1 2 La lutte des femmes iraniennes pour la liberté Samar Azad Traduit du persan

1 2 La lutte des femmes iraniennes pour la liberté Samar Azad Traduit du persan par Laïa Roshan - J S 3 Samar Azad : La lutte des femmes iraniennes pour la liberté Paris, Société des Ecrivains, 2005, traduit de l'Iranien par le Docteur Rosham et J.J Quel plaisir de lire cet ouvrage et de découvrir les luttes qu'une femme iranienne (l'auteure de cet ouvrage) a menées avec un courage inouï, une détermination exemplaire et une clairvoyance politique remarquable pour la cause de la liberté, une liberté qu'elle veut conquérir pour tout le peuple iranien : (citoyen-ne-s, femmes, travailleurs/ses, pauvres, minorités etc.). Elle revendique la liberté politique pour tout un peuple, ce qui l'amène à combattre les régimes politiques quels qu'ils soient, monarchiques ou dictature religieuse, qui interdisent toute tentative de discussion ou de contestation de la pensée unique. Reposant sur la terreur, ces régimes sanctionnent par la violence, la prison, la torture ou la mort toute opposition de paroles ou d'actions protestataires non violentes. Elle se bat pour la liberté des femmes de s'habiller comme elles l'entendent, de porter ou non le voile, et d'accéder à tous les 4 domaines d'activité professionnelle. Dans ce but, elle avait initié et mis au point tout un programme de développement de crèches et garderies pour enfants afin que les femmes puissent travailler. Programme que le régime des mollahs s'empressa de saboter au début de leur arrivée au pouvoir, leur doctrine de départ étant que les femmes devaient rester à la maison pour s'occuper des enfants et de la cuisine. Elle soutient la mobilisation des travailleurs/ses, des ouvriers, des pauvres et des exclu-e-s pour défendre leur dignité et sauver les quelques droits sociaux déjà existants. Elle se propose d'élever leur qualification en développant des cours de formation professionnelle dans les différents métiers ; elle lutte pour que les prostituées soient considérées comme des êtres humains à part entière dans une société, qui les méprise. Profondément laïque, elle s'attire la haine des ayatollahs en défendant la liberté des Bahaï, un mouvement religieux très minoritaire aussi détesté par le régime. Elle s'oppose à leur expulsion et les soutient en bravant les représailles. 5 Pour réaliser tous ses objectifs et surmonter la répression qui s'abat sur elle parce qu'ils contrecarrent ceux des ayatollahs, Samar mobilise tout son potentiel humain et sacrifie sa vie personnelle et familiale, son confort, sa sécurité, ses ressources propres aux causes qu'elle défend. Elle est infatigable. Bien que les luttes qu'elle relate dans ce livre ne concernent qu'une brève période de sa vie en Iran, on est stupéfait par la capacité de Samar de résister à ce régime de terreur et à gagner la sympathie d'une population qu'elle a réussi plus d'une fois à entrainer dans des actions de contestation à l'arbitraire des ayatollahs. Epuisée, traquée, humiliée, emprisonnée, condamnée à mort par le régime, elle continue à militer dans la clandestinité sans de départir de sa sérénité et de son dynamisme. Elle évite la mort de justesse en s'exilant à l'étranger après une vie nomade mouvementée à travers l'Iran pour échapper à ses persécuteurs… Nul doute que grâce à ses luttes, en particulier au sein de l'organisation des Moudjahidines du peuple iranien, elle a semé des graines de résistance et d'espérance qui ont germé dans le peuple iranien, 6 particulièrement dans la jeunesse. Elle fait partie des grandes figures de la Résistance à la dictature qui, en Iran et dans le monde considèrent que l'idéal de la liberté ne doit pas se réduire à un mot inscrit au fronton des monuments mais doit se conquérir en s'incarnant dans des luttes quotidiennes. A ce titre, son ouvrage nous interpelle en tant que citoyen-ne-s et féministes d'Occident qui, enfermé-e-s dans nos certitudes, hésitons à exprimer notre solidarité à une Résistance iranienne dont Samar Azad est une représentante exemplaire. Andrée Michel, directrice honoraire de recherche au CNRS, Paris. 7 8 Dédié à toutes les femmes opprimées de mon pays. Samar AZAD .le 21 novembre 2005 Préambule Cher lecteur Avant que tu ne saches son nom, il faut te présenter ce livre. L’auteur a agi en qualité de femme entièrement passionnée de liberté, qui a appris, à travers les évènements d’une révolution, que la vie est faite seulement pour la liberté, et c’est tout. Cher compatriote, le livre « Vivre pour la liberté » est le récit de la vie d’une femme qui au cours des évènements de la révolution contre le pouvoir royal, vécue avec l’amour de la liberté, a été transformée du tout au tout, avec cet amour lors de l’avènement du régime infâme de Khomeiny. Dans ce livre j’ai voulu, sans l’ornementer, faire le récit des faits et des 9 évènements de la vie d’une femme iranienne, depuis son enfance (très abrégée) jusqu’à la trentaine, c’est à dire jusqu’à la fin de ses deux premières années de travail avec le régime infect de Khomeiny et des évènements qui se sont succédés pendant ces deux années. Je le fais dans ma propre langue, en qualité de témoin oculaire. Deux années pleines de remous, dont les péripéties ont marqué le reste du cours de sa vie, de même que celle de beaucoup d’autres iraniens. Oui, ce livre expose une partie de l’histoire d’une femme dont tous les fondements de la pensée et de l’esprit, et le déroulement de la vie, se sont trouvés transformés en amour de la liberté, et dont le seul délit, au lendemain de la révolution contre la monarchie, et sous le régime misogyne des mollahs fut d’avoir eu des activités politiques, pourtant légales, pour améliorer la situation des femmes opprimées de son pays, et qui a subi de ce fait les attaques et les agressions de réactionnaires enragés. Ces assauts furent tellement aveugles et cruels qu’à la fin des deux premières années du 10 pouvoir honteux des réactionnaires, cette femme pleine d’un immense espoir de voir les enfants de la terre iranienne vivre en liberté, a choisi de « Vivre pour la Liberté », et a dressé sa poitrine contre les balles de la Garde du chah dictateur, responsable de la répression des manifestations dans sa ville natale. Et maintenant, moins de deux ans après la chute de chah, son mari et d’autres membres de sa famille ont été exécutés ou mutilés ou emprisonnés dans les geôles du régime criminel des mollahs. Cette femme a vu ses biens mobiliers et immobiliers réquisitionnés et, condamnée à mort par contumace par le régime hors la loi des mollahs provocateurs, elle a dû, seule et sans disposer de la moindre sécurité, entrer dans la clandestinité. C’est ainsi que à l’issue de deux années et demie de combat politique, de 1979 à 1981, il n’y eut plus pour elle, comme pour toutes les autres personnes passionnées de liberté, d’autre chemin que la résistance et l’opposition à tant d’oppression, d’ignorance et de crimes de ce régime. Oui, ce régime moyenâgeux des mollahs leur a imposé, contre leur gré, à elle et à beaucoup 11 d’autres personnes du peuple opprimé d’Iran l’abandon du foyer, de la famille, et l’exil pour vivre en liberté. Cette liberté, pour laquelle le peuple opprimé d’Iran a résisté au despotisme du chah, ou bien il fallait assister à son deuil, ou bien il fallait, pour la protéger, mener avec amour et véhémence contre les mollahs rétrogrades une lutte très dure et très pénible pour laquelle il était nécessaire de renoncer à tout, aux attachements, et même aux désirs naturels. C’est ainsi que le 21 Juin 1981, après la mitraillade de la manifestation pacifique de la foule à Téhéran et la suppression, imposée par le régime de Khomeiny, de toutes les possibilités de lutte politique en Iran, cette femme, comme des milliers d’Iraniens assoiffés de liberté et sans hésiter un instant, a choisi la lutte contre ce régime misogyne et liberticide. Un tel choix impliquait l’éloignement du foyer et de la terre antique de l’Iran et même l’acceptation de la mort. Mais aujourd’hui, comme le dit elle même cette combattante iranienne, le choix qu’elle 12 fit il y a près de 23 ans, en dépit de toutes les difficultés qui se sont présentées sur le chemin parcouru depuis lors avec » la passion de la liberté », et qu’il lui faudra désormais encore parcourir à l’avenir, fut un choix heureux pour lequel elle est infiniment reconnaissante à Dieu. Elle est en outre très redevable à la noble organisation pionnière des Modjahedines du peuple Iranien, car c’est elle qui a montré pas à pas au peuple iranien le chemin de ce combat sanglant pour que cette fois « Liberté » ne soit pas égorgée tranquillement et sans bruit pour une longue période dans l’abattoir de mollahs hypocrites à la recherche des jouissances matérielles. Ce qui peut arriver de mieux à un regard 13 C’est qu’il soit humide de l’expression de l’amour « Sorhab Sépehri » Chapitre Premier L’époque de l’enfance. La période de l’enfance, bien qu’elle ne comporte que des évènements mineurs, est souvent la meilleure partie dans la vie d’un homme. Moi même, uploads/Philosophie/ la-lutte-des-femmes-iraniennes-pour-la-liberte.pdf

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