Christophe MABOUNGOU FINITUDE ET DESTINÉE HUMAINES CHEZ Maurice BLONDEL LA PROB
Christophe MABOUNGOU FINITUDE ET DESTINÉE HUMAINES CHEZ Maurice BLONDEL LA PROBLÉMATIQUE DE LA VOLONTÉ DANS L’ACTION DE 1893 Mémoire de Master 2 « Sciences humaines et sociales » Mention : Philosophie Spécialité : Philosophie et langages sous la direction de M. Michel FATTAL Année universitaire 2010-2011 dumas-00736275, version 1 - 27 Sep 2012 dumas-00736275, version 1 - 27 Sep 2012 Christophe MABOUNGOU FINITUDE ET DESTINÉE HUMAINES CHEZ Maurice BLONDEL LA PROBLÉMATIQUE DE LA VOLONTÉ DANS L’ACTION DE 1893 Mémoire de Master 2 « Sciences humaines et sociales » Mention : Philosophie Spécialité : Spécialité : Philosophie et langages sous la direction de M. Michel FATTAL Année universitaire 2010-2011 dumas-00736275, version 1 - 27 Sep 2012 3 Sommaire CHAPITRE PREMIER - SITUATION HISTORIQUE DU PROBLÈME : BLONDEL EN SON TEMPS............................................................................................................................................. 11 Introduction.................................................................................................................................. 12 1.1. Esquisse biographique .......................................................................................................... 12 1.2. L'élaboration de l'Action de 1893......................................................................................... 14 1.3. Dialogue avec la tradition philosophique ............................................................................. 16 1.3.1. La source aristotélicienne.............................................................................................. 17 1.3.2. La mise en cause du formalisme kantien....................................................................... 20 1.3.3. L'apport conceptuel de Leibniz ..................................................................................... 24 1.3.4. La critique du pessimisme de Schopenhauer................................................................. 27 Conclusion................................................................................................................................... 30 CHAPITRE DEUXIÈME - PROBLÉMATIQUE ET ARTICULATION DE LA VOLONTÉ DANS L'ACTION DE 1893 ............................................................................................................. 31 Introduction.................................................................................................................................. 32 2.1. Plan de l'Action (1893).......................................................................................................... 33 2.2. Dialogue avec les philosophes sur la volonté ....................................................................... 35 2.2.1. L'héritage biranien......................................................................................................... 36 2.2.2. Du pessimisme de Schopenhauer à l'Action.................................................................. 37 2.3. Problématique de la volonté dans l'Action............................................................................ 42 2.3.1. État de la question ......................................................................................................... 42 2.3.2. La volonté comme négation du néant et ouverture à l'être............................................ 43 2.4. L'expansion de la volonté : famille, patrie, humanité ........................................................... 55 2.5. De l'infini de la volonté à l'expérience de l'être .................................................................... 58 Conclusion................................................................................................................................... 60 CHAPITRE TROISIÈME - DE L'ACHÈVEMENT DE LA VOLONTÉ À L'UNIQUE NÉCESSAIRE.................................................................................................................................. 62 Introduction.................................................................................................................................. 63 3.1. De l'insuffisance de l'ordre naturel........................................................................................ 64 3.2. Fondement du rapport volonté-action : les trois moments de l'action .................................. 69 3.2.1. L'apparent avortement de l'action volontaire................................................................. 70 3.2.2. L'Indestructibilité de l'action volontaire........................................................................ 73 3.3. De la volonté à l'Unique Nécessaire : la transcendance de l'action ...................................... 76 3.3.1. État de la question ......................................................................................................... 76 3.3.2. L'Unique Nécessaire...................................................................................................... 77 3.4. L'unité des preuves comme action et dialectique de la volonté............................................ 87 Conclusion................................................................................................................................... 90 dumas-00736275, version 1 - 27 Sep 2012 4 Introduction Dans son article intitulé « Une genèse de la vie sociale selon Maurice Blondel », Léo-Paul BORDELEAU dressant le panorama historique qui a prévalu en Europe après le grand siècle des Lumières écrit : « La seconde moitié du XIXe siècle est marquée d'un renouveau de l'esprit scientifique et philosophique. L'espèce de lassitude qu'éprouvent, à cette époque, la plupart des penseurs à l'égard des grands systèmes rationnels déclenche un regain vers la recherche sous le signe de la force et du dynamisme. Ainsi, dans le domaine de la science expérimentale, c'est sous le signe de l'agir que s'exécutent les travaux en laboratoire, que s'acquièrent des notions opératoires, que s'entassent de matériaux précieux, que progresse le savoir. De la même manière, beaucoup d'œuvres philosophiques, françaises tout au moins, se présentent comme des Essais pour guider la réflexion vers une productivité spirituelle ; leurs démarches s'inscrivent dans la ligne d'un positivisme spiritualiste dont Ravaisson1 a bien discerné les signes dans son mémoire de 1867. Ce positivisme, « ayant pour principe générateur la conscience que l'esprit prend en lui-même d'une existence dont il ne connaît que toute autre existence dérive et dépend, et qui n'est autre que son action »2 , est essentiellement un effort pour saisir, par la réflexion critique, l'activité spirituelle dans sa production. Cette tendance vers le concret en parturition traduit l'urgence d'un examen de l'action »3. 1 Félix Ravaisson (1813-1900 a entre autres écrit "De l'Habitude en 1838 ; Essai sur la Métaphysique d'Aristote en1837 ; La philosophie en France au XIXe en 1867), élève de Schelling, et maître de Bergson (qui lui consacra un hommage dans La Pensée et le Mouvant), est reconnu comme la figure la plus marquante de la philosophie française du XIX è siècle, annonciateur du "positivisme spiritualiste". Sa philosophie s'inscrit dans la tradition du spiritualisme français, largement influencé par Maine de Biran. Pour de plus amples informations, voir l'excellent ouvrage à lui consacré par Dominique Janicaud, Une généalogie du spiritualisme français. Aux sources du bergsonisme : Ravaisson et la métaphysique, La Haye, Martinius Nijhoff, 1969. Ce qui est confirmé par ces propos : « Comme l'écrit M. Gouhier, à propos de l'annonce par Ravaisson du rayonnement du "positivisme spiritualiste" : « Au moment où ces lignes étaient publiées, la manifestation la plus apparente de ce nouvel état d'esprit était l'œuvre de Ravaisson lui-même ; mais les thèses de J. Lachelier en 1871, d'Emile Boutroux en 1874, de Bergson en 1889, de Blondel en 1893, allaient montrer combien Ravaisson voyait juste et loin. » D. Janicaud, op. cit., p. 5. Récemment, Benoit Thirion a, par exemple, consacré un bel article sur la filiation de Ricoeur à Ravaisson notamment sur la notion de volonté. Cf. Benoit Thirion, « La lecture ricoeurienne de Ravaisson dans le volontaire et l'involontaire », in Les études Philosophiques 3/2002(n° 62), p. 371-390. URL : http://www.cairn.info/revue-les-etudes- philosophiques 2 Cf. F. Ravaisson, Rapport sur la philosophie en France au XIXe siècle, Paris, Hachette, 1867 (Fayard, 1984). 3 Léo-Paul Bordeleau, « Une genèse de la vie sociale selon Maurice Blondel » in Revue Philosophique, Vol. 2/ n°1 (1975), p.1. dumas-00736275, version 1 - 27 Sep 2012 5 Or, il nous semble que de tous les philosophes4 ayant baigné dans ce contexte post- lumière encore largement dominé par le kantisme, Maurice Blondel est le seul sinon le premier à avoir osé, non seulement un examen philosophique approfondi de l'action, mais aussi et surtout l'inscription et l'adoption intégrale de ce concept (encore inconnu à l'époque) comme centre de perspective et de recherche philosophique. Toutefois, il est symptomatique de relever que l'idée de l'action ou d'une philosophie de l'action est vraisemblablement déjà en germe, dans la partie morale5, de la philosophie d'Aristote notamment dans sa théorie de la phronesis qui ouvre les horizons de la praxis. De plus, la conception de l'action initiée par le mouvement intellectuel nord américain au début du XXe siècle notamment Charles Sanders Peirce et William James, et ordinairement connu sous le vocable de pragmatisme6, a longuement occulté le vocabulaire lié à la philosophie de l'action. 4 Cet éclairage nous est suggéré par cet extrait de l'allocution de Henri Gouhier : « La thèse de 1893 appartient à cette série de thèses sorboniques qui, à des points de vue divers, très divers, éclairent le problème de la liberté et rendent à la liberté sa place dans un univers où la science semblait la lui refuser : 1838 l'Habitude, de Ravaisson; 1871, Le Fondement de l'induction de Lachelier; 1874, La contingence des lois de la nature d'Emile Boutroux, 1889, Les Données immédiates de la conscience, d'Henri Bergson, ; 1893, l'Action de Maurice Blondel. Il y a là une tradition dont Ravaisson rapportait l'origine à la pensée de Maine de Biran dans le fameux rapport sur la philosophie en France de 1867 où il annonçait et définissait l'œuvre de ses successeurs de "positivisme spiritualiste". Vue de loin, il y a bien là une tradition qui manifeste la résistance de la conscience au scientisme du siècle. Vue de près, l'histoire est moins simple, et c'est dans cette histoire moins simple qu'apparaît l'originalité du jeune Blondel [...] Or l'auteur de l'Action nous semble poser les principes d'une philosophie de l'esprit se constituant pour elle-même et en elle-même. C'est dans le climat créé par cet ouvrage que se développeront plus tard les doctrines personnalistes et une partie de celles qui devaient couvrir la rubrique philosophie de l'esprit reprise par Louis Lavelle et René le Senne ». Cf. Henri Gouhier," Allocution," in Le Centenaire de Maurice Blondel (1861-1961) en sa faculté des Lettres d'Aix- Marseille, Publications des annales de la faculté des Lettres, Aix-en-Provence, Nouvelle série 35, 1963, p.24- 25. Voir également, Henry Duméry, « Blondel et la philosophie contemporaine », Études blondéliennes, 2 ; Pierre de Cointet (éd.), Maurice Blondel et la philosophie française, Paris, Parole et Silence, 2007 ; particulièrement les pages 9-17. 5 Sur ce point, voir Pavlos Kontos, l'action morale chez Aristote. Une lecture phénoménologique et ses adversaires actuels, coll. "Thémis", Paris, PUF, 2002. 6 C'est dans la Revue Philosophique de 1878 que Peirce signe son article : « La logique de la science : comment rendre nos idées claires » qu'apparait le mot pragmatisme. Il élabore cette notion en l'articulant à une conception de la croyance comme disposition à agir ou habitude d'action. Car ce mot venant du grec pragma signifie action. Dans ce sens, nos croyances sont en réalité des règles pour l'action, et Peirce soutient que pour développer le contenu d'une idée, il suffit de déterminer la conduite qu'elle est propre à susciter. Bien que le mot pragmatisme ne figure pas dans l'Action de 1893, Maurice Blondel semble, au départ, l'avoir adopté dans la préparation de sa thèse : « Dès 1888, écrit-il, sans l'avoir rencontré nulle uploads/Philosophie/ finitude-et-destinee-humaines-chez-maurice-blondel.pdf
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- Publié le Jul 15, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
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