Las políticas de la vida Las políticas del duelo Las políticas de las rep
Las políticas de la vida Las políticas del duelo Las políticas de las reparaciones Las políticas del reconocimiento Las políticas de las reparaciones Las políticas de la muerte LA MORAL/ RETORICA NORMATIVA/ LA LEGITIMIDAD /ECONOMIA MORAL PROBLEMA PUBLICO/ APOLOGIA AL TERRORISMO PANICO MORAL/ ESFERA PUBLICA/ ESPECTACULARIZACIÓN / PERFORMANCE APROPIACIÓN POLITICA DEL CUERPO/ APROPIACIÓN POLITICA DEL RECONOCIMIENTO/ CAPITAL SIMBOLICO/ LEGITIMIDAD POLITICA EL TERRORISMO/ CONDICIÓN DE VICTIMA QUE PUEDE SER REVOCADA /LA VICTIMA/ EL OTRO/ VIVIR JUNTOS/LOGRAR LA RECONCILIACIÓN ENTIERRO DIGNO/ DUELO/ PRIMER PASO HACIA LA RECONCILIACIÓN DUELO PERSONAL/ DUELO COLECTIVO REGIMEN DISCURSIVO HUMANITARIO/ DIMENSIÓN HUMANITARIA ALIVIAR EL SUFIRMIENTO/ RECONOCER SU CIUDADANIA MALTRATADA Que es una economía moral Pour ce faire, nous nous intéressons aux « économies morales », un concept qui a une genèse pluridisciplinaire remarquable puisque, forgé par un historien du social mais développé par les anthropologues, il a été réinventé par une historienne des sciences (Fassin, 2009). Pour Edward P. Thompson (1971), qui remet en cause le déterminisme matérialiste dans l’explication des comportements des classes dominées, l’économie morale permet de rendre compte des normes et des obligations qui régulent traditionnellement les échanges en dehors des mécanismes du marché : ainsi les émeutes des paysans anglais du XVIIIe siècle résultent-elles non pas de réactions organiques à l’expérience de la faim, mais d’une indignation morale devant le non-respect du contrat social avec les propriétaires terriens ou les riches commerçants. Pour Lorraine Daston (1995), qui prend ses distances avec les approches idéaliste et stratégique de l’activité scientifique, l’économie morale autorise une appréhension des réseaux de valeurs et d’affects qui la sous- tendent : le travail des savants du XVIIe siècle ne procède pas seulement de l’exercice de la rationalité ou de logiques d’intérêt, mais de sentiments moraux autour de principes tels que l’objectivité. Il nous semble possible de refonder le concept d’économie morale en nous appuyant sur ce double héritage, a priori incompatible, c’est-à-dire en conservant la portée dialectique et politique du premier modèle et en adoptant la définition non économique et philosophique du second. Nous définissons donc les économies morales comme la production, la circulation et l’utilisation des valeurs et des sentiments dans l’espace social autour de questions de société : elles décrivent une certaine manière de les poser qui caractérise un moment historique donné (Fassin et Eideliman, 2012). Esto lo tomo para hacer la introdución de Didier Fassins Gouverner les vies Dernière publication diffusée sur Cairn.info ou sur un portail partenaire 9-12 minutos 1C’est en écrivant sa thèse de médecine (sur la coopération sanitaire en Tunisie depuis l’Indépendance) que Didier Fassin dit avoir découvert Michel Foucault : « J’en lisais souvent quelques pages, en particulier Histoire de la folie, avant de me mettre à rédiger, non pour les matériaux que j’y trouvais mais pour le travail de sa pensée qui nourrissait la mienne [1] [1]D. Fassin, « Comment j’ai écrit certains de mes textes »,… . » Une habitude qu’il a longtemps gardée une fois devenu anthropologue, menant une série d’enquêtes en France et en Afrique sur la santé publique et les politiques du sida, la gestion de l’asile et de l’immigration, et plus récemment la police, la justice et la prison, qui ont mis la démarche et les concepts de Foucault à l’épreuve de nouveaux terrains. Un regard original sur la pertinence contemporaine de l’œuvre du philosophe. 2Quelles sont selon vous les vertus et les limites de la méthode généalogique, à l’œuvre notamment dans vos ouvrages sur L’Espace politique de la santé [2] [2]D. Fassin, L’Espace politique de la santé. Essai de généalogie,… et L’Empire du traumatisme [3] [3]D. Fassin et R. Rechtman, L’Empire du traumatisme. Enquête sur… ? 3Si l’histoire est une tentative de reconstitution du passé, la généalogie s’apparente à une remontée dans le passé. Plutôt que de faire revivre un monde, il s’agit de renouer les fils, de tracer les lignages, de découvrir les embranchements à partir d’objets et de questions du présent. Il s’agit aussi de mettre en lumière les rapports de forces qui président à la production de la vérité. C’est la méthode employée par Foucault dans Naissance de la clinique (1963) et Surveiller et Punir (1975). Je l’ai adoptée dans L’Espace politique de la santé, où j’essaie de reconstruire dans le temps long la triple dimension politique de la santé que sont l’incorporation de l’inégalité, le pouvoir de guérir et le gouvernement de la vie. Je l’ai reprise dans L’Empire du traumatisme avec une temporalité plus courte pour montrer l’émergence de la catégorie de traumatisme, et surtout le basculement moral qui se produit au cours du xxe siècle, la faisant passer de la réprobation (le traumatisé est un lâche ou un simulateur) à la légitimité (le traumatisé est un être blessé qui mérite la compassion et la solidarité) permettant ainsi la naissance du statut de victime. Il y a quelque chose de plus radical dans l’approche de Friedrich Nietzsche lorsqu’il traite de la généalogie de la morale, puisqu’il met en question les fondations mêmes de cette morale. C’est dans cette voie que je me suis engagé avec La Raison humanitaire [4] [4]D. Fassin, La Raison humanitaire. Une histoire morale du temps…, en explorant les sources du gouvernement humanitaire, c’est-à- dire la mobilisation de sentiments moraux dans les politiques contemporaines, dont les deux piliers, à savoir le caractère sacré de la vie et la valorisation de la souffrance, procèdent d’une généalogie chrétienne. C’est aussi l’approche que j’ai développée dans Punir [5] [5]D. Fassin, Punir. Une passion contemporaine, Seuil, 2017. , en montrant que la réponse à la violation de la loi a longtemps été la réparation collective du dommage causé et que c’est avec le passage d’une logique de la dette à une morale de la faute – au Moyen Âge, sous l’influence de l’Eglise – qu’on en est venu à faire reposer le châtiment sur l’infliction d’une souffrance. 4Plusieurs de vos enquêtes ont été menées, dites-vous, « aux frontières de la vie nue et de la vie sociale [6] [6]D. Fassin, « La biopolitique n’est pas une politique de la… ». Dans quelle mesure illustrent-elles la pertinence contemporaine – et les limites – du concept de biopouvoir ? 5Dans l’œuvre de Foucault, le biopouvoir est un concept fugitif – n’apparaissant presque que dans le dernier chapitre de La Volonté de savoir – et la biopolitique est un objet furtif – dans les deux cours au Collège de France de 1978 et 1979 [7] [7]M. Foucault, Sécurité, territoire, population et Naissance de…, le projet de l’étudier est sans cesse annoncé et remis à plus tard. Pourtant, ils m’ont permis, comme à beaucoup d’autres, de penser une série de questions, autour de la santé publique notamment. Mais j’ai progressivement opéré un double déplacement. D’abord, par rapport au biopouvoir, car plus encore que le pouvoir sur la vie, ce qui me semble caractériser le monde contemporain est le pouvoir de la vie, la reconnaissance que nous lui accordons comme bien suprême, ce que j’ai appelé biolégitimité. Ensuite, par rapport à la biopolitique, car contrairement à ce que l’étymologie laisse entendre, ce terme ne se réfère pas à la vie, mais à la population et aux technologies servant à la réguler, et j’ai donc proposé de parler de politiques de la vie pour remettre au cœur de mon projet intellectuel la manière dont on gouverne les vies, dont on les traite et dont on les différencie. En pensant ensemble biolégitimité et politiques de la vie, on peut éclairer ce paradoxe par lequel nous pouvons valoriser au plus haut point la vie en général tout en accordant des valeurs très inégales aux vies en particulier. 6Vous développez depuis quelques années un programme de recherches visant à fonder une « anthropologie critique de la morale ». Cela ne vous éloigne-t-il pas des perspectives ouvertes par le philosophe ? 7Durant toute sa vie, Foucault s’est tenu à distance des questions morales, dont, en bon nietzschéen, il se méfiait. Pourtant, peu avant sa mort, il en a fait le centre de sa réflexion ultime. Dans l’introduction de L’Usage des plaisirs, il distingue la morale comme code, c’est-à-dire ensemble de valeurs et de normes auxquels les individus sont censés se conformer, et la morale comme subjectivation, c’est-à-dire comme action de soi sur soi qui produit un sujet éthique. Cette distinction est, au fond, celle qui sépare l’éthique du devoir d’Emmanuel Kant et l’éthique de la vertu d’Aristote. L’anthropologie morale critique que j’ai proposée tente de construire un pont entre les deux en apportant une double dimension dynamique et politique. [8] [8]D. Fassin et J. S. Eideliman dir., Les Économies morales… D’une part, en effet, les économies morales correspondent à la production, la circulation et l’appropriation des valeurs et des affects autour de grandes questions de société, comme l’asile, la délinquance, la souffrance, etc. D’autre part, les subjectivités morales concernent le travail des agents pour effectuer des actions qu’ils considèrent justes ou bonnes. Dans le cas de la punition, par exemple, on voit comment, au cours des dernières décennies, les économies morales de la peine ont tendu uploads/Philosophie/ las-politicas-de-la-vida.pdf
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- Publié le Jui 09, 2022
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