Lemaitre Juliette Lycée Guy de Maupassant (Fécamp) Dissertation sur la Liberté

Lemaitre Juliette Lycée Guy de Maupassant (Fécamp) Dissertation sur la Liberté Sujet : « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs. » Que pensez-vous de ce jugement de Jean-Jacques Rousseau ? Au XVIIIème siècle de notre ère, au plus fort de la monarchie absolue de droits divins, des hommes pensent à une société idéale, une utopie, où tous seraient libres et égaux en droit. Rousseau est l'un d'entre eux. Philosophe très connu, il s'est battu pour les droits des hommes. Il a notamment dit : « Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme, aux droits de l'humanité, même à ses devoirs. » Mais qu'est-ce que la liberté ? Une absence de contraintes, la possibilité d'agir ? La notion est floue, abstraite. L'humanité regroupe l'ensemble des êtres humains, et les devoirs sont des actes que nous sommes contraints d'exécuter. Mais l'homme, l'être humain possédant une conscience, est-il vraiment libre ? Nous allons d'abord voir ce qu'est la liberté et ses points positifs, puis nous allons observer ses limites et ses contraintes. Qu'est-ce que la liberté ? Pour la définir, certains disent que c'est la possibilité d'agir, de faire des mouvements, de penser sans limites. Pour d'autres, il s'agit simplement de l'absence de contraintes. Mais pour tous, la liberté fait rêver. Vivre seul en pleine nature, loin des devoirs, des principes, du respect d'autrui, afin de construire sa propre utopie... Rousseau accorde une attention toute particulière à sa notion, qu'il associe au mot ''devoir''. Mais si on est soumis à un devoir, est-on vraiment libre ? Les deux notions sont contraires. On est libre en vivant loin des habitudes, des règles de bienséance (strictes au XVIIIème siècle : on devait porter des tenues précises, adopter un certain comportement, …), en cessant de travailler... En perdant tous les repères connus, en avançant dans l'inconnu, en vivant au jour le jour,... Rousseau nous ordonne presque d'être libre, mais cela comporte des risques, que certains ne veulent pas connaître. Et pour être libre, il faut également savoir être respectueux, comme le souligne Nelson Mandela : « Être libre, ce n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c'est vivre d'une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. ». Pour être libre, il faut donc à la fois se dégager de ses chaînes, mais également faire attention aux autres, ne pas être égoïste et aimer son prochain, comme le prône l’Église. Mais la Liberté ne s'arrête pas là. Elle est partout, omniprésente, et il ne tient qu'à nous de la saisir. Rabelais, écrivain humaniste du XVIème siècle, disait justement : « Fais ce que tu voudras. ». Une fois libre, les limites n'existent plus, et la notion va de pair avec celle du libre arbitre. Les choix sont alors illimités. Dans son poème ''Invictus'', William Ernest Henley disait : « Je suis le maître de ma destinée / Je suis le capitaine de mon âme. ». Décider d'être libre est un choix qu'il faut faire soi- même, et agir afin que les autres en profitent. Ainsi, lors de la seconde Guerre Mondiale, ils ont été une minorité à se battre pour libérer la France du joug allemand. Les Résistants, réunis à Londres, ont mené plusieurs actions : un appel à la résistance du général Charles de Gaulle, et la création du chant des partisans en 1943. Dans cette chanson, la liberté est clairement revendiquée : « Dans la nuit la Liberté nous écoute... ». Une fois libre, il faut parfois se battre pour garder son indépendance, et affronter vaillamment l'ennemi pour étendre la liberté à d'autres personnes, d'autres populations. Paul Eluard, durant cette même guerre, a écrit un poème ''Liberté'', pour redonner l'espoir : « Et par le pouvoir d'un mot / Je recommence ma vie / Je suis né pour te connaître / Pour te nommer / Liberté. ». La liberté, physique comme morale, est une chose inestimable, un trésor fabuleux, et il faut parfois se battre pour la conquérir. La liberté peut aussi se traduire par un aspect politique ou social. Il faut être libre à la fois physiquement, civilement, politiquement, publiquement, être indépendant et autonome. Et cela n'a pas été simple, puisque pendant des siècles, la population a été sous le joug de la monarchie, de rois et parfois d'empereurs. Personne alors n'était réellement libre, forcés aux travaux dans les champs et soumis à des taxes sans cesse plus élevées. Mais au XVIIIème siècle est apparue une nouvelle mentalité : celle des philosophes des Lumières. Combattants les principes de la monarchie absolue à l'aide de textes provocateurs, comme Candide de Voltaire, ils ont cherché à étendre le savoir et la connaissance, et également l'envie de liberté. Ces philosophes ont été le feu qui a déclenché la révolution française, qui a fait tomber la monarchie absolue, détrôner un roi ayant tout les pouvoirs, et ainsi chassé l'injustice. Ont alors été rédigées les lois dans la Déclaration des droits de l'Homme et du Citoyen, comme par exemple : « Tous les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. », ou encore : « La liberté s'arrête là où commence celle des autres. ». La notion de liberté apparaît même dans la devise de la France : « Liberté, égalité, fraternité ». Grâce à cette révolution, la liberté a gagné toute la France, et les conditions des hommes se sont nettement améliorées. Libres, ils étaient donc plus heureux, du moins en théorie. « Celui-là seul est digne de la liberté, qui sait la conquérir. » disait Hugo, et les français en sont dignes, puisqu'ils se sont battus pour l'obtenir. La liberté s'est donc acquise au fil des siècles, mais parfois au prix douloureux de la mort. Nous avons vu que la liberté était un droit merveilleux, dur à obtenir mais nous donnant un libre-arbitre, des choix, des possibilités, … Cependant, elle est également caractérisée par de nombreuses contraintes et limites, que nous allons maintenant observer. La liberté, aussi présente et omnipotente soit-elle, est toujours brimée par des règles, des devoirs, des conventions. Notre première limite, souvent insoupçonnée, est celle du corps humain : ainsi nous ne sommes pas libres de voler. Nous sommes soumis à des lois, comme celle de la pesanteur par exemple. Nous ne faisons que frôler cette liberté que nous aimons tant, ne savons pas vraiment en profiter. Voltaire disait : « Les Français ne sont pas faits pour la liberté. Ils en abuseraient. ». Non seulement nous avons l'impression d'en abuser, mais en plus nous sommes incapables d'en profiter à juste titre. Par exemple, Voltaire, par abus de liberté d'expression, s'est fait plusieurs fois emprisonner. De plus, notre cerveau est brimé, retenu par des règles de savoir-vivre que nous appelons éducation. Toute notre vie nous obéissons à nos devoirs : travailler, se reproduire, … Nous nous disons que nous sommes libres, alors que ce n'est pas le cas. La liberté peut même être dangereuse, dans des cas extrêmes. Certains jeunes adultes, partis en voyage initiatique pour la poursuivre, n'en sont jamais revenus, comme en témoigne le film ''Into the wild'' de Sean Penn, inspiré d'une histoire vraie. Nous ne pouvons donc jamais être totalement libres à cause des règles de la société, des codes, du savoir-vivre, de la morale, des religions. La liberté de penser est donc brimée, car nous avons appris à ne penser que de certaines manières, inculquées par nos parents. Quand on s'interroge sur les limites qu'a la liberté, on constate qu'en réalité elles sont bien plus proches qu'on ne le pense, et que nous sommes forcés de vivre avec. Il est aussi vrai qu'il y a une moitié de l'humanité considérée comme inférieure à l'autre : il s'agit bien évidemment des femmes. Si globalement, tous les hommes sont libres, ce n'est souvent pas le cas du sexe opposé. En France, durant toute notre histoire, les femmes ont été estimées comme inférieures. Un précepte religieux, venant de Saint Paul, disait : « Femmes, soyez soumises à vos maris comme au Seigneur. », phrase reprise par de nombreux auteurs comme Voltaire. Comment parler de liberté de la femme dans ces conditions ? Jugées comme pécheresses par la religion depuis la nuit des temps, vues comme sources de désir et donc de mal, les femmes ont été maltraitées, enfermées, tuées parfois. Elles ne pouvaient profiter des mêmes droits que les hommes, leur étant donc soumises. Durant des siècles, elles ont été privées de liberté. Il leur faudra attendre le XXème siècle pour voir leur condition s'améliorer : elles obtiennent le droit de vote, le droit de ne plus vivre sous l'emprise d'un père ou d'un mari, le droit d'être libres. Mais aujourd'hui encore, des discriminations persistent, au niveau du salaire ou de l'embauche par exemple. Et que dire des conditions des femmes dans le monde ? Brimées par la religion, elles vivent souvent un véritable enfer, prisonnières de leur propre maison et mari. Certaines n'ont pas accès à l'éducation et au savoir, et uploads/Philosophie/ dissertation-amopajuliette.pdf

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