Table des matières Introduction................................................

Table des matières Introduction...............................................................................................................................3 PREMIERE PARTIE : LA CONSTRUCTION DES CONNAISSANCES........................8 Chapitre I : Les racines biologiques de la connaissance.......................................................9 1. Critique piagétienne des théories de l’évolution..............................................................10 1.1 Critique du lamarckisme..................................................................................................10 1.2 Critique du mutationnisme..............................................................................................13 1.3 Le tertium interactionniste piagétien...............................................................................17 2. La continuité entre la vie organique et la vie cognitive...................................................18 2.1 Le corps, l’esprit et la conscience....................................................................................19 2.2 La continuité du point de vue de l’organisation.............................................................21 2.3 La continuité du point de vue de l’adaptation................................................................23 Chapitre II : Le développement mental chez l’enfant.........................................................26 1. Le stade sensori-moteur (de la naissance à 1 an et 1/2-2ans)..........................................27 2. Le stade de la pensée préopératoire (de 1 an et 1/2-2 ans à 6-7 ans)..............................31 3. Le stade des opérations concrètes (7-8 ans à 11-12 ans)..................................................34 4. Le stade des opérations formelles (à partir de 11-12 ans)...............................................37 DEUXIEME PARTIE : LE PROBLEME DE LA CONNAISSANCE ET LA METHODE GENETIQUE..........................................................................................................................41 Chapitre I : Le constructivisme face aux théories de la connaissance...............................42 1. Le problème de la connaissance.........................................................................................43 1.1 L’explication par des facteurs externes..........................................................................43 1.2 L’explication par des facteurs internes...........................................................................47 1.3 L’explication par l’interaction entre facteurs internes et facteurs externes...............49 2. La théorie opératoire de l’intelligence..............................................................................50 2.1 L’écosystème cognitif entre genèses et structures..........................................................51 [1] 2.2 Les facteurs du développement mental...........................................................................53 2.3 Le sujet épistémique.........................................................................................................56 Chapitre II : L’analyse génétique des sciences.....................................................................58 1. L’épistémologie et la méthode génétique..........................................................................59 1.1 Les méthodes historico-critique et psychogénétique.....................................................59 1.2 Phylogenèse et ontogenèse................................................................................................61 1.3 Un exemple d’étude génétique : la genèse du nombre...................................................63 2. Normativité et système de la science.................................................................................66 2.1 Le développement des connaissances et les normes.......................................................66 2.2 Les deux directions de la pensée scientifique.................................................................68 2.3 La classification des sciences............................................................................................69 TROISIEME PARTIE : L’EPISTEMOLOGIE GENETIQUE, UNE SCIENCE EXPERIMENTALE...............................................................................................................72 Chapitre I : La méthode clinique..........................................................................................73 1. Le diagnostic des réactions individuelles..........................................................................74 2. L’interprétation des résultats............................................................................................76 3. L’évolution de la méthode clinique...................................................................................78 Chapitre II : Les nouvelles méthodes et la « nouvelle psychologie de l’enfant »..............81 1. Les limites du constructivisme...........................................................................................82 2. Contre le modèle de la théorie piagétienne des stades.....................................................84 3. Pour une théorie de l’inhibition de compétences cognitives...........................................87 Conclusion...............................................................................................................................90 Bibliographie.........................................................................................................................102 [2] Introduction [3] « On serait surpris des connaissances de l’homme le plus grossier, si l’on suivait son progrès depuis le moment où il est né jusqu’à celui où il est parvenu. Si l’on partageait toute la science humaine en deux parties, l’une commune à tous les hommes, l’autre particulière aux savants, celle-ci serait très petite en comparaison de l’autre. »1 La théorie de la connaissance a toujours été liée à une certaine psychologie dans la mesure où toute théorie sur la connaissance humaine ne peut manquer de s’interroger sur les pouvoirs cognitifs de l’esprit humain. C’est ainsi que de la théorie de la réminiscence platonicienne aux sciences cognitives contemporaines, l’aspect psychologique se trouve au cœur du problème de la connaissance. Mais, s’il est vrai que les rapports entre théorie de la connaissance et psychologie se présentent sous des aspects différents suivant les époques, on peut dire que c’est véritablement au XIXème siècle, avec la constitution d’une psychologie scientifique, que ces rapports se présenteront véritablement sous un jour nouveau. La psychologie, en conquérant son autonomie par rapport à la philosophie, a provoqué, en effet, une querelle persistante liée à la délimitation des compétences et des champs d’investigation des deux disciplines, surtout à partir du moment où elle fait preuve d’un certain impérialisme quant au traitement de certaines questions épistémologiques. Parmi les auteurs chez qui cette querelle se ressent le plus vivement, Jean Piaget (1896- 1980) est sans doute l’un des plus importants. Sa biographie est non seulement liée à toute son œuvre mais aussi s’offre à nous comme un miroir où peut s’observer dans une certaine mesure les rapports entre philosophie et psychologie, raison solide pour qu’on y insiste un peu. Né le 9 août 1896 à Neuchâtel d’un père suisse, Arthur Piaget (1865-1952), spécialiste de littérature médiévale, et d’une mère d’origine française, Rebecca-Suzanne Jackson (1872-1942), Jean Piaget a vécu sa jeunesse dans l’amour du savoir où il trouvait le moyen de compenser l’instabilité familiale liée, d’après son Autobiographie2, au comportement énergique et un peu névrotique de sa mère. Il a fait ses études au Collège latin, au Gymnase puis à l’université de Neuchâtel où il apprend, en plus des sciences naturelles, diverses disciplines comme la philosophie, la psychologie, la logique et la sociologie. Il soutient en 1918 une thèse de doctorat en sciences naturelles qu’il va publier en 1921 dans un livre intitulé Introduction à la malacologie valaisanne3 et ambitionne de faire une thèse en 1. Jean-Jacques Rousseau, Emile, Paris, Garnier-Flammarion, 1966, p.70. 2. Autobiographie in Cahiers Vilfredo Pareto, 14, n° 38/39, 1976, pp.1-43. Cette autobiographie est disponible dans le site de la fondation Piaget, www.fondationjeanpiaget.ch, ainsi que plusieurs livres de Piaget. 3. Piaget a très tôt pris goût à l’histoire naturelle. Déjà à l’âge de 11 ans, il écrit un article sur un moineau albinos qu’il envoya à un journal de Neuchâtel. Plus tard, il sera au côté de Paul Godet, dans le musée d’histoire naturelle de [4] philosophie, projet qu’il va finalement abandonner. Sa carrière d’une richesse exceptionnelle est marquée par une production intellectuelle prodigieuse1 et une reconnaissance internationale sanctionnée par de nombreux prix et doctorats honoris causa. Il a occupé durant sa vie d’enseignant plusieurs postes de professeur dans plusieurs universités dont la Sorbonne où il remplace Maurice Merleau-Ponty (1908-1961) pour la chaire de psychologie. Ses enseignements concernent alors principalement l’histoire des sciences, la psychologie et la sociologie. Mais revenons un peu à sa jeunesse. Piaget nous dit, dans son Autobiographie, qu’entre 15 et 20 ans il a subi une grande crise religieuse et philosophique, résultat d’un enseignement religieux rigoureux et de lecture d’ouvrages philosophiques au point qu’il écrit un roman philosophique, La Mission de l’Idée (1916), et un autre livre, Recherche (1918), où il dévoile ses préoccupations métaphysiques, religieuses et scientifiques. A travers ces deux livres perce déjà une idée qui occupera toute sa vie de chercheur : le problème de la construction des connaissances. Ce problème, Piaget cherchait à le résoudre en s’appuyant sur la biologie. Mais, il voyait en même temps le rôle que la psychologie est appelée à jouer dans cette entreprise. C’est dans ce contexte que se développent les rapports que Piaget entretient avec la psychologie, une discipline qui occupera plus de cinquante ans de sa vie. Après sa thèse de doctorat, Piaget se rend à Zurich où il travaille dans un laboratoire de psychologie, puis à Paris où pendant deux ans il renforce à la Sorbonne sa culture en psychologie. Or, en se rapprochant ainsi de la psychologie, Piaget s’éloignait en même temps de la philosophie, ce qu’il appellera sa « déconversion ». Il opposera désormais la psychologie scientifique à la philosophie qu’il considère comme une préoccupation de l’esprit certes importante mais incapable par nature d’apporter des solutions au problème de la connaissance. Ce problème, qui est présent dans toutes les réflexions philosophiques, sera dès lors renouvelé par Piaget qui fait de la connaissance une construction progressive, un processus dont il faut rendre compte en retraçant son déroulement chez le sujet de la connaissance. L’épistémologie devient ainsi, chez lui, inséparable de la psychologie génétique, c’est-à-dire de l’étude du développement mental. Cette théorie qui s’occupe de l’accroissement, c’est-à-dire du « comment » et non du « pourquoi » de la connaissance, comme le précise Piaget lui-même, reçoit alors le nom d’épistémologie génétique. Dans ce travail, il s’agira de montrer comment l’idée de construction se trouve ainsi à la base de l’épistémologie piagétienne et surtout de dégager ses implications philosophiques. Nous insisterons Neuchâtel, pour l’aider dans le travail de collectionneur et de classification des coquilles de mollusques. Ce séjour auprès de Godet qui dure trois ans a affermi chez lui l’amour de l’histoire naturelle dont il est désormais initié du point de vue de la méthode. Après la mort de Godet en 1911, il va publier d’ailleurs quelques articles sur les mollusques dans des revues spécialisées. 1. Plus de sept cents titres qui font plus de vingt mille pages selon les éditions Delachaux et Niestlé. [5] donc beaucoup sur l’aspect épistémologique de l’œuvre de Piaget. Le plan se décline en trois parties contenant chacune deux chapitres. Nous insisterons dans la première partie de ce travail sur la construction comme telle des connaissances. A cet effet, nous évoquerons dans le premier chapitre les racines biologiques de la connaissance. Si l’épistémologie génétique est une psychogenèse, c’est-à-dire l’étude de la croissance mentale, elle est aussi une biogenèse, c’est-à-dire une histoire des fondements biologiques de l’évolution mentale. Autrement dit, s’il est question de suivre la genèse des connaissances chez l’enfant et surtout de dégager ses mécanismes, il faut encore garder dans l’esprit que le problème de la connaissance ne débute pas avec la psychologie génétique, car, aux yeux de Piaget, la connaissance est avant tout un problème biologique, les relations du sujet aux objets n’étant qu’un cas des relations entre l’organisme et le milieu. Dans le deuxième chapitre, nous allons évoquer le développement mental chez l'enfant. Si l’intelligence est, selon Piaget, un prolongement de l’adaptation biologique, uploads/Philosophie/ memoire-de-master-ii-2.pdf

  • 29
  • 0
  • 0
Afficher les détails des licences
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise
Partager