Sociologie Année 2017-2018 Université de Picardie Jules Verne Théorie des insti

Sociologie Année 2017-2018 Université de Picardie Jules Verne Théorie des institutions Sophie Louey : sophie.louey@u-picardie.fr Davodeau Etienne, Les mauvaises gens, Delcourt, 2005. « La sociologie (…) [est] la science des institutions, de leur genèse, de leur fonctionnement », Emile Durkheim. 2 Thématiques Textes supports Partie 1. Approche théorique des institutions 1 Introduction : définition générale et grands courants théoriques Extraits d’ouvrages [voir plan détaillé] 2 La théorie durkheimienne des institutions et ses prolongements Mauss Marcel et Fauconnet Paul, « Sociologie », article extrait de la Grande encyclopédie, vol. 30, Société anonyme de la Grande Encyclopédie, Paris, 1901 (extraits). 3 La théorie goffmanienne de l’institution totale et ses prolongements Bouron Samuel, « Des « fachos » dans les rues aux « héros » d’internet. La formation des militants identitaires », Réseaux, n°202-203, 2017, pp. 187-211 . Les naissances, cultures et rites d’institution Bourdieu Pierre, « Les rites comme actes d’institution », Actes de la recherche en sciences sociales, n°43, 1982, pp. 58-63. 5 Position et rôle dans l’institution Lagroye Jacques, « On ne subit pas son rôle. Entretien avec Jacques Lagroye », Politix, n°38, 1997, pp. 7-17. Partie 2. Application des théories dans des enquêtes sociologiques contemporaines 6 Une institution militaire et ses membres : l’armée de terre et les officiers Coton Christel, « Briller sous l’épaulette. Capital culturel et capital combattant dans le corps des officiers de l’armée de terre », Actes de la recherche en sciences sociales, n°191- 192, 2012, pp. 14-27. 7 Une institution religieuse : l’exemple de l’Eglise catholique Lagroye Jacques, « Ce qu’institution veut dire » dans La vérité dans l’Eglise catholique. Contestations et restauration d’un régime d’autorité, Paris, Belin, 2006, pp. 11-24. 8 Une institution scolaire : l’exemple de Saint Paul’s School Khan Shamus, [extraits] « Chapitre III. L’aisance, marque du privilège », La nouvelle école des élites, 2015, Agone, pp. 153-176. 9 Une institution totale et totalitaire : l’exemple de l’Angkar Chandler David, « S-21 : Une institution totale », S-21 ou le crime impuni des Khmers rouges, Autrement, 2002, pp. 31-60. 10 Une institution politique : l’exemple du Parti Communiste Français Pennetier Claude et Pudal Bernard, « La certification communiste dans les années trente », Politix, n°35, vol. 9, 1996, pp. 69-88. 11 Une fonction institutionnelle et un rôle à occuper : l’exemple de la fonction présidentielle Mariot Nicolas, « Nos fleurs et nos cœurs. La visite présidentielle en province comme événement institué », Terrain, n°38, 2002, pp. 79-96. 12 Evaluation Devoir sur table 3 Partie 1. Approche théorique des institutions Auteur-e-s : Mazé Léa et Nocerino Pierre. Blog : Emile, on bande ? URL : socio-bd.blogpost.com 4 1. Introduction : définition générale et grands courants théoriques 1.1. Les institutions sont dynamiques et relationnelles « L’institution peut être considérée comme une forme de « rencontre » dynamique entre ce qui est institué, sous forme de règles, de modalités d’organisation, de savoirs, etc., et les investissements (ou engagements) dans une institution, qui seuls la font exister concrètement » (Lagroye et Offerlé, 2010 : 12) 1.1.1. Institution 1.1.2. Institué 1.1.3. Institutionnalisation 1.1.4. Culture institutionnelle 1.1.5. Rites d’institution 1.2. La « redécouverte » sociologique des institutions 1.2.1. Un terme à re-sociologiser face à des recours fréquents, différenciés et transversaux 1.2.2. Les trois grandes positions théoriques générales sur les institutions « [L’institution a la capacité de « normaliser » les êtres, de leur inculquer en quelque sorte une identité institutionnelle, d’exercer sur eux] la contrainte d’une conformité à réaliser », (Foucault, 1975 : 129) « Tout institution se met ensuite à organiser la mémoire de ses membres ; elle les force à oublier des expériences incompatibles avec l’image vertueuse qu’elle donne d’elle-même, et elle leur rappelle des évènements qui soutiennent une vision du monde complémentaire à la sienne. Elle leur fournit aussi des catégories de pensée, établit leur conscience de soi et fixe leur identité. Mais tout cela ne suffit pas. Elle doit aussi consolider l’édifice social en sacralisant ses principes de justice » (Douglas, 1999 : 128) « [il faut rompre] avec toute vision déterministe de la conduite humaine pour la replacer dans son contexte d’indétermination et de liberté relatives, ce qui veut dire l’analyser comme l’expression d’un choix nécessitant certaines capacités de la part de celui – ou de ceux – qui l’opèrent » (Crozier et Friedberg, 1977 : 206) « Dans des relations sociales entre êtres humains, les seuls objets mobiles sont les agents individuels qui utilisent des ressources pour que des choses se produisent, de façon intentionnelle ou autre. Les propriétés structurelles des systèmes sociaux « n’agissent pas sur » une personne de manière à la « forcer » à se comporter d’une façon particulière comme le feraient des forces de la nature » (Giddens, 1987 : 239) 5 1.2.3. Les perspectives théoriques des institutions par Pierre Pourdieu et Erving Goffman « L’habitus (…) est ce qui permet d’habiter les institutions, de se les approprier pratiquement, et par là de les maintenir en activité, en vie, en vigueur, de les arracher continûment à l’état de lettre morte, de langue morte, de faire revivre le sens qui s’y trouve déposé, mais en leur imposant les révisions et les transformations qui sont la contrepartie et la condition de la réactivation » (Bourdieu, 1980 : 96) « [L’individu est] un être capable de distanciation, c’est-à-dire capable d’adapter une position intermédiaire entre l’identification et l’opposition à l’institution et prêt, à la moindre pression, à réagir en modifiant son attitude dans un sens ou dans l’autre pour retrouver son équilibre. C’est donc contre quelque chose que le moi peut s’affirmer » (Goffman, 1968 : 373) Synthèse résumant les perspectives de l’institution selon plusieurs auteurs classiques à partir de l’ouvrage de Virginie Tournay (2011) : Emile Durkheim L’institution est dotée d’une existence propre, elle existe en dehors des individus Mary Douglas L’institution rassemble les structures symboliques Max Weber L’institution émane de la régularité des rapports sociaux entre individus Michel Foucault L’institution normalise par une contrainte à la formalité Erving Goffman L’institution impose des normes auxquelles les individus s’ajustent voire peuvent s’opposer Pierre Bourdieu L’institution est un processus d’objectivation au sein duquel les habitus sociaux sont produits Georges Simmel L’institution est un organe qui émane des interactions entre les individus Raymond Boubon L’institution est le produit d’une agrégation et des intentions des individus. 6 2. La théorie durkheimienne des institutions et ses prolongements 2.1. Le traitement des institutions comme des choses 2.1.1. L’institution selon Emile Durkheim « il y a un mot qui, pourvu toutefois qu’on en étende un peu l’acception ordinaire, exprime assez bien cette manière d’être très spéciale : c’est celui d’institution. On peut en effet, sans dénaturer le sens de cette expression, appeler institution toutes les croyances et tous les modes de conduite institués par la collectivité ; la sociologie peut alors être définie : la science des institutions, de leur genèse, et de leur fonctionnement » (Durkheim, 1983 : 23) 2.1.2. Repenser l’institution à partir des travaux de Durkheim « Quitte à fâcher les puristes de l’histoire de la sociologie, attentifs pour l’essentiel aux généalogies ainsi qu’aux inflexions, aux ruptures voire aux contradictions internes, je vois avant toute autre chose dans les principaux ouvrages [d’Emile Durkheim] autant d’outils et d’arguments qui permettent de penser les institutions à partir de leurs composantes fonctionnelles » (Lallement, 2010 : 21) 2.2. La reprise et le développement de la théorie durkheimienne par Mary Douglas 2.2.1. Définition générale et typologie des institutions « Pour le meilleur et pour le pire, les individus partagent réellement leurs pensées et harmonisent leurs préférences dans une certaine mesure ; et ils ne peuvent prendre de grandes décisions que dans le cadre des institutions qu’ils construisent » (Douglas, 2004 [fr.ed] : 174) 2.2.2. L’institution est un cadre d’action pour les individus « [L’individu n’agit pas] comme un chien bien dressé qui tracerait son chemin dans un labyrinthe institutionnel » (Douglas, 1978 : 5) « l’individu est un comité à deux. Le « moi » égocentrique, spontané et revendiquant en son nom propre est contrôlé par la conscience collective exprimant les revendications de la communauté. Comme le modèle freudien, ce modèle sociologique met en jeu deux types de revendications, celles de l’individu envers un système social et celles du système social envers l’individu » (Douglas, 1990) 2.2.3. L’exemple des structures du culinaire « le choix des aliments est sans doute, de toutes les activités humaines, celle qui chevauche de la façon la plus déroutante la ligne de partage entre nature et culture » (Douglas, 1970 : 145) 7 3. La théorie goffmanienne de l’institution totale et ses prolongements 3.1. L’institution totale selon Erving Goffman 3.1.1. Définition générale « [l’institution totale est] un lieu de résidence et de travail où un grand nombre d’individus vivant dans les mêmes conditions et isolés du reste de la société pendant une période de temps considérable mènent ensemble un épisode de vie contraint et réglé. (…) le reclus se voit contraint de soumettre les moindres détails de son activité à la réglementation et au jugement de l’autorité (…) » (Goffman, 1968 : uploads/Philosophie/ louey-sophie-libro2017-theorie-des-institutions.pdf

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