penseurs du libéralisme. Au premier nous devons une conception de la liberté fondée sur la dignité qui ont trouvé écho dans la tentative « [d’]établir un système des droits de l'homme sous l'égide de la Société des Nations »4. Au second nous devons uploads/Philosophie/ 340-ejj-mv-reflexion-ethique-ete-2021-groupe-00002-1.pdf

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