Courants pédagogiques Pédagogie : ensemble des pratiques réfléchies pour assure

Courants pédagogiques Pédagogie : ensemble des pratiques réfléchies pour assurer une fonction éducative. C’est la somme de la théorie et de la pratique par la même personne, sur la même personne. Pédagogue : praticien-théoricien de l’action éducative. Il cherche à conjoindre la théorie et la pratique à partir de sa propre action. COURANT MAIEUTIQUE Grèce Antique Enseignement conçu avec un maître et quelques élèves, enseignement oral uniquement, basé sur le dialogue, sur l’échange entre maître et élève. Postulat de base : tout élève sait des choses. Le rôle du maître est de faire que l’élève prenne conscience de ce qu’il sait, qu’il y mette de l’ordre et ensuite, il doit asseoir ses connaissances. L’élève ne fait pas de fautes mais des erreurs. Le pouvoir est partagé. Savoir Enseignant Elève COURANT SCOLASTIQUE Moyen-âge Postulat de base : l’élève ne sait rien. Le savoir, c’est le maître : le rôle du maître est de transmettre un savoir, de transmettre à l’identique, l’élève n’a pas à réfléchir. On ne discute pas. On enseigne les textes sacrés. Evaluation : restituer à l’identique ce que le maître a dit. C’est le professeur qui a le pouvoir (estrade, baguettes=symboles d’autorité). L’élève commet des fautes et comme il y a des fautes, on punit. L’enseignement fait travailler la mémoire : apprendre par cœur, pas de réflexion. Savoir Elève Maître LE SENSUALISME Renaissance puis 18ème siècle Opposition avec le courant scolastique. S’appuie sur ce qu’il y a autour de l’homme : on observe la nature et on apprend. Jean-Jacques Rousseau : Emile ou de l’éducation (18ème siècle) Pour lui, l’enfant doit apprendre par lui-même et c’est ensuite, à l’adolescence, une fois qu’il a acquis l’esprit critique qu’il faut lui mettre entre les mains le livre et l’écriture : dès lors, il intègrera la vie sociale. L’enfant doit être retiré à ses parents et pris en charge par un éducateur. Grande importance du travail manuel. L’enseignement part de l’observation. Pour lui, comme pour Voltaire, l’école doit être réservée à une élite. 19ème et 20ème siècles Docteur Itard Enfant sauvage de l’Aveyron Enfant de 6 ans, ne se déplace qu’à quatre pattes, ne parle pas, crie…Ce médecin va l’élever, va essayer de l’éduquer, de lui apprendre la vie sociale, de le faire parler. Le développement de l’enfant passe par des stades. Mouvement d’éducation nouvelle : « école active » fin 19ème et début 20ème siècle Prône la participation active de l’enfant à sa propre formation. Cette pédagogie part de leurs centres d’intérêt, essaie de susciter la coopération plutôt que la compétition et privilégie la découverte à l’exposé. Elle tient compte des rythmes de développement de l’enfant et es attentive à l’acquisition des savoirs, à l’accumulation des connaissances et à l’épanouissement de la personnalité. Ces concepts découlent des observations scientifiques, psychologiques et sociologiques de l’époque et de la connaissance de plus en plus approfondie des enfants. Elle prône aussi une inversion du rapport adulte-enfant (c’est donc nouveau malgré le siècle d’existence…). Idées fondamentales communes à tous les pédagogues de cette école nouvelle : • Attachés aux valeurs de l’expérience et à l’idéal naturel ; • Acte pédagogique doit répondre aux besoins et intérêts de l’enfant ; • Susciter la coopération dans la vie de groupe ; • Prendre en compte et développer la personnalité de l’enfant dans sa globalité. Mais différences existent tout de même entre les travaux. Maria Montessori (1870-1952) Première femme médecin en Italie. Elle commence par s’occuper d’enfants handicapés mentaux et comprend vite que leurs problèmes ne sont pas seulement médicaux mais aussi éducatifs et environnementaux. Découvre les travaux de Itard. 2 principes importants : • Le devoir du maître est d’aider et non de juger. • Le véritable travail mental n’épuise pas mais nourrit l’esprit. Elle croit aux ressources sous-jacentes de l’enfant qui sait quand il a besoin d’apprendre. Pour elle, écouter l’enfant est une façon de sauver l’humanité. Elle crée la « Maison des enfants » à Rome en 1906 : enfants normaux de quartiers pauvres. En pédagogie, on peut dire que c’est de la « banlieue » que viennent les solutions qui vont ensuite profiter à tous les enfants. Observe des phénomènes quand elle met en présence d’enfant le matériel qu’elle avait conçu pour les enfants déficients : • La nécessaire répétition de l’exercice : un enfant de 3 ans répète interminablement le même exercice avec le même matériel sans progrès dans la rapidité d’exécution ni dans l’habileté. Il est imperturbable et très concentré. • Le libre choix et l’amour de l’ordre : les enfants sont capables de choisir ce qui les intéresse parmi le matériel pédagogique et ce choix se traduit par une recrudescence d’activités. Les enfants s’épanouissent à tenir leur classe en ordre. • Le choix des jeux : l’enfant finira toujours par préférer une activité utile à son développement qu’un jeu simplement amusant. • Les enfants ont un sens étonnant de la discipline que Maria Montessori pense être une conséquence de la liberté. A partir de là, elle met en place la pédagogie scientifique dont les grandes lignes sont : 1) Le libre choix : Les enfants décident seuls de manipuler tel ou tel matériel pédagogique. La seule obligation est de ranger le matériel à une place déterminée en fin de travail, la liberté s’arrête dans le souci du respect de la vie de groupe. Chaque matériel est en un seul exemplaire, cette notion met donc l’enfant en relation avec ses besoins présents et les caractéristiques de son âge. Cela implique - la répétition : même travail autant de fois qu’il le veut et cela doit être respecté. - la concentration : capacité spontanée qui témoigne à l’extérieur d’un développement intérieur. - la volonté : l’activité est initiée par la volonté de l’enfant et non par celle de l’enseignant. L’élaboration de volonté est lente. - l’autodiscipline : va de paire avec le liberté. L’adulte ne doit pas chercher à obtenir la discipline par la contrainte. 2) L’esprit absorbant : C’est l’aptitude à apprendre qui caractérise le petit Enfant. Il absorbe le monde qui l’entoure et l’analyse ensuite. 3) Les périodes sensibles : périodes au cours desquelles l’enfant montre une sensibilité particulière à quelque chose, développe plus facilement certaines aptitudes et s’intéresse plus intensément à certains exercices. Périodes limitées dans le temps et ne concernent l’acquisition que d’un seul caractère déterminé. Tous les enfants présentent les mêmes périodes sensibles mais pas forcément au même âge ni avec la même intensité. Mais lorsque la période est passée, les acquisitions ne se feront qu’au prix d’efforts et de fatigue. Enseignement de l’écriture (sous la pression des parents car au départ, elle pense comme tout le monde que l’enfant ne doit pas apprendre à lire avant 6 ans) : elle invite d’abord les enfants à suivre le contour des lettres du bout du doigt dans le sens de l’écriture et en donnant le son de la lettre. Puis, pendant 6 mois, les enfants consacrent toute leur énergie à tracer des lettres. Enfin, certains font le lien entre sons et lettres et commencent à composer des mots. Pour Maria Montessori, le maître est un médiateur ( du « transmetteur » traditionnel). La maîtresse n’est plus un adulte voulant dominer l’enfant, elle est un trait d’union entre le matériel et l’enfant. Elle respecte le rythme : c’est prendre les gens là où ils en sont pour les aider à progresser. Sa devise « Aide moi à faire tout seul » : fondement d’une pédagogie de l’autonomie. Ce n’est pas un don, elle se met en place petit à petit dans l’éducation et par l’action de l’éducateur. Maria Montessori et le mouvement de l’école active : il existait déjà quand elle débute en pédagogie. Les pôles principaux de la pédagogie de Maria Montessori portent sur l’ambiance et sur la relation pédagogique : • L’environnement doit être préparé pour l’enfant car il constitue le centre de ses décisions et de son apprentissage. • Accent mis sur le développement des 5 sens (spécifique à cet auteur). • Développement de l’enfant passe d’abord par l’éducation des 5 sens et l’activité individuelle et ensuite viennent l’abstraction et le travail en commun. • Moyens pédagogiques proposés : travail individualisé, libre choix, abolition des récompenses et punitions. Maria Montessori a une conception tendant vers l’idéalisme et le spiritualisme de l’éducation ( Decroly : matérialisme). Le sens religieux est présent, toutes confessions confondues, dans sa conception de l’éducation. Pour elle, l’école traditionnelle interdit la coopération et l’entraide et donc favorise l’égoïsme et l’individualisme (par les examens et programmes). Les écoles Montessori sont privées : participation personnelle y compris financière des familles et dévouement des éducateurs. Cette pédagogie répond aux objectifs de l’éducation nationale et propose des solutions aux problèmes de l’école (hétérogénéité des publics, rythmes d’apprentissage ou développement de la citoyenneté). Mais cette méthode n’est pas l’apanage des « écoles Montessori » car héritage de Maria Montessori dans beaucoup d’écoles publiques (surtout en maternelle et dans les premières classes de l’école élémentaire) : • Adaptation du mobilier et outils à la taille des enfants ; • uploads/Philosophie/ courants-pedagogiques-courant-maieutique.pdf

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