Ecole maternelle Les Pervenches Classes de Moyenne et Grande secTions Laurence
Ecole maternelle Les Pervenches Classes de Moyenne et Grande secTions Laurence Jeanne 1 2 SOMMAIRE CHAPITRE 1 : La problématique générale de “l’initiation“ à la philosophie en maternelle p.3 CHAPITRE 2 : La pratique de la philosophie (1) – Les objectifs p.5 CHAPITRE 3 : La pratique de la philosophie (1) – Le rôle des protagonistes p.8 CHAPITRE 4 : Le déroulement d’une séance et ses effets p.11 CHAPITRE 5 : Le réinvestissement et l’interdisciplinarité p.13 CHAPITRE 6 : La liste des sujets potentiels p.15 CHAPITRE 7 : Exemples de débats philosophiques p.18 CHAPITRE 8 : Eléments de réponses des enfants p.38 ANNEXE : Références philosophiques et bibliographiques p.61 Références : Gilles Geneviève, Discussions philosophiques pour les enfants en ZEP 3 CHAPITRE 1 : La problématique générale de “l’initiation“ à la philosophie en maternelle « La philosophie n’est pas une pédagogie de la réponse, mais une pédagogie de la question ». Les ateliers philosophiques, en abordant des thèmes variés, ont pour objectifs d’amener les enfants à développer un sens critique, à apprendre à se poser des questions et à s’ouvrir au débat. Ils ne sont pas conçus pour apporter d’emblée des réponses, mais les faire naître par la confrontation aux autres (débats), par les échanges d’avis et de point de vue. I/ Idée générale : A quoi sert la philosophie ? Dans le cadre d’une école maternelle, philosopher se résume en une activité pédagogique qui propose aux élèves de réfléchir sur des questions et des notions diverses, plus ou moins complexes, qui vont leur permettre d’apprendre progressivement à problématiser, à argumenter, donc à débattre, mais également à conceptualiser (définir des termes, des notions,…). ( Philosopher en maternelle ne doit pas s’orienter vers une diffusion de la connaissance ou de la culture philosophique. La pratique seule est un moyen adapté et suffisant pour accéder à un premier apprentissage de cette discipline. ( Philosopher en maternelle doit permettre aux enfants d’apporter des éléments de réponses aux questions philosophiques et métaphysiques qu’ils se posent mais également d’aborder des interrogations, voire des inquiétudes, que suscitent les aléas de leur vie quotidienne ou de leur environnement social ; deux aspects dont on connaît l’impact psychologique particulier en ZEP. 4 Dans tous les cas, le débat doit être au centre de la pratique. A ce titre, la démarche se doit de laisser aux enfants la liberté d’exprimer leurs réponses sur une question donnée, de reprendre ces réponses pour les interroger plus précisément, les mettre en doute (apprentissage d’un sens critique) et au final faire émerger une ou des réponses construites collectivement. ( Plus concrètement en ZEP, la philosophie devrait nous aider à travailler le langage d’évocation : réussir à raconter sans support visuel est l’une des compétences majeures à acquérir en maternelle. Construire un langage le plus explicite possible est l’un des grands enjeux du cycle 1, celui du cycle 2 sera alors plus axé sur la compréhension (Cf. commission RAR). II/ Points d’ancrages et repères théoriques Il s’agit de poursuivre une didactique qui s’appuie sur la théorie cognitiviste et constructiviste de l’apprentissage. L’élève construit son propre savoir avec l’aide du maître et des autres élèves. ( Se référer à Piaget – les stades de développement de la pensée. ( Se référer à Vigotsky – La pensée rentre en conflit avec elle-même en intériorisant des confrontations inter-individuelles avec les pairs et le maître. 5 CHAPITRE 2 : La pratique de la philosophie (1) – Les objectifs I/ Les objectifs de la pratique Comme énoncé au chapitre 1, le débat constitue l’outil pédagogique de la pratique philosophique. Il permet de dispenser l’enseignement, autrement que par une transmission frontale et unilatérale des savoirs. ( L’activité est réalisée de manière collective, régulière et systématique (au moins deux fois par semaine) ; elle propose d’ouvrir dans le programme de la journée un espace délimité (règles de fonctionnement propre au débat) où s’exerce la liberté de la pensée et celle de la parole. ( C’est aussi un cadre où s’établissent des relations sociales et civiques entre les élèves, à travers les échanges d’idées, les attitudes, le droit d’accès à la parole, le respect des autres et des règles… ( En ZEP, encore plus qu’ailleurs, la philosophie doit s’inscrire dans une dynamique collective et individuelle qui doit progressivement amener les enfants à comprendre qu’ils sont les maîtres de leur avenir. Ils doivent prendre conscience que cette capacité à penser, à réfléchir, donc à construire leur savoir, va leur permettre de grandir et d’avancer. Cette prise de conscience est fondamentale en ZEP, ou les enfants souffrent d’un manque de stimulation sociale et intellectuelle. Ils doivent apprendre à chercher, à se poser des questions en philosophie comme dans toutes les autres disciplines (chercher des solutions pour résoudre des problèmes en lecture, en maths,..), en d’autres termes, les enfants doivent mobiliser leurs compétences pour résoudre le mieux possible les problèmes auxquels ils sont confrontés. II/ Les grands axes travaillés Il s’agit de mettre en oeuvre une action éducative qui tend à l’apprentissage des compétences suivantes : Apprendre à penser, à discuter et à échanger. S’inscrire dans un débat à visée démocratique et en intégrer les règles. Affirmer ses idées, leur donner de la valeur et donner de la valeur à celles des autres, les respecter. Développer son vocabulaire, travailler le langage d’évocation, donner du sens et parvenir à définir des mots. ( Les connaissances se transmettent par le biais d’un échange direct des idées entre pairs, la confrontation des points de vue, l’argumentation et la défense de ses opinions sous la médiation de l’enseignant. ( Les connaissances ne sont pas des données figées ; elles demandent au contraire une remise en question perpétuelle. III/ Etablir des principes aux débats Enfin, il faut organiser les débats de manière à permettre l’accession aux apprentissages philosophiques dans la logique des objectifs énoncés. Pour ce faire, il va falloir établir des principes, permanents au sein des débats, orientés autour d’un domaine incontournable dans le processus de socialisation que propose l’école : le « vivre ensemble » (éducation à la citoyenneté). Voici pour illustrer quelques principes de base : Apprendre à débattre. Respecter les temps de parole de ses camarades. Apprendre à discuter calmement. 6 Respecter les idées différentes des siennes,…. 7 8 CHAPITRE 3 : La pratique de la philosophie (2) – Le rôle des protagonistes I/ Le rôle de l’enseignant Dans le cadre des débats, l’enseignant quitte son statut de pédagogue pour devenir un médiateur. Il devient en quelque sorte un président de séance dont le rôle est multiple : ( Il anime le groupe, c’est à dire facilite la construction des débats en permettant à l’enfant d’accéder à une réflexion autonome, argumentée par sa propre expérience ou conception de la vie et des choses (le maître n’est plus la référence, celui qui détient la ou les réponses). En tant que médiateur, l’enseignant doit également provoquer et faire naître l’autonomie de la pensée chez l’enfant. Il relance la réflexion par le biais de demandes d’explications sur les idées émises, de précisions, d’argumentations, de définitions,… ( Il s’impose comme le détenteur de l’autorité dans le déroulement des débats ; il énonce et rappelle au besoin les règles de fonctionnement d’un débat. ( Il arbitre le temps de parole en donnant à certains moments la priorité aux enfants qui ne se sont pas encore exprimés. ( Il veille à réintégrer dans les débats les enfants les plus silencieux (timides,…) en sollicitant leurs opinions. Le débat est par essence un domaine où l’expression orale prédomine mais où la liberté de s’exprimer ne signifie pas pour autant avoir le droit de dire n’importe quoi. La parole est donc libre de s’exprimer en relation avec le sujet débattu et l’enseignant doit garantir cette liberté. II/ Les enfants Ils participent activement à l’élaboration des règles communes qui vont encadrer les débats ; ils doivent ensuite les respecter. Ce règlement intègre des droits et des obligations. Ils sont les acteurs à part entière des débats. Règlement retenu par les enfant de la classe : Lever la main pour demander à parler. Attendre qu’on vous donne la parole pour la prendre. Il faut être sage, ne pas faire de bruits. Ne pas couper la parole à celui qui parle et l’écouter jusqu’au bout. Essayer de prendre en considération les propos dits par les autres pour éviter les redites. Dire ce que l’on pense. On a le droit de ne pas être d’accord. On a le droit d’être d’accord. III/ Les déclencheurs du questionnement provoquer la discussion par le biais d’une histoire, d’un ouvrage, d’un film, d’une affiche, d’un spectacle,... provoquer la discussion en rebondissant sur un thème développé dans le cadre du débat de la veille. Il s’agit ici de créer des réseaux de pensées et de réflexions de façon à donner plus de sens au débat. La notion de clarté cognitive s’en trouve ici sensiblement enrichie. provoquer la discussion en rebondissant sur le quotidien des enfants (événements liés à l’école, vus à la télévision,..). provoquer une discussion en proposant tout simplement un questionnement de type uploads/Philosophie/ ateliers-philo-en-maternelle-2 1 .pdf
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- Publié le Sep 01, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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