1 SERGE CAILLET COURS DE MARTINISME INTRODUCTION AU MARTINESISME 1. LE MARTINIS
1 SERGE CAILLET COURS DE MARTINISME INTRODUCTION AU MARTINESISME 1. LE MARTINISME INSTITUT ELEAZAR Serge Caillet / Institut Eléazar, 1990-2007 2 Méthode de travail Ce cycle d'étude du martinisme comprend dix cahiers, dont voici le premier. Chacun, consacré à un thème particulier, est divisé en maints paragraphes numérotés. Nous vous suggérons d'adopter la méthode de travail suivante: lisez un paragraphe, notez en marge les questions qu'il vous pose ou les réflexions qu'il vous inspire, puis passez au paragraphe suivant. Après une première lecture complète, relisez l'ensemble de vos notes, soulignez les questions que vous n'avez pas encore résolues, et relisez intégralement le cahier, sans vous arrêter. Complétez autant que possible l'étude de chaque cahier par les lectures qui vous sont recommandées pour chacun des thèmes abordés. A l'issue de chaque cahier, si vous l'avez souhaité, un travail écrit vous sera proposé, dont le sujet sera autant que possible personnalisé. Lorsque vous avez terminé l'étude d'un cahier, adressez- nous ce travail écrit. Il vous sera retourné corrigé et annoté. * * * 1. Ce cours dont voici le premier cahier se veut d'éveil plus que d'enseignement, de suggestion plus que de dogmatique. Il vous engage à un travail de conscience, avec amour et rigueur ; il vous astreint à cette rigueur, non moins qu'à cet amour, sur les trois plans du corps, de l'âme et de l'esprit. D'emblée, retenez au moins que la pensée droite éloigne de la confusion et favorise le travail de conscience. 2. Notre unique objet sera aussi notre grande affaire : chercher, avec un certain nombre de frères et de guides, et au premier chef Martines de Pasqually et Louis-Claude de Saint-Martin, dit le Philosophe inconnu, son élève. Ainsi, vous cheminerez avec eux vers l'unique but que nous ne tarderons pas à définir. Tout au long des dix cahiers de la présente « introduction au martinésisme », Martines de Pasqually nous tiendra donc compagnie, qui fut le premier maître de Saint-Martin, dont on ne peut aborder l'enseignement sans avoir d'abord compris celui de son guide. 3 3. Ces frères passés, vous apprendrez à les connaître et à suivre leur main secourable. En cheminant à leur côté, en prenant pour guides Martines de Pasqually, le Philosophe inconnu et leurs compagnons de route d’alors, vous rejoindrez la famille spirituelle des théosophes dispersés à travers le monde, vous entrerez vous-même dans la chaîne mystique des théosophes d'hier et d'aujourd'hui, et de leurs intimes dont la race, certes, n'est pas éteinte. 4. Cette famille, sachez-le, ne constitue ni secte, ni ordre, ni chapelle. Car les théosophes, petits ou grands, appartiennent en cette qualité à la Société des Indépendants décrite par Saint-Martin dans Le Crocodile, qui est l'unique Eglise intérieure, sans négliger bien entendu leur appartenance formelle à l'une ou l'autre église constituée, voire à l'une ou l'autre société initiatique. 5. Cette recherche à laquelle vous êtes conviés associe la pratique à l'étude, et cette étude n'est point une dogmatique, mais une théosophie. N'y allez pas chercher une satisfaction intellectuelle, mais un outil de transformation individuelle : un moyen pour aider à votre propre engendrement. Car la théosophie est la connaissance de la Vérité, de la Voie et de la Vie. C'est tout un. La théosophie est la connaissance, qui est la Sagesse, de Dieu. Et cette connaissance est expérimentale. 6. Si le martinisme est une théosophie, celle-ci est à bien différencier de certains systèmes, tel celui que forgea Helena Petrovna Blavatsky, fondatrice, en 1875, de la Société théosophique, dont la doctrine particulière, à laquelle il conviendrait de réserver le terme « théosophisme », n'est pas plus à dédaigner qu'à confondre avec la théosophie. 7. Le martinisme est un théosophe. Or, ce qu'est un théosophe, un auteur anonyme nous l'explique ainsi : « On entend par théosophe un ami de Dieu et de la sagesse. « Le vrai théosophe ne néglige aucune des inspirations que Dieu lui envoye pour lui dévoiler les merveilles de ses œuvres et de son amour, afin qu'il inspire cet amour à ses semblables par son exemple et par ses instructions. Je dis le vrai théosophe : car tous ceux qui s'occupent seulement de la théosophie spéculative, ne sont pas pour cela théosophes, mais ils peuvent espérer de le devenir, s'ils en ont un véritable désir, et s'ils persistent dans la résolution qu'ils ont prise d'imiter les vertus du Réparateur, et de mettre en lui toute leur confiance. Un vrai théosophe est donc un vrai chrétien, ainsi que l'on peut s'en convaincre par leur doctrine qui est la même. Cette doctrine est fondée sur les rapports éternels qui existent entre Dieu, l'homme et l'univers ; et ces bases se trouvent ensuite confirmées par les livres théogoniques de tous les peuples, et surtout par les Ecritures saintes expliquées suivant l'esprit et non suivant la lettre. 4 « Les théosophes fermes dans leurs principes, ne varient point, ne disputent jamais; ils tâchent de convaincre par le raisonnement et par les faits; s'ils ne peuvent y parvenir, ils gardent le plus profond silence, et gémissent sur les erreurs qui offusquent l'esprit de leurs semblables; ils prient Dieu qu'il les éclaire et les dispose à recevoir la vérité: car la vérité porte par elle-même son évidence, il faut seulement que les esprits soient préparés à la recevoir. « Ainsi l'on voit que les théosophes ne font point secte ; ils ne cherchent point à se faire de prosélytes, et ne se conduisent point comme des sectaires; seulement ils plaident ouvertement dans leurs écrits, et quand l'occasion se présente, la cause de la vérité. Et, en effet, peut-on appeler sectaires les sages qui, dans tous les temps, ont prouvé jusqu'à l'évidence, par leurs discours et par leurs actions, qu'ils étaient véritablement les amis de Dieu? « L'unité et la fixité de leurs principes doivent aussi les faire distinguer des philosophes, dont la diversité des opinions inspire naturellement la défiance sur leurs différents systèmes, et l'on peut même dire, sur le mot philosophie, dont on a tant abusé jusqu'à présent. Car si la philosophie, prise en général, renferme, dans son sein, toutes les vérités connues, elle y recèle aussi toutes les erreurs les plus dangereuses. Plaignons ceux qui s'y livrent inconsidérément, sans avoir reçu le flambeau que la Sagesse éternelle peut seule donner, quand nous le lui demandons avec sincérité, soit pour nous éclairer chacun dans nos ténèbres, soit pour éclairer ensuite nos semblables, si cette Sagesse nous en juge dignes »1. 8. Le théosophe est celui, ou celle, qui tend à se changer en miroir, afin de réfléchir la Vérité, la Vie, la Voie, la Sagesse. Ce changement s'accomplit par purifications successives du corps et de l'âme, des corps et des âmes ; il s'accomplit dans l'initiation interne dont l'initiation externe est souvent le symbole, et parfois le moyen. Or, on se purifie en se séparant du mal qui est en nous et où Dieu n'est pas. S'en séparant, on se rapproche de la Voie, de la Vérité, de la Vie, c'est-à-dire de Dieu, qui est notre principe. 9. Le moteur de cette initiation, de cette purification, est le désir : « Le premier principe de la science que nous cultivons est le désir. Dans aucun art temporel, nul ouvrier n'a jamais réussi sans une assiduité, un travail et une continuité d'efforts pour parvenir à connaître les différentes parties de l'art qu'il se propose d'embrasser. Il serait donc inutile de penser que l'on peut parvenir à la sagesse sans désir, puisque la base fondamentale de cette sagesse n'est qu'un désir de la connaître, qui fait vaincre tous les obstacles qui se présentent pour en fermer l'issue ; et il ne doit pas paraître surprenant que ce désir soit nécessaire, puisque c'est positivement la pensée 1 Cité par Robert Amadou, Occident, Orient. Parcours d'une tradition, Paris, Cariscript, 1987, pp. 38-39. 5 contraire à ce désir qui en a éloigné tous ceux qui cherchent à y entrer ».2 10. Le désir de Dieu et de sa Sagesse est la base, la clef du travail martiniste. Le martiniste est, selon le titre du plus fameux ouvrage de Saint-Martin 3, un « homme de désir ». L'expression, qui vient du prophète Daniel, était chère à Martines de Pasqually avant de l'être de son disciple le plus intelligent. Le désir essentiel peut lui- même s'alimenter de tous les autres désirs, non point à refouler mais à orienter. 11. Puisque le martinisme est une théosophie, et que le martiniste est un homme - ou une femme - de désir, le but du martiniste sera celui du théosophe : l'initiation. Selon Saint-Martin, celle-ci consiste à se rapprocher de notre principe, qui est Dieu. 12. Le martiniste est un théurge, et le moyen de l'initiation martiniste est la théurgie. Qu'est-ce que la théurgie ? C'est, selon le Dictionnaire de Trévoux (1704), la « puissance de faire des choses merveilleuses et surnaturelles par des moyens miraculeux et licites, en invoquant le secours de Dieu et de ses anges ». La théurgie engage donc dans le commence avec les uploads/Philosophie/ cours-1-martinisme-2007.pdf
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- Publié le Jui 17, 2021
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