École nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information Jour

École nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information Journalisme scientifique S3 Module : éthique scientifique ETHIQUE ET DEONTOLOGIE MEDICALE Présenté par: - CHANANE Nassim - BOUDANI Ahmed 2011-2012 Introduction : La seconde moitié du XXe siècle a été marquée par de profonds bouleversements qui n’ont pas manqué de toucher la médecine. Bouleversements technico-scientifiques, en premier lieu, qui sont à l’origine d’une médecine délibérément efficace et factuelle. Bouleversements socioculturels et idéologiques, en second lieu, à l’origine de nouvelles représentations de la vie et de la mort, de la santé et de la maladie, du soin et des traitements préventifs, curatifs ou palliatifs: Est ce que la préoccupation éthique peut répondre aujourd’hui aux multiples dilemmes extrêmement complexes que rencontre la médecine ? C’est à quoi, cet exposé va essayer de répondre, en abordant les raisons de ce choix? Ces buts ? Et ces moyens ? I. Définitions et historique : A. Définitions :  Ethique : L’éthique vient étymologiquement du grec “ETHOS” qui signifie manière d’être et de se comporter selon les mœurs. 1 Dans sa définition la plus simple, l’éthique est l’étude de la moralité. Une réflexion et une analyse attentive et systématique des décisions et comportements moraux, passés, présents ou futurs.  Morale : morale vient du latin “MORES” (la coutume). C’est la science du bien et du mal, c'est une théorie de l'action humaine reposant sur la notion de devoir avec pour but le bien. La morale est un ensemble de normes sociales conformes à la conscience.2 La morale, c'est aussi l'ensemble des règles de conduite considérées comme bonnes de manière absolue La morale est collective et s’applique à chacun qui veut s’y référer et l’appliquer.  Déontologie et droit : de l'anglais “DEONTOLOGY”, venant du grec “DEON”, ce qu'il faut faire, devoir, et de logos, science, discours, parole. C’est « l’ensemble des règles de bonne conduite dont une profession se dote pour régir son fonctionnement au regard de sa mission ».3 La déontologie est l'ensemble des règles ou des devoirs régissant la conduite à tenir pour les membres d'une profession ou pour les individus chargés d'une fonction dans la société. 1 Pr. Ghawthy Hadj Eddine Sari Ali, Ethiques, Bioéthique et Droits de l’homme : Ethiques et Culture, tlemcen, 2011. 2 Francis GUILBERT , seminaire sur l’éthique, Université des Sciences et Technologies de Lille, 2007. 3 Jacqueline Russ, La pensée éthique contemporaine, Que sais-je 1995. B. Bref historique:4-5 L’éthique est loin d’être toujours restée identique à elle-même. Au contraire, elle a connu de nombreuses et importantes transformations au cours de son histoire. L’éthique a connu plusieurs grandes périodes.  l’Antiquité :  était dominée par le concept de « vertu » aussi bien chez Socrate que chez Platon;  Lien étroit entre médecine et philosophie;  L’éthique médicale a ce temps n’est ni le fait d’une société, ni celle d’une profession, mais c’est l’idéale d’un homme. o « Tu établiras une discipline et une jurisprudence se bornant à donner des soins aux citoyens qui seront bien constitués de corps et d’âme. Quand à ceux qui ne sont pas sains de corps, on les laissera mourir » - Platon (La République). Légitime l’euthanasie et l’eugénisme  Le Moyen Âge :  fit fond non seulement sur l´éthique antique, mais aussi sur la tradition biblique;  L’éthique chrétienne concerne tous les secteurs de vie;  Période de développement pour les musulmans;  Avicenne, pose clairement la "base éthique de la médecine", avec beaucoup d'humilité : l'art de soigner "l'humain", en toute culture, sans autre considération que "le patient". 4 D.LANDY, Y.LAROCHE, A.DUPLANTIE, G.DURAND, Histoire de l’éthique médicale et infirmière. Montréal,PU(2001). 5 Bernard Hoerni (2000), Éthique et déontologie médicale: permanence et progrès 2eme édition. Paris, masson. o « Le médecin doit être l’ami des gens, gardien de leurs secrets… Tu devras alors te vêtir de la robe de la pureté, de la pitié, et du sentiment de la présence de Dieu, en particulier lorsque tu soigneras les femmes, dissimulant leurs secrets… aimant le bien et la religion, laissant les plaisirs corporels, assidu avec les malades, désireux de leur guérison, engagé dans leur santé … » - Lettre de Rhazès à un de ses disciples  siècle des Lumières :  Descartes est le premier qui a prit nettement ses distances avec l’éthique antique, qu’il jugeait trop métaphysique  La préoccupation éthique devient plurielle, partagée: église, médecin, gouvernement;  Le développement de l´éthique moderne se poursuit avec Kant et l’éthique déontologique; 6 o « chacun doit traiter autrui tel qu'il voudrait être traité lui-même » - Kant  Notre époque :  vit un développement de l´éthique appliquée en rapport avec des préoccupations précises.  La déontologie établit des codes de comportements et des loi pour les activités professionnelles. o « Il ne suffit pas de faire le bien, encore faut-il le faire bien », - Diderot 6 Plaidoirie de Maître Mérieux sous Cass. req. 18 juin 1835, citée par Dominique Thouvenin, La responsabilité médicale, Flammarion 1995. C. De quoi parle-t-on lorsqu’on aborde les concepts de Morale, D’éthique, de Déontologie ou de Droit ? Ces trois mots ont en commun de faire référence à ce qu’il faut faire ou ne pas faire. Bref, à des règles de conduite, au permis et au défendu, à une certaine notion du bien et du mal.  Relation éthique / morale: La morale est le fait d'une communauté s'incarnant dans les valeurs "vivre ensemble". L’éthique renvoie l'individu à lui même, sa conscience, sa raison, sa personne elle est rapportée à un ici et maintenant: en renonçant à l'universel l'homme choisit l'éthique et non la morale exigence universelle. - la morale peut être définie comme « l’ensemble des règles de conduite socialement considérées comme bonnes » ; - l’éthique, c’est « l’ensemble des principes qui sont à la base de la conduite de chacun ». 7 L’éthique est plus théorique que la morale ; elle se veut davantage tournée vers une réflexion sur les fondements de la morale. Elle s’efforce de déconstruire les règles de conduite qui forment la morale, les jugements de bien et de mal qui se rassemblent au sein de cette dernière. La morale est un ensemble de règles propres à une culture ; elle s’impose à l’individu de l’extérieur, même si elle est ensuite intériorisée : tu ne voleras pas le bien d’autrui, tu ne mentiras pas. Ces règles varient d’une culture à l’autre. On peut parler de morale chrétienne, de morale bourgeoise; la ruse était une valeur chez les grecs anciens, elle est inacceptée dans d’autres cultures. Platon légitime l’euthanasie et l’eugénisme : o “Tu établiras une discipline et une jurisprudence se bornant à donner des soins aux citoyens qui seront bien constitués de corps et d’âme. Quand à ceux qui ne sont pas sains de corps, on les laissera mourir” - (La République). 7 Pierre Verdie, Éthique et Déontologie : implications pour les professionnels. Les Cahiers de l'Actif - N°276/277  Notion d’éthique et de droit : Différence éthique/ droit, l’application du droit est fondée sur crainte de répression, alors que éthique est dictée par sens du devoir. : L’éthique ne peut remplacer l’application de la loi, elle peut influencer son élaboration, ou résoudre des situations dépassant le strict cadre juridique. Le rôle du législateur n’est pas de dire l’éthique mais de l’accompagner et la vocation du chercheur n’est pas de l’interpréter mais de s’y conformer. Garantir le respect de la dignité et des droits de l’homme face aux nouvelles technologies est un message de tous ceux qui se préoccupent du sort de l’humanité. Comme le soulignait Diderot, « Il ne suffit pas de faire le bien, encore faut-il le faire bien ». 8 Kant postule la règle d'or selon laquelle chacun doit traiter autrui tel qu'il voudrait être traité lui-même 8 Francis GUILBERT , seminaire sur l’éthique, Université des Sciences et Technologies de Lille, 2007. II. L’éthique médicale : A. C’est quoi l’éthique médicale : L’éthique médicale est une démarche visant, face à un problème de santé donné à adopter la meilleure solution en s’appuyant sur des valeurs apprises, admises et intégrées et en tenant compte du contexte dans lequel le problème se pose factuellement.9 B. Quelle est la particularité de l’éthique médicale? La compassion, la compétence et l’autonomie n’appartiennent pas en exclusivité à la médecine. Cependant, on attend des médecins qu’ils les portent à un degré d’exemplarité plus grand que dans beaucoup d’autres professions. Outre son adhésion à ces trois valeurs fondamentales, l’éthique médicale se distingue de l’éthique générale qui s’applique à chacun en ce qu’elle est publiquement professée dans un serment (par exemple, la Déclaration de Genève de l’AMM) et/ou un code. Ces serments et ces codes, bien que différents d’un pays à l’autre, voire à l’intérieur d’un même pays, ont cependant plusieurs points communs, notamment la promesse que le médecin fera prévaloir les intérêts de son patient, s’abstiendra de toute discrimination sur la base de la race, de la religion ou d’autres droits humains, protègera la confidentialité de l’information du patient et fournira, le cas échéant, uploads/Philosophie/ expose-ethique.pdf

  • 18
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager