Le point de départ de la recherche sur les actes de langage est la constatation
Le point de départ de la recherche sur les actes de langage est la constatation, faite par le philosophe anglais Austin, que le langage ne se réduit pas à un simple code visant à exprimer la pensée et à échanger des informations. Mais il est également le siège où s'accomplissent des actes qui visent à modifier la réalité. En publiant un ouvrage en 1972 intitulé Quand dire c’est faire dans Austin présente une distinction fondamentale entre deux types d'actes ou d'énoncés, à savoir : -les Énoncés constatifs : ces énoncés décrivent le monde et peuvent être évaluables en termes de vérités et de fausseté, mais ce qui donnera le sens à ces énoncés c'est également l´usage concret et le contexte déterminé. Par exemple l'énoncé constatif : Le chat est sur le paillasson. Est vrai si et seulement si le chat est sur le paillasson. -les Énoncés performatifs : ces énoncés ont la particularité de réaliser ce qu’ils énoncent ; le dire est également un faire. C’est à dire lorsque le locuteur prononce un énoncé il ne se limite pas à la simple constatation mais il réalise un acte, voire un fait. Les performatifs ne décrivent donc rien, ils ne peuvent pas recevoir de valeur de vérité. Mais ils peuvent être heureux ou malheureux, et l’acte dans ce cas peut réussir ou échouer. Prenons comme exemple l'énoncé : Je promets de venir demain Pour qu’il ait acte de langage, Austin postule trois conditions afin que le dire devienne un faire : - 1/Le sujet de l’énoncé performatif doit être « je » -2/Le verbe doit être au présent de l’indicatif. -3/L’existence d’un contexte approprié (convenable) et des circonstances conformes à l’acte de langage. Par contre, Austin renoncera cette distinction de performatif/constatif considérée comme impertinente en s’apercevant que certains énoncés sont implicitement performatifs. par exemple l'énoncé performatif : « je te promets de le faire » peut être équivalent à « je le ferai » qui est un énoncé constatif. Dans ce sens, Austin propose de remplacer cette distinction par une théorie générale des actes de langage, qui se matérialise dans le fait que : toute énonciation est performée selon trois actes : l’acte locutoire, l’acte illocutoire et l’acte perlocutoire. 1-Acte locutoire : C´est l´acte de « parler » c'est à dire produire un énoncé conformément au système phonique de la langue en question, avec structuration selon la grammaire, ainsi que le sens. De ce fait Cet acte locutoire est constitué de trois sous-actes simultanés : a)Acte phonétique : c’est la production des sons propres à une langue; l’énonciation est l’acte de produire des phones. b) Acte phatique : C’est le fait de produire des mots appartenant à un vocabulaire construit selon une certaine grammaire avec une certaine intonation ; l’énonciation est l’acte de produire des phèmes. c) Acte rhétique : C’est l’acte qui concerne l’aspect sémitique des mots, en ce sens que chaque mot à une signification particulière (sens et référence) et que la somme des significations produit la signification générale de l’énoncé ; l’énonciation est l’acte de produire des rhèmes. 2-Acte illocutoire: C’est un acte lié à l’intention du locuteur qui peut être une affirmation, un ordre, une menace, etc. Exemple : dire la séance est ouverte revient à ouvrir la séance Acte perlocutoire : c'est un acte consistant en la production de certains effets (visés ou non) sur l'auditoire (persuader, convaincre…). Exemple : "La séance est ouverte" provoque un certain nombre d’effets : les participants se taisent, quelqu’un prend la parole, etc. Après la classification des actes de langage d´Austin, ils sont plusieurs ceux qui ont réalisé un classement des valeurs illocutoires de ces actes de langage. C´est le cas de John Searle, qui après la mort d ´Austin travaillera la théorie des actes de langage. Il propose comme innovation la notion de « force illocutoire » qui est accomplie à travers des actes de langage directs (ordre, demande polie) ou la signification de l'énoncé est simple, ou indirects (phrases assertives, déclaratives, demandes indirectes, par exemple : vous avez l’heure? vous avez du feu?) où la signification est complexe et exige la connaissance du contexte de la situation de communication, et dépende de la relation aux autres locuteurs. Au sujet des intentions communicatives ou valeurs illocutoires, Searle propose de déterminer le but que nous avons, réellement, quand nous parlons. il dégagera ainsi cinq classes majeures d´actes de langage, basés sur : le but et la force de l´acte illocutoire, la direction d´ajustement entre les mots et le monde (assertion, promesse…) les assertifs: Le locuteur exprime des propositions dans le but de représenter comment sont les choses dans le monde (assertion, affirmation, information…). les directifs : Le locuteur fait une tentative pour que l’auditeur accomplisse une action future dans le monde (ordre, demande, conseil, permission…). les promissifs : Le locuteur exprime des propositions dans le but de s'engager lui-même à faire une action future dans le monde(promesse, offre, invitation…). les expressifs : Le locuteur manifeste son état mental à propos d'état de choses présupposés dans le monde (félicitation, remerciement, excuse…). les déclaratifs : Le locuteur exprime des propositions à valeur d'action immédiate au moment de l'énonciation(déclaration, condamnation…) . uploads/Philosophie/ les-enonces-constatifs-ces-enonces-decrivent-le-monde-et-peuvent-etre.pdf
Documents similaires
-
14
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Aoû 10, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.1003MB