A propos d'un nouveau fragment de Xénocrate Author(s): Janine Bertier Source: R
A propos d'un nouveau fragment de Xénocrate Author(s): Janine Bertier Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 154 (1964), pp. 242-245 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: https://www.jstor.org/stable/41090078 Accessed: 17-08-2018 23:28 UTC JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at https://about.jstor.org/terms Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Philosophique de la France et de l'Étranger This content downloaded from 193.54.110.56 on Fri, 17 Aug 2018 23:28:35 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 242 REVUE PHILOSOPHIQUE *** Le débat a un intérêt actuel et il se trouve renouvelé de nos jours. G. Bachelard a souligné avec éclat le rôle important des images dans tous les domaines de la vie de l'esprit : « Toutes les images sont bonnes à condition de savoir s'en servir1. » Étudiant un livre de Diolé, il conclut : « Le temps et l'espace sont ici sous la domination de l'image. L' ailleurs et le jadis sont plus forts que le hic et nunc 2. » De même nous avions essayé de montrer naguère comment les jeux des images cap- tives pouvaient offrir une évasion psychologique8. Mais le rappel du passé n'est pas toujours favorable. Pierre Janet, étudiant le célèbre cas d'Irène, a montré le bouleversement que suscite l'évocation de certaines scènes du passé. Et. la psychologie des déportés nous enseigne que le rappel des épreuves subies est parfois plus difficile à supporter que les épreuves elles-mêmes4. Le mot de Thémistocle est toujours vrai. Comment nous mettre en état d'évoquer les images favorables, de refouler les souvenirs traumati- sants? Il faudrait avoir sur les images le même pouvoir que Titania sur ses fées : Come, now a roundel and a fairy song; Then, for the third part of a minute, hence I Pierre-Maxime Schuhl. A propos d'un nouveau fragment de Xénocrate Les Transactions of the American philosophical society 5 proposent, dans une publication d'avril 1961, un intéressant travail de Shlomo Pines sur un nouveau fragment de Xénocrate, tiré d'un petit traité d'Alexandre d'Aphrodise, édité avec d'autres textes ara,bes par A. Ba- dawi en 1947 6. Ce texte doit attirer notre attention pour deux raisons. D'abord, il contient très probablement une citation de Xénocrate : c'est une donnée de grand prix lorsqu'on songe aux efforts accomplis par les historiens pour discerner dans des textes où ils ne sont pas nommés des fragments susceptibles de refléter la pensée ou l'enseigne* i. Poétique de l'espace, p. 44. 2. Ibid., p. 188. Cf. dans l'Air et les Songes, 1943, p. 129, l'étude sur la rêverie dirigée de Robert Desoille. 3. Le Merveilleux, la Pensée et l'Action, i954> Ρ· 112-117. 4, Voir les études du professeur Baruk et du docteur Minkowski sur la psychologie des déportés. Cf. l'avant-propos die notre livre, Imaginer et réaliser, Paris, IQ.63. 5. Transactions of the American Philosophical Society, New Series, Volume 51, Part 2, Philadelphia, April 1961, 33 p. 6, A. Badawi, AHstu inda'l-'Arab, Le Caire, 1947, This content downloaded from 193.54.110.56 on Fri, 17 Aug 2018 23:28:35 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms NOTES ET DOCUMENTS 243 ment de philosophes mal connue. Ensuite, ce p nouveau sur Xénocrate. Car nous ne savions p assimilait la relation de l'espèce au genre è, celle qu'il tenait l'espèce pour naturellement antér même façon que la partie l'est au tout. Quelle lumière l'étude de Pines jette-t-elle sur c dans la seconde partie de son article1, que ce celle des autres platoniciens sur le sujet. On spéculations sur la division des genres en esp niers dialogues platoniciens que dans les trav de l'Ancienne Académie. Les catalogues de Dio prennent que Speusippe et Aristote, aussi bie composé un ouvrage consacré aux genres et a, tion admet comme platonicien le point de vue sel logique du genre irait de pair avec son antério dire que de ce point de vue Xénocrate se rév avec son maître et ses condisciples de l'Académ L'impossibilité de corroborer la citation ou l par des fragments déjà attribués à Xénocrate s sait à Pines la nécessité de voir dans quel sens on fragments déjà connus des thèmes ou des rai Aussi a-t-il consacré à, ce travail un élément d quatrième partie de son article2. / L'un des arguments du Fr. 42 (Éd. Heinze), t cabilibus », comporte un argument fondé sur l'év des parties sur le tout : la ligne idéale est néc elle doit être insécable, car si elle ne l'était pa qui lui seraient antérieures, de sorte qu'elle ne admet de cette doctrine l'explication fournie d'Aristote dajas les Fr. 44 a-44 b (Éd. Heinze) aux apories de Zenon que Xénocrate a défini y aurait des analogies de thèmes entre ces d'Alexandre. Dans la quatrième partie de son article, Pines s'efforce de montrer le rapport qu'on peut déceler entre ces notions et les théories mathé- matiques qu'on attribue à Xénocrate, notamment d'après le Fr. 39 (Éd. Heinze), et la Métaphysique 1083 A 32. La discontinuité de la quantité géométrique idéale n'exclut pas la découverte de correspon- dances entre les entités mathématiques idéales, nombres et grandeurs. Les éléments plus simples (points par rapport aux lignes, lignes par rapport aux surfaces), tout en jouant un rôle dans la constitution des, plus complexes, n'entretiennent pourtant avec eux ni un rapport de partie à tout, ni un rapport dHnfima species à genre, mais toutes ces entités ont les unes par rapport aux autres une relation originale d'es- 1. P. 7-10. 2. P. 5-7, 14-21. This content downloaded from 193.54.110.56 on Fri, 17 Aug 2018 23:28:35 UTC All use subject to https://about.jstor.org/terms 244 REVUE PHILOSOPHIQUE pèce à espèce. La théorie des nombres incomp Aristote dans le texte de la Métaphysique, se com ce principe que les unités des nombres d'espèc pas susceptibles de relations arithmétiques 1. A ces exposés dont on peut regretter que le tou la, clarté des conclusions et qu'y manque une m matique des concepts utilisés ici : partie, insé analyse complémentaire fort intéressante. Peut-on déceler dans des textes d'Aristote la doctrine attribuée par Alexandre à Xénocrate? Dans la troisième partie de son article, Pines se livre à l'exégèse de Métaphysique, III, 32, dont le thème général est le suivant : faut-il considérer comme principes les éléments constitutifs des choses ou bien les genres, cette dernière solution étant bien entendu platonicienne. La seconde partie de ce chapitre nous apprend qu'il existe en fait deux façons de considérer les genres comme principes, car on peut dire soit que les genres les plus hauts sont principes, soit que les « infimae species » sont principes. L'argu- mentation apportée à l'appui de cette théorie se fonde sur l'indivisibi- lité, l'unité - assimilées l'une à l'autre - et la priorité naturelle des espèces par rapport aux genres. Le fragment d'Alexandre permet de penser que la seconde des théories exposées par Aristote peut être attribuée à Xénocrate. Et cette analyse est certainement une des plus convaincantes de l'article. Plus discutable, en effet, apparaît celle de la cinquième partie 8, qui tend à faire admettre le caractère « xénocratéen » du premier cha- pitre de la Physique. Aristote y affirme que la connaissance va aux causes, aux principes et aux éléments, et qu'il nous faut partir de ce qui nous les le plus connu pour atteindre le plus connaissable en soi. Il propose une démarche qui consiste à partir de totalités prises comme des généralités indéterminées et à atteindre leurs parties par le moyen de la définition. Il est bien évident que dans ce texte l'ex- 1 . Sans doute le qualificatif d'atomiste mériterait-il d'être revu dans son appli- cation à la philosophie mathématique de Xénocrate. Il s'est imposé à cause de l'ex- pression « lignes insécables » ou « lignes atomes » qui conduit à papier d'atomisme. Mais il conviendrait de se demander si ces entités mathématiques sont en tous points comparables aux atomes de Démocrite ou d'Épicure. Mises à part leurs détermina- tions générales spatiales, ceux-ci sont sans rapports initiaux les uns avec les autres. Au contraire, on observe entre les entités mathématiques de Xénocrate de multiples correspondances, ce qui fait que, si chacune d'elles est première et élémentaire, on ne peut se passer pour la comprendre de références à celles qui la précèdent hiérar- chiquement. Entre les atomes démocritéens, il n'y a pas de hiérarchie ni d'ordre de génération. D'autre part, le type de causalité de Γ « espèce » xénocratéenne et de Ta tome des atomistes semble bien différent. De sorte qu'on peut se demander si c'est bien éclairer toute cette doctrine xénocratéenne que de la rapporter à l'ato- misme. 2. P. 10-14. 3, P. 21-26, This content downloaded from 193.54.110.56 on Fri, 17 Aug 2018 23:28:35 UTC uploads/Philosophie/ a-propos-d-x27-un-nouveau-fragment-de-xenocrate 1 .pdf
Documents similaires
-
20
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 13, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.5163MB