Michel Foucault – Cours au Collège de France * Subjectivité et Vérité (1981) -

Michel Foucault – Cours au Collège de France * Subjectivité et Vérité (1981) - COURS 1 (07/01/1981) Bonne conduite conjugale – éléphant (Saint François de Salle / Aldro Vendi / Buffon) Intimité de l’acte sexuel Pudeur Conjugalité propre à la famille moderne et à sa morale L’éléphant comme blason de la bonne conduite conjugale Fable millénaire - phisiologus – parallèle des vertus avec la vi animale Mandragore comme répresentant de l’arbre défendu Bestiaire de la chasteté conjugale Pline – l’éléphant a une tendance à une très forte passion mais il sait se contenir Exemplarité morale de la nature – vieille tradition, mais pas de façon systématique avant Aristote. Deux idées étaient nécessaires pour y penser comme système : 1 La nature devrait être considéré comme régie par une rationalité globale et cohérente 2 L’homme devrait aussi être gouvernable. Une loi avant la loi de la cité 1. la nature de la question ; 2. la portée historique ; 3. la méthode 1. il y a une manière philosophique de poser la question subjectivité et vérité : (Aristote à Kant) le problème consiste à se demander comment et à quelle condition je peux connaître le vrai. Comment la connaissance est-elle possible ? Résoudre le probleme ou la tension entre ces deux propositions : il ne peut avoir de vérité sans qu’il y ait un sujet pour que cette vérité est vraie, mais comment le sujet, étant un sujet, peut-il avoir accès à la vérité. A cette formulation, on pourrait opposer la question « positiviste », inverse : du sujet est-il possible d’avoir une connaissance vraie et à quelle condition peut-on avoir une connaissance vraie du sujet. Comment peut-il y avoir vérité du sujet alors qu’il ne peut y avoir qu’une vérité pour un sujet. 2. Troisième option : quelle expérience le sujet peut faire de lui même ? une question au fond historique. Certains nombre de discours que sont donné comme vrais sur le sujet : quelle expérience faisons de nous même dès lors que de tels discours donné comme vrais sur le sujet existent dans la société. Les trois postures peuvent être résumées ainsi : La possibilité d’une vérité pour un sujet en générale / la possibilité de dire vrai sur une subjectivité / quels sont les effets sur la subjectivité, d’un discours qui prétend dire à propos d’elle une vérité (ce troisième question a été privilegié par Foucault pendant des années). Les rapports à nous mêmes sont charpentés par ces discours (la folie, la maladie, la mort, le crime) 3. 1. la subjectivité n’est pas conçue à partir d’une théorie préalable et universelle du sujet. La subjectivité n’est pas rapportée à une expérience originelle et fondatrice ; la subjectivité n’est pas rapportée à une anthropologie qui aurait une valeur universelle. La subjectivité est conçue comme ce qui se constitue et se transforme dans le rapport qu’elle a à sa propre vérité. Pas de théorie du sujet indépendante du rapport à la vérité. 2 la vérité n’est pas définie par un certain contenu de connaissance que l’on pourrait considérer comme universellement valable ; elle n’est même pas définie par un critère formelle et universelle, mais comme un système d’obligations. La vérité comme lien, comme obligation, comme politique. Pas comme contenu de la connaissance ou comme structure formel de la connaissance. 3 ces analyses se font à travers des matériaux historiques. Il s’agit de montrer comment les subjectivités, comme expérience de soi et des autres, se constitue à travers les obligations de vérité. Véridiction. A travers l’histoire politique de véridiction. Utiliser la même méthode pour approcher la sexualité, mais il y a des différences : 1. La sexualité, différemment des autres thèmes, n’est pas objet d’un rejet systématique, mais d’un jeu complexe de refus et d’acceptation, valorisation et dévalorisation ; 2. L’essentiel du discours vrai sur la folie, la maladie, la mort et le crime était tenu sur le sujet par un autre, de l’extérieur, dans le cas de la sexualité, le discours vrai a été institutionnalisé différemment : discours obligatoire du sujet sur lui même : pratique de l’aveu. « oui, c’est vrai, je désire ». sujet de désir. Concupiscence. Période historique étudié dans le rapport vérité et subjectivité par rapport à la sexualité : rapport entre littérature païenne et chrétienne. Principe de rareté, de prudence, règle d’isolement, principe de purification (parallèles avec l’histoire de l’éléphant). Morale chrétienne et sa tristesse intrinsèque. Le fait est que ce modèle était formé bien avant le christianisme. Notre moralité est la faute au christianisme ou au paganisme. Ce ne sont pas des unités bien formées. À L’INTERIEUR DE QUELS PROCESSUS SE SONT FORMÉS LES ÉLÉMENTS DE NOTRE MORALE SEXUELLE. Il n’est pas possible de poser des questions politiques sans se demander qu’est-ce qu’a été la révolution française. Que s’est-il passé lors de la révolution. Le même vaut pour la science, c.a.d., que s’est-il passé lorsque s’est formée la physico- mathématique, que s’est-il passé du coté de Kepler, Galilée, Newton Aussi pour la morale : question historique associé : que s’est-il passé lors du passage d’une éthique païenne à une morale chrétienne. - COURS 2 (14/01/81) Fable de l’éléphant des naturalistes et moralistes comme exemple : monogamie et fidélité conjugale / rareté de l’acte sexuel / pudeur / reproduction / purification 1 Quelle expérience pouvons-nous faire de nous mêmes dès lors qu’il existe un certain discours de vérité sur le sujet (dans ce cas, la sexualité) ? Quels sont les effets de ces discours de vérité ? (Foucault fait l’inversion de la question classique, celle de savoir comment, dans quelle mesure, à quel titre, sur quel droit la subjectivité peut-elle fonder le problème de la vérité) 2 Premiers siècles de l’ère chrétienne – passage de l’éthique païenne à ma morale chrétienne. 3 Méthode : la littérature morale a été très importante dans le monde hellénistique et dans les premiers temps du christianisme. Art de la conduite. Pédagogie = consignes de l’existence. Les sciences humaines aussi véhiculent des modèles de conduite. Mais la littérature autonome qui avait le propos de dire comment vivre disparaît de notre culture et la fable de l’éléphant remet à ce genre disparu de littérature Arts de vivre : art de mourir (de l’antiquité jusqu’au XVIIème siècle), de souffrir, de deuil, exile, ruine / Art de parler / Régime général de l’existence (du corps e de l’âme). Il s’agit surtout d’enseigner comment être, et comment faire, comment agir. A travers les gestes qu’il faut accomplir on peut transformer c’est que l’on est (dans l’antiquité). Il y a un passage de l’art de vivre à la formation professionnelle, notamment à partir du siècle XVIII). L’art de vivre doit permettre d’acquérir certaines modalités d’expérience, certaines qualités d’être (tranquillité, bonheur, béatitude). Ce n’est pas une question de règle de continence et non plus d’une formation professionnelle. Il s’agit de définir le travail complexe qui nous mène à penser notre rapport aux autres, notre rapport à la vérité, notre rapport à soi-même. Arts de vivre - - - - Rapport aux autres Rapport à la vérité Rapport à soi-même 1 Rapport aux autres : les arts de vivre s’apprennent, la présence de l’autre est indispensable. Rapport du maître au disciple est indispensable et constitutive. Mathésis (enseignement) 2. Rapport à la vérité : tout art de vivre implique que l’on y médite, que l’on y réfléchisse. Rappeler ce que l’on a appris. La vérité apprise devient sa propre vérité. Méléthé (méditation) 3. Rapport à soi : ascèse de soi. Travail de soi sur soi. Jusqu’à acquérir le statut ontologique qui se cherchait. Askhésis (ascèse) Bios : arts de vivre sont téchné sur le bios. (Technai peri bion) techniques de vie. Techniques du soi : procédures réfléchies, élaborés, systématisé, transmis à l’individu pour qu’il puisse atteindre un certain mode de vie à travers le travail de soi sur soi. Dans ces arts de vie le problème du rapport entre subjectivité et vérité est absolument central. Le problème du mariage et du rapport sexuel est aussi important dans ces arts de vivre. Economie des plaisirs, contrôle de soi, maîtrise de soi. Le partage entre le paganisme et le christianisme (et même l’unité de ces termes est mise en doute) n’est pas si tranché que l’on ne croyait, et ne s’est pas produit comme une coupure radicale, d’un seul coup. La fable de l’éléphant en démontre... On lie (siècles XVIII/ XIX) le paganisme surtout à l’idée du polythéisme, au sensible, tolérance éthique à l’égard du plaisir, de la sexualité. Le paganisme c’est l’autre mais aussi un certain fond de nous mêmes. Cette unité « paganisme », ou l’autre de « judéo-christianisme » et le couplet créé à partir d’elles, s’est formée au XIX siècle avec un trait politique et critique qui méritent d’être étudiés, et donc ces termes ne peuvent être pris en tant que tels. Encore deux catégories d’analyses que se relient : l’économique et le socioreligieux (judéo- christianisme). L’autoanalyse de l’occident chez Hegel et les post-hégéliens se fait sur le socioreligieux (le judéo-christianisme X paganisme) et puis uploads/Philosophie/ michel-foucault-cours-au-colle-ge-de-france 1 .pdf

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