Brochure publiée avec le soutien de l’Institut français 3 Éditorial page 4 Mécé

Brochure publiée avec le soutien de l’Institut français 3 Éditorial page 4 Mécénat, soutenir le Collège page 6 Assemblée collégiale page 9 Renouvellement page 12 Informations pratiques page 13 CIPh en ligne page 17 SÉMINAIRES page 19 Philosophie/Arts et littérature page 19 Philosophie/Philosophies page 33 Philosophie/Politique et société page 37 Philosophie/Sciences et techniques page 49 Philosophie/Sciences humaines page 54 COLLOQUES page 61 FORUM page 66 LES SAMEDIS, débats autour d'un livre page 67 Calendrier des activités page 72 Index des responsables page 73 Informations institutionnelles page 74 Obtention du programme page 75 4 Éditorial L’État et la philosophie – comment déplacer un problème François Châtelet présentait l’État comme le cadre vide de l’obéissance. Cette idée, et la formule qui l’exprime, seraient-elles encore d’actualité, capables de nous inspirer aujourd’hui ? Le colloque « Châtelet – Un philosophe au présent », organisé par le Collège et les départements de philosophie des Universités Paris 8 Saint Denis et Paris Ouest Nanterre La Défense en juin dernier, est revenu sur cette question à plusieurs reprises, et l’a notam- ment associée au problème des rapports qu’entretiennent la philosophie et l’État. Ce problème serait philosophique par excellence, et semble crucial pour nous qui essayons de penser dans un espace ouvert au plus grand nombre, et proposons, en tant que Collège, un service public partout où nous nous trouvons, en France et dans le monde. Or, il se peut que l’apparence philosophique du problème, mettant en avant des concepts aussi abstraits que « L’État » et « La philosophie », soit trompeuse et qu’elle induise en erreur. N’aurait-on pas affaire ici, en effet, à ce que Deleuze appelle les « gros concepts, aussi gros que des dents creuses, LA loi, LE pouvoir, LE maître, LE monde, LA rébellion, LA foi, etc. » ? Dans ces circonstances, un autre mot de Châtelet nous revient à l’esprit, qui propose de toujours « compliquer la pensée et de mettre en place des grilles conceptuelles d’une extrême finesse ». Il s’agirait alors d’appliquer ce principe au problème des liens entre État et philosophie. Une manière de le faire consiste à prendre au sérieux l’idée du « cadre vide de l’obéissance ». Si l’État est bien ce cadre vide, cela signifie qu’en se remplissant de dispositifs, de mécanismes, de rouages, de lois, de personnes, de procédures, il ne sera ni simple ni homogène, mais complexe et hétéroclite. Des éléments existeront en son sein sur lesquels, à certains moments, on pourra prendre appui, afin de déjouer les réseaux de la simple obéissance. Savoir susciter de bonnes volontés, savoir animer un espace civique qui, au besoin, fait pression sur l’espace étatique, comprendre au fond que l’État est un nom propre, adopter ainsi un principe nominaliste selon lequel il n’y a pas L’État ni La philosophie, mais des rapports multiples entre des dispositifs et des acteurs – voilà une voie possible pour renforcer des lieux alternatifs, élargir des horizons de liberté, en tout cas pour garder ouverts des espaces de manœuvre. Aussi convient-il de renoncer aux formules qui prennent la forme tantôt de condamnations (« le Collège est un danger pour l’université ») tantôt d’interrogations peu déterminées (« l’université est-elle un danger pour le Collège ? ») et faire place à d’autres questionnements plus serrés : comment explorer de nouveaux possibles malgré le cadre de l’obéissance, comment repérer des chances éventuelles dans des contextes qui, eux-mêmes, ont changé et continueront de changer ? Les systèmes d’enseignement et de recherche sont actuellement soumis, sur les plans régionaux et mondiaux (entre l’Europe, les États-Unis, la Chine...), à une forte concurrence. Mais ceux qui s’évertuent à faire de la philosophie autrement ne le sont pas moins. Si le Collège a 5 toujours accueilli des non-enseignants (des artistes, des poètes, des traducteurs), suscitant ainsi des vocations aux frontières de la philosophie et de pratiques diverses, il se compose aussi à présent de personnes que les pouvoirs étatiques, économiques, éducatifs, mettent de plus en plus en concurrence entre elles ; mieux, en concurrence les unes contre les autres (« qui publie le plus ? qui est le plus performant ? »), tout cela, souvent, dans des situations de précarité. C’est dire que « La philosophie » (ce qui ne désigne qu’un nom) a également changé, car les conditions de ceux qui la font se sont modifiées en profondeur. Comment, dans cette conjoncture, imaginer une revitalisation de la pensée ? On sait à quel point la période que nous traversons est trouble. C’est une raison de plus pour s’efforcer de penser en commun. Et plutôt que de chercher le consensus, pratiquer le dissensus, la contra-diction et l’agonisme. Penser en commun, rester fidèle à un projet philosophique ouvert, sans hiérarchie entre ceux qui le cultivent, sans séparation entre ceux qui y participent, telle est notre voie : elle ouvre de multiples chemins, individuels, collectifs, plus ou moins durables. Ne pas confondre ce que fait le Collège avec une « préparation à la vie réelle », comme si celle-ci se réduisait à la ligne à segments durs (pour reprendre le vocabulaire de Deleuze) sur laquelle chacun devrait prendre sa place, intégrer son identité, produire efficacement et vivre selon les normes. Ne pas croire non plus, à l’extrême opposé, qu’il s’agirait, pour le Collège, de mettre en avant des théories sans but. Mais au contraire, explorer, par le savoir, la lecture, le débat, des façons d’accroître sa capacité d’action, sa liberté comme celle des autres, la richesse et l’exigence d’une société. Certes, ce n’est pas un choix exempt de dangers. Mais c’est celui qui a présidé à la création du Collège il y a trente-deux ans, celui qui au cours des décennies a attiré toutes sortes de publics et des gens du monde entier, et celui auquel nous demeurons fidèles aujourd’hui. C’est dans cet esprit que nous proposons un nouveau semestre d’activités, riche à la fois dans les thèmes qu’il traite et le réseau de partenaires et d’amis qu’il associe. Diogo Sardinha 9 Assemblée collégiale 2013-2016 Président : Diogo Sardinha Vice-Présidents : Nadia Yala Kisukidi et Franck Jedrzejewski DIRECTEURS ET DIRECTRICES DE PROGRAMME EN FRANCE • Salim Abdelmadjid : Un concept d’Afrique • Isabelle Alfandary : Psychanalyse et déconstruction • Gilles Barroux : Les sources médicales de la connaissance de l’homme • Christophe Beal : Philosophie pénale : approches contemporaines • Ali Benmakhlouf : Le médiéval et le contemporain : logique et langage • Philippe Büttgen : La confession du vrai. Doctrine et politique • Julien Copin : Les aventures de l'universel. Introduction à la logique collective • Luigi Delia : Prison et droits. Visages de la peine • Ghislain Deslandes : Philosophie(s) du management • David Dubois : Des pensées sans penseur ? Polémiques sur le statut du sujet dans le Cachemire médiéval • Safaa Fathy : Le voile de l'immunité : l'Islam après le 11 septembre • Anoush Ganjipour : Deux devenirs pour la philosophie grecque : l'être et la subjectivité entre la philosophie orientale et la philosophie moderne • Marie Gil : La lettre dans les lettres. Lettrisme et littéralisme dans la pensée littéraire • Éric Guichard : L’Internet et l’écriture • Julie Henry : L'éthique en santé relue à l’aune d'une anthropologie spinoziste : philosophie de l'âge classique et médecine d'aujourd'hui • Franck Jedrzejewski : Théorie des catégories et ontologie plate • Nadia Yala Kisukidi : Universalisme(s) : reprises, critiques et généalogie d'un discours. Autour de Léopold Sédar Senghor, Fabien Eboussi Boulaga et Jean-Marc Ela • Christian Laval : La nouvelle raison de la connaissance à l’époque néolibérale • Jérôme Lèbre : Stations - Ou comment tenir l'immobilité • Anne Lefebvre : Image, invention et création. De Simondon à nos jours • Carlos Lobo : La question de l'espace comme carrefour épistémologique • Seloua Luste Boulbina : La décolonisation des savoirs • Joëlle Marelli : Traduire le peuple et l’exil • Laura Odello : L’appropriation • Claire Pagès : Aux croisements du psychique et du social • Luca Paltrinieri : De la gestion à l'autogestion. Une généalogie politique de l'entreprise • Xavier Papaïs : Magie et sciences humaines 10 • Marc Pavlopoulos : La raison pratique en controverses : calcul, régularité, délibération et autonomie • Stéphane Pujol : Retours sur le don : de la bienfaisance et de sa reconnaissance (histoire, philosophie et esthétique d’un couple problématique) • Barbara Safarova : Mirages de soi. Quêtes identitaires et inventions du corps à travers les images des créateurs d’art brut • Emmanuel Salanskis : Nietzsche et la pensée évolutionniste du XIXe siècle • Guillaume Sibertin-Blanc : Les modes critiques de subjectivation • Ferhat Taylan : Rationalité mésologique : émergence et transformations • Bruno Verrecchia : Figures atypiques de la subjectivité, autismes et philosophie DIRECTEURS ET DIRECTRICES DE PROGRAMME À L’ÉTRANGER • Marie-Claire Caloz-Tschopp : Exil, création philosophique et politique. Repenser l’exil dans la citoyenneté contemporaine • Filippo Del Lucchese : Altérité radicale et construction de l'identité dans la culture européenne de la première modernité, XVIIe-XVIIIe siècle • Andrew Feenberg : Citoyenneté et capacité d'agir dans une société technologique • Dandan Jiang : uploads/Philosophie/ ciph-prog2015-16s1.pdf

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