Bac 2018 Épreuve de français Séries ES-S I. Question de corpus Il s’agit d’un e

Bac 2018 Épreuve de français Séries ES-S I. Question de corpus Il s’agit d’un exercice de synthèse. Il faut commencer par lire la question qu’on vous pose, avant même de lire les textes (aussi étonnant que cela puisse paraître), car il faut lire les textes directement à travers le filtre de la question : vous êtes plus efficaces et plus justes, et vous vous gardez du hors-sujet. Il faut aller à l’essentiel et RÉPONDRE A LA QUESTION. Donc, où était l’essentiel ? Veillez à bien analyser le sujet. Question posée : « Quels comportements humains les auteurs du corpus dénoncent-ils ?» Première remarque : l’orientation du sujet. Ces textes sont présentés comme des textes de dénonciation, des textes polémiques. Le problème : certains comportements humains dévoyés, c’est- à-dire considérés comme non conformes à une norme, de laquelle ils s’écartent. C’est ce décalage qui fait l’objet de la dénonciation, et qu’il faut repérer et évaluer. Deuxième remarque : la cible. Ces textes dénoncent des comportements humains jugés indignes par rapport aux animaux. Pour autant, c’est bien des hommes qu’il s’agit et c’est sur les « comportements humains » dénoncés dans ces textes qu’il faut porter vos efforts. Troisième remarque : le choix du plan. L’intitulé du sujet interdisait le plan dialectique. « Quels comportements, etc. ? » suggère qu’il faut repérer quels sont les comportements que les textes dénoncent, et les regrouper par grands ensembles. I/ Premier comportement : violence, sous deux formes : cruauté et destruction A / Cruauté de la violence gratuite - Voltaire, Yourcenar : cruauté de la chasse ou de la dissection, et même joie de torturer les animaux (Montaigne) - Rousseau et Voltaire : manque d’empathie, négation de la sensibilité et de la « répugnance naturelle à voir périr et souffrir ». Hommes qui accusent les animaux d’être privés de « connaissance et de sentiment », alors que c’est eux qui le sont. - Yourcenar : banalisation de la mise à mort et du spectacle de la mort : « habitude de tuer » B/ Destruction - Rousseau : abandon de la « conservation de nous-mêmes ». - Yourcenar : destruction massive et même autodestruction. Reniement de la notion même d’humanité. II/ Deuxième comportement : orgueil, sous trois formes, la bêtise, l’impiété et la folie A/ La bêtise - Voltaire : petitesse de la pensée, mesquinerie et sentiment indu de supériorité : méconnaissance de l’ingéniosité des bêtes, de leur expertise et de leur capacité à être fidèles. - Yourcenar : « ignorance », « indifférence ». - Rousseau : abandon de des « lumières de la liberté ». B/ L’impiété - Montaigne : négation des principes élémentaires de « théologie », incompréhension du dessein divin. - Rousseau et Yourcenar : Rapport dévoyé à la nature, rébellion aux lois de la nature, résistance, insoumission à des lois intérieures et naturelles. - Yourcenar : non-respect des lois divines ancestrales (référence au « Tu ne tueras pas » du Décalogue). C/ La folie - Rousseau : oubli de la raison naturelle. - Rousseau et Yourcenar : extinction de toute conscience et de toute culpabilité. Ce corpus pousse à une réflexion sur la notion d’ « inhumanité ». Ce qui est « inhumain » est ce qui est indigne de l’homme, mais qui se situe dans le domaine de l’humain, contrairement à ce qui est résolument «non-humain ». II. Sujets au choix 1. Commentaire composé Le commentaire composé suppose des qualités conjointes d’analyse et de synthèse. Il faut comprendre finement le texte (=analyser) et rendre compte de sa lecture de façon cohérente et pertinente (=synthétiser). Tout doit se tenir et être bien organisé : c’est la clef de la réussite. Techniquement, voici ce que le correcteur attend de vous : - chaque paragraphe doit expliciter une idée et une seule. Chaque idée est logiquement reliée à l’idée du paragraphe précédent par un lien logique (essentiellement) de cause, de conséquence ou d’opposition que le correcteur doit pouvoir lire sans chercher. - Le commentaire est entièrement guidé par une question posée en introduction (la fameuse «problématique »), question à laquelle chaque partie contribue à répondre. En effet, chaque « partie » éclaire le texte : si vous faites deux (ou trois) parties, vous éclairez le texte de deux (ou trois) lumières différentes. Les faisceaux se croisent et se complètent pour finalement donner du sens, un « sens unique » : c’est ce qu’on appelle « interpréter » un texte, et c’est ce que le correcteur attend de vous. - La paraphrase est donc à proscrire absolument, tout simplement parce qu’elle n’apporte rien : or, c’est précisément ce que vous apportez qui est évalué (et noté), le reste vous pénalise systématiquement : paraphrase, mais aussi hors-sujet et contre-sens. - Pour analyser le texte, vous devez repérer et sélectionner les procédés littéraires (= lexicaux, grammaticaux et stylistiques) qui vous semblent les plus pertinents pour votre démonstration. Ne relever pas tout, mais seulement ce qui est UTILE, c’est-à-dire ÉCLAIRANT. Le texte soumis à votre étude cette année était un extrait du Dictionnaire philosophique de Voltaire, 1764. Ci-dessous un plan possible : Problématique : En quoi le discours de Voltaire est-il un plaidoyer en faveur de l’égalité entre les animaux et les hommes ? I/ Un discours polémique A/ Prise à parti de l’allocutaire : ton de la harangue. Présence du « tu » et du « je » : duel singularisé. Voltaire se situe à mi-chemin du plaidoyer et du réquisitoire, puisqu’il répond à Descartes qui a précédemment élaboré une thèse selon laquelle les animaux seraient des « machines ». B/ Ton incisif voire agressif : une défense des animaux, qui induit une attaque verbale. Colère, abondance de questions rhétoriques, présence d’impératifs, tutoiement. II/ Un discours argumentatif construit et convaincant A/ Construction d’un argumentaire raisonnable - Thèse (ligne 1 à 3) : les animaux sont doués de « connaissance et de sentiments » et sont capables d’apprentissages et de perfectionnements. - puis argument 1 : ingéniosité et expertise des bêtes . - puis argument 2 : argument par l’absurde : mise en situation de l’homme (une situation tout à fait anodine et familière), dans laquelle il est admis de tous qu’il fait preuve de « sentiment », de « mémoire » et de « connaissance ». - d’où comparaison avec le chien (paragraphe 4). - enfin accusation des hommes, jugés « barbares » en ce qu’ils torturent les animaux comme si ceux-ci étaient des « [machines] » inaptes à la souffrance. B/ La justesse des arguments, qui mêlent logos, pathos et ethos - discours logique : Voltaire s’appuie sur la force du logos. Ses arguments s’appuient sur la raison. - discours pathétique : Voltaire s’appuie sur le pathos. Il cherche à faire réagir le lecteur (dégoût, révolte). - Discours éthique : Voltaire s’appuie sur l’ethos, et se fait ici porteur (porte-parole ?) de certaines valeurs. 2. Dissertation On peut ici reprendre ce qu’on a dit sur la technique du commentaire : le devoir est guidé par la problématique inaugurale, chaque partie de la dissertation (elle-même subdivisée en paragraphes clairs, pertinents et cohérents) contribue à y répondre efficacement. À cela s’ajoute la nécessaire culture littéraire du candidat. Cette année, le sujet portait sur l’objet d’étude « Le personnage de roman, du XVIIe siècle à nos jours ». Le correcteur attendait des références littéraires précises et évoquées à bon escient. Outre les trois textes du corpus que vous pouvez réinvestir sans problème puisque le sujet est fait pour, vous avez étudié cette année et les années précédentes un certain nombre de textes et d’œuvres complètes : il fallait s’en souvenir, les citer en exemple et les analyser finement pour étayer vos idées. Une idée sans exemple n’a pas de valeur. Un exemple sans idée non plus. Chaque paragraphe doit être I.D.E.A.L. (= une Idée que l’on Développe, un Exemple qu’on Analyse, puis on fait un Lien vers le paragraphe suivant). Schématiquement, si vous avez fait un plan en trois parties trois sous-parties, il fallait donc neuf exemples. « La littérature vous semble-t-elle un moyen efficace pour émouvoir le lecteur et pour dénoncer les cruautés commises par les hommes ? » Analyse du sujet: - La question porte sur la littérature en général. Vous pouvez/devez donc prendre en compte tous les genres littéraires : genres de l’argumentation, mais aussi textes romanesques, poétiques, et même théâtre. - La question est double, et il faut prendre la question dans son ensemble. Il s’agit de questionner les termes d’ « émouvoir » et de « dénoncer ». On pouvait valider l’un ET l’autre, l’un des deux seulement, ou aucun des deux : La dissertation peut s’articuler de différentes manières (ce qui laisse une latitude certaine au candidat), à condition de n’oublier aucun des deux termes. Pas question d’en abandonner un dans l’introduction. Si vous voulez évacuer un terme, il faut le justifier dans une partie ou au moins une sous-partie, cela fait partie de l’exercice. - Le plan I/ émouvoir le lecteur et II/ dénoncer les cruautés n’est malheureusement pas très uploads/Philosophie/ l-x27-etudiant-bac-2018-corriges-francais-bac-es-et-bac-s 1 .pdf

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