Bodart Ophélie Histoire de la philosophie Epoque contemporaine Didier Debaise S
Bodart Ophélie Histoire de la philosophie Epoque contemporaine Didier Debaise Sylvain Delcomminette Odile Gilon Arnaud Pelletier [TRAN-B100] _________________________ Université Libre de Bruxelles 2017-2018 Bodart Ophélie 2 Introduction La philosophie contemporaine ? En quoi elle se distingue de celle des autres époques ? 5 axes, obsessions, particularité se retrouvant parfois de manière implicite dans d'autres époque, mais qui sont fondateur dans l'époque contemporaine : a) Axe généalogique Généalogie = méfiance, questionnement sur les enjeux implicites cachés (donc plus efficace) de ce que les concepts/idées prétendent être. On interroge les idées/concepts en demandant ce qui se trouve sous le concept, qu'est ce qui s'y trame. Quels sont les intérêts ? Les valeurs ? Les enjeux politique sous le concept ? Par exemple, la connaissance : qu'est-ce que connaitre ? Qu'est-ce qu'une connaissance vraie ou fausse ? La philosophie s'est posé massivement cette question, de manière continue, se demandant qu'est-ce que connaitre. Mais la pratique généalogique consiste à dire qu'en posant la question comme ça, on aura que des réponses superficielles. Il y a des question plus sérieuses, profondes et inquiétante : qui veut connaitre ? Qui est intéressé par la connaissance ? Qui la veut ? Pourquoi il la veut ? Qu'est-ce qu'il cherche ? Comment connait-il quelque chose ? → Approche généalogique on part d'un postulat : qui, quoi, pourquoi et comment. Il y a des réponses qui ne peuvent être que des questions de pouvoir, de conflit et de valeurs. Quel pouvoir peut-il tirer de la connaissance ? En vue d'amplifier un pouvoir. Et comment constitue-t-il un pouvoir ? Comment il acquière la connaissance ? La philosophie rompt avec l'approche du « qu'est-ce que », en cherchant des questions plus profondes. Nietzsche dira que ce qui a le plus manqué à la philosophie, c'est l'art de la méfiance, se méfier de ce qui semble aller de soi dans certain concept. Connaitre quelque chose c'est mieux de ne pas la connaitre ? Rechercher la vérité est plus importante que rester dans l'erreur ? La vérité aurait une valeur positive, il vaut mieux connaitre qu'être ignorant, la certitude serait plus fondatrice que d'autres modalité d'expérience. → Comment la certitude est devenue suprême ? On interroge les fonctions de pouvoir, les valeurs, les conflits, une trame en deçà du concept. Avec des tensions sous le concept, des conflits de valeurs... Bodart Ophélie 3 b) Axe de l'historicisation des concepts Ça ne veut pas dire faire l'histoire d'un concept, revenir en arrière et faire toutes les étapes d'un concept. Mais interroger les fondements historiques des concepts (croyances, connaissance, liberté...). Comment les concepts sont liés à une histoire, et surtout à l'histoire de l'occident. On les historicise et on les localise. Le concept de vérité à tel moment, se déploie dans tel histoire et se retrouve à la fin dans tel histoire... C'est l'histoire des occidentaux dans leur relation aux autres civilisations. Pour des penseurs, pour Descartes ou Kant, la connaissance de la vérité que se veut universellement et indépendamment de toute historisation. Maintenant on remet ça en question. C'est valable pour les ensembles des idées et des concepts à notre disposition. c) Axe de la critique radicale des systèmes Surtout les systèmes abstraits. La philosophie a eu un goût immodéré, naïf dans les puissances de l'intelligence à créer des systèmes. Elle a cru que l'intelligence était nécessairement le lieu de l'expérience suprême, le lieu qu'il fallait valoriser au détriment des sentiments, des affects, des sensations, de la pluralité des manières de faire l'expérience. L'intelligence était le lieu de fondation de légitimité de toute expérience... En explorant cette intelligence, en voyant ses qualités, ses composantes, la philosophie pensait pouvoir créer des systèmes en disant ce qu'est le réel, le monde... Comme si de la pure intelligence on pouvait sortir le monde, le réel, et l'expérience. La philosophie contemporaine remet radicalement cette idée en question. Met en avant d'autres rapport au monde qui ne passe plus seulement par l'intelligence. Des concepts qui ne seraient plus seulement articulé ou construit par l'intelligence. d) Axe de la grande remise en question de la subjectivité Le statut du cogito, du sujet pleinement possesseur de lui-même, l'idée que l'homme se caractérise par un accès à la subjectivité. Et c'est sur ce fond qu'il rend compte de son expérience. Ce rapport est remis en question maintenant. La subjectivité est une pure fiction, une convention qui nous permet de nous présenter simplement. Nous permettant d'être des sujets politique compte tenu d'une réalité collective. Mais la subjectivité en tant que tel ne désigne rien. Rien dans notre expérience ne révèle un « je » pure délié de sa mémoire, ses sensations, son expérience... « Je » = convention langagière. Bodart Ophélie 4 e) La distinction de la pratique philosophique, scientifique et artistique Nécessité de la distinction des pratiques. Ce problème devient essentiel, déterminant (même s'il avait déjà été abordé bien avant). La distinction se porte sur 3 pratiques de création : • Les sciences comme création (>< découverte) des fonctions • Les arts comme des création de percept et d'affects, des manières de percevoir et d'être affecté • La philosophie n'est plus découverte et contemplation, ni règle de vie... Elle devient création de concepts (qui ne sont pas découverts, observé ou vu, mais bien crée comme les objets d'art ou scientifique). On voit partout des actes de création qui n'ont rien à envier les uns aux autres. Pas plus de création d'un côté ou de l'autre. 5 axes qui vont traverser des pans de la philosophie. Pour montrer ces axes, on va partir d'un philosophe chez qui on trouve tous les axes de manière très explicites et articulé les uns aux autres : Henri Berxson. 1. Henri Bergson 1.1. Bibliographie Né en 1859 à Paris, étudie à l'école normale supérieur. Agrégé en 1881. Il acquière une immense notoriété, l'une des plus importante jamais vu à son époque, grâce à sa thèse publiée en 1889 « l'essai sur les données immédiate de la conscience ». Textes dont les titres et les enjeux sont de prime à bord hard et complexe, technique et hautaine... À leur publication, il y a une sorte de mouvement d'intérêt pour ses pensées, dépassant les milieux académiques (citoyens, politique, écrivain...). Tous écoutent ses cours, touche profondément un publique hétérogène. Il connait tous les honneurs académiques : membre de l'académie française, des faits moraux... Premier philosophe à avoir le prix Nobel de littérature, mais pas pour des romans, mais pour son œuvre philosophique en tant que tel. Il écrit avec une grande clarté d'expression, c'est technique mais claire, bien écrit. Il faut se méfier de la simplicité de l'énonciation de l'auteur, se méfier de l'apparence de simplicité. Il écrit un livre tous les 10 ans et pendant ce temps il lit tout ce qu'il trouve sur le sujet et puis pendant un an il écrit son livre. Souvent des livres courts, mais très retravaillé jusqu'à avoir le niveau de clarté maximal. Énorme travail d'écriture. Bodart Ophélie 5 « Cherchez la simplicité, mais méfiez-vous d'elle. » La simplicité est la conclusion d'un processus, mais pas sa cause. Son influence par l'école du pragmatisme américain dont les figures principales sont William James et John Dewey qui se présente comme les hériter de Bergson. Il a influencé : Maurice Merleau-Ponty et Emanuel Levinas, Heidegger. D'autres philosophes de l'évènement : Marc Deleuze. Il influence aussi des littéraires : Charles Peggy, Marcel Proust. Aussi dans le cinéma avec Alain Resnais. 1.2. Son œuvre 3 grandes catégories de livres s'articulant tous autour d'une situation des sciences contemporaines. Ce qui ne veut pas dire que c'est un philosophe des sciences. Mais Bergson utilise des débats principalement scientifiques pour introduire un nouveau genre de question. Il est sans doute l'un des derniers philosophes qu'on peut qualifier d'interventionniste dans le champ des sciences. Au XXe siècle, plus aucun philosophe ne pense pouvoir s'introduire dans les débats scientifiques d'égal à égal avec les scientifiques, sauf Henri Bergson et Whitehead. En 1922, Bergson rencontre Einstein et sans se présenter comme commentateur de la relativité, il propose une théorie de la relativité alternative... Conflit d'interprétation et de construction sur cette théorie de la relativité. Il a la prétention d'intervenir dans le champ scientifique, mais en allant au-delàs de l'activité scientifique. Premier domaine d'intervention : la psychologie et la physiologie. Il reprend tous les débats sur la psychologie expérimental et la physiologie, toutes les écoles. Il faut un diagnostic de son présent. Il envoie toutes les limites et articule le fond sur un nouveau problème : « l'essai sur les données immédiates de la conscience », « matière et mémoire » 1996. Deuxième domaine d'intervention : les théories de l'évolution. Spenser, Lamarque, Darwin sont au centre de son plus grand livre : « l'évolution créatrice » 1907 dans lequel il réarticule, montre les limites sur les débat de la théorie de l'évolution. Troisième domaine d'intervention : Physique et mathématique avec « l'enjeu de simultanéité ». S'ajoute d'autres livres : « les deux sources de la morale et de la religion » 1932, et « uploads/Philosophie/ histoire-de-la-philosophie-epoque-contemporaine.pdf
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- Publié le Oct 13, 2022
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