Cours 4 : L’existentialisme : Au lendemain de la libération, toutes les conditi

Cours 4 : L’existentialisme : Au lendemain de la libération, toutes les conditions semblent réunies pour que se propage cette philosophie existentielle dans le grand public. Cette pensée transparaissait déjà dans les comportements sociaux entre 1945 et 1960. Ce courant fut certainement national : En lui, se reconnurent les générations des années 1945, riches des espoirs formés par la résistance. Intellectuels, enseignants, artistes furent « existentialistes » par une sensibilité commune, plus vécue que réfléchie. La lutte de la résistance donnèrent à cette quête d’authenticité la perspective d’un projet plus concret, plus constructif, celle d’un monde individuel et collectif à reconstituer, ce fut la quête d’un nouvel humanisme, et le difficile cheminement sur les « chemins de la liberté1 L’existentialisme dépasse le domaine de la pensée est devient une mode de vie qui se perçoit dans la vie, jugée excentrique, d’une jeunesse excitée assemblée autour de Saint- Germain-des-Prés, écoutant du jazz, dansant le be-bop, fredonnant les chansons de Juliette Greco, une jeunesse dont le comportement est jugé anticonformiste, provocateur et original. Boris Vian restitue, dans l’Ecume des jours, l’ambiance de l’époque en narrant les étapes de la naissance du mouvement. Les précurseurs de ce mouvement sont les stoïciens tel que Saint-Augustin, pascal et Sénèque d’abord, puis plus récemment, Nietzche, Kierkegaard (XIXe) et Husserl, Jaspers et Heidegger. L’existentialisme est une doctrine qui fait primer l’existence sur l’essence : « On désigne par ce nom toute philosophie qui porte son intérêt sur l’existence, comprise non comme l’être des choses, mais comme la subjectivité humaine »2 Pour l’existentialisme, « l’existence précède l’essence » formule célèbre de Jean Paul Sartre, c'est-à-dire que l’homme se définit par la totalité de ses expérience et par sa façon de se comporter face à aux possibilités que lui offre la vie. Il doit être libre de choisir son chemin et d’assumer les conséquences de ses actes et de cette liberté d’agir. L’existentialisme apparait quand l’homme prend conscience de son état et sombre dans une angoisse métaphysique et transcendante. La littérature existentialiste étudie la situation de l’homme face au monde et la société. Un monde difforme et sauvage dans lequel il est jeté et qu’il a du mal à cerner et à comprendre et qu’il est dans l’obligation de transformer en un monde tangible, identifiable et adapté à l’être et à sa conscience. Dans sa conférence de 1945, Sartre déclare : Nous sommes seuls, sans excuses. C’est ce que j’exprimerai en disant que l’homme est condamné à être libre. Condamné, parce qu’il ne s’est pas crée lui-même, et par ailleurs 1 André Tosel, histoire littéraire de la France, éditions sociales, 1980, p.33 2 S Auroux et Yves Weil, dictionnaire des auteurs et des théorie de la philosophie, Hachette, 1991, p. 135 cependant libre, parce qu’une fois jeté dans le monde, il est responsable de tout ce qu’il fait. (L’existentialisme est un humanisme, 1946). L’absurde : la découverte des limites de l’homme face à un monde hostile ou obscur le place dans un état de solitude où émerge des tourments existentiels, une angoisse qui se transforme en une sorte de nausée. Pour Camus dont les ouvrages sont les lieux par excellence de la philosophie de l’absurde qui s’articule et se combine à l’existentialisme, la question qui se pose est de savoir si la vie vaut la peine d’être vécue pour lui « l’absurde est essentiellement un divorce ». Meursault, dans l’étranger, est l’illustration de ce divorce. Il apprend sans aucune émotion la mort de mère. En train de profiter d’un bain de mer avec son amie, Marie, une bagarre éclate entre ces amis et deux arabes. Meursault prend l’arme de son ami et tire sur l’arabe dans un geste d’inconscience, de stupeur et d’absence et le tue « c’est alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m’a semblé que le ciel s’ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir le feu […] J’ai compris que j’avais détruit du jour, le silence exceptionnel d’une plage où j’avais été heureux. Alors j’ai tiré encore quatre coups bref que je frappais sur la porte du malheur ». Meursault est condamné à mort après un réquisitoire où le procureur lui reproche d’avoir été insensible même à la mort de sa mère et qu’il n’avait rien d’humain. L’engagement : pour les existentialistes, l’écrivain doit mettre sa plume au service d’une cause sociale et politique surtout que la France traverse, une période singulièrement troublée, avec l’ascension du fascisme, l’hégémonie marxiste et la remise en cause du colonialisme. Pour eux cet engagement est une sorte de refus à l’indifférence et au renoncement au monde. Les héros des romans existentialistes sont des personnages simples, sans grande ambition et envergure, les événements sont des plus ordinaires et conforme à ce que la vie a de plus abject puisque dans ce genre de romans, on dit tout sans tabous et sans borne jusqu’au scandale. L’écriture est dépourvue de toute esthétique et d’effet littéraire : directe et proche presque de la vulgarité. uploads/Philosophie/ cours-4-etc.pdf

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