Correction du DM sur le langage (texte de Hegel) « [C’est dans les mots que nou

Correction du DM sur le langage (texte de Hegel) « [C’est dans les mots que nous pensons]. [Nous n’avons conscience de nos pensées] déterminées et réelles [que lorsque] nous leur donnons la forme objective, que nous les différencions de notre intériorité, et par suite, [nous les marquons d’une forme externe,] mais d’une forme qui contient aussi le caractère de l’activité interne la plus haute. C’est [le son articulé, le mot], qui seul nous offre l’existence où l’externe et l’interne sont si intimement unis. Par conséquent, [vouloir penser sans les mots, c’est une tentative insensée] […]. Et il est également absurde de considérer comme un désavantage et un défaut de la pensée cette nécessité qui lie celle-ci au mot. On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu’il y a de plus haut, c’est l’ineffable. Mais c’est là une opinion superficielle et sans fondement ; car, en réalité, [l’ineffable, c’est la pensée obscure], la pensée à l’état de fermentation, et qui ne devient claire que lorsqu’elle trouve le mot. Ainsi [le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie]. » Hegel Légende occasionnelle : Mots en gras = mots surlignés Mots soulignés = connecteurs logiques I (l.1) = idée première II (l.1 à 6) = analyse III (l.6 à 9) = implication IV (l.9 à 13) = objection et réponse V (l.13 et 14) = synthèse Introduction rédigée : [Accroche] Quand nous disons que nous « cherchons le mot juste » pour exprimer notre pensée, nous présupposons, semble-t-il, que la pensée préexiste aux mots, qu’elle les précède, qu’elle peut exister sans eux. [Thèmes] Voilà qui ne va pas de soi ; dans cet extrait, Hegel entreprend de démontrer que ce sont les mots qui, en réunissant une « forme externe » et une « activité interne », nous permettent de penser véritablement. [Thèse et plan] Son idée principale, à peine énoncée, est analysée : comment aurions-nous conscience de nos pensées, sans les mots, qui seuls unissent « l’externe et l’interne » ? Il en déduit que les mots, loin d’être accidentels à la pensée, lui sont « nécessaires ». Puis, à l‘objection que ce qu’on ne peut dire serait un sommet pour la pensée, il répond que le mot seul clarifie les idées, avant de conclure que les mots donnent une véritable existence à la pensée. [Pbmq] Alors que nous nous représentons spontanément les mots comme des « outils » nous permettant de désigner les objets du monde, ainsi que nos émotions, sentiments et idées, ie nos pensées, comment se fait-il que d’avoir été dits rend ces mêmes objets plus clairs à nos yeux ? Quels sont, autrement dit, les effets des mots sur nos pensées : ne font-ils que les manifester, ou leur donnent-ils une véritable existence ? Explication des lignes 5 et 6 (« le mot seul nous offre l’existence où l’externe et l’interne sont si intimement unis ») : Ce que veut dire Hegel, serait-ce que le mot (« forme externe ») contient aussi « l’activité interne » (ie la pensée), que l’externe et l’interne sont réunis en un seul objet sensible (le mot, qu’on peut entendre, ou voir et entendre mentalement s’il est écrit) ? Selon lui, nos pensées ne sont « déterminées et réelles » (l.2) que dans et par le mot, le « son articulé », ie que certaines pensées, tant qu’elles n’ont pas été dites, ne sont pas vraiment réelles, ou manquent encore de réalité. Ainsi en est-il de l’émergence du « je » chez le jeune enfant, pour Kant, dans l’Anthropologie du point de vue pragmatique. Dans ce texte, Kant montre que si l’enfant qui se désigne à la troisième personne n’en est pas moins pourvu d’entendement, ie dispose déjà de l’idée qu’il est « une seule et même personne », le fait de se dire en première personne est cependant pour lui une véritable « lumière » , au point qu’il l’adopte d’emblée définitivement. Il s’est offert un mot qui lui permet de réaliser ce qu’il ne faisait jusque là que pressentir. Ce mot « seul », et prononcé, réunit en lui la pensée (« l’interne ») qu’il est une personne, et l’acte (« l’externe ») qui l’affirme. Explication des lignes 8 et 9 (c’est « un désavantage et un défaut de la pensée » qui « lie celle-ci au mot », par « nécessité »)… Il s’agit de ceux qui considèrent qu’on peut penser sans les mots, que la pensée est indépendante des mots, qu’elle est libre, qu’elle leur est supérieure, alors que les mots prétendraient l’enchaîner. Il pourrait s’agir de ceux qui ne maîtrisent pas les mots, et qui voudraient bien s’en passer, conscients peut-être que maîtriser une langue, c’est entrer dans un système déjà fait, institué, arbitraire, et qui ne dépend pas de nous. C’est ce qu’on peut observer chez Heumpty Deumpty, qui fait face à Alice dans l’œuvre de Lewis Caroll, De l’autre côté du miroir : alors qu’il ne maîtrise pas la langue (puisqu’il tient son calepin à l’envers), HD cherche à dissocier les concepts, les idées des mots institués pour les désigner, prétendant par là qu’il peut penser librement, et en l’occurrence, s’instituer comme « le maître » d’Alice. Selon lui, les mots doivent être à son service, et n’être nullement liés par « nécessité » aux concepts. HD veut penser (et agir) sans s’embarrasser des mots ; il veut « penser sans les mots ». uploads/Philosophie/ correct0dm-txt-hegel-sur-lg 1 .pdf

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