Cours N° 1 : les langues de spécialité : cadrage théorique Objectifs du cours :

Cours N° 1 : les langues de spécialité : cadrage théorique Objectifs du cours : à l’issue de ce cours l’étudiant doit être capable de : 1-Connaitre le cadre théorique du développement des langues de spécialité Introduction : L’évolution de l’orientation méthodologique générale de la didactique du français de spécialité est fort bien décrite dans l’ouvrage de Lehmann (1993). Ainsi, les premières tentatives de formalisation de ce type d’enseignement étaient essentiellement focalisées sur le vocabulaire, comme en témoigne l’élaboration, en 1971, du Vocabulaire Général d’ Orientation Scientifique, inventaire lexical mené selon les principes issus du Français Fondamental. Qu’est-ce qu’une langue de spécialité On parle de langue de spécialité lorsqu'il s'agit de se servir d'une langue naturelle (la langue de référence) pour rendre compte de connaissances particulières. Dans ces conditions, il ne peut être question de définition linguistique. Comme le signale Lerat (1997 : 2) : « aucune théorie linguistique, quelle qu'elle soit, n'a jamais isolé le fonctionnement des langues spécialisées de celui des langues naturelles en général ». Les langues de spécialité semblent fonctionner non pas comme des langues autonomes, ayant chacune ses caractéristiques spécifiques, mais comme des fragments ou des sous-ensembles de la langue naturelle. Il serait donc étonnant d'y trouver une expression, ou une tournure syntaxique, qui n'existerait pas déjà dans la langue de référence. D’un autre côté, la langue de spécialité fait référence à la terminologie propre à une situation de communication circonscrite à un domaine particulier. Malgré les nombreuses études qui ont porté sur les langues de spécialité (LSP), il est encore difficile de bien les définir. Les terminologues opposent souvent langue de spécialité et d’langue générale, cette dernière étant composée du vocabulaire commun utilisé et compris par les locuteurs d’une communauté linguistique. D’un point de vue pratique, plusieurs définitions ont été données à la LSP et différentes dénominations en ont découlé. Nous en citons ici à titre d’illustrations : 1-Langue spéciale et langue technique1, 2-Langue de groupes particuliers 1 La langue technique ou Technolecte désigne l’ensemble des termes spécifiques d’une technique. Ce terme est employé par les lexicologues, alors que les terminologues lui préfèrent souvent celui de langue de spécialité. Cours N° 2 : principales définitions des langues de spécialité Objectifs du cours : à l’issue de ce cours l’étudiant doit être capable de : 1-Connaitre les différentes définitions des langues de spécialité 2-Identifier les caractéristiques des langues de spécialité 3- -Définitions Galisson et Coste attribuent aux “ langues de spécialité ” la définition suivante : « Expression générique pour designer les langues utilisées dans des situations de communication (orales ou écrites) qui impliquent la transmission d’une information relevant d’un champ d’expérience particulier » (Galisson et Coste 1976 : 511) On trouve dans Cabré (1998 : 118-121)2 un regroupement des différentes définitions des langues de spécialité selon trois positions :  “ les langues de spécialité sont des codes de type linguistique, différenciés de la langue commune, constitués de règles et d’unités spécifiques ”. Selon cette position, une langue de spécialité serait donc une langue à part entière ; mais dans ce cas, comment établir une frontière nette entre langue de spécialité et langue commune, et “ les phénomènes linguistiques qui différencient la langue de spécialité de la langue commune sont-ils suffisamment importants pour maintenir cette séparation ” ? Cette conception nous semble trop “ exclusive ” ; en effet, si une langue de spécialité était un véritable code spécifique, elle serait difficilement compréhensible par un non-spécialiste qui ne connaît pas ce code, or ce n’est pas toujours le cas. De plus, un discours scientifique de vulgarisation, donc d’un degré de spécialisation moindre, et compréhensible par un grand nombre de locuteurs, entrerait-il toujours dans cette conception ?  une autre position, qui est plutôt celle des linguistes théoriques ou descriptifs, considère que ‘“ toute langue de spécialité est une simple variante de la langue 2 générale ” (Cabré 1998 : 119)’, voire une simple variante lexicale. Ainsi, il n’y aurait pas de langue de spécialité à proprement parler, mais seulement des vocabulaires spécialisés. Le fait de ne voir dans les langues de spécialité que des vocabulaires spécialisés nous semble un peu restrictif. C’est oublier leur potentiel de communication, et les “ décontextualiser ”. De plus, c’est oublier qu’une langue de spécialité peut utiliser des moyens non lexicaux voire extra- linguistiques : illustrations, formules mathématiques, etc.  ‘“ les langues de spécialité seraient des sous-ensembles, fondamentalement pragmatiques, de la langue dans son sens global ” (Cabré 1998 : 119)’. Cette notion de “ sous-ensemble ” nous semble très intéressante, car elle sous-entend que la langue commune et les langues de spécialité peuvent partager certains éléments, et qu’elles sont perméables les unes aux autres. Ainsi, ‘“ les langues de spécialité sont en relation d’inclusion par rapport à la langue générale et en relation d’intersection avec la langue commune ” (Cabré 1998 : 126)’. La notion de “ langue générale ” désigne ici la langue dans son ensemble (langues de spécialité + langue commune3), et la notion de “ langue commune ” désigne la langue non marquée, celle des échanges quotidiens non spécialisés. Ce même auteur (1998 : 120) souligne le fait que cette conception se fonde sur le principe qu’il est difficile de définir les langues de spécialité selon des critères uniquement linguistiques, leur côté pragmatique étant fondamental. Les langues de spécialité seraient ainsi des systèmes sémiotiques complexes, semi- autonomes, utilisés dans un contexte spécifique et pour des besoins spécifiques, c’est-à-dire communiquer des informations de nature spécialisée ; cette communication d’information peut se faire dans un cercle restreint de spécialistes, ou être dirigée à des non-spécialistes (vulgarisation). Cours N° 3 : Langue générale et langue de spécialité 3 En sociolinguistique, commun se dit de la langue courante, parlée habituellement par opposition aux langues techniques et scientifiques. Objectifs du cours : à l’issue de ce cours l’étudiant doit être capable de : -Distinguer les traits de la langue générale et ceux de la langue de spécialité -Identifie les différences entre le lexique général et le lexique de spécialité -Langue générale et langue de spécialité Les différents spécialistes (chercheurs, terminologues, lexicographes, linguistes et traducteurs) s’entendent pour dire qu’il n’existe encore aucune mesure permettant de délimiter sans équivoque langue générale (appelée également langue usuelle ou langue commune) et langue de spécialité. Les langues de spécialité sont composées de textes spécialisés qui, eux, contiennent des mots (le vocabulaire usuel) et des termes de spécialité (le vocabulaire spécialisé). Toutefois nous pourrons signaler quelques distinctions de type lexical : 1-Le lexique générale est marqué par de polysémie et de connotation de toutes sortes, le lexique spécialisé tend vers l’univocité, tend à être monoréférentiel, et est dépourvu de traits de types connotatif. 2- Le lexique général englobe est relativement stable, le lexique spécialisé subit un renouvellement et un enrichissement considérable 3-L’enrichissement du lexique générale provient surtout de la diversification sémantique de termes déjà existants ; l’enrichissement du lexique spécialisé se fait par création de nouveaux mots liés à l’apparition de nouveaux objets, de nouvelles réalités physiques et conceptuelles ; 4-Le lexique général englobe peu de mots savants et utilise des schémas de dérivation usuels ; le lexique spécialisé emploie abondamment des bases grecques et latines 5- Le lexique général est moins perméable aux emprunts aux langues étrangères ; le lexique spécialisé s’ouvre facilement aux emprunts. Quelques références bibliographiques Ces références bibliographiques sont des repères thématiques permettant de comprendre le Français sur objectifs Spécifiques et enjeux didactiques. Vous pouvez prendre ces thématiques et chercher des articles complémentaires sur internet. Des sources bibliographiques fiables et abondantes y sont disponibles. Références bibliographiques BARTHELEMY Fabrice (2009) « Français sur objectif spécifique vs français général question de formation », In. Synergies sud-est chine européen n°2, (Téléchargeable sur Internet), http://ressources-cla.univ- fcomte.fr/gerflint/SE_europeen2/barthelemy.pdf. CARRAS C., TOLAS J., KOHLER P. & SZILAGYI E. (2007) Le français sur Objectifs Spécifiques et la classe de langue, Paris : Clé International CUQ J.-P. (Coord.) (2003), Dictionnaire de didactique du français langue étrangère et seconde, Paris, Cle International CUQ, J.- P & GRUCA, I. (2003), Cours de didactique du français langue étrangère et seconde, Grenoble, P.U.G FARID Hanaa (2005) « L’enseignement du français sur objectifs spécifiques : la demande et l’offre », Actes du colloque Contact des langues et des discours, Le Caire, pp. 329-336, [consultable sur Internet], www.ambafrance-eg.org/cfcc/IMG/pdf/31.pdf MANGIANTE, J.-M. & PARPETTE Ch. (2004) Le Français sur Objectif Spécifique : de l’analyse des besoins à l’élaboration d’un cours, Paris : Hachette, coll. « F » MOURLHON-DALLIES, F. (2006) « Penser le français langue professionnelle », http://fdlm.org PORTINE H. (1990) « Les "langues de spécialité" comme enjeux de représentations ». In. dans J.-C Beacco & D. Lehmann (coord.) Publics spécifiques et communication spécialisée, Le Français dans le Monde R. &A., Numéro spécial, pp. 63-71. uploads/Philosophie/ cours-ils.pdf

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