Descartes et Pascal- Arbib et Tamás Pavlovits Tamás.Pavlovits@gmail.com. Profes
Descartes et Pascal- Arbib et Tamás Pavlovits Tamás.Pavlovits@gmail.com. Professeur à l’unversité de Szeged. Doute et Certitude chez Descartes et Pascal. En mettant la pensée pascalienne à côté de la pensée cartésienne, on peut montrer les points communs entre ces deux penseurs. Comment Pascal se sépare de Descartes et comment, tout en reprenant certaines notions et certaines méthodes de Descartes, il modifie ces méthodes et notions. Quand on parle du doute et de la certitude, on parle de la science et de la méthode. Pascal dit dans ses Opuscules : « tout le monde cherche la méthode pour ne point errer ». Problématique de l’âge classique : trouver la méthode qui nous sauve et nous protège des erreurs dans la science. Quelle est la source qui nous permet de construire l’édifice de la science. En quoi consiste le doute ? C’est la suspension du jugement. C’est un état d’esprit : ne pas donner son consentement à une certaine proposition. Nous ne pouvons pas savoir si telle ou telle proposition est vraie. Il faut deux facultés : l’entendement et la volonté. C’est par la volonté que nous acceptons la vérité d’une proposition. C’est ainsi qu’un jugement se formule selon Descartes. Chez Descartes, il y a une méthode pour pousser le doute à l’extrême. Descartes n’est pas sceptique, il utilise le doute non pas pour arriver à un état d’esprit où on a plus aucune assurance : il utilise le doute pour arriver à un savoir qui s’avère absolument indubitable. Le doute est un outil pour trouver la certitude dans la pensée. On se trouve dans un état où on met tout notre savoir en doute. Nous ne pouvons pas douter du fait que nous pensons (Cogito). Il y a un moment où nous sommes en face d’une proposition que nous ne pouvons pas mettre en cause. Dans cette première connaissance, il ne se rencontre rien qu’une claire et distincte perception de ce qu’on connaît. Il y a une connaissance très claire et distincte. Cette connaissance est un signe de la vérité. Elle nous empêche de mettre en cause la vérité des propositions. Dans la 4e méditation, Descartes revient au problème de la connaissance de la vérité du cogito. Dans l’entendement, il y a une grande clarté. Elle est suivie d’une grande inclination pour juger que cette chose est vraie. Grande clarté dans l’entendement : elle nous incline à juger vraie cette chose qui apparaît avec cette clarté. Grande clarté : évidence de la connaissance. Discours de la méthode : La raison n’est pas bien utilisée. Comment utiliser la raison, quel est le bon usage ? Descartes énumère dans la Seconde Partie 4 règles. La première règle est elle de l’évidence. On ne doit jamais s’assurer d’une proposition si nous ne connaissons pas cette proposition avec évidence. « Ne recevoir jamais aucune chose sans l’avoir connue vraie ». Ne comprendre rien de plus en mes jugements que ce qui se présenterait si justement et si distinctement à mon esprit. Descartes note que la norme de la connaissance est l’évidence : si une connaissance n’est pas connue évidemment, ça ne peut pas être une connaissance. L’évidence est définie par la connaissance claire et distincte. Elle suppose que quelque chose est présent à l’esprit. L’esprit est en mesure de former, d’avoir une connaissance directe de cette chose. L’esprit ne peut pas mettre en doute cette chose. La clarté et la lumière produisent une connaissance claire et distincte. Cette connaissance est l’évidence. Toute la méthode consiste à définir le bon usage de la raison de telle sorte qu’elle demande de ne jamais quitter le domaine de l’évidence dans la connaissance. Toute connaissance doit être une connaissance évidente garantie par une connaissance claire et distincte dans la raison. Quand l’entendement est capable de connaître quelque chose clairement et distinctement ? Seulement lorsque la chose est suffisamment simple. Si jamais il y a des choses trop complexes, on est obligé de les diviser de telle sorte que les parties soient assez simple pour que la raison puisse le connaître clairement et distinctement. La chose doit être assez simple. Les 3e, 4e et 5e montrent l’importance des distinctions. Quand il s’agit des connaissances claires et distinctes, il faut s’intéresser aux connections des idées : il faut soit que les idées soient simples, soit que les idées simples se présentent par des connections assez simples. Reculons dans le temps : cette théorie de la connaissance qui vise à régler la certitude et qui vise à contrebalancer le doute, à exclure le doute du domaine du savoir. Dans la Règle 3 (cf. Regulae ad directionem ingenu) : il faut chercher ce que nous voyons et entrevoyons, mais aussi ce dont nous pouvons avoir une intuition claire et évidente ou ce que nous pouvons déduire avec certitude. 1 Cette troisième règle ressemble beaucoup à la première règle du discours de la méthode. Descartes utilise un terme qui va disparaître de son vocabulaire : « intuitus ». On dirait une « intuition ». Descartes parle d’une intuition claire et évidente. L’intuitus sera un mode de connaissance qui touche le savoir certain. Il exprime une capacité de connaître dans l’esprit. Dans la même règle, Descartes définit l’intuitus de la manière suivante. Par « intuitus, non pas l’instable des sens, ni la tromperie du jugement, mais une représentation de l’intelligence pure, représentation si facile et distincte qu’il ne subsiste aucun doute sur ce que l’on y comprend ». L’intuitus est une représentation facile et distincte. Lorsque cette représentation est produite, il n’y a aucune place au doute. Intuitus est une représentation inaccessible au doute, représentation qui le fait d’une intelligence pure et attentive, de la seule lumière de la raison. L’intuitus signifie « voir », on perd cette image dans la traduction. On voit par les yeux de l’esprit, on peut saisir cette chose sans aucun doute, clairement et distinctement avec une évidence. Il y a tous les éléments. Descartes n’utilise plus l’intuitus : il préfère dire « connaissance claire et évidente ». Mais cela signifie que nous sommes de directement saisir quelque chose. Nous n’avons pas douté de la vérité de cette chose : cette connaissance immédiate nous garantit une sûreté. Quand Descartes élabore cette théorie de la connaissance, il s’appuie sur des ouvrages mathématiques. Il essaye de comprendre comment la méthode a fonctionné dans les ouvrages des mathématiques anciennes, chez les grecs notamment. L’intuitus nous donne accès à la connaissance des principes (axiomes). Ce sont des connaissances qui ne demandent pas à être prouvés. Pascal a lu les Regulae. Pascal a écrit des mathématiques, et a énormément réfléchi sur la méthode. Deux grands génies ont élaboré la géométrie projective : Dezargues et Pascal. Dézargues n’a pas été compris à l’époque. Le langage était bien trop obscur. Pascal a continué les recherches en présentant des résultats avec une autre terminologie très réfléchie. Le doute ne peut vaincre l’assurance ou le doute. La théorie cartésienne essaye de vaincre le doute. 131, Pensées : (164). Pascal présente des arguments sceptiques, dogmatistes. Les dogmatistes sont persuadés que l’homme peut comprendre la réalité et peuvent comprendre comment la réalité se constitue. Les sceptiques disent qu’on ne peut pas avoir de certitude concernant la réalité. Les pyrrhoniens voulaient arriver à la suspension du jugement (epokhè). Argument que les philosophes dogmatistes ont développé. Ces arguments s’opposent. Au lieu de récapituler un argument sceptique, il récapitule Descartes. En fait, l’argument des pyrrhoniens est que tous les principes sur lesquels notre principe est reposé sont incertains. Si les principes sont incertains, tout notre certain est incertain. C’est la force des pyrrhoniens. Comment les dogmatistes répondent à cet argument : « je m’arrête à l’unique forme du dogmatisme ». On peut lire la Première Méditation de Descartes. On peut douter mais garder l’assurance naturelle concernant l’existence du monde et du corps. Nous avons une si forte attraction vers la réalité que naturellement les arguments sceptiques sont théoriques et sophistiqués dans être fondés. Qu’est-ce que Pascal en déduit ? Cette opposition révèle la complexité de la nature humaine. L’homme est capable de douter, il est capable de s’assurer. Nous avons des doutes : ni l’un ni l’autre ne peuvent surmonter l’autre. Que fera donc l’homme en cet état ? Doutera-t-il de tout ? Doutera-t-il si on le pince, si on le brûle ? On n’en peut venir là : il n’y a jamais eu de pyrrhonien effectif parfait. La nature empêche la raison d’extravaguer à ce point. Quelle chimère, quel monstre, quel chaos, quel prodige etc. est l’homme ? Le but de ce raisonnement consiste à faire connaître que l’homme est un paradoxe pour soi-même. Ce paradoxe est indépassable. Pascal veut montrer qu’on a autant de raisons pour douter que de s’assurer. Ni le doute ne peut vaincre la certitude ni la certitude ne peut vaincre le doute. La nature soutient la raison impuissante et l’empêche d’extravaguer jusqu’à ce point. Pascal parle de la nature. Il s’agit du cogito. On ne peut pas absolutiser le doute : il se heurte aux limites. On ne uploads/Philosophie/ descartes-et-pascal.pdf
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- Publié le Jul 03, 2022
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