AU FIL DES IDÉES : SOCIÉTÉ ET CULTURE - Des guerres dans la guerre Collabos L'o

AU FIL DES IDÉES : SOCIÉTÉ ET CULTURE - Des guerres dans la guerre Collabos L'occupation allemande impose un choix : collaborer avec l'occupant et le régime de Vichy ou s'y opposer jusqu'à la lutte clandestine. La plupart des écrivains évitent de se compromettre avec le nazisme, mais certains contribuent tout de même à créer une culture de régime, notamment Pierre Drieu la Rochelle ou Robert Brasillach. Résistance La « guerre ouverte », que les armées et les flottes se livrent sur les fronts internationaux, est flanquée par la « guerre secrète » qui oppose collaborateurs et résistants. Les partisans harcèlent l'ennemi et imposent aux nazis une guérilla à base de sabotages, de coupures de liaisons télégraphiques ou téléphoniques. D'autres préfèrent l'activité clandestine, la propagande, et continuent à mener une existence ordinaire à l'apparence. À partir de 1943, Albert Camus publie un journal clandestin, Combat. Il rappelle des années plus tard ce que lui a enseigné la Résistance dans son métier d'écrivain : si les écrivains n'ont pas fait beaucoup pour la Résistance, la Résistance a fait beaucoup pour eux : elle leur a enseigné le prix des mots. L’existentialisme : Une philosophie au centre de la vie quotidienne L'existentialisme est un courant de pensée qui s'est exprimé dans diverses sphères culturelles, basé sur la phénoménologie de German Husserl et sur la pensée de Kierkegaard et Heidegger, se fonde sur l'existence et s'oppose à l'idéalisme d'inspiration hégélienne. Les principaux membres sont Sartre et Camus. Sartre conçoit l'essence comme un aboutissement et non comme le point de départ d'une spéculation philosophique. Il dit "L'existence précède l'essence" et renverse l'idée de nature humaine pour affirmer que l'homme est parce qu'il existe. C'est de la contradiction entre l'existence et la mort que naît le sentiment de l'absurde. Sartre l'esquisse dans La Nausée. Dans un monde sans Dieu, il appartient à l'individu de construire par lui-même les modalités de sa vie, en assumant les risques et les privilèges qui découlent de sa liberté. Les atrocités de la Seconde Guerre mondiale (camps de concentration, bombe atomique) ont donné un nouvel élan à ces réflexions. Puisque l'existence est la qualité humaine par excellence, elle ne peut être niée. Camus souligne les valeurs de solidarité, d'égalité, de justice, en rupture avec Sartre après la publication de L'Homme révolté (1951), le mouvement s'effondre et, dès 1958, Sartre lui-même le déclare dépassé. La littérature a été le principal moyen de diffuser une vision du monde. Sartre, Beauvoir et Camus alternent essais théoriques, romans, nouvelles, pièces de théâtre. Saint-Germain-des-Prés Les pâtés de maisons qui entourent l'abbaye médiévale de Saint- Germain-des-Prés possèdent une grande histoire. Paradoxalement, l'Occupation est un grand moment pour la vie de Saint-Germain, car les Allemands s'y montrent peu. À la Libération, c'est l'âge d'or des caves. En 1947, Boris Vian et sa « trompinette » découvrent Le Tabou, un bistrot où l'on danse et où s'impose Juliette Gréco, « la muse de Saint-Germain-des-Prés » puisqu'elle chante Queneau (Si tu t'imagines) et Sartre (Rue des Blancs-Manteaux). La presse invente de prétendues orgies et fabule sur les excès des « rats des caves » : danses hystériques, accoutrements excentriques, mœurs, graffiti et poésie existentialistes. Sartre et Beauvoir y venaient lire et écrire aux Deux Magots, entre 1945 et 1947, ou au Café de Flore voisin, pendant la guerre. L'Absurde Du latin absurdus, « dissonant », ce mot sert à qualifier ce qui échappe à toute logique, qui ne se conforme pas aux règles de la normalité. Il devient un thème littéraire grâce à La Métamorphose et au Procès de Kafka. Sartre et Simone de Beauvoir sont frappés par le désespoir que l'auteur exprime face à l'absurdité de l'existence : il contestait le sens des fonctions, rôles, conduites humaines, mais aussi le rapport global de l'homme au monde ; il en proposait une image fantastique et insupportable, en nous le montrant à l'envers. Pour Camus c'est Sisyphe qui incarne l'absurde de la condition humaine. Les dieux ont condamné le roi de Corinthe à rouler sur une pente un rocher qui retombe avant d'avoir atteint le sommet. De même, pour vivre, l'homme doit se résigner à accepter l'insignifiance des tâches quotidiennes. Transposée au théâtre par Samuel Beckett et Eugène Ionesco, la notion d'absurde s'enrichit encore, en bouleversant la tradition : les dramaturges montrent une humanité angoissée qui se penche sur le non-sens de son existence sur le mode tragi-comique. La condition féminine Amorcés au cours du XIXe siècle, les mouvements en faveur de l'émancipation des femmes se multiplient et ils débouchent, à partir des années 1960, au féminisme, un phénomène culturel, politique et social. Les féministes militantes revendiquent la parité entre les deux sexes et tendent donc vers une parfaite équivalence et le suffrage universel. Les femmes écrivains insistent plutôt sur la différence, sur la liberté de s'exprimer à travers une écriture «au féminin». En 1949, après que les Françaises ont obtenu le droit de vote, paraît un ouvrage qui transforme la condition féminine en une question politique, Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. Le titre renvoie à l'identité flottante de personnes qui ne sont définies culturellement que par rapport à un premier sexe. C'est aux États-Unis que cette application de l'existentialisme à un problème précis a fait bruit, parce que le mouvement des femmes y était plus avancé. Culture de masse L’economie occidentale a connu un développement sans précédent au cours des années 1950 et 1960. La technique transforme la production d’énergie, développe l’automatisation et l'industrie. Le cadre de la vie quotidienne devient plus confortable: dans les pays industrialisés, le revenu moyen a beaucoup augmenté, les logements sont équipés de salles de bains et de WC intérieurs. On parle aussi de «civilisation des loisirs». Les congés payés s’allongent et le samedi tend à devenir un jour chômé. La radio, le cinéma, le journal et le livre sont supplanté par la télévision. Les magazines spécialisés se multiplient après 1945 et le premier «Livre de Poche» paraît en 1953. La pratique du sport, du football et du vélo en particulier, se répand dans les années 1960. Les Français se passionnent pour les jeux payants, le tiercé (les courses de chevaux) notamment. Un ministère des Affaires culturelles voit le jour en 1958 et puis les Maisons de la culture, où troupes de comédiens et de danseurs, musiciens, émissions symphoniques, expositions, conférences, bibliothèques, discothèques, ateliers, alimenteront la vie spirituelle de tous ceux qui voudront s’y retrouver. uploads/Philosophie/ au-fil-des-ide-es-socie-te-et-culture-des-guerres-dans-la-guerre.pdf

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