Directeur(s) : David, Sylvain; Vadean, Mirella Titre du cahier : La pensée écol

Directeur(s) : David, Sylvain; Vadean, Mirella Titre du cahier : La pensée écologique et l'espace littéraire Type de publication : Cahiers Figura Volume de la publication : 36 Date de parution : 2014 Résumé : Que peut la pensée écologique? Une ressource insoupçonnée de la pensée écologique se révèle lorsqu'on lui fait quitter le domaine scientifique du constat pour l'ouvrir à la sensibilité poétique. Pour citer ce document, utiliser l'information suivante : David, Sylvain et Mirella Vadean (dir.). 2014. La pensée écologique et l'espace littéraire. Cahier Figura. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <http://oic.uqam.ca/fr/publications/la-pensee-ecologique-et-lespace-litteraire>. Consulté le 12 juillet 2021. Publication originale : (2014. Montréal, Université du Québec à Montréal : Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire, coll. Cahier Figura, vol. 36, 176 p.). L’Observatoire de l’imaginaire contemporain (OIC) est conçu comme un environnement de recherches et de connaissances (ERC). Ce grand projet de Figura, Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire, offre des résultats de recherche et des strates d’analyse afin de déterminer les formes contemporaines du savoir. Pour communiquer avec l’équipe de l’OIC notamment au sujet des droits d’utilisation de cet article : oic@labo-nt2.org Powered by TCPDF (www.tcpdf.org) La pensée écologique et l’espace littéraire Sous la direction de Mirella Vadean et Sylvain David Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre : La pensée écologique et l’espace littéraire (Collection Figura; no 36) Textes présentés lors d’une journée d’étude tenue à l’Université Concordia, Montréal, le 17 mai 2013. Comprend des réf. bibliogr. ISBN 978-2-923907-34-5 1. Écocritique - Congrès. I. Vadean, Mirella, 1968- . II. David, Sylvain, 1972- . III. Université du Québec à Montréal. Centre de recherche Figura sur le texte et l’imaginaire. IV. Collection : Figura, textes et imaginaires ; no 36. PN98.E36P46 2013 809’.9336 C2014-941635-0 Figura remercie de son soutien financier le Fonds québécois de recher- che sur la société et la culture (FQRSC). Illustration de la couverture : The County Archives in Sogn og Fjordane, 1910 Mise en page : William S. Messier Révision / correction : William S. Messier Maquette de la collection : Julie Parent (Studio Calypso) Diffusion / distribution : Presses de l’Université du Québec (www. puq.ca) et Prologue (www.prologue.ca) Dépôt légal : Bibliothèque et Archives nationales du Québec • 2014 Bibliothèque et Archives Canada • 2014 Sous la direction de Mirella Vadean et Sylvain David La pensée écologique et l’espace littéraire Collection Figura numéro 36 • 2014 CENTRE DE RECHERCHE SUR LE TEXTE ET L’IMAGINAIRE Table des matières Mirella Vadean et Sylvain David « La pensée écologique et l’espace littéraire »..........................9 Stéphanie Posthumus « Écocritique et ecocriticism. Repenser le personnage écologique ».......................................15 Anaïs Boulard « La pensée écologique en littérature. De l’imagerie à l’imaginaire de la crise environnementale »..........................35 Julia Holter « “Mon mode de résistance s’appelle poésie.” Pensée écopoétique de Michel Deguy »....................................51 Pierre-Alain Gouanvic « Conscience et nature après l’Affaire Sokal ». ..........................65 Sylvain David « Cosmo/logos. Sorties littéraires de la modernité ». ................83 Christian Guay-Poliquin « La fin, la fin et la fin. Sociocritique de l’imaginaire écologique chez Antoine Volodine ». ........................................97 Philippe Handfield « Le sublime chez Michel Houellebecq. De la domination à la réconciliation dans notre rapport avec la nature »............119 Gabriel Vignola « Pierre Perrault et la parole de la nature. Écocritique du direct ». ............................................................139 Mirella Vadean « L’esprit comme milieu des idées. Une inspiration écologique à partir des écrits de Marie Darrieussecq ». ............161 écologie est un thème clé de la pensée actuelle. Bien que la pensée en lien avec ce domaine s’éveille dès l’Antiquité, c’est Montaigne qui semble le mieux en exprimer la teneur à travers son discours sur la nature. La « mesme nature », principe unificateur des choses les plus disparates, entre tout ce qui est humain et non-humain, s’estompe toutefois quelques décennies après Mirella Vadean Sylvain David Université Concordia La pensée écologique et l’espace littéraire L’ 1. Serge Moscovici, De la nature. Pour penser l’écologie, Paris, Métaillé, 2002, p. 31, 72. Oui, il y a une méthode écologiste, qui n’est ni prophétie, ni militantisme, ni bourrage de crâne. C’est le dégel d’une pensée assommée et le réveil de sensations anesthésiées, c’est la conversion des consciences à un monde familier auquel on ne faisait plus attention, qu’on ne voyait plus à force d’habitude. […] [Il s’agit d’]un mouvement poético-politique […] parce que ceux qui ne savent plus rêver le monde ne savent pas non plus le changer1. Serge Moscovici De la nature 10 LA PENSÉE ÉCOLOGIQUE ET L’ESPACE LITTÉRAIRE la mort de l’essayiste. En se séparant de l’homme, la nature n’offre plus un savoir tiré de l’observation des animaux et des plantes en lien direct avec les mœurs ou la morale. Les efforts de Spinoza pour s’opposer à cette séparation, sa plaidoirie pour la compréhension du comportement humain comme phénomène réglé par le déterminisme universel, sont vains. La nature s’affranchit, devient domaine ontologique autonome, objet à exploiter, champ d’enquête et d’expérience qui intéresse notamment la pensée scientifique dont nous demeurons, en ce début du XXIe siècle, tributaires2. Ainsi, elle se fait Nature et entre dans une relation particulièrement complexe avec la Culture, relation dont la pensée écologique se fait le fin psychologue. Quelle est la signification de la pensée écologique aujourd’hui? Comme toute pensée, la pensée écologique ne peut pas s’exprimer d’elle-même, elle a besoin d’un langage et surtout d’une représentation. Pour l’entendre, nous lui prêtons l’espace littéraire, afin qu’elle s’y manifeste, qu’elle le traverse et qu’elle le dépasse. Pourquoi l’espace littéraire? Car l’intuition sensible demeure l’un des modes de connaissance les plus en mesure d’abolir la distance entre sujet et objet. Depuis l’espace littéraire, la pensée écologique nous regarde bien plus directement, elle nous interpelle différemment à l’aide d’outils qui lui permettent de se faire plus rapidement présence dans notre esprit. Également, dans l’espace littéraire, les contraintes, les valeurs qui semblent impossibles à partager se réunissent et se réconcilient plus facilement3, ouvrant ainsi la voie à d’autres horizons que le terrain scientifique ne saurait couvrir. Une telle approche comporte un certain nombre de précédents. Les théories anglo-américaines de l’ecocriticism, des green studies ou de l’environemental imagination tentent de définir une écopoétique. 2. Philippe Descola, Par-delà nature et culture, Paris, Gallimard, 2005, 640 p. 3. Alain Suberchicot, Littérature et environnement. Pour une écocritique comparée, Paris, Honoré Champion, coll. « Unichamp Essentiel », 2012, 280 p. no 36 - 2014 Figura 11 MIRELLA VADEAN ET SYLVAIN DAVID En s’appuyant sur le concept de l’ecological work4, des chercheurs français ont analysé l’écriture littéraire comme travail écologique, notamment pour réinscrire la nature dans le texte littéraire5. Dans son tout dernier ouvrage, Alain Suberchicot plaide pour une écocritique comparée où des expériences littéraires américaines, françaises et chinoises se rencontreraient. Ces contributions suggèrent que l’accès à la pensée écologique demeure de moins en moins le monopole d’un savoir scientifique. À présent, des collaborations inédites se créent pour puiser dans l’art de nouvelles perspectives et de nouvelles façons d’interpréter le monde. On cherche même à alimenter une pratique de gestion créative et durable dans le milieu de l’entreprise à partir du savoir des arts6. Les sciences humaines se voient donc davantage investies par la compréhension de la pensée écologique. Nous souhaitons porter notre contribution à l’élaboration de cette pensée depuis l’espace littéraire en privilégiant une interrogation clé : de quelle manière la pensée écologique restitue-t-elle l’une des caractéristiques essentielles qui la définissent, soit la relation au milieu7? L’interaction de l’espace littéraire et de la pensée écologique ne se fait pas sous le signe de l’enfermement, de l’emprisonnement, mais de l’ouverture, de la libération. À l’ordinaire, c’est la controverse et non l’accord qui paie le prix de cette libération, de cette traversée disciplinaire, à cause de l’ébranlement causé aux catégories usuelles 4. Jonathan Bate, Romantic Ecology: Wordsworth and the Environmental Tradition, Londres, Routledge, 1991, 144 p. 5. Nathalie Blanc, Thomas Pughe et Denis Chartier, Littérature & écologie : vers une écopoétique, http://www.projetcoal.org/coal/wp-content/uploads/2012/06/ Litterature-et-ecologie.pdf (2 avril 2014). 6. Paul Shrivastava, « The Art of Sustainable Development. Concordia-France Research Collaboration Appeals to Emotions to Heal the World », Concordia Now, http://www.concordia.ca/now/what-we-do/research/20121022/the-art- of-sustainable-development.php (22 octobre 2012). 7. Ernst Haeckel définit l’écologie comme relation des vivants et de leur milieu. « Écologie », dans Encyclopédie Larousse, http://www.larousse.fr/encyclopedie/ divers/écologie/45580 (2 avril 2014). 12 LA PENSÉE ÉCOLOGIQUE ET L’ESPACE LITTÉRAIRE du savoir8. Dans notre cas, nous plaidons pour la souplesse9 comme modèle d’interaction entre la pensée écologique et l’espace littéraire. Ayant pour principe la traversée disciplinaire à partir de l’espace littéraire, les travaux réunis dans ce collectif cherchent, comme le dirait Michel Serres, à repenser le « contrat naturel10 » sur de nouvelles bases. Stéphanie Posthumus s’appuie ainsi sur la notion fondamentale de « personnage écologique » pour mettre en lumière certaines divergences entre écocritique anglophone et pensée écologique française, le tout en s’appuyant sur les travaux de Félix Guattari. Anaïs Boulard s’intéresse, pour sa part, à l’imagerie qui découle de l’inquiétude écologique contemporaine et, surtout, à son appropriation par la littérature, laquelle la transforme uploads/Philosophie/ cf36-la-pensee-ecologique-et-lespace-litteraire-complet 1 .pdf

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