Les États du moi c’est LE concept de l’analyse transactionnelle. L’un des premi
Les États du moi c’est LE concept de l’analyse transactionnelle. L’un des premiers mis à jour par Éric Berne et en même temps l’un des piliers de la théorie : il sert d’ailleurs de logo aux analystes transactionnels. C’est un concept impressionnant a plusieurs titres : son originalité (il ne se confond pas avec le ça, le moi et le surmoi de la psychanalyse et aucune autre théorie n’a pensé un équivalent), sa puissance (il concerne à la fois l’intérieur et l’extérieur de soi), sa pertinence (il permet notamment une connaissance de soi très fine), son efficacité (c’est un outil de diagnostic majeur)… La richesse de ce concept explique qu’il s’affine encore aujourd’hui, de nombreux analystes transactionnels (dont José Grégoire) font des recherches approfondies pour aller toujours plus loin. Éric Berne s’est aperçu qu’il y a une corrélation entre le comportement d’une personne, ce qu’elle dit, et l’émotion qu’elle transmet à un moment donné. Et que bien souvent ce même ensemble de manifestations se reproduit de la même façon face une situation identique. Il a ainsi fait le lien entre émotion, pensée et comportement. Il s’est ensuite rendu compte, en s’appuyant sur les travaux du psychanalyste Paul Federn, qu’il était possible de regrouper ces « corpus » de manifestions en trois ensembles distincts. Parfois, la personne se comporte (voix, postures, mimiques…) comme l’un de ses parents (pas n’importe quels parents), à d’autres moments elle reprend des attitudes ou une façon de parler qu’elle a eus quand elle était petite, et enfin à d’autres moments encore elle agit comme un adulte dans le langage courant : il appellera ces trois façons d’être les États du moi. Les États du moi peuvent se représenter sous deux formes différentes : le modèle structural des États du moi et le modèle fonctionnel des États du moi. Le modèle structural des États du moi : Les États du moi se visualisent par trois cercles superposés intitulés Parent, Adulte et Enfant (l’usage de la majuscule signifie que nous parlons des États du moi et non d’un parent, d’un adulte ou d’un enfant). Pour Éric Berne1 la structure de la personnalité se compose (quel que soit l’âge) de trois États du moi : Parent (P) : qui conserve l’ensemble des pensées + sentiments + comportements de modèles parentaux et intégrés tels quels, Adulte (A) : qui conserve l’ensemble des pensées + sentiments + comportements liés au « touché » de la réalité, à l’ici et maintenant, Enfant (E) : qui conserve l’ensemble des pensées + sentiments + comportements tels que la personne les a vécus dans son enfance. Cela signifie que, tout au long de sa vie, une personne : Observe comment ses parents (ou grands-parents, tuteurs, puis une figure spirituelle ou un grand professionnel) se comportent, ce qu’ils disent, ce qu’ils transmettent de leurs émotions face aux différentes situations de la vie. Ces observations lui serviront de modèles ultérieurement. Imaginez qu’il s’agisse d’un « regard » tourné vers l’Autre, Fait des expériences, appréhende la réalité de tous les jours et en enregistre les conclusions. Ici, « le regard » vise devant et autour de soi. A ses propres ressentis, émotions, et besoins, évolutifs par nature et qu’elle va s’attacher à satisfaire avec plus ou moins de succès : « le regard » est alors tourné vers soi. Ainsi, à chaque instant nous abordons la réalité avec trois possibilités : y plaquer des modèles (« être dans le Parent« ), reproduire des vécus personnels d’autrefois (« être dans l’Enfant »), ou prendre la réalité telle qu’elle est – et non pas telle que nous voudrions qu’elle soit – avec ce que nous sommes et non ce que nous avons été ou ce que nous voudrions être (« être dans l’Adulte »). P, A et E s’appellent les États du moi structuraux (pour la structure de la personnalité) et concernent donc le contenu intrapsychique. Voyons à présent les États du moi visibles de l’extérieur et que l’on nomme fonctionnels. Ensuite, nous verrons l’articulation entre les deux. Le modèle fonctionnel des États du moi : Il se visualise ainsi : Vous retrouvez l’État du moi Parent mais avec d’un côté une partie intitulée Parent Normatif (PNF) et l’autre Parent Nourricier (PNR), l’Adulte n’est pas divisé et l’État du moi Enfant est scindé en deux parties : Enfant Adapté (lui-même subdivisé en Enfant Adapté Rebelle (EAR) et Enfant Adapté Soumis (EAS)) et Enfant Libre (EL). La manifestation de ces États du moi est observable, c’est-à-dire qu’à chacun de ces États du moi correspondent un comportement (ton, volume de la voix, mimiques, gestuelles, postures…) et un vocabulaire spécifiques. Il n’y a pas de « bons » ou de « mauvais » États du moi, tous ont une fonction différente essentielle et complémentaire. Voici les fonctions de chacun : Parent Normatif : fonction de protection et de transmission de valeurs Parent Nourricier : fonction de permission et d’encouragement Adulte : fonction d’exploration de l’environnement Enfant Adapté Rebelle : fonction d’opposition légitime Enfant Adapté Soumis : fonction d’adaptation à l’environnement Enfant Libre : fonction d’expression des besoins et des émotions de base Exemples : Parent Normatif : un enfant veut traverser la route alors qu’une voiture arrive, un passant lui dit vivement : « Recule-toi ! », éventuellement en accompagnant le geste à la parole, Parent Nourricier : à un collègue qui vient de se voir confier une nouvelle mission délicate : « Tu vas y arriver, le patron a raison tu es notre meilleure ressource pour ce projet ! »sur un ton chaleureux, Adulte : chez un concessionnaire : « Combien coûte cette voiture ? » avec un ton neutre, Enfant Adapté Rebelle : quelqu’un me parle avec un ton que je n’accepte pas, je lui dis avec vigueur : « Tu me parles sur un autre ton s’il te plaît« , Enfant Adapté Soumis : sans raisons apparentes, un policier m’arrête et me demande mes papiers ; sans poser de questions je les lui donne, Enfant Libre : en pleine réunion de travail, un collègue propose une pause parce qu’il a soif : « Allez hop, pause café ! » sur un ton cordial et dynamique. En revanche, l’utilisation d’une manière excessive d’un État du moi, sans nécessité par rapport à la situation, conduit à rendre inopérationnelle l’usage de sa fonction : si une personne parle régulièrement vivement à son enfant, celui- ci ne saura plus faire le distinguo entre l’avertissement face à un danger avéré et une situation banale, si quelqu’un fait systématiquement ce qu’on lui dit, il ne fera plus la différence entre l’adaptation adéquate et ce que l’on nomme la suradaptation, c’est-à-dire l’adaptation au détriment de ses propres besoins, ou si un collègue interrompt une réunion toutes les deux minutes parce qu’il a soif, il est probable qu’au bout d’un moment il n’aura plus voix au chapitre. Quels sont les liens entre les deux modèles ? Ce que vous êtes à l’extérieur de vous trouve son origine à l’intérieur de vous. C’est un peu comme un iceberg, la partie immergée ce sont les États du moi structuraux, la partie émergée ce sont les États du moi fonctionnels. Ici, l’essentiel est de retenir que l’Adulte (A) peut choisir l’État du moi fonctionnel qu’il veut. Tout l’intérêt est même d’être dans l’Adulte structural (A) pour nous permettre d’adopter l’État du moi fonctionnel le plus approprié face à une situation. Reprenons l’exemple du contrôle d’identité : Si je suis dans mon Parent (P), je peux réagir ainsi : « Bien sûr mes papiers, j’approuve tout à fait ces contrôles inopinés, et même je pense qu’ils sont très utiles pour attraper les délinquants », sur un ton urbain (Parent Normatif) – et probablement à chaque fois que je verrai un policier je réagirai dans ce cadre. Si je suis dans mon Enfant (E), je peux réagir ainsi (et probablement à chaque fois que je verrai un policier je réagirai dans ce cadre) : 1. « J’ai rien fait, jamais je ne vous donnerai mes papiers ! », sur le ton de l’injustice (Enfant Adapté Rebelle) 2. « Mes papiers, bien sûr, je peux vous donner ma carte d’identité, mon passeport… Ohlala dites-moi ça suffira ? » sur un ton inquiet et empressé (Enfant Adapté Soumis) 3. « Oh, vous voulez pas boire un coup plutôt ? » (Enfant Libre – délicat…) Si je suis dans mon Adulte (A), je peux choisir entre plusieurs possibilités (et à chaque fois que je verrai un policier je pourrai choisir mon type de réaction) : 1. De donner mes papiers sans poser de questions (en tant qu’observateur, j’identifie ici un État du moi Enfant Adapté Soumis, mais ce n’est pas la même manifestation que lorsque l’État du moi Enfant (E) est aux commandes, aucune angoisse ou inquiétude ne transparaissent ; j’ai un objectif : que ce contrôle dure le moins de temps possible et je uploads/Philosophie/ etat-du-moi-parent-adulte-enfant.pdf
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- Publié le Mai 07, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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