Ethique et déontologie Dr.A. Djelloul . Chapitre 1 Ethique et déontologie 1- No

Ethique et déontologie Dr.A. Djelloul . Chapitre 1 Ethique et déontologie 1- Notions d’Ethique et de Déontologie 1.1- Introduction Pour peu que l'on s'engage sérieusement dans le processus d'élaboration ou de révision d'un code, on s'aperçoit très vite qu'on ne peut pas faire l'économie d'une réflexion plus large sur les valeurs que l'on privilégie individuellement et collectivement, sur les finalités de l'activité professionnelle, sur la "mission" de l'institution dans laquelle on travaille. Partageant entièrement cette pensée, nous avons convenu d'élaborer le présent document autour de la mission de l'Université et des valeurs qui se rattachent à cette mission. L'Université est une institution d'intérêt public qui a pour mission générale le développement des personnes tant sur le plan individuel que collectif et la promotion humaine et sociale. Pour les fins de cette mission, l'Université veille au développement et à la transmission des connaissances de même qu'à la diffusion libre du savoir; elle doit être à l'avant-garde de son milieu au sujet du maintien d'un climat d'ouverture, de respect, de liberté et de responsabilité favorisant l'exercice et l'expression de la pensée et du jugement critique. En regard de cette mission, les divers membres de la communauté universitaire sont donc tenus de réfléchir et d'agir dans le respect et la promotion des valeurs qui contribuent au plein épanouissement de la société, de la communauté universitaire, de la profession et de l'individu. 1.2- Définitions Morale: Théorie relative à la conduite humaine en tant qu'elle a le bien pour objet. Elle se réfère aussi aux mœurs, aux habitudes et aux règles de conduite admises et pratiquées par la société comme relevant du bien. Elle se réfère également aux institutions qui permettent à une société d'atteindre ses objectifs, plus particulièrement aux institutions d'ordre juridique ou quasi-juridique. Le discours moral est le plus souvent prescriptible. Éthique: Art de diriger la conduite humaine en tenant compte, en conscience, des valeurs en jeu. Elle se réfère aussi au produit d'une réflexion portant sur les valeurs afin de les critiquer, de les renouveler, et ce à la mesure des changements que la vie quotidienne fait émerger. Une telle réflexion est alimentée notamment par la morale, par la philosophie, par la psychologie et par la sociologie. À cet égard, le discours éthique est appréciatif. Devoir: Direction précise de la conduite commandée par des valeurs données. Déontologie: Ensemble des devoirs, des obligations et des responsabilités qui incombent à une personne lors de l'exercice de ses fonctions. Obligation: Lien d'ordre éthique qui assujettit l'action de l'individu aux impératifs du devoir. Responsabilité: Obligation qui consiste d'une part à rendre compte de ses actes et de ceux dont on a la charge, et d'autre part, à assumer les conséquences de ses actes. Valeur: Ce qui est vrai, beau et bien, selon un jugement personnel plus ou moins en accord avec celui de la société dans laquelle on vit. 1 Ethique et déontologie Dr.A. Djelloul . La valeur est donc liée à nos aspirations individuelles ou collectives; elle constitue une préférence et une référence pour la conduite qui inspire nos gestes et nos décisions. 1.3- Distinction entre éthique et déontologie L’´etymologie est ici d’un faible secours dans la mesure où à l’origine ces deux mots l’un issu du grec (éthique) et l’autre du latin (morale) désignent initialement ce qui concerne les mœurs, cependant le sens de ces termes a évolué dans le vocabulaire philosophique, il y a bien une différence à établir entre l’´ethique d’Aristote, celle de Spinoza et la morale telle qu’elle est pensée par un philosophe comme Kant. La morale est ainsi généralement rattachée à une tradition historique et parfois idéaliste qui distingue entre ce qui est et ce qui doit être, selon le dogme. Alors que l’éthique est liée à une tradition contemporaine et parfois matérialiste qui cherche seulement à améliorer la perception de la réalité par une attitude « raisonnable » dans la recherche du bonheur pour tous. Ainsi, le droit se distingue de la morale et de l’éthique, dans le sens qu'il ne définit pas la valeur des actes, le bien/mal, le bon ou le mauvais. Il définit toutefois ce qui est permis et défendu par les pouvoirs d'une culture, dans une société humaine. La déontologie professionnelle est, pour sa part, l’ensemble des obligations que les professionnels s’engagent à respecter pour garantir une pratique conforme au code d’éthique de la profession, d'où le concept intermédiaire d'éthique déontologique. 2- Charte de l’éthique et de la déontologie du MESRS https://www.mesrs.dz/documents/12221/26200/Charte+fran__ais+d__f.pdf/50d6de61-aabd- 4829-84b3-8302b790bdce 3- Ethique et déontologie dans le monde du travail Même si notre temps de loisir a considérablement augmenté le travail reste l’activité qui occupe une grande partie de notre vie, c’est elle qui détermine notre identité sociale. Cependant le travail reste l’activité principale qui crée les conditions de l’aliénation de certains hommes envers d’autres ; exploitation, harcèlement, manipulation, mépris de la dignité humaine trouvent dans les relations de travail un terreau particulièrement fertile pour se développer et faire d’une activité devenue la condition de la liberté des hommes, l’occasion de les asservir. C’est en ce sens que l’´ethique peut apporter elle aussi sa pierre `a la construction d’un monde du travail plus humain et peut-être aussi d’ailleurs plus efficace. Il s’agit ici de faire comprendre `a tous que la vie dans une entreprise, une administration, un atelier n’en est pas moins productive qu’elle est agréable pour ceux qui y travaillent, et que le respect de la personne étant la condition de la confiance, il est aussi facteur d’efficacité et de productivité. La confidentialité Sur les bases du discernement personnel et collectif, on cherche constamment à ne divulguer que ce qui apparaît indispensable à l'avancement, à la sécurité et à l'épanouissement 2 Ethique et déontologie Dr.A. Djelloul . personnels et collectifs, cela même si une telle divulgation n'est pas expressément interdite et même si ces faits ou ces informations sont accessibles à d'autres personnes. La loyauté et fidélité Les membres font preuve de loyauté, c'est-à-dire ils sont entièrement fidèles à leurs engagements envers la communauté universitaire. La loyauté implique une adhésion à la mission de l'Université et donc aux grandes orientations et aux objectifs poursuivis par la communauté universitaire aux fins de la réalisation de cette mission. Si l'on fait preuve de loyauté l'on ne peut transmettre à des tiers des documents dans le but de discréditer l'Université ou de lui causer du tort. La loyauté entraîne la défense des intérêts de l'Université. Responsabilité: Obligation qui consiste d'une part à rendre compte de ses actes et de ceux dont on a la charge, et d'autre part, à assumer les conséquences de ses actes. Conflit d’intérêts Une situation de conflit d’intérêts apparaît quand un individu ou une organisation doit gérer plusieurs liens d'intérêts qui s’opposent, dont au moins l’un d’eux pourrait corrompre la motivation à agir sur les autres, ou au moins donner cette impression (on parle alors d’« apparence de conflit d’intérêts »). Un conflit d’intérêts apparaît ainsi chez une personne physique ayant à accomplir une fonction d’intérêt général et dont les intérêts personnels sont en concurrence avec la mission qui lui est confiée par son administration ou son entreprise. Le conflit d’intérêts est plus fréquent dans certaines professions réglementées tels les conseillers financiers, l’ingénierie, les économistes, etc. Ces professions adoptent généralement une charte de déontologie professionnelle afin d’être un guide sur la manière de gérer ces intérêts en concurrence afin de s’acquitter de la tâche à accomplir avec neutralité et impartialité. Intégrité : L'intégrité se définit comme une valeur morale qui sert de référence et guide nos choix et nos actions. Elle suppose une notion d'honnêteté. Une personne intègre est un individu sur qui on peut compter, dont les choix de valeurs sont fiables et stables. L'intégrité désigne aussi la capacité d'une personne à respecter ses engagements et ses principes, malgré des pressions contraires. La personne intègre accepte d'être tenue responsable de ses actes. Non Corruption : Il est appréciable que le thème de la corruption, qui était tabou il n'y a pas très longtemps, devienne aujourd'hui objet de débat public. Selon une estimation de la Banque mondiale, pendant la période 2001-2002, mille milliards de dollars auraient été détournés. Définitions : - « perversion ou destruction de l'intégrité dans l'accomplissement de son devoir, par des pots-de-vin, des faveurs. » (Cartier-Bresson J., 1992) - Selon Waterbury (1973) : la corruption est « l'abus de la charge publique et l'influence pour des firmes privées». Ou encore celle de Nye (1967) qui est dans le même concept mais plus détaillée : « la corruption est le comportement qui s'écarte des obligations formelles inhérentes à une fonction publique pour en tirer un avantage privé (personnel, famille proche, 3 Ethique et déontologie Dr.A. Djelloul . clique privé), en terme d'argent ou de statut ; ou qui enfreint des règles interdisant l'exercice de certains types d'influences de nature privée». - D'après Senior (2006) : « la définition se base sur cinq conditions qui doivent être satisfais simultanément. La corruption se produit quand le corrupteur (1) donne secrètement (2) un service pour le corrompant ou pour un candidat agréé uploads/Philosophie/ ethique-deontologie-et-propriete-intellectuelle.pdf

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