Sociolinguistique du contact Dictionnaire des termes et concepts Jacky Simonin

Sociolinguistique du contact Dictionnaire des termes et concepts Jacky Simonin et Sylvie Wharton (dir.) DOI : 10.4000/books.enseditions.12366 Éditeur : ENS Éditions Lieu d'édition : Lyon Année d'édition : 2013 Date de mise en ligne : 3 avril 2019 Collection : Langages ISBN électronique : 9782847886023 http://books.openedition.org Édition imprimée Date de publication : 25 février 2013 ISBN : 9782847883695 Nombre de pages : 436 Référence électronique SIMONIN, Jacky (dir.) ; WHARTON, Sylvie (dir.). Sociolinguistique du contact : Dictionnaire des termes et concepts. Nouvelle édition [en ligne]. Lyon : ENS Éditions, 2013 (généré le 03 mai 2019). Disponible sur Internet : <http://books.openedition.org/enseditions/12366>. ISBN : 9782847886023. DOI : 10.4000/ books.enseditions.12366. © ENS Éditions, 2013 Conditions d’utilisation : http://www.openedition.org/6540 COLLECTION LANGAGES dirigée par Bernard Colombat et Cécile Van den Avenne LANGAGES Sociolinguistique du contact Dictionnaire des termes et concepts Sous la direction de Jacky Simonin et Sylvie Wharton Préface de Monica Heller Avec les contributions de Sophie Alby, Claudine Brohy, Michel Candelier, Véronique Castellotti, Laurent Gajo, Anna Ghimenton, Gudrun Ledegen, Isabelle Léglise, Marinette Matthey, Danièle Moore, Robert Nicolaï, Katja Ploog, Bernard Py, Didier de Robillard, Jacky Simonin, Logambal Souprayen- Cavery, Cyril Trimaille, Cécile Van den Avenne, Georges-Daniel Véronique, Sylvie Wharton ENS ÉDITIONS 2013 Éléments de catalogage avant publication Sociolinguistique du contact. Dictionnaire des termes et concepts / sous la direction de Jacky Simonin et Sylvie Wharton ; avec les contributions de Sophie Alby, Claudine Brohy, Michel Candelier [et al.]. – Lyon : ENS Éditions, impr. 2013. – 1 vol. (436 p.) ; 23 cm. – (Lan- gages, ISSN 1285-6096). Notes bibliogr. Index ISBN 978-2-84788-369-5 (br.) : 38 EUR Tous droits de représentation, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays. Toute repré- sentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’éditeur, est illicite et constitue une contrefaçon. Les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective sont interdites. © ENS ÉDITIONS 2013 École normale supérieure de Lyon 15 parvis René Descartes BP 7000 69342 Lyon cedex 07 ISBN 978-2-84788-369-5 LES AUTEURS Sophie ALBY IUFM de la Guyane (Université des Antilles et de la Guyane), UMR 8202 SeDyL (CNRS-INALCO-IRD) Claudine BROHY Université de Fribourg, Suisse Michel CANDELIER Université du Maine, CREN-InEdUM – EA 2661 Véronique CASTELLOTTI Université de Tours, PREFics-DYNADIV – EA 4246 Laurent GAJO Université de Genève, Suisse Anna GHIMENTON Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 , ILPGA – EA 1483 Monica HELLER Université de Toronto, Canada Gudrun LEDEGEN Université Rennes 2, PREFics – EA 4246 Isabelle LÉGLISE CNRS, UMR 8202 SeDyL-CELIA (CNRS-INALCO-IRD) Marinette MATTHEY Université Stendhal – Grenoble 3, LIDILEM – EA 609 Danielle MOORE Simon Fraser University, Vancouver, Canada Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3, DILTEC Robert NICOLAÏ Institut universitaire de France et université de Nice Katja PLOOG Université de Franche-Comté, Besançon Bernard PY Université de Neuchâtel, Suisse Didier de ROBILLARD Université de Tours, PREFics-DYNADIV – EA 4246 Jacky SIMONIN Université de La Réunion, LCF – EA 4549 Logambal SOUPRAYEN-CAVERY Université de La Réunion, LCF – EA 4549 Cyril TRIMAILLE Université Stendhal – Grenoble 3, LIDILEM – EA 609 Cécile VAN DEN AVENNE École normale supérieure de Lyon, ICAR – UMR 5191 Georges-Daniel VÉRONIQUE Université d’Aix-Marseille, LPL – UMR 7309 Sylvie WHARTON Université d’Aix-Marseille, LPL – UMR 7309 À Bernard Py Au moment où cet ouvrage parcourt sa dernière ligne droite avant d’être ofert à son public, nous quitte Bernard Py. Pour nombre d’entre nous, agissant dans le domaine de la sociolinguistique du contact, Bernard Py représente une igure pionnière qui a ouvert la voie par ses recherches sur le plurilinguisme, la didactique des langues étrangères, les processus d’acquisition langagière en situation de migration. Chercheur talentueux, c’était aussi un homme humble, chaleureux, et combien attachant. Sauf mention contraire, toutes les traductions françaises dans le texte sont les nôtres. 9 préface PRÉFACE Ce « dictionnaire » n’est pas l’ouvrage que vous pensez peut-être avoir ouvert. Le terme renvoie à un discours expert et autorisé qui fait état du savoir accumulé et stable sur une question. Comme si le savoir était stable, comme si les chercheur-e-s ne faisaient que découvrir et décrire une réalité en dehors de leur propre activité. Cette prise de position est largement délaissée en sociolinguistique, pour des rai- sons que cet ouvrage clariie : en se donnant le déi de décrire ce que la linguistique formaliste met de côté, la sociolinguistique a dû plonger directement dans la dif- iculté de stabiliser le dynamique, de systémiser le variable, d’uniformiser le mul- tiple et de préciser le lou. L’ouvrage représente l’état ontologique d’une discipline elle-même en mutation, cherchant la porte de sortie permettant de ne plus traiter comme « problème » des phénomènes dont elle a réussi à montrer qu’ils étaient nor- maux et répandus. La linguistique cherche depuis ses origines à classer, catégoriser, et parfois hiérarchi- ser les langues prises comme objets systémiques universels et naturels. Cette idéolo- gie de la langue découle de la rationalité des Lumières au service de l’État-nation et de l’expansion colonialiste ; elle est née en Europe et continue à se défendre davan- tage sur ce continent qu’ailleurs. Elle fait correspondre le concept de frontières entre langues avec celui des frontières entre peuples et États. Diverses disciplines, d’ailleurs, et non pas seulement la linguistique, ont contribué à construire des popu- lations, leur continuité historique et géographique, leurs cultures et leurs mémoires. On met l’accent sur des ensembles stables dans l’espace et dans le temps, ou du moins ayant des trajectoires observables et à sens unique. Cette approche a évidemment construit des problèmes à résoudre : tout phéno- mène qui n’y correspondait pas, toute forme de variabilité, d’ambiguïté, de multiplicité 10 SOcIOLINGUISTIQUe DU cONTacT. DIcTIONNaIre DeS TerMeS eT cONcepTS ou de luidité devenait anomalie à expliquer, et éventuellement à gérer. Le point sen- sible est, a toujours été, la frontière, là où il faut absolument tracer des lignes claires dans des phénomènes complexes et lous. Pour la linguistique, il y a eu clivage ; refus de composer avec ce problème, d’une part, confrontation avec, de l’autre. La sociolin- guistique de contact met son doigt directement dans la plaie et continue à fouiller là- dedans depuis des décennies. Je dirais que cette dernière tentative prend deux formes, qui sont toutes les deux représentées d’une manière ou d’une autre dans cet ouvrage. La première maintient le but central de la linguistique, soit de décrire le phénomène de la langue ; là où elle difère avec par exemple les générativistes, c’est qu’elle insiste (à l’instar de Labov) sur le fait que la variabilité et le changement doivent igurer comme éléments cen- traux dans toute théorie de la langue. La question devient donc comment les décrire et les expliquer au sein d’une approche qui maintient une idéologie de la langue comme autonome et systémique. L’autre rejette cette prémisse et opte pour une théorie de la langue comme pra- tique sociale fortement idéologisée. En d’autres mots, ce qui devient intéressant n’est pas le système linguistique comme tel, mais les raisons (surtout sociales) pour lesquelles les locuteurs construisent une systématicité linguistique, imposent des frontières entre « langues » et y envoient constamment des patrouilles sous forme de grammairiens, lexicographes, dialectologues, professeurs de langue et linguistes. Ce qui devient intéressant, c’est ce que font les gens avec le concept même de langue ou de variabilité linguistique. Ce n’est pas une coïncidence qu’une tension entre ces approches apparaisse jus- tement dans le domaine d’une sociolinguistique dite de contact. Pour que le terme ait un sens, il faut croire qu’il y a quelque chose de social dans la chose linguistique, et que c’est par ce biais-là que nous risquons de comprendre les phénomènes qui n’intéressent pas (ou plus) nos collègues linguistes de la systématicité. Il faut croire aussi que le mot « contact » fait sens ; sauf que cet ouvrage va justement remettre en question le sens de ce terme, ainsi que son utilité pour décrire et expliquer les phé- nomènes langagiers qui constituent notre quotidien actuel. La rencontre avec l’Autre qui est au centre de l’idée du contact demeure chargée de nos jours, mais aussi de plus en plus diicile à cantonner. Pour beaucoup, c’est l’expérience quotidienne de la rue, du chantier, du milieu de travail, des nouvelles formes de communication, de production et consommation culturelle, voire de la famille. Il s’agit de mouvements qui en soi ne sont pas nouveaux, mais qui ont été plus faciles à mettre de côté, à omettre. De nos jours, on en a besoin. Je cite un petit exemple : j’ai été récemment, dans un musée en Finlande, à une exposition sur la guerre civile de 1918 dans les rues de Tampere. Un monsieur m’a entendu parler anglais avec mes collègues (je ne parle pas innois) et a sympathisé avec moi sur le fait que la presque totalité des textes de présentation étaient en in- nois (d’où mes questions constantes à mes collègues et l’irruption sans doute aga- 11 préface çante dans la contemplation tranquille de l’exposition par son public principal, les gens de la place). Il se trouvait uploads/Philosophie/ dictionnaire-sociolinguistique-du-contact.pdf

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