1 UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR --------- OFFICE DU BACCALAUREAT Dakar,
1 UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR --------- OFFICE DU BACCALAUREAT Dakar, 14 juillet 2022 --------- CANEVAS POUR L’EVALUATION DES EPREUVES DE PHILOSOPHIE DU BACCALAUREAT 2022 PHILOSOPHIE Rappel Le souci de l’équipe est de contribuer au mieux à l’harmonisation des évaluations où, malheureusement, des écarts parfois criards ont été notés. Les correcteurs sont donc invités à redoubler de vigilance. Il y va du crédit de la discipline. L’équipe souhaite à tous les correcteurs une bonne réception du document et reste naturellement ouverte à toutes les suggestions et recommandations en vue d’un travail sans cesse amélioré. GRILLE D’EVALUATION PROPOSEE AUX CORRECTEURS Remarques : Cette grille a été conçue par l’équipe pédagogique chargée de la confection des modules de formation, Bad IV. Objectifs : sensibiliser les collègues sur les enjeux et les problèmes de l’évaluation : 1- harmoniser les critères d’évaluation ; 2- corriger les disparités et les écarts constatés dans la correction. Critères pour la dissertation Conceptualisation et problématisation Analyser correctement les termes du sujet Dégager une problématique pertinente Traiter le sujet tel qu’il est posé Donner au sujet une extension suffisante Argumentation Formuler un certain nombre d’idées précises et pertinentes (et non des lieux communs ou des généralités) Bien délimiter les idées importantes et en pousser la logique jusqu’à son terme Intégrer des références bien commentées Elaborer progressivement une réponse à la question posée (cohérence) Prendre en charge les thèses opposées à celles que l’on défend ; comprendre qu’elles peuvent être pensées et argumentées Faire le bilan de l’analyse et répondre à la question soulevée par le sujet Communication Poser clairement le problème dans l’introduction 2 Equilibrer les parties et soigner la présentation Traiter une idée par alinéa ; la développer de manière cohérente Utiliser à bon escient les mots de liaison, les citations et les exemples Rédiger la dissertation dans une langue correcte et un style précis. Grille d’évaluation A 07 points B 08 points C 05 points Critères pour l’explication de texte Conceptualisation et problématisation Lire, comprendre et analyser correctement le texte Dégager clairement l’idée générale Expliciter clairement les idées du texte Circonscrire son analyse dans les limites du texte Argumentation Mettre en évidence l’idée générale et sa corrélation avec les idées secondaires (autres idées du texte) Délimiter les idées du texte Intégrer des références bien choisies et les expliquer Avoir une attitude critique à l’égard du texte Communication Dégager clairement l’idée générale Equilibrer les différentes parties en fonction des différents aspects du problème abordé dans le texte Rédiger une conclusion qui fasse le bilan de la réflexion Rédiger le commentaire dans une langue correcte, dans un style concis et précis. Grille d’évaluation A 07 points B 08 points C 05 points 3 SUJETS DU PREMIER GROUPE : SERIES : L’1 - L1a -L1b -L2- Sujet I Pour être libre faut-il être maître de soi ? Problématique Le sujet invite à réfléchir sur la relation qui pourrait exister entre la liberté et la maîtrise de soi. Celle-ci semble être posée comme un impératif, une condition sine qua non de la liberté. Dans ce cas, la liberté du sujet présupposerait une maîtrise parfaite de ses affects (émotions, sens, passions, pulsions, désirs…) et des préjugés, opinions, convictions, croyances d’origine sociale, ce qui supposerait une autonomie et une indépendance absolues. Toutefois, un tel postulat ne devrait-il pas être remis en question si l’on sait que l’idée d’une maîtrise de soi implique de la part du sujet une connaissance parfaite de tout ce qui se passe en lui ? N’y a-t-il pas des forces qui agissent en lui à son insu comme le montre par exemple la psychanalyse ? Si oui, cette conception de la liberté fondée sur la maîtrise de soi n’est-elle pas illusoire ? Peut-on nier tous les déterminismes qui s’exercent sur l’homme ? Si non, comment articuler alors la liberté à ces déterminismes ? La liberté ne serait-elle pas plutôt un processus infini et soutenu par lequel, prenant conscience des déterminismes qui s’exercent sur lui, le sujet apprend à les dépasser ou à les contourner ? Compétences attendues Le candidat ou la candidate devra procéder à l’analyse des notions-clés (« être libre », « faut-il ? », «maître de soi »). Etre libre : avoir le pouvoir de choisir, le droit de décider, d’agir par soi-même. Faut-il : établit une relation de nécessité, de conditionnalité entre la liberté et la maîtrise de soi Maître de soi : le fait d’être capable de maîtriser, de dominer, de contrôler ses émotions, ses pulsions, ses désirs…, toutes choses qui traduisent l’idéal d’une autodétermination, d’une maîtrise absolue de soi, de ses choix, de sa vie. Le candidat ou la candidate pourrait partir de la thèse implicite qui suggère que la liberté exige la maîtrise de soi, l’autonomie du sujet. Une telle affirmation repose sur l’idée que la conscience de soi implique une parfaite connaissance de soi. Cependant, le candidat ou la candidate pourrait se poser la question suivante : peut-on se contenter d’une telle définition de la liberté ? Il ou elle pourrait montrer en effet que la connaissance de soi étant lacunaire, la liberté peut être pensée comme une conquête permanente, un processus infini de libération par lequel le sujet prend conscience des déterminismes et tente de les surmonter. On sait en effet que les théories modernes de la déconstruction (marxisme, psychanalyse, nietzschéisme…) ont montré que cette définition de la liberté que l’on réfère souvent au sujet cartésien, procède d’une illusion, celle qui consiste à ne pas prendre conscience de toutes les 4 forces (sociales, psychiques, économiques…) qui agissent sur l’homme et qui orientent sa pratique et ses pensées. On appréciera particulièrement que le candidat ou la candidate montre que le sage est l’homme capable d’accéder à un niveau de maitrise de soi tel que par son esprit il arrive à dominer totalement son corps. Il ne sera pas toléré du candidat ou de la candidate qu’il ou qu’elle se livre à une restitution mécanique du cours sur la liberté. Sujet II Philosopher est-ce cesser d’obéir ? Problématique Ce sujet invite à réfléchir sur la nature de l’activité philosophique. La question est de savoir si la philosophie, dans sa quête de vérité, pose comme exigence le refus de toute autorité (politique, sociale, morale, religieuse, idéologique …). Mais est-il possible de s’émanciper de toute autorité et de toute forme d’obéissance ? L’exigence philosophique n’est-elle pas elle-même obéissance ou soumission à la raison ? Compétences attendues Le candidat ou la candidate devra procéder à l’analyse conceptuelle des notions-clés : «philosopher », «cesser d’obéir ». Philosopher : réfléchir de façon rationnelle, analyser, critiquer, examiner, discuter… Cesser d’obéir : ne plus se soumettre, refuser d’adhérer, arrêter de se conformer, déroger à la règle, ne plus reconnaître une autorité… Le candidat ou la candidate pourrait montrer que l’exigence de vérité qui sous-tend la réflexion philosophique passe par une posture critique qui rompt avec toute forme d’obéissance à une autorité quelconque. Donc philosopher, c’est en effet, arriver à penser par soi-même, autrement dit, penser librement en se démarquant de toute forme de soumission. Dans la phase critique, le candidat ou la candidate peut se demander s’il est possible de se départir de toute forme d’autorité ? La philosophie elle-même ne se fonde-t-elle pas sur un certain nombre d’exigences de la raison auxquelles le philosophe doit se soumettre ? Ce faisant, cette obéissance n’est-elle pas légitime dans la mesure où elle est fondée en raison ? On appréciera particulièrement que le candidat ou la candidate aille jusqu’à montrer que le philosophe, être social et historique, n’échappe pas toujours aux déterminations sociales et pourrait, à son insu, être victime d’une certaine idéologie. Il ne sera pas toléré du candidat ou de la candidate qu’il ou qu’elle se livre à une restitution mécanique des cours sur la philosophie. 5 Sujet III Commentaire de texte Problématique Ce texte de Durkheim met en exergue la nature de la science qu’il définit par son caractère désintéressé, traduction de sa neutralité axiologique. En effet, ce qui distingue la science de la technique, c’est qu’au contraire de cette dernière, elle ne vise aucune utilité pratique. Cependant, au regard de l’évolution de la science et de la technique, désignées aujourd’hui sous le vocable de technoscience, une telle conception ne mérite-elle pas d’être interrogée ? Structure du texte L’auteur commence d’emblée par montrer que la science, fondamentalement, se définit par son caractère désintéressé. En d’autres termes, la science n’est mue que par le besoin de comprendre pour comprendre même si ses découvertes peuvent être utilisées à des fins pratiques. Ensuite, il montre qu’il est possible que le savant subordonne ses recherches à des besoins urgents à satisfaire, semblant ainsi manquer au caractère désintéressé qui fonde la science. Durkheim finit par réaffirmer avec force ce caractère désintéressé en soutenant que le savant ne doit se préoccuper qu’à rendre le réel intelligible, c’est-à-dire dévoiler les lois qui uploads/Philosophie/ canevas-philo-2022-bah.pdf
Documents similaires










-
33
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Jan 07, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.8195MB