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Méthodologie de la dissertation Sujet : Faut-il apprendre à être libre ? Travai

Méthodologie de la dissertation Sujet : Faut-il apprendre à être libre ? Travail préparatoire au brouillon Analyse des termes du sujet Faut-il : du verbe falloir - exprime l'obligation, le devoir Être libre : Le premier sens de liberté désigne le pouvoir d’être indépendant, de ne dépendre que de soi-même, de faire tout ce que l’on veut, sans subir de contrainte. Apprendre : acquérir un savoir par l’enseignement théorique ou par l'exercice pratique de méthodes. L'apprentissage impose des contraintes : des exercices à effectuer et des règles à respecter. N'est-ce pas contradictoire ou, au moins, paradoxal avec la notion de liberté ? Problématisation possible : - Faut-il vraiment penser qu’il faut apprendre à être libre, autrement dit que l’accès à l’indépendance passe forcément par l’enseignement de certaines contraintes, sociales ou légales ? Ne faut-il pas plutôt penser que le pouvoir de faire ce que l’on veut ne nécessite aucune contrainte, autrement dit que je n’ai qu’à suivre mes désirs pour être libre ? Plan possible : A ce stade, le plan qui parait le plus logique est le suivant, mais d’autres sont possibles ! 1- le pouvoir de faire ce que l’on veut ne nécessite à priori aucun apprentissage, autrement dit je n’ai qu’à décider de suivre mes désirs pour être libre (c’est la réponse la plus évidente, la plus simple) 2- après réflexion, la véritable liberté s’apprend, autrement dit le pouvoir de ne dépendre que de soi-même passe par l’enseignement de certaines contraintes (c’est la réponse la plus réfléchie) Voici la dissertation rédigée, d’un seul bloc. Vous deviez identifier : - les connecteurs logiques - l’introduction (accroche, définition des termes, introduction du sujet, problématisation, annonce du plan), - le développement (la 1ère hypothèse, la transition et ses différents moments (il y en a 3), la seconde hypothèse, les blocs argumentatifs de chaque partie et les différents moments qui structurent ces blocs) - la conclusion (le rappel du sujet, le rappel des deux hypothèses émises, la conclusion définitive) - Vous devez enfin mettre en forme cette dissertation (c’est à dire faire des alinéas, aller à la ligne ou sauter une ligne à chaque fois que cela vous semble pertinent) Faut-il apprendre à être libre ? Aujourd’hui, tout le monde parle de liberté : les hommes politiques dans leurs discours, les médias au sujet du COVID 19 et du confinement, les opposants au pass sanitaire, etc.… Il faudrait notamment, disent les autorités, apprendre à court terme à se priver de la liberté d’aller et venir (à travers le confinement) pour justement retrouver pleinement cette liberté, mais à plus long terme. Mais qu’est-ce que veulent dire ces notions de liberté et d’apprentissage au juste ? (def des termes) La liberté est spontanément entendue comme la capacité de faire tout ce que l’on veut, sans contrainte. L’apprentissage, lui, est l’acquisition progressive d’un savoir par l’enseignement théorique ou par l'exercice pratique de méthodes. L'apprentissage impose donc des contraintes. (pbq) On peut alors se demander si l’idée d’un apprentissage de la liberté n’est pas contradictoire, puisque l’apprentissage nous impose des contraintes, et que la liberté cherche justement à éviter la contrainte ! Faudrait-il vraiment apprendre à être libre ? Ne puis-je pas au contraire être libre immédiatement, si je le décide ?Ces deux termes semblent donc bien fondamentalement antinomiques, en ce sens qu’ils décrivent deux attitudes diamétralement opposées : l’acceptation de la contrainte liée à tout apprentissage d’un côté, la soif de se libérer de toute contrainte de l’autre. Comment sortir de cette difficulté ? (annonce ) Nous essaierons de montrer dans une première partie que la liberté ne semble nécessiter aucun apprentissage, autrement dit que je n’ai qu’à décider de suivre mes désirs pour être libre. Dans une seconde partie, nous verrons cependant que cette liberté semble fragile, et que la véritable liberté s’apprend, autrement dit que le pouvoir de ne dépendre que de soi-même passe nécessairement par l’enseignement de certaines contraintes. Tout d’abord, on peut supposer que la liberté se vit avant de s’apprendre (thèse), et qu’elle se vit notamment à travers un sentiment, un désir, une attitude, voire un caractère (expli de la thèse). En effet, il suffit que je veuille ou désire quelque chose pour manifester ainsi ma liberté (argt 1). Les seules limites à ma liberté seraient alors les obstacles qui s'opposent à la réalisation de mes désirs. S'il faut apprendre à être libre, ce serait uniquement parce que ma liberté exigerait des compétences pour réaliser mes volontés et surmonter les obstacles qui s'opposent à elles. En ce sens, je n’aurais pas besoin d'un apprentissage pour parvenir à dépasser ces obstacles. Il me suffirait en effet de faire preuve de force de caractère et de courage, c'est-à-dire de réaliser des facultés que je possède déjà en moi (argt 2). C’est ce qu’affirme Calliclès, l’un des personnages de Platon, dans le Gorgias (387 av J.C) (exple). Pour lui, la liberté est un état de fait, elle est donnée dès la naissance aux individus les plus forts, qui sont dotés par la nature de l’intelligence, du courage et de l’habilité suffisante pour satisfaire tous leurs désirs. Loin d’être un apprentissage, cette capacité à être libre est donc pour lui une faculté innée, qu’on peut peut-être améliorer, mais qui est déjà présente en nous. On ne l’apprend pas, par conséquent (argt3). C’est cette capacité innée à la liberté dont a fait preuve par exemple Christopher MC Andless, un jeune étudiant américain parti vivre dans le grand nord, en Alaska, loin de tout, uniquement guidé par son courage et sa volonté. Il ne connaissait rien de la vie sauvage et a appris à se débrouiller tout seul, au jour le jour, puisant dans ses facultés d’adaptation et sa farouche volonté de fuir les contraintes de la civilisation l’énergie nécessaire afin d’accéder à ce qu’il considérait être la liberté authentique : vivre dans la nature (exple + transition). Ensuite, la notion même d'apprentissage semble en contradiction avec la notion de liberté (argt1). En effet, l'apprentissage en tant qu'instruction suppose la soumission à certaines règles et à certains exercices contraignants qui briment la spontanéité apparemment caractéristique de la liberté (expli de la thèse). En tant qu'enseignement, l'apprentissage semble ainsi s'opposer à la spontanéité de la liberté (argt 2). Au lieu de m’aider à faire s’épanouir librement mes désirs et mes pulsions, l’apprentissage traditionnelle les refoule, les brime, les oblige à se couler dans un moule préconçu, celui de la société et de ses valeurs (expli de la thèse). Pour Freud notamment, l’éducation traditionnelle empêche l’enfant de sublimer ses pulsions négatives, elle donne trop d’importance à l’apprentissage, à travers des règles sévères et implacables, et elle finit par tuer toute liberté chez l’enfant en l’enfermant dans la maladie nerveuse et la névrose (exple). Pour donner un exemple très répandu, c’est pour cette raison que l’école est souvent ressentie comme une prison ennuyeuse, dans laquelle on est obligée de respecter des règles contraignantes que l’on n’a pas établies nous-mêmes et que l’on est obligé de subir (résumé). (transition). Nous venons donc de le voir, à première vue la liberté semble s’opposer à l’apprentissage, car l'apprentissage lui-même est contradictoire avec la notion de liberté, entendue comme la satisfaction immédiate et spontanée de tous nos désirs. Toutefois, l’idée d'une telle liberté immédiate n’est-elle pas une illusion ? La vie en société n’exige-t-elle pas justement de renoncer à nos libertés immédiates ? Pouvons-nous vraiment faire tout ce que nous voulons sans basculer dans la satisfaction désordonnée et aveugle des pulsions ? C’est ce que nous allons essayer de développer dans une seconde partie, en montrant que la vraie liberté augmente d’autant plus qu’on apprend à la maîtriser. Tout d’abord, faire des choix libres ne s’improvise pas (thèse)! En effet, faire tel ou tel choix suppose au préalable de faire l'effort de se connaître soi-même, de comprendre les associations entre les objets qui nous attirent et ceux qui nous repoussent ou nous dégoûtent (expli de la thèse). Si je veux choisir entre deux possibilités, et donc faire jouer ma liberté (ici celle de choisir la meilleure option pour moi), il faut bien au préalable que j’ai appris à distinguer ce qui peut me nuire et ce qui peut m’être bénéfique (argt 1). Sans cet apprentissage, ma liberté ne serait qu’une liberté aveugle, pulsionnelle, elle ne serait pas un choix mais une simple soumission à des désirs soudains. C’est ce que dit Kant lorsqu’il affirme : « La discipline nous fait passer de l’état d’animal à celui d’homme. (exple)»Contrairement à l’animal en effet, l’être humain a la capacité, grâce à sa conscience, de se percevoir lui-même comme un individu unique (expli de la cit). Il peut ainsi se voir agir et faire des choix en pleine conscience (argt 2). Il est capable de regretter son action, de se projeter dans l’avenir, de revenir sur ses actions passées, et il est donc nécessairement dans un rapport d’apprentissage de sa liberté. C’est en faisant qu’il apprend. C’est en mettant en jeu sa liberté qu’il apprend à la maîtriser (argt 3). Pour reprendre l’exemple de Christopher uploads/Philosophie/ construction-de-dissertation-a-analyser-2021.pdf