Le Miroir d'alchimie Roger Bacon Etudes baconiennes Speculum Alchemiae Pour ser
Le Miroir d'alchimie Roger Bacon Etudes baconiennes Speculum Alchemiae Pour servir d'introduction à l'oeuvre de Roger Bacon revu le 27 juillet 2003 Plan : préambule - I. Etudes baconiennes [Roger Bacon : sa vie et son oeuvre - 4 articles du Journal des Savants par Cousin à propos d'un mss inédit de Bacon - les emprisonnements de Roger Bacon - Notes additionnelles sur Roger Bacon - extrait de l'Alchimie de Girardin - Les éditions de Roger Bacon - à propos de John Henry Bridges : the Opus Magnus - Raoul Carton, L'expérience chez Roger Bacon - Histoire des sciences : sur un fragment inconnu de l'Opus tertium de R.B. - sur la commémoration de R.B. par Picavet - sur l'alchimie de R.B., par Edmund Brehm, in Ambix] - II. le Miroir d'alchimie [(texte - commentaires) : définition de l'alchimie - principes naturels et génération des métaux - matière prochaine de l'élixir - régler le feu et le maintenir - vaisseau et fourneau - couleurs accidentelles de l'oeuvre - la projection sur les métaux imparfaits - Préambule L'importance de Roger Bacon dans l'histoire des sciences au Moyen Âge, de la scholastique médiévale de façon plus étendue, son image de grand intellectuel dans son temps, plus d'ailleurs que son attirance pour l'alchimie - qui était certaine - nous ont incité à développer davantage cette section consacrée au Miroir d'Alchimie du moine franciscain, qui n'est peut- être d'ailleurs qu'un ouvrage supposé. Comme Albert Le Grand et d'autres contemporains, Roger Bacon, moine franciscain, fondait sa FIGURE I (portrait idéalisé de Roger Bacon) connaissance sur la philosophie d'Aristote. Il n'acquit point la sagesse par des méthodes uniquement philosophiques, c'est-à-dire par l'observation et le raisonnement, mais, comme Albert, il souligna l'importance de l'expérimentation. On doit toutefois se rappeler que ce que nous appelons aujourd'hui expérience a peu de rapport avec l'expérience telle que la concevait le moyen âge. Bacon dit, par exemple: « Nous avons établi par l'expérience que les étoiles causent la génération et la décomposition sur la terre, comme chacun peut le voir. » Ceci n'est pas si évident pour nous, et nous pouvons aussi nous demander comment Bacon pouvait expérimenter les forces mystérieuses des planètes qui influencent par hypothèse la vie et la mort de l'homme. Notre clerc conclut avec impétuosité : « Ayant établi par l'expérience ce que les philosophes ont montré comme évident avant nous, il s'ensuit immédiatement que toute connaissance ici-bas dépend du pouvoir des mathématiques. » Un autre exemple de l'attitude scientifique de Roger Bacon est son expérience du noisetier. Dans son ouvrage sur la science expérimentale, il recommande de couper un baliveau d'un an dans les racines d'un noisetier ; puis de le fendre en deux dans le sens de la longueur et de donner les deux parties à tenir à deux personnes aux deux extrémités, de manière que ces deux parties soient séparées par l'espace d'une paume ou de quatre doigts. Après un court instant, les deux parties se rapprocheront peu à peu l'une de l'autre, elles se réuniront, et le rameau se retrouvera intact ! L'explication « scientifique » de ce phénomène, « merveilleux au-delà de tout ce que j'ai vu et entendu », est donnée par Pline, dont Bacon admet les vues : certaines choses s'attirent mutuellement quoiqu'elles soient séparées. Cette explication se fonde sur la croyance à la magie par sympathie, selon laquelle, nous l'avons déjà vu, les semblables s'attirent. Si quelqu'un avait dit à Bacon que c'était là de la magie, il en aurait été bien étonné, car il termine ainsi son rapport : « Ceci est une chose merveilleuse. Les magiciens font leur expérience en répétant toutes sortes d'incantations. Moi, j'ai méprisé ces incantations et j'ai découvert l'action merveilleuse de la nature, qui est semblable à celle de l'aimant de fer. » Ainsi, de l'avis de Bacon, les magiciens sont des charlatans qui récitent des formules magiques alors qu'ils savent que le phénomène est naturel — « comme chacun peut le voir » ! Nous trouvons fréquemment des observations de ce genre dans l'œuvre de Bacon : il condamne la magie alors qu'il est lui-même magicien. Les écrits de Roger Bacon ont une vivacité inaccoutumée à l'apogée du scolasticisme, et son impatience, mêlée d'une énigmatique clairvoyance, le pousse parfois à faire des prédictions véritablement étonnantes : « D'abord, je vous parlerai, dit-il dans ses lettres, des admirables œuvres de l'art et de la nature. Après cela, je décrirai leurs causes et leur forme. Il n'y a point là de magie, car la magie est inférieure à de telles choses et en est même indigne. Par exemple : on peut faire des machines à naviguer, de grands navires pour les rivières et pour les mers. Ils se meuvent sans avirons ; un seul homme peut mieux les manœuvrer que s'ils avaient un équipage complet. Puis il y a aussi des voitures, marchant sans chevaux à une vitesse colossale; et nous croyons que tels étaient les chars de combat, équipés de rostres, des anciens. On peut aussi faire des machines volantes. Un homme, assis au centre, contrôle quelque chose qui fait battre comme celles des oiseaux les ailes artificielles de la machine. On peut faire un appareil de petite taille pour descendre les poids lourds, ce qui est d'un grand secours en cas de danger. Car, avec une machine de trois doigts de haut et trois doigts de large, et moins épaisse encore, un homme pourrait se libérer, ainsi que ses amis, de tous les dangers de la prison, et pourrait s'élever et descendre. On peut faire un autre appareil avec lequel un seul homme peut attirer violemment un millier d'hommes contre leur volonté ; et il attire de même d'autres objets. Une machine peut être construite pour les voyages sous-marins, pour les mers et les rivières. Elle plonge au fond, sans danger pour l'homme. Alexandre le Grand fit usage d'un tel engin, ainsi que nous le savons par Ethique l'astronome. De telles choses ont été faites il y a longtemps et on les fait encore de nos jours, excepté peut-être la machine volante...Et infiniment d'autres choses peuvent être fabriquées : des ponts qui traversent les rivières sans piliers, ou d'autres supports et instruments ingénieux et inouïs.» Il n'est pas étonnant que l'on ait attribué à Bacon de nombreuses inventions et découvertes: la poudre à canon, les verres de lunettes, le télescope, etc. Pas plus que ses contemporains, il ne doutait de l'existence de la magie. Il admettait aussi qu'il y avait des difficultés à discerner entre la science et les arts noirs. Il admettait la magie naturelle, qui n'est pas le mal; et si nous dépouillons ses arguments de leurs subtilités et grossièretés, nous découvrons que les conceptions de ce savant n'étaient pas différentes de celles des philosophes : la magie visant au bien est permise et s'appelle magie naturelle tandis que la magie noire, maléfique, doit être rejetée. L'alchimie, dit-il, est liée à la physique. Elle traite des couleurs et d'autres substances, du bitume ardent, du sel et du soufre, de l'or et d'autres métaux, et bien que rien concernant l'art alchimique ne se trouve dans l'œuvre d'Aristote, cet art est nécessaire à l'étude de la philosophie naturelle et de la médecine spéculative. Par l'alchimie, on peut faire de l'or et, ainsi, l'art hermétique peut pourvoir aux dépenses de l'État. Il prolonge la vie de l'homme. Mais peu nombreux sont ceux qui travaillent l'alchimie, et moins encore ceux qui peuvent produire des œuvres prolongeant la vie. L'art ne convient qu'aux plus sages, qui savent ce que signifient l'aigle, le cerf, le serpent, le phénix, créatures qui régénèrent leur vie grâce aux vertus des herbes et des pierres. L'or potable doit être dissous, selon Roger Bacon, dans un liquide mystérieux, une eau que seuls les savants spécialement doués savent préparer. Un tel or est meilleur que celui que l'on trouve dans la nature, ou que l'or alchimique. Il produira un effet tout à fait merveilleux quand on le dissoudra correctement. Bien des choses doivent être ajoutées à cette solution : « ce qui nage dans les mers... et aussi la chose qui naît dans l'air, une fleur de rosée marine ». A ceci, il faut encore ajouter le dianthe, mélange de feuilles et de fragments de bois avec une petite portion de fleurs ; en outre, ce qui est fourni par la mer : l'ambre gris. Et enfin, un ingrédient de première importance est le serpent, mentionné par Aristote. Les habitants de Tyr en mangeaient, convenablement préparé avec des épices. Un os qui se forme dans le cœur d'un cerf apportera l'élément final, parce que le cerf est un animal doué de longévité. Ici encore, Bacon reste fidèle au principe magique de sympathie : l'animal doué de longévité la conférera à l'homme ! Notre franciscain considère sa décoction comme un excellent remède contre la vieillesse et toutes les corruptions du corps. Il croyait que l'on pouvait prolonger sa vie de plusieurs centaines d'années. Il prétendait connaître un homme « qui possédait une lettre uploads/Philosophie/ le-miroir-d-x27-alchimie.pdf
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- Publié le Jul 23, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
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