1 2 Disruption est une marque déposée par TBWA Couverture : Hung Ho Thanh © Dun

1 2 Disruption est une marque déposée par TBWA Couverture : Hung Ho Thanh © Dunod, 2018 11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff www.dunod.com ISBN : 978-2-10-078579-7 Ce document numérique a été réalisé par PCA 3 À tous ceux qui désobéissent, et à ceux qui les suivent. 4 Table Couverture Copyright Dédicace Préface Introduction Disruption technologique 1. De l'ubiquité à l'omniscience de la technologie 2. Vers des technologies contrôlées par la pensée 3. La révolution de l'intelligence artificielle 4. Des assistants intelligents à votre service Disruption technologique 5. La mort inéluctable du salariat 6. Les quatre exigences de la disruption 7. Le digital est darwinien : lisez le signal ! 8. La connaissance et l'expertise balayées par l'empathie et l'attention 9. Accélération exponentielle : votre nouvelle norme Disruptez-vous pour éviter de vous faire disrupter 5 10. Inversez vos croyances RH 11. Pensez comme un entrepreneur, pas comme un gestionnaire 12. Votre culture vous tue. Tuez-la 13. Méditation, neurosciences et drogue : la contre-culture du disrupteur Conclusion 6 Préface Le livre que vous avez entre les mains ne tombe pas dans les travers traditionnels des livres consacrés à l’intelligence artificielle : la description d’un futur caricatural où les machines tueront le travail puis extermineront les êtres humains ou au contraire la vision utopique d’une technologie qui réglerait tous les problèmes de l’humanité. L’IA représente un défi considérable pour nous et contrairement à une idée reçue, elle ne se substitue pas seulement aux emplois peu qualifiés mais aussi à des tâches très qualifiées. On espérait que la technicité et la dimension relationnelle protégeaient l’humain de la concurrence des machines intelligentes : ce n’est pas le cas. Quant à l’économie du numérique, elle se traduit par une prime au vainqueur : le succès va au succès et contrairement aux Jeux olympiques, il n’y a que des médailles d’or. « Winner takes all. » Un oligopole se met ainsi rapidement en place, et laisse bien peu de place aux acteurs secondaires. C’est dans ce contexte que ce livre décrit en profondeur les dangers qui menacent les entreprises à l’heure de l’IA et vous incite à vous méfier des consultants, des effets de mode, des solutions simples et des dénis de réalité. Stéphane Mallard rappelle malicieusement que le président d’Intel a déclaré en 1992 dans le New York Times que « l’idée d’un appareil de communication sans fil dans chaque poche était une illusion menée par l’avidité ». On comprend mieux pourquoi Intel a perdu la bataille des microprocesseurs pour téléphones portables ! La révolution de l’entreprise est dépeinte sans fard : Stéphane Mallard démontre pourquoi dans le monde qui vient, être salarié sera 7 synonyme d’incompétence. Les meilleurs refuseront les contraintes de la grande entreprise et la technologie leur permettra d’être des entrepreneurs indépendants. Le message est particulièrement fort en direction des spécialistes du marketing : l’IA va tuer le marketing car le consommateur sera équipé d’IA capables de détecter leurs astuces. En vingt ans, Google a transformé la connaissance en commodité désormais accessible gratuitement à tout le monde ; demain l’expertise elle-même sera disruptée. Le rôle de l’expert, incapable de rester compétitif face aux algorithmes d’IA, changera radicalement. Stéphane Mallard prévoit un monde où le médecin, par exemple, sera moins bon que l’IA pour faire des diagnostics et proposer un traitement, mais se concentrera sur la relation humaine et l’empathie. À tous, je conseille la lecture de ce livre. Avec une mention particulière pour les managers, qui découvriront comment et pourquoi Stéphane Mallard prévoit – avec des arguments très puissants – leur disparition. Dr Laurent Alexandre Chirurgien et entrepreneur 8 Introduction S’attendre à l’inattendu est la marque d’un esprit moderne. Oscar Wilde Quel est le point commun entre le diagnostic médical, les banques, les cabinets de conseil, les avocats, le marketing, les grandes écoles, le salariat et l’expertise au sens large ? Réponse : ils sont tous, et avec bien d’autres, en train ou sur le point de se faire « disrupter ». Du latin disrumpere, dis « la séparation, la différence » et rumpere, « rompre ». Le mot évoque un mélange de rupture, de chamboulement, de révolution à la fois rapide et brutale mais surtout inéluctable. Dans le monde anglo-saxon, on parle de disruption pour qualifier l’époque que nous sommes en train de vivre, dans laquelle des secteurs entiers, établis solidement depuis des années, protégés par les habitudes, la réglementation ou de grosses parts de marché disparaissent très rapidement, remplacés par d’autres acteurs plus petits, plus agiles, plus efficaces, moins chers, moins arrogants, plus respectueux de leurs clients. Ces nouveaux acteurs de la disruption font la Une de la presse : ce sont les Uber, les Airbnb, les Netflix, les Alibaba. Au départ, ce sont des startups qui ont identifié quelque chose qui ne va pas, un problème, une frustration, une expérience décevante, et qui se construisent en réponse à ces déceptions et ces inefficacités. Ils n’hésitent pas à affronter les acteurs traditionnels sur leur propre terrain. Ils s’immiscent dans leur chaîne de valeur pour la leur confisquer et créent de nouveaux océans de valeur là où personne n’avait imaginé en trouver. Puis ces disrupteurs finissent par rendre 9 obsolètes les anciens acteurs, en les ringardisant jusqu’à les faire disparaître : RIP Kodak, la photo ne s’imprime plus, elle se stocke sur le cloud et se partage sur les réseaux sociaux, RIP l’Encyclopédie, le savoir est désormais collaboratif et accessible à tous sur Wikipedia, RIP BlackBerry, Nokia… Depuis l’arrivée d’Uber, on a beaucoup parlé d’ubérisation de la société pour caractériser les méthodes et les ambitions sans limite de ces nouveaux acteurs qui bousculent tout sur leur passage. En réalité, l’ubérisation n’était qu’un cas particulier de disruption et la disruption n’est pas réservée aux startups technologiques : elle est universelle et nous n’avons encore rien vu de son pouvoir de transformation de nos vies et de nos sociétés. Tout est disruptable et tout doit être disrupté : les entreprises, leur business model, leurs produits et services, l’expérience qu’elles offrent à leurs clients, mais aussi nos modèles d’organisation, nos institutions publiques, nos responsables politiques, nos manières de penser, d’apprendre, de communiquer, de travailler, nos représentations du monde, nos valeurs et jusqu’à notre propre corps. Personne n’est épargné par la disruption. Les directions des entreprises tremblent en se demandant par quelle faille les disrupteurs vont les attaquer et cherchent à s’y préparer, ou au contraire font semblant de continuer à travailler comme si de rien n’était en sachant que leur secteur est condamné. La disruption fait peur ; chacun d’entre nous se demande quelle sera sa place dans les prochaines années alors que tous les fondements de nos sociétés sont remis en cause pour laisser émerger un nouveau monde à une vitesse inouïe et foudroyante. Comment expliquer à un radiologue qui a fait dix ans d’études que l’intelligence artificielle commence à faire son job mieux que lui, plus vite et moins cher ? Comment expliquer à un notaire que son rôle n’a plus de raison d’être parce que des technologies comme la blockchain jouent le rôle de tiers de confiance avec une plus grande fiabilité ? Comment faire comprendre à un professeur que le cours qu’il donne est aussi dispensé gratuitement sur Youtube par quelqu’un qui n’est peut-être même pas professeur, qui se filme dans son salon mais qui capte l’attention de tous les étudiants et les curieux parce qu’il est plus pédagogue et passionné ? Comment expliquer au premier de la 10 classe qui a tout fait pour avoir un parcours exemplaire à base de diplômes prestigieux et de postes à responsabilités dans des entreprises traditionnelles, que la disruption rejette l’exemplarité qui suit les règles sans prendre de risque, au profit de la transgression intelligente ? Depuis plusieurs années, la révolution digitale concentre l’attention de toutes les entreprises et de tous les gouvernements. Ce n’était que l’amorce de la disruption dans laquelle nous entrons. Au départ technologique, cette disruption est en fait beaucoup plus profonde. Elle est sociale parce qu’elle bouleverse nos interactions à la fois entre individus et entre individus et organisations : toute interaction doit être directe, fluide, rapide, plaisante et surtout pertinente. La disruption ne tolère pas l’absence de valeur, qu’il s’agisse d’un échange à un guichet ou de nos notifications smartphone. Elle est sociétale parce qu’elle transforme nos comportements, nos manières de vivre et de consommer. La propriété s’efface en faveur de l’expérience, la confiance se scelle via les applications et fait naître de nouveaux usages entre individus. Elle est économique parce qu’elle accélère la baisse des prix de tous les biens et services : tout devient commodité, y compris la connaissance et demain l’expertise. Elle est culturelle parce qu’elle accélère la diffusion de l’information, le brassage des idées et le partage des données, ce qui féconde et engendre de nouvelles idées, de nouveaux produits, de nouvelles innovations, de nouveaux concepts et de nouvelles découvertes beaucoup plus vite qu’auparavant ; les plus pertinentes s’imposent alors en détruisant les autres au passage. Elle est aussi anthropologique, parce qu’elle nous pousse uploads/Philosophie/ disruption-stephane-mallard-pdf.pdf

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