Synthèse Synthèse : introduction à la criminologie (LECRI1503) : introduction à
Synthèse Synthèse : introduction à la criminologie (LECRI1503) : introduction à la criminologie (LECRI1503) Introduction : Qu’est-ce que la criminologie ? La criminologie est un domaine que les gens s’approprient car ils sont concernés : la société qui est touchée par le crime a son avis dessus, mais pense également avoir une bonne connaissance du phénomène et des réponses à y apporter. C’est ce qu’on appelle le sens commun. Tout le monde a l’impression de savoir ce qu’il faut faire par rapport au crime. Mais il s’agit d’un savoir diffus, non scientifique, fait de nos stéréotypes et de notre expérience. Il est important de ne pas confondre la criminologie avec les termes suivants : - La criminalistique : discipline qui va chercher vers les sciences (physique, chimie, …) visant à l’établissement de la matérialité des faits (ex : les Experts) - Le droit pénal : On pense souvent que la criminologie est une branche du droit, car des juristes comme Beccaria ont joué un rôle important au moment de la naissance de la discipline. Mais il ne faut pas les confondre : le droit est une science qui a la norme comme objet, alors qu’en criminologie, on travaille avec les gens se trouvant hors de la règle. On étudie un phénomène social et non un devoir être. Remarque : le criminologue peut prendre la norme comme objet d’étude. Mais en droit, on se préoccupe peu du « pourquoi punir », l’objet principal est la règle à appliquer ou à interpréter. - La psychologie criminelle : elle est axée sur le profil criminel (le passage à l’acte) Définition du Wikipédia francophone de la criminologie « Science qui étudie les facteurs et les processus de l'action criminelle et qui détermine, à partir de la connaissance de ces facteurs et de ces processus, les moyens de lutte les meilleurs pour contenir et si possible réduire ce mal social » Le principal problème de cette définition est qu’elle voit le crime comme un mal, se positionne moralement, alors qu’il faut prendre le crime comme un acte, si on veut être neutre dans notre définition. De plus, cette définition est à la fois incomplète et incorrecte : - Incomplète car le criminologue ne s’intéresse pas qu’à l’action et à sa cause. Il s’intéresse aussi à ce que produit l’acte, où il se produit, le comment, … Le crime n’est pas qu’un comportement, c’est aussi un fait social qui suscite une réaction et qui arrive dans un contexte. Cette réaction et ce contexte appartiennent au champ d’étude. - Incorrecte car le job essentiel du criminologue n’est pas la lutte contre le crime. La définition confond le fait d’agir et le fait d’étudier un phénomène. Et on ne peut pas aborder le crime comme étant nécessairement un mal car il s’agirait d’une manière morale de le concevoir et on fermerait la porte à la voie de l’utilité du crime. Il y a donc du sens commun dans cette définition, qui énonce que le crime c’est mal et qu’il faut lutter contre. Mais le projet du criminologue est la connaissance et la compréhension du phénomène. Il faut analyser le crime de manière scientifique. La définition confond le projet de connaissance du criminologue avec la lutte contre le crime, qui relève davantage de ce que l’on appelle « la politique criminelle ». Définition du Wikipédia anglophone de la criminologie 1 « C’est l’étude scientifique de la nature, des causes, du développement et du contrôle du comportement criminel à la fois d’un point de vue individuel et social. La criminologie est un champ interdisciplinaire qui renvoie aux sciences comportementales, à la sociologie (en particulier dans le domaine de la sociologie de la déviance), à l’anthropologie sociale et au droit. Le champ de recherche criminologique couvre les incidences, les formes, les causes et les conséquences du crime autant que la régulation sociale et institutionnelle la réaction au crime » Dans cette définition, on parle de la réaction sociale et du fait que la criminologie est avant tout l’étude d’un phénomène social et individuel. Cette définition fait même référence à l’histoire de la criminologie en parlant du côté interdisciplinaire (sociologie, droit, sciences du comportement, anthropologie) de la criminologie. Il manque cependant quelque chose à cette définition : on laisse entendre qu’il existe un consensus sur le crime, mais la définition pose des controverses en soi au sein des criminologues. Pour illustrer la complexité de cette notion, pensons au fait qu’un soldat qui tue un autre soldat n’est pas considéré comme un meurtrier, alors qu’un quidam tuant un autre est considéré comme tel. Il semble dès lors qu’il faut encore inclure l’idée que la criminologie s’attache également à voir et comprendre ce qui est défini comme crime et comment se déroule ce processus de définition. Dès lors, si on s’attache à ce processus de définition, on pourra également retenir certaines conduites qui ne sont pas définies comme criminelles, mais qui sont qualifiées de déviantes. La déviance renvoie à la transgression d’une norme mais cette dernière évolue (ex : l’apparition progressive de l’interdiction de fumer). Ce qu’on étudie au sein de la criminologie Niveau d’approche individuel : on étudie le crime et la déviance, donc des comportements. Niveau d’approche social : on étudie la criminalité, c’est un phénomène collectif (ex : le taux de la criminalité). Niveau de la criminalisation : on étudie le fait de rendre criminel. Il existe deux niveaux : - Criminalisation primaire : mise en place d’une norme pénale, processus d’élaboration de la loi pénale (pourquoi une loi est-elle créée, quels sont les enjeux de cette création, qui crée cette loi, …). - Criminalisation secondaire : il s’agit de la réaction, de la mise en œuvre effective et institutionnelle de la répression suite à une transgression de la loi pénale. Cela renvoie notamment à l’application de la loi. Les anglos saxons appellent cela le « Law enforcement » Deux perspectives dans la façon d’étudier la criminologie 2 - Le passage à l’acte (se focalise sur l’individu et son acte, on est bien face à un « comportement »). Cette perspective conduit le plus souvent à rechercher les causes du comportement délinquant (biologiques, sociologiques, psychologiques). Il existe chez le sujet une capacité de contrôler ses choix et ses actes, aussi minime soit-elle, et malgré les contraintes qu’il subit. Parler de processus homicide signifie qu’un sujet accepte progressivement comme solution à une situation conflictuelle la suppression de l’autre. Evidemment, cela se passe par étapes : l’assentiment inefficace (la disparition de l’autre n’est pas voulue, mais préexistent des éléments inconscients ou subconscients qui conduisent à souhaite qu’une telle solution survienne), l’assentiment efficace (le futur criminel s’écarte insensiblement des personnes et des groupes susceptibles de lui donner tort et se rapproche de ceux qui sont prêts à approuver, il a une attitude de désengagement affectif et moral), la crise (survient lorsque la disparition de l’autre est décidé, que le sujet en tire les conséquences et considère que c’est à lui de réaliser l’acte qu’il souhaite). Les individus rentrent dans la dynamique meurtrière non pas comme des automates ânonnant le même discours stéréotypé, mais bien avec des histoires différentes, et donc des attentes et des motivations personnelles. - La réaction sociale (se focalise sur le contexte qui accueille cet acte et la réponse qui y est apportée : on définit et on réagit à ce comportement). Cette perspective voit davantage le crime comme une construction sociale et étudie davantage la criminalisation primaire et secondaire que le crime en tant que tel. Le criminologue L’objet crime n’est pas un objet neutre : il est passionnel et fait appel à des valeurs. Généralement, les gens se positionnent face à ce phénomène. C’est un objet d’étude compliqué, car il touche à l’humain mais aussi à la souffrance de la victime, du criminel et de leurs proches. Le criminologue rencontre son sujet et il est face à un souci d’éthique. On parle de l’humain et de la place du criminel dans la société…. En effet, peut-on parler d’une discipline scientifique en faisant abstraction de celui qui la pratique ? Lorsque l’on pose cette question, viennent alors d’autres questions. Quel est le projet du criminologue, quelle est sa position dans le champ scientifique ? Qu’entend-il montrer et démonter ? A quoi sert-il ? Ce travail de discernement n’est possible qu’à partir du moment où le criminologue accepte de reconnaître en lui ses propres émotions, justement comme étant les siennes, proches ou éloignés de celles des autres. Le criminologue peut être vu comme un monstre car, à vouloir en comprendre un, nous en devenons un aux yeux des autres. Là où la société reste braquée sur les faits et sur les auteurs, le criminologue cherche ses origines, ses raisons, ses causes et ses facteurs explicatifs. L’expression de la société permet de ramener un acte incompréhensible à une chose maîtrisable, alors que la prise en compte du contexte est, quant à elle, beaucoup plus complexe et coûteuses en temps comme en ressources psychologiques. Remarque : il faut uploads/Philosophie/ synthese-introduction-a-la-criminologie-2.pdf
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- Publié le Nov 25, 2021
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