Ceci est la version HTML du fichier http://www.religiologiques.uqam.ca/no1/fond
Ceci est la version HTML du fichier http://www.religiologiques.uqam.ca/no1/fondements.pdf. Lorsque G o o g l e explore le Web, il crée automatiquement une version HTML des documents récupérés. Pour créer un lien avec cette page ou l'inclure dans vos favoris/signets, utilisez l'adresse suivante : http://www.goo q=cache:aH8_Lg_u_x0J:www.religiologiques.uqam.ca/no1/fondements.pdf+structuralisme+figu Google n'est ni affilié aux auteurs de cette page ni resp Les termes de recherche suivants ont été mis en valeur : structuralisme figuratif Page 1 FONDEMENTS ET PERSPECTIVES D'UNE PHILOSOPHIE DE L'IMAGINAIRE Gilbert Durand ___________________________________ Je remercie d'abord le Professeur Jacques Pierre pour ce magnifique texte de présentation qu'il vient de dire. Texte d'une grande beauté littéraire et aussi d'une grande finesse et exactitude d'analyse: oui, Jacques Pierre signale bien les points forts et aussi les points qui «font problème» dans une oeuvre de recherche, la mienne, qui couvre plus d'un quart de siècle. Aussi je lui dirai d'abord très simplement: «vous m'avez compris!» (rires). Notre collègue m'avait donc demandé en cette journée du 57ème Congrès de l'ACFAS, que vous me faites l'honneur de consacrer à mon oeuvre, de vous parler des fondements et aussi des perspectives les plus récentes de mon travail, que je puis appeler en donnant à ce terme une extension un peu vague, de ma «philosophie» qui, comme chacun sait, est une philosophie reposant, avant tout, sur l'imaginaire du Sapiens Sapiens, le seul imaginaire qui nous soit connaturel et accessible... À mon tour, mon cher Jacques Pierre, je dirai: «il était une fois...». Il était une fois, au sortir de la Guerre, un «jeune homme en colère» et il y avait de quoi être en colère devant toute une jeunesse perdue, sacrifiée, mutilée, devant les hontes d'une défaite nationale, et surtout devant la faillite générale des systèmes de valeurs qui venaient d'aboutir, d'Aufklärung en Kulturkampf, à un holocauste inouï de barbarie et de suicide européen et ce jeune homme rencontrait soudain un maître hors du commun, Gaston Bachelard, qui venait lui dire le premier en France! que c'est la science et la raison qui changent, et que ce qui «demeure» c'est cet imaginaire (Hölderlin!) que «fondent» les poètes... C'était là une révolution radicale de toutes les philosophies jusqu'ici admises en Occident, soeurs ennemies certes, mais qui se réconciliaient toutes en fondant leurs vérités, conjointement sur la perception seule porteuse de «réel» et sur le raisonnement univoque codifié, à partir de l'aristotélisme, par toutes les scolastiques monitrices de l'Occident, de S. Thomas d'Aquin à Descartes, de Descartes à Auguste Comte ou à Marx, de ces derniers à Léon Brunschvicg, à Sartre et plus tard au formalisme structuraliste... Voici qu'on nous montrait que c'était la si décriée «folle du logis» qui était première, qui était la permanence même donc la carte d'identité du Sapiens Sapiens. Certes il m'arrivera plus tard de critiquer le dualisme subsistant chez mon bon Maître Bachelard entre l'approche scientifique et l'approche poétique, survivance d'une vieille formation positiviste chez ce physicien/poéticien, il n'en demeure pas moins que c'est Gaston Bachelard qui donna impulsion et conseils à ma recherche, à une recherche qui voulait, loin des «réductions» des psychologies et des sociologies «en cours», tenter de dresser un tableau «objectif» de ce qui était la subjectivité constitutive de Sapiens Sapiens, tenter de dresser, comme disent les botanistes, une «systématique» de ce jardin des images qui est notre patrimoine intangible. D'où le sous titre follement Page 2 ambitieux de ma recherche «Introduction à l'Archétypologie générale»!! Rien que ça! J'étais jeune alors! Ceci dit, deux premières remarques s'imposent: d'abord le fondement «fixiste» pourraiton dire d'une philosophie (peutêtre estce là la «philosophia perennis»?!) anthropologique (je préfère cet adjectif à «humaniste», cette dernière épithète sousentendant trop de visées vertuistes) et que l'on pourrait résumer par ces mots et cette constatation, paraphrasant une remarque célèbre de Claude LéviStrauss («les hommes ont toujours pensé aussi bien»): «les hommes ont toujours imaginé aussi bien» c'est ce que vérifie le phénomène trop peu étudié en luimême de la «traduction». Certes il n'existe jamais de «communication» parfaite de l'un à l'autre, mais enfin malgré ce que les informaticiens appellent des «bruits» je puis lire, traduire (sans trop «trahir» ajouterait LéviStrauss), comprendre l'Odyssée, le mythe cosmogonique Bambara ou celui de l'antique Japon. Et cette traduction Noam Chomsky l'a bien pressenti ne vient pas d'une manipulation égalisante des syntaxes, mais de l'accord presque parfait entre impacts d'images concrètes (portant sur le matériau visuel, tactile, olfactif, voire auditif comme le souligne Michel Guiomar cet autre disciple de Bachelard) qui sont en moi et qui sont en l'autre, qui sont en «l'un et l'autre»... La notion de «structuralisme figuratif» que je fais mienne pour me démarquer des «structuralismes» formalistes qui prolifèrent vers les années 50, repose à la fois sur cet inéluctable «fixisme» et sur le consensus de Sapiens Sapiens en son accord avec les «corps» imaginaux, imaginés (représentés) de l'Univers. Je me place résolument du côté du paradigme plutôt que du côté des syntaxes, syntaxes et formalisations qui, pour moi comme pour mon Maître Bachelard sont secondes. Le paradigme, trop souvent «perdu» selon un titre significatif de mon ami Edgar Morin, c'est cette Nature humaine dont la quiddité réside dans l'imaginari c'estàdire dans ce «IIIème Cerveau» qui dote tout conscient de «re présentation» et que repère l'anatomophysiologie contemporaine. L'Imaginaire (c'estàdire le réservoir anthropologique de toutes les re présentations possibles) est bien l'identité, donc «l'indicateur» comme on dit en sociologie, de Sapiens Sapiens. L'autre remarque porte sur ce concept, si mal reçu par nos doctrines progressistes, monocéphales, sensualistes, etc... issues, comme je l'ai montré dans mon dernier livre, de ce que le P. de Lubac appelle la «postérité de Joachim de Flore», à savoir le concept d'archétype. Comme c'est le fameux psychiatre Carl Gustav Jung qui a défendu et illustré ce concept retrouvé chez Nicolas de Cues, une critique malveillante m'a trop tôt fait monter dans la charette des condamnés à mort et à l'opprobre des doctes! «suspects» de jungisme. Tout beau! Si j'ai bien rencontré, avec un immense profit, les Cercles jungiens, ce ne fut qu'en 1964, soit plus de 5 à 10 ans après l'élaboration et la publication de ma recherche, et deux ans après la disparition du Maître de Zürich. Non! J'ai d'abord rencontré et étudié cette notion d'archétype que l'on peut sommairement définir par le «Semper et ubique et ab omnibus...» chez les réflexologues de l'École de Léningrad. Et en premier chef chez A. Oukhtomsky qui publiait en 1925 son article déterminant sur Le Principe de la Dominante. Je tiens à revendiquer cette filiation à ce que W. Betcherev le fondateur à partir de Pavlov, de la réflexologie appelle en un titre célèbre «la Psychologie objective». Cette filiation avouée devrait couper court à certaines critiques sommaires qui rangent trop facilement la notion d'archétype, que j'utilise dans «les élucubrations archétypiques de Jung» (sic! dixit Jacques Le Goff!!) et se drapent pompeusement avec indignation dans une prude Page 3 «scientificité»... qui date bien des années positivistes de Monsieur Homais, il y a un siècle et demi! Le fameux Novoïé Reflexologuii i Fisiologuii Nervnoï Systemi, de W. Betcherev, I.S. Beritoff, J.M. Oufland, A. Oukhtomsky, M. Vinogradov édité en 19251926 à Léningrad et à Moscou fait tout de même un peu moins «ringuard» que la paradoxale insertion dans l'historicisme positiviste du Second Empire ou même dans le rationalisme définitif et éternel du Grand Siècle! Il est vrai que les tenants de cette «religion rationaliste» grands chasseurs de sorcières et crémateurs de ce que l'un d'eux (J.C. Pecker) appelle la «tradition du soufre» n'admettent pas contre l'évidence, l'évidence de l'anthropologie d'un Claude LéviStrauss ou l'épistémologie d'un Gaston Bachelard que la faculté de raisonner se modifie selon «son point d'application». Le rationalisme, la scientificité ne se définissent que par leur matériau et leur échelle d'application. Le «rationalisme appliqué» c'est le beau titre d'un livre de Bachelard diffère totlement s'il s'applique à la table et la cuvette, ou bien à la galaxie, au neutron ou à la cellule vivante... Laissons le culte totalitaire de la Raison aux «Enragés» de 1793 et à leurs descendants de 1989! Je voudrais affirmer ici, une fois de plus que je me suis toujours réclamé d'une scientificité à la fois «rationnelle» et «empiriste», mais qui, s'appliquant à un domaine autre que celui des boules de billard du P. Malebranche ou de la chute des pommes inspiratrice paraîtil! du grand Newton, se doit de modifier ses postulats tout comme le fait l'étude du réflexe dominant de la grenouille mâle (J.M. Oufland), de la mémoire et de l'adaptation biologiques (Waddington, Sheldrake) ou encore du noyau atomique et des particules intra nucléaires (Bohr, Planck, Stapp, Costa de Beauregard, etc...). Nos inquisiteurs manquent simplement de culture scientifique! Si j'avance ici des noms de biologistes et de physiciens, c'est qu'à partir de 1964 date initiale de «rencontres» que je devais poursuivre régulièrement chaque année au fameux «Cercle d'Eranos» et qui mériteraient aussi l'incipit «il était une fois...» . Pendant uploads/Philosophie/ le-structuralisme-figuratif.pdf
Documents similaires










-
36
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Sep 19, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.2481MB