Bac de Français : Fiche de Bilan II. La fable 1. La fable La fable est une vari
Bac de Français : Fiche de Bilan II. La fable 1. La fable La fable est une variante de l’apologue, « court récit exposé sous une forme allégorique et qui renferme un enseignement, une leçon morale. La fable est un court récit en vers ou en prose mettant le plus souvent en scène des animaux, et incluant une morale. La construction du genre se fait en deux parties avec le récit et la morale. La morale peut être explicite ou implicite, le fabuliste laissant au lecteur le soin de tirer lui-même la leçon. La fable a pour but de plaire et d’instruire. Très ancienne, la fable remonte à la tradition orale. Le père de la fable est Esope. Elle se présente alors sous forme de courts récits en prose à visée didactique. Le genre se développe au Moyen Age où il est utilisé dans les sermons religieux ou comme outil pédagogique pour les enfants. La Fontaine s’inspire du modèle gréco-latin, mais renouvelle également le genre. Le récit en prose développe les péripéties, le décor, les personnages et se détache de la brièveté ésopique et du conte animalier, en mettant de plus en plus en scène des humains. Il fait une alternance entre le récit et le dialogue, la description, le monologue, mêlant discours direct, indirect et indirect libre. Il varie également la longueur des vers et la disposition des rimes. La fable n’attire plus que les enfants mais aussi les mondains dans leurs salons. Autre originalité, l’intervention du narrateur, qui disparaît derrière les évènements mais commente, ironise, maniant l’antiphrase, l’exagération ou le sous entendu, installant une complicité avec le lecteur. La visée devient en outre plus ambiguë, revêtant une portée plus satirique que proprement morale. Si le genre de la fable se perpétue au siècle suivant avec Florian, il entre désormais en concurrence avec d’autres formes à visée morale comme le conte philosophique et plus tard par la nouvelle voire le roman. Fabuliste à connaître : Au VI ème siècle avant J.C. : o Esope avec Le corbeau et le renard Au I ème siècle : o Phèdre avec Le corbeau et le renard Au XVII ème siècle : o Jean de La Fontaine avec Les obsèques de la lionne en 1678 Au XVIII ème siècle : o Florian avec La fable et la vérité en 1792 Au XIX ème siècle : o Tristan Corbière avec Le poète et la cigale en 1873 Au XX ème siècle : o Anouilh avec La cigale en 1961 2. Les stratégies d’argumentation Il y a différents types d’arguments : - Les arguments logiques établissent un rapport logique entre deux idées. - Les arguments d’autorité font appel à une autorité extérieure qui valide le raisonnement énoncé ou la position soutenue. - L’exemple argument s’appuie sur une image, un fait concret, une situation donnée pour apporter une idée nouvelle qui a force d’argument. - L’argument ad hominem justifie d’une position en attaquant la personnalité de l’adversaire. Il y a différents types de raisonnements : - Le raisonnement par déduction : il part de propositions générale admises comme vraies pour établir une nouvelle proposition, un fait particulier qui en soit la conséquence. - Le raisonnement par induction : il part des faits particuliers, puis généralise pour dégager une loi, une règle. - Le syllogisme : hérité de la théorie antique, c’est un type de raisonnement codifié répondant au schéma suivant : X=Y et Y=Z donc X=Z. - Le raisonnement par l’absurde : il démonte la thèse adverse en la tournant au ridicule. Le raisonnement, poussé jusqu’au bout, fait apparaître les conséquences absurdes de la thèse adverse. Un texte narratif ou descriptif peut avoir une portée argumentative; elle est alors implicite. 3. Les enchaînements textuels Les outils d’articulation sont les adverbes ou les locutions adverbales, les conjonctions de coordination, les locutions corrélatives, les conjonctions de subordination, les éléments lexicaux et la ponctuation. Les relations logiques : Relation logique Outils d’articulation Structures syntaxiques spécifiques L’adjonction : les idées s’enchaînent sur le mode de l’ajout, de l’accumulation ou de la surenchère. - Ajout : et, puis, de plus… - Accumulation : ensuite, enfin… - Surenchère : qui plus est… Propositions coordonnées La cause : deux éléments A et B entretiennent un rapport de cause, la preuve, la justification ou l’explication de A. Car, en effet, de fait, parce que … Proposition subordonnée de cause, proposition relative à valeur explicative, apposition… La conséquence : deux éléments A et B entretiennent un rapport de conséquence, si B est présenté comme la résultante logique de A. Donc, par suite, de ce fait, c’est pour quoi, par conséquent, en conséquence… Proposition subordonnée de conséquence L’opposition : deux éléments A et B entretiennent un rapport d’opposition, si B invalide A ou entre en contradiction avec A. Mais, or, au contraire, en revanche, alors que… Propositions subordonnées La concession : mode d’opposition particulier par lequel on consent à reconnaître la validité de A pour mieux réaffirmer la validité et la supériorité de B. Certes, sans doute, peut être, bien que, quoique… Qui…que, quoi …que, il est vrai que, il se peut que… 4. L’implicite - L’implicite dans le récit à visée argumentative : les discours informatifs, descriptifs, narratifs qui ont une visée argumentative présentent une argumentation implicite. Tel est le fonctionnement de l’apologue, de la fable et du conte. Dans la fable, la morale a souvent pour fonction d’expliciter la thèse implicite du récit. - L’implicite dans les liens logiques : les liens logiques sont explicites dès lors qu’ils sont soulignés par des connecteurs. Mais le rapport logique entre deux énoncés peut être implicite : il est laissé à l’appréciation du lecteur. Le procédé syntaxique utilisé s’appelle la parataxe : c’est le fait de juxtaposer deux énoncés sans expliciter le lien logique. La ponctuation peut alors remplacer le lien de subordination ou de coordination. On parle d’asyndète lorsque le procédé de parataxe suggère un rapport d’opposition forte. - L’implicite dans les idées : le présupposé : l’énoncé implique de reconnaître comme vraie une autre proposition non énoncé mais qui s’impose logiquement. Le sous-entendu : l’énoncé induit des idées qui ne sont pas directement formulées. Elles peuvent être suggérées par la situation d’énonciation. Le procédé d’antiphrase, en particulier, produit un énoncé pour dire son contraire. C’est la situation de l’énoncé ironique. L’allusion : l’idée est plus évoquée qu’énoncée. L’énoncé renvoie à une réalité qu’il ne fait qu’effleurer. 5. L’argumentation indirecte La fable de La Fontaine ou le conte voltairien, par leur vivacité et leur force de suggestion, ont rendu plus accessible la réflexion morale, politique ou philosophique. Grâce à eux, les austères habits de la rhétorique argumentative ont pris les couleurs de la fantaisie et de la poésie La démarche didactique de l’auteur repose sur une transposition ; celle-ci consiste, comme dans l’allégorie, à substituer un comparant à un comparé. Le comparé est l’objet de la leçon, le comparant en est la représentation imagée à travers une courte fiction narrative. La suite revient au lecteur, qui doit élucider cette similitude pour accéder à la leçon. Il est aidé en cela par les indices plus ou moins explicites que l’auteur met à sa disposition pour aller jusqu’à l’interprétation. On est donc bien dans l’argumentation, mais indirecte, puisqu’elle passe par un discours de type narratif. L’orientation argumentative est perceptible grâce à des indices plus ou moins forts : - Une invitation de l’auteur à relire la narration pour en saisir l’intention (cas de la présence de la moralité finale). Il en est d’ailleurs ainsi pour toutes les inventions de l’auteur ou du narrateur au cours de l’histoire : intrusions directes, évaluations subjectives de tel ou tel fait ou personnage. - Des allusions directes à des éléments qui appartiennent à l’actualité et à la réalité du lecteur, ouvrant de nouvelles pistes de lecture. A l’inverse, les données spatio-temporelles peuvent être totalement vagues pour faciliter la transposition. - D’autres indices saisis comme « décalés » par rapport au contexte où ils apparaissent : par exemple grâce à la personnification. - Parfois, une argumentation interne à l’histoire conduisant le lecteur sur le terrain d’un débat plus général. - Des effets stylistiques ou énonciatifs jouant un rôle d’alerte et invitant à une seconde lecture qui permettra d’être attentif à la leçon du texte. - Le recours aux sous-entendus et aux présupposés, autre moyen possible d’établir une connivence entre l’auteur et le lecteur. uploads/Philosophie/ bac-de-francais-fiche-de-bilan.pdf
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