Guide de la dissertation. A l'origine, j'avais conçu ce guide sous la forme d'u

Guide de la dissertation. A l'origine, j'avais conçu ce guide sous la forme d'un tableau. Mais construire un tableau avec EVA (le logiciel qui me permet d'être avec vous ici) est une chose tellement complexe que... vous vous contenterez de l'avoir en pièce jointe à l'article. Par contre, je vais essayer de le traduire "littérairement" dans les lignes qui suivent On distingue trois sections dans ce tableau qui récapitule les défauts à éviter, ainsi que les éléments attendus, dans une dissertation : l'introduction, le développement et la conclusion. Dans l'Introduction, 8 défauts à éviter : L'absence d'introduction (rentrer dans le vif du sujet sans préalable aucun, c'est en quelque sorte avoir peu de considération pour le correcteur). La solution préalable (donner la réponse dès les premières lignes, c'est comme si l'ouvreuse vous dévoilait l'assassin du film avant qu'il ne commence pour se venger de votre "oubli" de pourboire). Les propylées ("de tout temps", "déjà", ...). Le sens commun (l'homme de la rue n'a pas forcément autorité en la matière avec laquelle vous êtes en train de vous battre...). La démonstration de l'intérêt du sujet ("c'est une excellente question et je vous remercie de me l'avoir posée"... si on vous la pose, c'est qu'elle présente un intérêt certain...). La démonstration de l'absurdité du sujet (comme précédemment, en fait...). Les égarements éthymologiques (usage à contre-sens d'un vocabulaire pseudo scientifique ou plus ou moins "ampoulé"...). Les anecdotes personnelles (on ne raconte pas sa vie dans une dissertation à moins que cela ne soit expressément précisé...). En revanche, trois éléments attendus : les 3 "P" suivants : Présentation du sujet : qui consiste à le situer dans la discipline, l'éclaircir par son contexte, préciser le sens des mots. Problématique : poser et expliciter le problème sans réemployer les mots du texte, annoncer la couleur, l'esprit. Plan du devoir : annoncer les (deux) parties du devoir, dans l'ordre inverse de leur traitement, en utilisant par exemple la formule "avant de voir ceci dans une seconde partie, étudions celà dans la première" ; ainsi l'enchainement avec la première partie se fera tout naturellement, comme pour un enchainement de disques, sans coupure disgracieuse entre les musiques... Dans le Développement, 4 défauts et 5 éléments attendus : Dans la catégorie "défauts" : L'absence de paragraphe (des blocs de textes de plusieurs dizaines de lignes, voire de plusieurs pages, allourdissent un devoir, et ne donnent pas envie de le lire...). L'excès de paragraphes (le défaut inverse du précédent, avec une impression de légèreté dans la forme qui contaminerait le fond...). Les dégradés trop longs ou trop savants (les parenthèses qui n'en finissent plus de se fermer ou dont le contenu joue les encyclopédies les plus pédantes qui se puissent imaginer...). Les "coq à l'âne" ("il fait beau aujourd'hui, dommage que ma voiture soit rouge"...). Au nombre des éléments attendus dans un développement de dissertation on compte : Deux parties au mieux (1ère partie Oui, deuxième partie Mais, ou "Non", "Mais", ou encore l'inverse...). Une idée par paragraphe (accompagnée de son exemple et de son argumentation...). Une progression d'un paragraphe à l'autre (peu importe le sens de cette progression, du général au particulier ou l'inverse...). Le lien d'une idée à l'autre (en contre-point au coq à l'âne...). Faire le point à la fin de chaque partie. La Conclusion n'échappe pas à la règle et possède elle aussi sont lot de défauts à éviter ou ses 3 éléments attendus : Pour ce qui est des défauts : L'absence de conclusion (aussi incongru et "mal élevé" que l'absence d'introduction...). La conclusion "hachis parmentier" (plat typique qui consiste à réutiliser tous les restes de viande de la semaine, à les hacher ensemble et à en garnir un plat, allant généralement au four, composé d'une couche de purée de pommes-de-terre, puis une couche de viande hachée, pui à nouveau la purée, puis... En fait, il s'agit d'une conclusion où l'on essaye de recaser tout ce qu'on a oublié de dire tout au long du devoir !). La conclusion radottage (dans laquelle on répète le plan ou une partie du devoir, voire tout le devoir, si, si... je l'ai vu !). La conclusion fleuve (qui permet de recommencer un devoir ou d'aborder un nouveau sujet...). La conclusion apocalyptique ( du style " la longue marche de l'humanité..." ou "dans une société plus humaine"...). Les 3 éléments attendus dans une conclusion peuvent se retenir, eux aussi, facilement par leur initiale ; on parle alors des 3 "E" : Evaluation : après un bilan rapide, résoudre le problème posé en introduction (CQFD) et/ou porter une appréciation personnelle si le sujet l'exige. Elargissement : ouvrir le débat en posant à son tour des questions. Epilogue : finir sur une bonne formule, une citation, un point d'orgue. Faire une dissertation. Toute dissertation s'adresse par convention à un lecteur érudit, réputé ignorant. En clair : il ne faut pas oublier que le correcteur est un professeur qui en sait forcément plus que soi, mais qui se met en position d'ignorance pour juger du contenu du devoir. 1èrement : Faites une démonstration : Une dissertation n'est jamais un pur exposé de connaissances. Il convient donc de bien prendre du recul par rapport aux connaissances qui n'interviennent que pour éclairer le problème posé dans le sujet. Il faut défendre une thèse au moyen d'une argumentation logique, judicieuse et convaincante. Le premier écueil à éviter est donc le "bavardage" à propos du sujet. Le second consiste à fuir les généralités, les "hors- d'oeuvres", les réminiscences de lectures anciennes abusivement adaptées ! Attention surtout au réflexe sécurisant qui consiste à réciter une question de cours en substituant un effort de mémoire à un effort de réflexion. 2èmement : Soyez synthétique et cohérent : Dégagez les lignes de force du sujet, son sens général, sa portée, son originalité. Abstenez-vous de tout dire, surtout si vous savez beaucoup de choses. Relevez deux ou trois idées maitresses, reliées par un fil conducteur perceptible tout au long du devoir, sans perdre de vue que le problème posé en introduction doit être traité dans le corps du devoir et doit recevoir une réponse en conclusion. Attention : si votre devoir contient une seule contradiction, votre travail ne vaut plus rien. 3èmement : Raisonnez sur des faits : Veillez à ce que vos exemples soient : précis (c'est à dire explicites : ne rien avancer dont on ne soit sûr, ne pas être allusif) probants (il ne suffit pas d'énumérer des exemples, il faut bien les choisir) analysés (quand on cite un exemple, il faut l'interpréter, en dégager ce qui est utile à ce qu'on veut prouver) 4èmement : Utilisez la préparation "ACAFATA" : Sitôt les sujets distribués, vous avez 4 problèmes à résoudre : 1/ Choisir le sujet = Arbitrage 2/ Délimiter le sujet = CAdrage 3/ Mobiliser les idées = FArfouillage 4/ Dégager un fil conducteur = TAmisage Reprenons en détail chacune de ces étapes. Arbitrage : Il dure un quart d'heure. Lisez attentivement et avec "sympathie" les sujets, en évitant toute précipitation. Relisez les même plusieurs fois en pesant chaque mot (une simple conjonction, un adverbe, un adjectif anodin, peuvent fournir la clef du problème posé). Si on vous demande d'expliquer il s'agit d'une simple analyse ; si on vous demande de commenter, vous devez fournir alors des éclaircissements par des faits et des réflexions ; si on vous demande de discuter, il vous faudra distinguer le vrai du faux et donner votre appréciation. Sachez donc : éliminer tout sujet peu clair ou trop vague, ou encore, trop vaste. choisir un sujet qui vous soit le plus familier possible. une fois votre choix arrêté, il est irrévocable. Cadrage : Il dure lui aussi environ un quart d'heure. Attention aux erreurs de tir : votre dissertation ne doit pas dévier du point d'impact. Il faut traîter : le sujet : centrez le sujet (de quoi s'agit-il, quel est le problème), soulignez les mots clés, servez vous de votre bon sens, déterminez le type de sujet, reformulez l'énoncé avec vos propres termes. rien que le sujet : pour préciser les limites du sujet, demandez vous à propos de chaque idée si elle entre dans le sujet indiscutablement ?, à la rigueur ?, à l'extrême rigueur ?, en aucune façon ?. tout le sujet : ne substituez pas au sujet un autre plus petit et, avant d'entreprendre le plan définitif, relisez à nouveau le sujet pour vous assurer qu'aucune partie ne peut être escamotée. Farfouillage : Il dure environ une demi-heure. Il consiste pour vous, à rassembler pêle-mêle toutes les idées qui vous viennent à l'esprit (Cf. Mobiliser ses idées). Tamisage : Il dure environ trois quarts d'heure. Il s'agit pour vous de trouver le fil conducteur. C'est à ce moment là que vous vous apercevrez que vous pouvez abandonner certaines parties pour ne retenir que ce qui est pertinent ou essentiel. Il vous faut aussi relier les idées parentes en inscrivant les idées principales en les libéllant sous forme de titres très espacés, puis en inscrivant sous chaque titre uploads/Philosophie/ guide-de-la-dissertation 1 .pdf

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