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Page 1  EduKlub S.A. Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Culture Générale Méthodologie de la dissertation de culture générale Verdana 12 LA DISSERTATION DE CULTURE GENERALE : ELEMENTS DE METHODOLOGIE « La raison, le jugement, viennent lentement, les préjugés accourent en foule ; c’est d’eux qu’il faut nous préserver. » Rousseau, Émile, livre III I. LES EXIGENCES FONDAMENTALES DE LA DISSERTATION Les exigences des correcteurs, telles qu’elles sont formulées dans les instructions officielles et dans les rapports de concours, sont toujours à peu près les mêmes et toujours guidées par une logique parfaitement claire : ils souhaitent voir penser l’auteur du devoir. Ce qui signifie que le candidat ne doit pas se représenter la dissertation comme l’occasion d’exprimer « ce qu’il a à dire » sur telle ou telle question. Ce que l’on a « à dire », avant tout travail de réflexion, c’est ce que l’on nomme un « préjugé », c’est-à- dire, comme le mot l’indique, ce que l’on juge avant d’en avoir les moyens, avant de savoir. Le temps de la préparation du devoir n’est donc pas simplement le temps pendant lequel on organise la formulation de ce que l’on a déjà à dire, mais celui pendant lequel on élabore le contenu même de la pensée. Le travail dissertatif exige de passer un temps important à chercher. Et ce que l’on doit chercher, ce n’est pas un discours rhétorique qui fait oublier la question, c’est au contraire la réponse à la question posée (ou ce qui s’en approche le mieux possible). Les candidats peuvent avoir une note qu’ils jugent insuffisante alors qu’ils avaient soit de nombreuses « idées » sur la question posée, soit de nombreuses connaissances de cours sur le thème du sujet. Or ni l’inspiration, ni l’érudition plaquée sans réflexion, ne sont un gage de réussite. Les critères essentiels de la réussite de la dissertation sont les capacités à comprendre la complexité de la question posée, à démêler cette complexité, enfin à répondre à la question de façon claire, efficace, méthodique et argumentée. Toute la difficulté du travail est donc la suivante : à partir d’une réflexion personnelle, produire un discours objectif, convaincant, que tout être doué de raison pourrait reprendre à son compte. Qu’est-ce qu’une pensée personnelle ? Il ne faut pas confondre pensée personnelle et pensée inculte ou pensée subjective. La pensée personnelle est une pensée qui se comprend elle-même, qui est travaillée, maîtrisée, qui lutte contre la pente de la pensée spontanée, expression d’un avis non réfléchi ou de pseudo-évidences répétées sans distance critique. D’où l’importance d’armer et de diriger efficacement la pensée. Et pour cela deux instruments sont indispensables : la culture et la méthode. La connaissance des auteurs ne peut certes pas tenir lieu de pensée personnelle. On n’attend pas du candidat une répétition machinale de doctrines lues ou apprises en cours. Mais la connaissance des auteurs est un moyen indispensable pour construire une pensée personnelle. Plus la pensée est cultivée, mieux elle est équipée pour reconnaître et Fichier généré pour Kenza BEKKARI (kenzabekk@gmail.com), le 11/02 Page 2  EduKlub S.A. Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Culture Générale Méthodologie de la dissertation de culture générale Verdana 12 critiquer les simplismes qui viennent spontanément à l’esprit. La culture donne d’indispensables outils qui aident à penser par soi-même. Mais ce qu’il faut surtout travailler avec persévérance, c’est la méthode. Il n’y a pas de recette miracle, il n’y a pas de mystère non plus, ce qui est efficace est l’exercice répété, l’apprentissage progressif, la relecture systématique de ses propres devoirs et des annotations des correcteurs. En culture générale, on progresse lentement, difficilement, plus difficilement que dans les autres matières, mais l’expérience montre que si on s’en donne les moyens, le travail finit toujours par payer. Pour préparer ce travail qui se fera progressivement au cours des deux années de Classe préparatoire, voici quelques conseils pratiques concernant les différentes étapes du travail dissertatif. 1) La complexité de la question posée n’est pas un obstacle : c’est ce qui fait d’elle une question intéressante et fondamentale La première difficulté est d’arracher la question proposée au sentiment d’étrangeté et d’abstraction qu’elle suscite souvent, sentiment qui peut décourager par avance le candidat. Quel que soit le sujet, il est normal qu’il apparaisse difficile et que sa solution ne semble pas aller de soi. C’est le contraire qui serait anormal. On peut être à peu près assuré, quant un candidat « aime » immédiatement un sujet ou a le sentiment qu’il en connaît la réponse, que ce sentiment est trompeur et que la copie ne sera pas aussi bonne que l’on pourrait l’espérer. Il faut avoir le sentiment d’une difficulté face à la question posée. Lorsqu’un candidat se demande en quel sens un sujet doit être compris, lorsqu’il en souligne les ambiguïtés et la complexité, il est déjà en train de commencer à le traiter. Dans d’autres disciplines, le fait que la question posée appelle une interprétation et doive donner lieu à plusieurs approches, entre lesquelles on ne peut trancher a priori, est un signe que le sujet est mal formulé. En culture générale cette difficulté posée par la compréhension du sujet fait partie de l’exercice. Bien des candidats échouent, simplement parce qu’ils ne comprennent pas que le sujet proposé n’a pas vocation à être compris de façon immédiate et univoque comme un sujet d’histoire, d’économie ou de physique ; mais qu’au contraire, le travail sur la compréhension du sujet est déjà, en lui-même, un aspect essentiel du travail demandé. Il faut admettre qu’il existe des questions qui, sans être insolubles, ne sont ni simplement techniques, ni simplement factuelles, mais qui engagent immédiatement une réflexion fondamentale – donc une mise en question de tout ce qui nous semble, le plus souvent, aller de soi. Ce qu’il faut comprendre est que le sujet n’est jamais, en lui-même, une question dont la réponse serait, comme l’écrit Maurice Merleau-Ponty, « dans le cahier du professeur » (Éloge de la philosophie). Tout sujet est une occasion de s’affronter à des questions ne peuvant être qu’explorées et certainement pas résolues une fois pour toutes de façon dogmatique. Fichier généré pour Kenza BEKKARI (kenzabekk@gmail.com), le 11/02 Page 3  EduKlub S.A. Tous droits de l’auteur des œuvres réservés. Sauf autorisation, la reproduction ainsi que toute utilisation des œuvres autre que la consultation individuelle et privée sont interdites. Culture Générale Méthodologie de la dissertation de culture générale Verdana 12 2) Il faut donner un sens concret au sujet, se l’approprier Bien évidemment, la conscience de la complexité des questions qui se présentent au candidat ne suffit pas ; sans quoi cette conscience deviendrait paralysante et improductive. Il faut aussi parvenir à se familiariser avec le sujet, à se l’approprier, à faire en sorte qu’il possède un sens pour celui qui va le traiter. C’est là le premier obstacle à franchir, après avoir écarté les diverses tentations de la facilité, consistant à croire que l’on connaît, a priori, la réponse au sujet proposé. Se familiariser avec un sujet, c’est en définitive réussir à faire comme si on se l’était proposé à soi-même, comme s’il ne venait pas de l’extérieur (de la situation contingente de l’examen et de l’imagination des concepteurs de sujets), mais d’une réflexion personnelle du candidat. Cet effort d’appropriation du sujet peut sembler artificiel. En réalité, il est la condition sine qua non d’une bonne dissertation. Il faut découvrir la nécessité de la question, c’est-à-dire qu’il faut prendre conscience qu’il s’agit d’une question que le candidat pourrait, ou du moins devrait, se poser par lui-même, car elle recouvre le champ de ses préoccupations personnelles. Donnez sa chance au sujet, ne passez pas à côté par paresse, par panique, par manque d’imagination ou de confiance en vous-même. Certes, sous sa forme très générale et elliptique, il est rare que le sujet suscite un sentiment de familiarité chez le candidat. Cependant cela devient possible, à condition de savoir traduire le sujet. Ce qui signifie deux choses, deux préalables indispensables, qui sont les deux premières étapes à parcourir impérativement lors de la préparation du devoir et qui commandent la réussite de tout le reste du devoir. Ces deux étapes sont les suivantes : 1° Donner un sens concret au sujet, découvrir que la question posée renvoie à un ensemble de questions concrètes, que tout un chacun se pose quotidiennement, même si cela se fait le plus souvent sans prendre conscience de l’ampleur et de la complexité du problème qui se cache derrière ces questions ponctuelles. 2° Analyser de façon rigoureuse et méthodique les concepts, détailler et articuler les unes aux autres les significations possibles des concepts contenus dans le sujet. La première étape est utile, non seulement pour commencer à réfléchir et pour entrer dans le sujet, mais, tout au long du devoir, pour uploads/Philosophie/ dissertation-methodologie 4 .pdf

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