LACAN …Ou pire 1971-72 2 Ce document de travail a pour sources principales : —

LACAN …Ou pire 1971-72 2 Ce document de travail a pour sources principales : — ...Ou pire, reprographie datée de 1981. — ...Ou pire, sténotypie sur le site de l’E.L.P. — ...Ou pire, fichiers « mp3 » des séances, sur le site de Patrick Valas. Le texte de ce séminaire nécessite l’installation de la police de caractères spécifique, dite « Lacan », disponible ici : http://fr.ffonts.net/Lacan.font.download (placer le fichier Lacan.ttf dans le répertoire c:\windows\fonts) Les références bibliographiques privilégient les éditions les plus récentes. Les schémas sont refaits. N.B. Ce qui s’inscrit entre crochets droits [ ] n’est pas de Jacques Lacan. (Contact) Table des matières Leçon 1 08 décembre 1971 Leçon 2 15 décembre 1971 Leçon 3 12 janvier 1972 Leçon 4 19 janvier 1972 Leçon 5 09 février 1972 Leçon 6 08 mars 1972 Leçon 7 15 mars 1972 Leçon 8 19 avril 1972 Leçon 9 10 mai 1972 Leçon 10 17 mai 1972 Leçon 11 14 juin 1972 Leçon 12 21 juin 1972 3 08 Décembre 1971 Séminaire : Panthéon-Sorbonne Table des matières Je pourrais commencer tout de suite en passant sur mon titre dont après tout, dans un bout de temps, vous verriez bien ce qu’il veut dire. Néanmoins par gentillesse, puisqu’aussi bien il est fait pour retenir, je vais l’introduire par un commentaire portant sur lui : « …Ou pire ». Peut-être tout de même certains d’entre vous l’ont compris, « …Ou pire » en somme c’est ce que je peux toujours faire. Il suffit que je le montre pour entrer dans le vif du sujet. Je le montre en somme à chaque instant. Pour ne pas rester dans ce sens qui comme tout sens - vous le touchez du doigt, je pense - est une opacité, je vais donc le commenter textuellement. « …Ou pire » : il est arrivé que certains lisent mal, ils ont cru que c’était ou le pire. C’est pas du tout pareil. Pire, c’est tangible, c’est ce qu’on appelle un adverbe comme « bien » ou « mieux ». On dit : « je fais bien », on dit : « je fais pire ». C’est un adverbe, mais disjoint, disjoint de quelque chose qui est appelé à quelque place, justement le verbe, le verbe qui est ici remplacé par les trois points. Ces trois points se réfèrent à l’usage, à l’usage ordinaire pour marquer... c’est curieux, mais ça se voit dans tous les textes imprimés ...pour faire une place vide. Ça souligne l’importance de cette place vide. Et ça démontre aussi bien que c’est la seule façon de dire quelque chose avec l’aide du langage. Et cette remarque, que le vide c’est la seule façon d’attraper quelque chose avec le langage, c’est justement ce qui nous permet de pénétrer dans sa nature, au langage. Aussi bien - vous le savez - dès que la logique est arrivée à s’affronter à quelque chose, à quelque chose qui supporte une référence de vérité, c’est quand elle a produit la notion de « variable ». C’est une variable apparente. La variable apparente x est toujours constituée par ceci que l’x, dans ce dont il s’agit, marque une place vide. La condition que ça marche, c’est qu’on y mette exactement le même signifiant à toutes les places réservées vides. C’est la seule façon dont le langage arrive à quelque chose et c’est pourquoi je me suis exprimé dans cette formule « qu’il n’y a pas de métalangage ». Qu’est-ce que ça veut dire ? II semblerait que ce disant, je ne formule qu’un paradoxe, car d’où est-ce que je le dirais ? Puisque je le dis dans le langage, ça serait déjà suffisamment affirmer qu’il y en a un d’où je peux le dire. Il n’en est évidemment rien pourtant. Le métalangage, comme bien sûr il est nécessaire qu’on l’élabore comme une fiction chaque fois qu’il s’agit de logique, c’est à savoir qu’on forge à l’intérieur du discours ce qu’on appelle « langage-objet », moyennant quoi c’est le langage qui devient « méta », j’entends le discours commun sans lequel il n’y a pas moyen même d’établir cette division. « Il n’y a pas de métalangage » nie que cette division soit tenable. La formule forclot dans le langage qu’il y ait discordance. Qu’est-ce qui occupe donc cette place vide, dans le titre que j’ai produit pour vous retenir ? J’ai dit : forcément un verbe, puisqu’un adverbe il y a. Seulement c’est un verbe élidé par les trois points. Et ça dans le langage, à partir du moment où on l’interroge en logique, c’est la seule chose qu’on ne puisse pas faire. Le verbe en l’occasion il n’est pas difficile à trouver, il suffit de faire basculer la lettre qui commence le mot pire, ça fait : dire. Seulement comme en logique le verbe c’est précisément le seul terme dont vous ne puissiez pas faire place vide, parce que quand une proposition vous essayez d’en faire fonction, c’est le verbe qui fait fonction et c’est de ce qui l’entoure que vous pouvez faire argument. À vider ce verbe donc, j’en fait argument, c’est-à-dire quelque substance, ce n’est pas « dire » c’est « un dire ». Ce dire, celui que je reprends de mon séminaire de l’année dernière, s’exprime comme tout dire dans une proposition complète : « il n’y a pas de rapport sexuel ». Ce que mon titre avance c’est qu’il n’y a pas d’ambiguïté, c’est qu’à sortir de là, vous n’énoncerez, vous ne direz, que pire. « Il n’y a pas de rapport sexuel » se propose donc comme vérité. 4 Mais j’ai déjà dit de la vérité qu’elle ne peut que se mi-dire, donc ce que je dis c’est qu’il s’agit somme toute que l’autre moitié dise pire. S’il n’y avait pas pire, qu’est-ce que ça simplifierait les choses ! C’est le cas de le dire. La question est : est-ce que ça ne les simplifie pas déjà, puisque si ce dont je suis parti c’est de ce que je peux faire et que ce soit justement ce que je ne fasse pas, est-ce que ça ne suffit pas à les simplifier ? Seulement voilà, il ne peut pas se faire que je ne puisse pas le faire ce pire. Exactement comme tout le monde. Quand je dis qu’il n’y a pas de rapport sexuel, j’avance très précisément cette vérité chez l’être parlant que le sexe n’y définit nul rapport. Ce n’est pas que je nie la différence qu’il y a, dès le plus jeune âge, entre ce qu’on appelle une petite fille et un petit garçon. C’est même de là que je pars. Attrapez tout de suite, comme ça, que vous ne savez pas - quand je pars de là - de quoi je parle. Je ne parle pas de la fameuse petite différence qui est celle pour laquelle, à l’un des deux il paraîtra, quand il sera sexuellement mûr, il paraîtra tout à fait de l’ordre d’un bon mot, du mot d’esprit, de pousser : « Hourra ! Hourra pour la petite différence ! » Rien que ça soit drôle suffit à nous indiquer, dénote, fait référence, au rapport complexuel... c’est-à-dire au fait tout inscrit dans l’expérience analytique, et qui est ce à quoi nous a mené l’expérience de l’inconscient, sans lequel il n’y aurait pas de mot d’esprit ...au rapport complexuel avec cet organe, la petite différence, déjà détaché très tôt comme organe, ce qui est déjà tout dire : ὄργανον [organon], instrument. Est-ce qu’un animal a l’idée qu’il a des organes ? Depuis quand a-t-on vu ça ? Et pourquoi faire ? Suffira-t-il d’énoncer : « Tout animal… »… c’est une façon de reprendre ce que j’ai énoncé récemment à propos de la supposition de la jouissance dite sexuelle comme instrumentale chez l’animal, j’ai raconté ça ailleurs, ici je le dirai autrement …« Tout animal qui a des pinces ne se masturbe pas ». [Rires] C’est la différence entre l’homme et le homard ! [Rires] Voilà, ça fait toujours son petit effet. Moyennant quoi, vous échappe ce que cette phrase a d’historique. Ce n’est pas du tout à cause de ce qu’elle asserte... je ne dis rien de plus : elle asserte ...mais de la question qu’elle introduit au niveau de la logique. Ça y est caché... mais c’est la seule chose que vous n’y ayez pas vue ...c’est qu’elle contient le « pas-tout » qui est très précisément et très curieusement ce qu’élude la logique aristotélicienne pour autant qu’elle a produit, qu’elle a produit et détaché la fonction des prosdiorismes... qui ne sont rien d’autre que ce que vous savez, à savoir l’usage de « tout », « pas », de « quelques » ...autour de quoi Aristote fait les premiers pas de la logique formelle. Ces pas sont lourds de conséquences, c’est eux qui ont permis d’élaborer ce qu’on appelle la fonction des quantificateurs. C’est avec le « Tout » que s’établit la place vide dont je parlais tout à l’heure. Quelqu’un uploads/Philosophie/ s19-ou-pire.pdf

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