BIBLIOTHEQUE DE PHILOSOPHIE EXPÉRIMENTALE Directeur E. PEILLAUBE VI Essai sur l

BIBLIOTHEQUE DE PHILOSOPHIE EXPÉRIMENTALE Directeur E. PEILLAUBE VI Essai sur la Pme^tologie <3k la main par N. VASCHIDE Direeteur-adjoint du Laboratoire de Psychologie pathologique de l'École des Hautes-Études AVEC _J7 PLANCHES HORS TEXTE PARIS MARCEL RIVIÈRE, ÉDITEUR 31, Rue Jacob 1909 N. VASCIl'iD'E (1874-1907) ^Essai y'fsur la Psychologie de la main BIBLIOTHÈQUE DE Philosophie Expérimentale Dirigée par le Professeur E. PEILLAUBE Volumes parus : I. Le Psychisme inférieur, par le Dr J. GHASSET, pro- fesseur de Clinique Médicaleà l'Université de Montpellier. 1vol.in-8" de510 pages, broché 0francs — relié 10lr. 50 II. La Théorie physique, son objet et sa structure, par M.DUHEM, professeur de Physique théorique à la Faculté des Sciencesde Bordeaux. 1vol.in-8° de450 pages, broché 8francs relié 9 fr. 50 III. Dieu. L'Expérience en métaphysique, par XAVIER MOISANT. 1volin-fi" dexm i 300 pages, broché 7francs — relié 8 fr. 50 IV. Principes de linguistique psychologique. Essai de synthèse,par VAN GINNEKF.N, docteur de l'Universitéde Leyde. 1vol.in-8", broché 12 francs — relié 13fr. 50 V. Gournot et la Renaissance du probabilisme, par M. F. MF.NTRÉ, professeur à l'Ecole des Roches. 1vol.in-8°, broché 12francs - relié 13fr. 50 Essai sur la Psychologie de la main, par M. N.VASCHIDE, Directeur-adjoint du Laboratoire de Psychologie patholo- gique à l'Ecole pratique des Hautes-Études. 1vol.in-8° broché 10francs - relié 11fr.50 Volumes à paraître : Les Images. Essai sur la mémoire el l'imaginalion, par E. PEILLAUBE, professeur à l'Institut Catholique de Paris, directeur de la « Revue de Philosophie ». La Psychologie, par W. JAMES. L'Activité biologique, par M. P. VIGNON, du Laboratoire de Zoologieà la Sorhonne. Les Fondements métaphysiques des Sciences, par M. J. lîui.i.ioT, professeur de Logique et Métaphysique à l'Institut Catholique de Paris. BIBLIOTHÈQUE DE PHILOSOPHIE EXPÉRIMENTALE Directeur E. PEILLAUBE VI Essai sur la P&vcholoqie Me la main par N. VASCHIDE Directeur-adjoint du Laboratoire de Psychologie pathologique de l'École des Hautes-Études AVEC }1 PLANCHES HORS TEXTE PARIS MARCEL RIVIÈRE, ÉDITEUR 31, Rue Jacob 1909 PREFACE Ce n'est pas sans émotion que je vois en tête de ce livre le nom de N. Vaschide. Quoi de plus dramatique et de plus douloureux qu'une mort prématurée frap- pant un jeune homme en plein labeur, alors que tout lui présageait un avenir glorieux ! Toutes les rares et exquises qualités de Vaschide se retrouvent en cet ouvrage : une érudition sûre et universelle, une perspicacité analytique toujours en éveil, et cette ingéniosité de vues et de style sans laquelle les oeuvres les plus profondes ne comptent pas. L'ouvrage était inachevé encore quand la mort imbécile est venue surprendre l'ouvrier. Une pieuse tendresse a recueilli ces documents inachevés pour les mettre en bon ordre et leur donner forme définitive, celle-là même que N. Vaschide, s'il avait vécu, eût cer- tainement adoptée. Ce livre sur la main sera, à n'en pas douter, bien accueilli du public. C'est une monographie, mais une monographie où il y a un peu de toute science, psychologie, métapsychique, esthétique, physiologie et médecine. Chacun de ces divers chapitres forme II PREFACE un tout, et l'ensemble est d'une belle allure, harmo- nieuse, comme il convient lorsqu'on parle de l'organe harmonique par excellence, la main, agile et adroit instrument de notre souple intelligence. Certes, on ne doit pas tomber dans l'erreur des chiromanciens qui croient pouvoir, par l'étude des lignes de la main, pénétrer les plus substiles délica- tesses du caractère, voire même prévoir les événements futurs et retrouver les événements passés, les plus insignifiants. Je doute fort qu'on puisse jamais, en regardant la main d'un individu, prédire qu'il sera, dans deux ans, frappé par la, foudre, ou qu'il a mis jusqu'ici deux morceaux de sucre dans son café. Ce sont là des enfantillages qui, non sans raison, prêtent à rire et qu'il faut laisser aux baraques de la foire. Cependant, reconnaissons qu'il y a à chaque main une individualité bien nette qui se révélera à tous ceux qui sont perspicaces. Il n'y a pas deux feuilles semblables parmi toutes les feuilles de la forêt : encore moins trouverait-on, parmi toutes les mains humaines, deux mains iden- tiques. Il y a des mains audacieuses et des mains timides, des mains sensuelles et des mains mystiques, des mains d'action et des mains de rêve. Il n'est pas douteux que la forme de la pensée n'exerce son influence sur la forme du corps. L'âme se reflète dans la structure de notre être ; dans la physionomie, les traits du visage, et la configuration des mains. Ce n'est pas un préjugé que d'attacher quelque impor- tance, pour juger le caractère, à l'aspect extérieur de l'être. Pour moi, au risque d'être accusé de puérilité, je me sentirais incapable d'accorder ma confiance à PRÉFACE III un homme dont les mains seraient tortueuses, dyshar- moniques et grossières. De même, au point de vue esthétique, on admettra difficilement qu'une femme vraiment belle, et de noble race, ait de vilaines mains. Les mains de duchesse sont d'une beauté et d'une élégance proverbiales. Les duchesses devraient donc ne pas les masquer avec des gants. Une princesse de sang royal, qui, sans aucune fausse honte, a conté au public ses amours, raconte la conversation qu'elle eut avec un jeune officier : « Otc tes gants ! », lui dit-il. Telle fut sa première parole la première fois qu'elle vint, au rendez-vous. Encore que cette déclaration soit un peu bizarre, on trouvera peut-être que cet amoureux avait liaison, et que c'était un connaisseur. Les mouvements de la main traduisent fidèlement les mouvements de l'âme. Les physiologistes ont pu, par des observations minutieuses et précises, établir que chaque émotion retentit sur les muscles de la main, et que des frémissements presque impercep- tibles des doigts trahissent l'agitation intérieure. Souvent même ces frémissements ne sont pas imper- ceptibles, et les attitudes de la main sont assez élo- quentes pour exprimer nos passions. Un acteur serait bien maladroit s'il gardait ses mains immobiles, collées au corps et inertes. Elles concourent puissam- ment à son jeu, et il peut obtenir des effets admirables par les mouvements de la main. Se tordre les mains, dans les grands désespoirs, est un geste d'une beauté sublime. La menace, la colère, l'horreur, la prière, ne se peuvent bien exprimer que si la main parle en même temps que la voix et les yeux. IV PREFACE Donc, lorsque nous écrivons, notre écriture est l'image de nous-même. Le principe n'est pas douteux. Reste à savoir dans quelles limites cette pénétration de notre être intime peut être en fait appréciée par l'examen de notre écriture. Là encore, que de naïves illusions se font les graphologistes ! Mais soyons bien persuadés que le principe de la graphologie est vrai, et qu'il repose sur une base solide, scientifique, inattaquable, à savoir le retentissement des émotions sur les gestes. La main, par sa forme et ses mouvements, est une véritable caractéristique d'humanité. Si elle classe les hommes, à plus forte raison fera-t-elle une différence entre l'homme et les autres êtres. On a appelé les singes des quadrumanes, comme s'ils avaient quatre mains. C'est presque une profanation. En réalité, ils n'ont pas de mains ! ou du moins l'organe pourvu de doigts qu'ils portent à l'extrémité de leur long bras n'a que de lointaines ressemblances! avec la main humaine ; le pouce, opposable aux autres doigts, fait, de la main, un instrument si parfait que, par cela seul, il y a entre l'homme et l'animal, cet animal fût-il un grand singe, une différence essentielle. Cette habileté de la main n'est d'ailleurs qu'une habileté cérébrale. Lorsqu'on parle de la main adroite du chirurgien, ou du violoniste, on oublie trop que cette dextérité manuelle est un phénomène intel- lectuel. La main n'est, somme toute, qu'un appareil d'obéissance. Elle ne fait rien qui ne soit commandé par le cerveau. Toute son activité lui vient du cerveau qui dirige et donne l'impulsion. Un grand violoniste, un grand chirurgien, sont adroits par leur cerveau, PKÉI'ACt; V lorsque leur main est très habile. Pareillement ne craindrai-je pas de déclarer qu'une très grande maladresse manuelle est une véritable défectuosité cérébrale. L'opposition qu'on établit tfop souvent entre l'adresse el l'intelligence parait donc assez mal fondée. Mais je n'ai pas la prétention de résumer l'ingé- nieux livre de mon regretté ami N. Vaschide. Je voulais seulement indiquer l'intérêt d'une oeuvre faite d'originalité et d'érudition, deux qualités qui sont bien rares, même isolées, et qu'on trouve réunies ici. Charks-MICHET. Tout bonheur que la main n'atteint pas n'est qu'un rêve. » ""* JOSÉPHIN SOULARY. «Detous temps, dit-on,l'homme fut de glace pour les vérités et.de l'eupour les mensonges . il est surtout l'ami du mer- veilleux. » COLLIN DEPLAKCY {Dictionnaire Infernal, VI' éd., 1863,p. 430). INTRODUCTION La vie intellectuelle peut être envisagée de mille manières différentes sans pour cela — fait extrême- ment curieux — détruire sa physionomie, ses qualités premières, les éléments qui caractérisent son indivi- dualité même. On ne fait toujours, en somme, qu'ana- lyser de nouveaux aspects, que pénétrer plus ou moins intimement dans les rouages de son mécanisme indéfinissable ou plutôt de son architecture, la construction la plus protéique, la plus oscillante, uploads/Philosophie/ nicolas-vaschide-essai-sur-la-psychologie-de-la-main.pdf

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