Sūtra du Cœur, calligraphie de Ouyang Xun (557-641) Sūtra du Cœur Le Sūtra du C

Sūtra du Cœur, calligraphie de Ouyang Xun (557-641) Sūtra du Cœur Le Sūtra du Cœur (sanskrit : प्रज्ञापारमिताहृदय / Prajñāpāramitā Hṛdaya, chinois simplifié : 心经 ; chinois traditionnel : 心經 ; pinyin : Xīnjīng ; Wade : Hsin¹ching¹ ; cantonais Yale : Sam¹ging¹, japonais : 般若心経 Hannya Shingyô; vietnamien: Bát-nhã tâm kinh ou Tâm Kinh) , texte central du bouddhisme mahāyāna, est probablement le texte bouddhique le plus connu et l’un des plus importants ; il est fréquemment récité par des moines et des bouddhistes laïcs. Il est appelé « Sūtra du Cœur » car il contient le cœur de l'enseignement de la Prajnaparamita. C’est le plus court des soutras Prajñāpāramitā, un ensemble de textes de longueur très variable écrits entre le ier siècle av. J.-C. et le vie siècle ap. J.-C., dont le thème principal est la Perfection de la Sagesse (aussi appelée Sagesse parfaite, Connaissance transcendante, ou Sagesse transcendante, Prajñā), à savoir la vacuité (śūnyatā en sanskrit) de toute chose et de tout phénomène, ce qui ne veut pas dire leur non- existence, mais leur absence de caractère substantiel, fixe et permanent. Origine Version sanskrite Traductions « courtes » Traduction de René Joly Prajñānanda, 1981 Traduction de TRÚC HUY[Qui ?],[Où ?] Autre traduction du sūtra (« longue ») Exégèse Bibliographie Texte Commentaires Notes Liens vers d'autres versions La version la plus connue est la traduction de Xuanzang datant du milieu du viie siècle. Ce moine chinois est le premier à donner ce titre de « Sūtra du Cœur ». Selon la biographie rédigée par son disciple Huili (慧立), Xuanzang aurait appris le soutra auprès d’un malade au Sichuan en remerciement d’un bienfait, et il l’aurait souvent récité durant son voyage vers l’ouest . La version de Xuanzang est dite « courte ». Il en existe une version un peu plus longue comprenant une introduction comme dans un soûtra classique décrivant l’assemblée présente et le Bouddha 1 Sommaire Origine 2 3 Sūtra du Cœur en écriture siddham, BNF. Shinshōgokuraku-ji Japanese recitation q p s’adressant à Avalokiteśvara. Le fait qu’il contient un mantra amène en général à le ranger dans la catégorie des textes Prajñāpāramitā tardifs influencés par le tantrisme ; il est d’ailleurs classé comme tantra dans certaines éditions du Kangyour et a porté le nom de dharani (traductions attribuées à Zhi Qian et Kumārajīva) parallèlement à celui de sutra. Fumimasa Fukui a proposé que le terme xin (cœur) utilisé par Xuanzang dans son titre soit l’abréviation de xinzhou ( 心咒), « dharani » . Mais « Sūtra du Cœur» n'est pas considéré aujourd'hui comme un texte tantrique par la plupart des praticiens modernes. Les opinions diffèrent quant à sa date de rédaction et à sa langue d’origine. La première version dont la datation soit fiable est la traduction chinoise de Xuanzang, qui date de 649. La version courte « antérieure » attribuée à Kumarajiva (~400) est en effet considérée comme apocryphe par de nombreux spécialistes . La liste des traductions attribuées à Zhi Qian (支謙, actif 222-252), d’origine kouchanaise, comprend un bōrěbōluómì shénzhòu yī juàn ou Dharani de la Prajñāpāramitā disparu. Si l’on admet qu’il s’agit du Soûtra du Cœur, celui-ci aurait alors pu être rédigé dans l’Empire kouchan aux alentours du début de notre ère . Néanmoins, il pourrait s’agir d’un texte différent, et d’autres spécialistes, dont E. Conze, proposent une date nettement plus tardive : entre le milieu du ive siècle et le milieu du vie siècle . Par ailleurs, J. Nattier souligne que la version courte en chinois est quasiment identique à un passage du Grand Soutra de la Prajñāpāramitā en chinois, alors que la version sanscrite du Soutra du Cœur, qui correspond mot à mot à la version chinoise, ne semble pas dériver directement de la Grande Prajñāpāramitā en sanscrit ; on y retrouve effectivement un passage au sens identique, mais formulé différemment. Certains imaginent que la réduction de la Prajñāpāramitā à un court passage particulièrement significatif aurait été effectuée en Chine à partir du texte chinois, puis retraduite en sanscrit . (Transcription dans le système de romanisation de la bibliothèque nationale de Calcutta) prajñāpāramitāhṛdayasūtram oṃ namo bhagavatyai āryaprajñāpāramitāyai 1 āryāvalokiteśvaro bodhisattvo gambhīrāṃ prajñāpāramitācaryāṃ caramāṇo vyavalokayati sma : pañca skandhās tāṃś ca svabhāvaśūnyān paśyati sma. 2 iha śariputra rūpaṃ śūnyatā śūnyataiva rūpaṃ, rūpān na pṛthak śūnyatā śūnyatāyā na pṛthag rūpaṃ, yad rūpaṃ sā śūnyatā yā śūnyatā tad rūpam; evam eva vedanā saṃjñā saṃskāra vijñānam. 3 iha śariputra sarvā dharmāḥ śūnyatā lakṣaṇā, anutpannā aniruddhā amalā avimalā anūnā aparipūrṇāḥ. 0:00 0:00 / 0:00 / 0:00 4 5 3 3 2 4 6 3(pp159-167),7 Version sanskrite 4 tasmācchāriputra śūnyatāyāṃ na rūpaṃ na vedanā na saṃjñā na saṃskārā na vijñānaṃ ; na caksuḥ śrotra ghrāṇa jihvā kāya manāṃsi ; na rūpa śabda gandha rasa spraṣṭavya dharmāḥ ; na cakṣurdhātur yāvam na manovijñānadhatūḥ ; nāvidyā nāvidyākṣayo yavām ; na jarāmaraṇaṃ na jarāmaraṇakṣayo ; na duḥkha samudaya nirodha mārgā, na jñānaṃ, na prāptir na aprāptiḥ. 5 tasmācchāriputra aprāptitvād bodhisattvasya prajñāpāramitām āśritya viharaty acittāvaraṇaḥ ; cittāvaraṇanāstitvād atrasto viparyāsātikrānto niṣṭhā nirvāṇaḥ. 6 tryadhvavyavasthitāḥ sarvā buddhāḥ prajñāpāramitām āśrityānuttarāṃ samyaksambodhim abhisambuddhāḥ. 7 tasmāj jñātavyam: prajñāpāramitā mahā mantro mahā vidyā mantro ‘nuttara mantro ‘samasama mantraḥ, sarva duḥkha praśmanaḥ, satyam amithyatvāt. prajñāpāramitāyām ukto mantraḥ. tadyathā: gate gate pāragate pārasaṃgate bodhi svāhā. iti prajñāpāramitā hṛdayaṃ samāptam. Sūtra du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante Hommage à la Sublime, Noble Perfection de Connaissance Transcendante (Prajñā) ! Le Noble Bodhisattva Avalokiteśvara se mouvait dans le cours profond de la Perfection de Connaissance Transcendante ; il regarda attentivement et vit que les cinq agrégats d’existence n'étaient que vides dans leur nature propre. Ici Śāriputra, forme est vacuité (sūnyatā) et vacuité est forme ; forme n’est autre que vacuité, vacuité n’est autre que forme ; là où il y a forme, il y a vacuité, là où il y a vacuité, il y a forme ; ainsi en est-il des sensations, des notions, des facteurs d’existence et de la connaissance discriminative. Ici Śāriputra, tous les phénomènes (dharma : phénomènes conditionnés et inconditionnés) ont pour caractéristique la vacuité ; ils sont sans naissance, sans annihilation, sans souillures et sans pureté, sans déficience et sans plénitude. En conséquence, Śāriputra, dans la vacuité, il n’y a ni forme, ni sensation, ni notion, ni facteur d’existence ni connaissance discriminative ; ni œil, ni oreille, ni nez, ni langue, ni corps, ni mental ; ni formes, ni sons, ni odeurs, ni goûts, ni objets tangibles, ni objets mentaux ; ni élément de la vue jusqu’à ni élément de la connaissance mentale ; ni absence de Vue, ni cessation de l’absence de Vue jusqu’à ni déclin et mort, ni cessation du déclin et mort ; ni souffrance, ni origine, ni extinction, ni Sentier ; ni connaissance, ni obtention, ni absence d’obtention. En conséquence, Śāriputra, le Bodhisattva, par sa qualité de « sans obtention », prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante, demeure, la psyché libre d’obstruction. N’ayant pas d’obstructions de la psyché, il est sans crainte, il a surmonté les méprises vers l’Éveil (nirvāṇa). Tous les Éveillés (Buddha) qui se tiennent dans les trois périodes de temps, prenant appui sur la Perfection de Connaissance Transcendante se sont pleinement éveillés du parfait et complet Éveil Traductions « courtes » Traduction de René Joly Prajñānanda, 1981 de Connaissance Transcendante, se sont pleinement éveillés du parfait et complet Éveil. C’est pourquoi on doit connaître la Perfection de Connaissance Transcendante comme le grand mantra, le mantra de grande Vue, le mantra ultime, le mantra sans égal, celui qui soulage de toute douleur, essentiel, sans erreur. Par la Perfection de Connaissance Transcendante ce mantra a été proclamé ainsi : « Allée, allée, allée au-delà, allée complètement au-delà, l'Éveil (Bodhi) soit réalisé (svāhā)! ». Telle est la conclusion du Cœur de la Perfection de Connaissance Transcendante. Sūtra de l'esprit de la Grande vertu de sagesse Lorsque le Bodhisattva Avalokitesvara accomplit profondément la grande Vertu de Sagesse, il considéra les cinq agrégats comme vides et traversa ainsi toutes les souffrances et afflictions. Sariputra, les formes ne sont pas différentes du vide, le vide n'est pas différent des formes. Les formes ne sont rien d'autre que le vide, le vide n'est rien d'autre que les formes. Il en est de même des sensations, des perceptions, des formations mentales et de la conscience. Sariputra, tous ces dharma ont l'aspect du vide. Ils ne naissent ni ne disparaissent. Ils ne sont ni souillés ni purs. Ils ne croissent ni ne décroissent. C'est pourquoi, dans le vide, il n'y a pas de forme, de sensation, de perception, de formation mentale, ni de conscience. Il n'y a pas d'oeil, d'oreille, de nez, de langue, de corps, ni de mental. Il n'y a pas de couleur, de son, d'odeur, de saveur, de toucher, ni d'objet de pensée. Il n'y a pas de domaine du visuel ni même de domaine de la connaissance mentale. Il n'y a pas d'ignorance et pas plus de cessation de l'ignorance. Il n'y a pas de vieillesse ni de mort, et pas plus de cessation de vieillesse ni de mort. Il n'y a pas uploads/Philosophie/ su-tra-du-coeur.pdf

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