Remi HESS Henri Lefebvre, une pensée du possible Théorie des moments et constru

Remi HESS Henri Lefebvre, une pensée du possible Théorie des moments et construction de la personne 2008 1 Sommaire Remerciements Préface : Sociologie et histoire, par Gabriele Weigand Introduction PREMIERE PARTIE : SUR LE MOMENT Chapitre 1 : Des moments et du temps, selon Jacques Ardoino Chapitre 2. Le moment : une singularisation anthropologique du sujet Chapitre 3 : La dynamique du moment, concept de la logique dialectique Chapitre 4 : Lectures de l'histoire Chapitre 5 : Le bon moment Interlude 1 : L'année Lefebvre DEUXIEME PARTIE : LA THEORIE DES MOMENTS DANS L’ŒUVRE D'H. LEFEBVRE Prélude à la seconde partie : Henri Lefebvre, une vie bien remplie Chapitre 6 D'une philosophie de la conscience à l'expérience de l'exclusion Chapitre 7 : La somme et le reste Chapitre 8 : La critique de la vie quotidienne Chapitre 9 : Le moment de l'œuvre et l'activité créatrice Chapitre 10 : Les moments de l'amour et de la pensée Interlude 2 : Journal du non -moment TROISIEME PARTIE : CONSTRUIRE LES MOMENTS PAR L'ECRITURE DU JOURNAL Chapitre 11 : Moment du journal et journal des moments Chapitre 12 : L'entrée dans un moment : Le journal d'un artiste Chapitre 13 : La conception : le moment conçu Bibliographie 2 Remerciements De nombreuses personnes m'ont aidé dans ma recherche sur la théorie des moments. Tout d'abord, Henri Lefebvre (1901-1991) lui-même, qui a su me former à la pensée critique. Il a dirigé ma première thèse (1973) et m'a encouragé à le suivre dans la construction de cette théorie des moments. Ensuite, René Lourau (1933-2000) a rêvé d'écrire ce livre avec moi. Cette coopération ne s'est pas concrétisée, mais durant quinze ans, R. Lourau, qui avait dirigé ma thèse d'état, a suivi l'avancée de cette recherche. Michel Trebitsch, décédé durant l'hiver 2003-2004, m'a aidé sur quelques points décisifs. Ensuite, je dois remercier : Georges Lapassade (Paris 8), qui, par son opposition à cette théorie, m'a contraint à l'affirmer sans cesse davantage. Lucette Colin (Experice, psychanalyse) m'a aidé pour la rédaction du chapitre sur le "bon moment". Ce livre lui doit encore beaucoup, dans la mesure où elle en a suivi les mouvements. G. Weigand (Würzburg/Karlsruhe), a suivi l'écriture de ce livre depuis vingt ans. Ses recherches sur l'horizon des mots, et le moment de la personne (1983-2004) lui permettent, mieux que tout autre, d'entrer dans mon rapport au monde. Christophe Wulf (Institut d'anthropologie historique, Berlin) m'a fait prendre conscience de l'importance de la pensée d'H. Lefebvre pour penser l'anthropologie historique. Christine Delory-Momberger (Experice, Paris 13) m'a fait entrer dans le monde des histoires de vie ; Jean-Louis Le Grand m'a invité à exposer mes idées dans son séminaire ; Liz Claire a organisé à la New York University une conférence décisive, où je fus invité à parler et à discuter avec des collègues américains. René Barbier me soutient intellectuellement depuis 1994. Jacques Ardoino m'a apporté ses questions sur la relation "moment et temps". Véronique Dupont et Bernadette Bellagnech m'ont secondé dans la dimension technique de la production de ce livre. Leur travail de secrétariat s'est toujours doublé d'une entrée dans la discussion de ma problématique. Sophie Amar, Benyounès et Kareen Illiade m'ont aidé dans l'organisation de nos colloques H. Lefebvre, de Paris 8. Ces rencontres aidèrent à clarifier beaucoup de choses. Armand Ajzenberg, Arnaud Spire, et tous les camarades d'Espace-Marx et de la Fondation Gabriel Péri m'ont souvent invité à présenter l'avancée de mes travaux. Ils m'ont associé à leurs propres recherches. Jenny Gabriel a été une interlocutrice essentielle à la fin de cette recherche, puisque sa thèse s'est inscrite au cœur de mon chantier. Le livre qu'elle tire de cette thèse, sera un "moment" de cette recherche qui nous lie. Alcira Bixio (Argentine), Sergio Borba (Brésil), Liz Claire (Etats-Unis), Zhen Hui Hui (Chine), Maja Nemere (Allemagne), Vito d'Armento et Fulvio Palesa (Italie) et Elena Theodoropoulou (Grèce), mes fidèles traducteurs, m'ont aussi apporté leur soutien en m'encourageant à terminer ce livre, me promettant de faire connaître la théorie des moments dans leurs pays. Je remercie tout particulièrement Benyounès Bellagnech, qui m’a accompagné depuis 1999 sur le terrain de l’articulation entre la théorie des moments et la pratique du journal. La parution de son livre Dialectique et pédagogie du possible (2 vol., 830 p.), en février 2008, est un complément de ce travail. 3 Préface Sociologie et histoire par G. Weigand La théorie des moments s'inscrit dans le moment lefebvrien de Remi Hess. L'ouvrage Henri Lefebvre et la pensée du possible montre comment H. Lefebvre indique une voie pour se tourner vers le possible, que cette voie est actuelle, et qu'en prolongeant H. Lefebvre, Remi Hess propose une théorie de l'espérance qui nous engage à regarder l'horizon, plutôt que de rester tournés vers le passé ou engloutis dans un présent sans perspective. Ce livre est aussi, pour nous, le premier moment d'un programme plus vaste, la confrontation théorique et pratique de deux postures, de deux identités épistémiques, que nous voudrions articuler du point de vue de l'anthropologie philosophique : la sociologie et l'histoire. Ce fut le projet théorique de H. Lefebvre. Une recherche lefebvrienne Au moment où je préparais ma thèse sur La pédagogie institutionnelle en France, à l'université de Wurzburg1, j'ai découvert l'oeuvre de R. Hess, à côté de celles de H. Lefebvre, G. Lapassade, M. Lobrot, R. Lourau. Dès 1979, j'ai donc lu les quatre premiers livres de R. Hess. A partir de 1985, nous avons été conduits à travailler ensemble, tant sur le terrain de la recherche-action éducative et interculturelle2, que dans un effort commun de publications en Allemagne ou en France sur l'analyse institutionnelle3. Je puis donc témoigner ici de la fidélité de R. Hess à la théorie des moments. La théorie des moments est une perspective de recherche que R. Hess doit à sa rencontre avec la personne, et avec l’œuvre d’Henri Lefebvre (1901-1991). La pensée de H. Lefebvre fait vivre R. Hess depuis 1967, année où il a rencontré ce philosophe pour la première fois, dans l'amphi B de l'université de Nanterre où H. Lefebvre assurait le cours d'introduction à la sociologie, pour les étudiants de première année de philosophie, sociologie et psychologie. À cette époque, R. Hess était étudiant, un étudiant d'H. Lefebvre, parmi beaucoup d’autres. Et il découvrait ses livres au rythme où H. Lefebvre les publiait (entre 2 et 4 par an à l’époque). Et, en même temps, il arrivait à R. Hess de découvrir un ouvrage antérieur qu'il s'empressait de lire. À cette époque, R. Hess avait 20 ans et H. Lefebvre en avait 67 ! Le philosophe avait déjà publié plus de 30 livres… Dans le même département de sociologie de Nanterre où enseignait H. Lefebvre, se trouvaient plusieurs personnages dont R. Hess suivait aussi les enseignements, et qui jouèrent un rôle important dans sa formation : Jean Baudrillard (né en 1929), René Lourau (1933-2000)… Tout doucement, Henri Lefebvre est devenu le maître de R. Hess ; il a été son directeur de thèse de sociologie (Nanterre, 1973). En 1978, R. Hess publie Centre et périphérie qui s’inspire fortement de De l’État4 de H. Lefebvre. Régulièrement depuis 1980, en alternance avec des phases où il développait la 1 Gabriele Weigand, Erziehung trotz Institutionen ? Die pédagogie institutionnelle in Frankreich, Wurzburg, Königshausen + Neumann, 1983, 207 pages. 2 Dans le cadre de programmes financés par L'Office franco-allemand pour la Jeunesse. 3 Parmi la vingtaine de productions communes : Institutionnelle analyse, Francfort, Athenaum, 1988 ; La relation pédagogique, Paris, Armand Colin, 1994, Cours d'analyse institutionnelle (Cours de la licence en ligne, Paris 8, 2005). 4 H. Lefebvre, De l’État, 4 volumes, 10/18, 1976-77. Le volume 4 est dédié à R. Hess et R. Lourau. 4 sociologie d'intervention, l'analyse institutionnelle, l'exploration interculturelle, la pédagogie, les sciences de l'éducation, l'histoire des danses sociales, R. Hess est passé par des périodes où il s'est replongé dans l'œuvre de H. Lefebvre. Au départ, il s’agissait souvent pour lui d’écrire des articles qui lui étaient demandés, en tant que proche de H. Lefebvre. Ainsi, il est l'auteur de la notice Henri Lefebvre, dans le Dictionnaire des philosophes5. En 1988, R. Hess publie le premier livre français consacré au philosophe : Henri Lefebvre et l’aventure du siècle. Ses recherches sur la vie et l’œuvre de H. Lefebvre le conduisent alors à découvrir plusieurs ouvrages virtuels que son maître auraient pu écrire, en reprenant des thèmes récurrents dans son itinéraire, mais pas suffisamment dégagés ou autonomisés (la théorie des moments, la méthode régressive progressive, la théorie des résidus, la théorie des possibles...). Si leur différence d’âge n’avait pas été si grande (47 ans), si son statut d’éditeur d'aujourd’hui, R. Hess l’avait eu 25 ans plus tôt, il est probable qu'il aurait commandé à H. Lefebvre ces ouvrages, mais le maître est mort sans qu’il ait été possible de lui proposer ces synthèses. Aussi, après la mort de H. Lefebvre, R. Hess s'est décidé à donner plus d'importance à son moment lefebvrien, pour se consacrer à cette recherche. Ce moment de travail l’a d’ailleurs uploads/Philosophie/ henri-lefebvre-et-la-pensee-du-possible-2-pdf.pdf

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