Oswald Wirth L’imposition des Mains Guy Tredaniel Editions de la Maisnie 1975 C

Oswald Wirth L’imposition des Mains Guy Tredaniel Editions de la Maisnie 1975 Copy By Leviathan 1 « L’individu n’est rien par lui même, mais il peut disposer d’une force immense s’il parvient à s’aimanter des courants de la vie collective… » « Le grand agent magique résulte du mariage de la volonté mâle et de l’imagination femelle, principes antagonistes que représentent les deux serpents du caducée hermétique » « Chacun peut imposer les mains et rendre parfois par ce moyen si simple d’inestimables services. Le magnétisme curatif est à vulgariser, à faire passer dans les mœurs » « Sachez vouloir avec douceur, sans saccades ni soubresauts ; ayez une imagination vive, ardente, et laissez vous entraîner hors de vous-même pour porter secours à autrui ; cultivez vos facultés volontaires et imaginatives ; ainsi votre pouvoir occulte ira sans cesse en augmentant. Le tout est d’apprendre à penser, afin de se servir de la pensée comme d’une force comparable à l’électricité ». O. Wirth A la mémoire Du Vicomte CHARLES DE VAUREAL Docteur en Médecine de la Faculté de Paris À qui l’auteur doit la clef interprétative Du symbolisme hermétique AVANT PROPOS En entreprenant de rédiger un traité sur l’imposition des mains, l’auteur n’a eu tout d’abord en vue qu’un but purement humanitaire : il avait constaté l’efficacité d’un mode de traitement méconnu, et se croyait tenu de publier le résultat de ses observations. De là naquit la première partie du présent ouvrage. Elle s’adresse indistinctement à toutes les personnes assez indépendantes d’esprit pour juger des choses sans parti-pris. Tout se borne à un récit de faits personnels, exposés dans ce qu’ils présentent d’instructif. Mais l’auteur n’a pas pu s’en tenir là. On était en droit d’exiger de lui des explications, fussent-elles hypothétiques ; car le fait n’entraîne par lui-même aucune conviction, tant qu’il n’est pas rationnellement interprété. Après avoir enseigné la Pratique, il devenait indispensable de fournir tout au moins des indications relativement à la Théorie. Ainsi prit corps la deuxième partie de ce travail. Il ne faut pas y chercher des solutions toutes formulées. Tout est encore mystère dans le domaine de la psychiatrie. Les agents psychiques que met en œuvre cette branche de l’art médical, nous sont inconnus dans leur essence. Nul ne saurait dire ce qu’est la pensée, la volonté, l’imagination, la vie. Nous possédons néanmoins une tradition philosophique, qui projette une vive clarté sur les plus redoutables problèmes. De grands penseurs ont jadis édifié une synthèse de science et de métaphysique qu’il importe de mettre à la portée des générations actuelles. C’est à cette restitution d’un monument précieux pour l’archéologie de la pensée, que l’auteur s’est appliqué, en exposant les principes de la Médecine Philosophale. Malheureusement, les hautes spéculations de la Philosophie hermétique ne sauraient être vulgarisées. Elles restent à jamais l’apanage de cette élite intellectuelle, qui sait discerner l’esprit vivifiants sous les écorces de la lettre morte. 2 Celui qui n’est pas aveugle à la clarté intérieure des choses, celui-là prête au langage figuré une précision que nulle terminologie scolastique ne peut atteindre. C’est pour cette raison que les doctrines alchimiques n’ont pas été dépouillées de leurs vêtements traditionnels. En résumé, les présentes pages sollicitent le lecteur à sortir des sentiers battus. Elle n’offrent, à vrai dire, que des matériaux à peine dégrossis, mais peut-être est-ce là précisément leur mérite. Car l’important n’est point de présenter aux hommes la vérité dans sa quintessence la plus pure, mais bien de leur fournir des aliments dont ils puissent l’extraire eux-mêmes. Que chacun veuille donc bien tenter l’effort indispensable à l’intelligence des conceptions qui ne sont ici que sommairement esquissées. Elles intéressent au même titre le médecin, le philosophe et le simple curieux avide de mystères. Mais de préférence, ce livre doit rester dédié à l’homme de cœur, soucieux de disposer en faveur d’autrui d’un agent thérapeutique que tous nous avons littéralement « sous la main ». L’auteur n’aspire qu’à être utile et ne rien retenir pour lui du fruit de ses études. O.W. Paris, 5 avril 1895 L’IMPOSITION DES MAINS ET LES PROCEDES CURATIFS QUI S’Y ATTACHENT PREMIERE PARTIE PRATIQUE CHAPITRE PREMIER LA MEDECINE INSTINCTIVE L’intuition. Les Origines de l’art de guérir. Conceptions primitives. La force vitale transmissible d’une personne à une autre. La psychurgie. Son avenir. Lorsque la légende attribue à nos premiers parents la connaissance spontanée de toutes choses, elle fait sans doute allusion aux prérogatives dont jouit l’intelligence à l’état naissant. Au sortir de l’ignorance absolue, l’esprit humain ne subit le joug d’aucun préjugé, d’aucune idée préconçue. Son indépendance est parfaite et rien ne l’empêche de s’orienter librement vers la Vérité. Celle-ci agit sur les intelligences vierges comme un aimant puissant : elle les attire et les plonge dans une extase qui leur permet de contempler la lumière spirituelle dans son plus pur rayonnement. C’est ce que l’Ecriture appelle converser directement avec Dieu. Cela veut dire que dans sa naïveté originelle l’homme intuitif est naturellement prophète ou voyant. Il devine juste : au lieu de raisonner, il rêve, et ses visions tiennent du génie. Mais cette révélation primordiale demande à être formulée. C’est là l’écueil, car l’extatique ne dispose que d’images enfantines et grossières. Il ne peut s’empêcher de tout personnifier. Jugeant l’inconnu d’après lui-même, il crée des divinités à sa ressemblance et peuple son imagination de fantômes. Ces chimères enveloppent et assiègent son esprit : Ce sont les formes dont la pensée s’est revêtue. Elles masquent la Vérité, qu’elles dérobent à l’intelligence. La Lumière primitive ne 3 parvient plus alors jusqu’à l’homme, qui est chassé de l’Eden : il ne possède plus la vue géniale des choses, et c’est péniblement qu’il acquiert désormais ses connaissances. Heureux encore si un travail ingrat lui fournit autre chose que des fruits amers ! La terre qu’il arrose de ses sueurs ne produit à son intention que des chardons et des ronces. Il nous est cependant possible de nous relever de la chute. Tout le secret consiste à nous dégager des habitudes vicieuses que notre intelligence a contractées : redevenons semblables à des enfants si nous voulons entrer dans le Royaume des Cieux. Notre primitive innocence, la fraîcheur de notre première impressionnabilité peuvent se retrouver, si nous parvenons à faire abstraction de toutes les théories à la mode pour remonter jusqu’au berceau de nos diverses connaissances. C’est là, c’est à la source initiale de notre savoir que nous pouvons puiser des notions d’une pure et profonde sagesse. Sans doute, en revenant ainsi sur nos pas nous ne rencontrons que les formes, ou les écorces, qui constituent la lettre morte de toutes les superstitions. Mais ces cadavres, ces momies, nous permettent d’évoquer la pensée éternellement vivante qui jadis y fut enfermée. C’est à ce titre que rien ne doit être méprisé. Tout nous semble ridicule et faux tant que nous ne comprenons pas ; mais dès que notre esprit s’ouvre à la compréhension tout devient respectable et vrai. Appliquons-nous donc à démêler ce que l’homme a voulu dire, alors qu’inhabile à s’exprimer il balbutiait des fables. Peut-être trouverons-nous dans ces conjonctures instinctives des notions utiles à reprendre. L’esprit humain ne saurait trop se replier sur lui même car, en parcourant le cycle de ses égarements, jamais il n’approche autant de la Vérité que lorsqu’il revient à son point de départ. Pour nous en convaincre il suffit de se figurer ce que l’art de guérir fut logiquement à ses débuts. Reportons-nous à une époque où l’on ne connaissait encore ni botanique ni chimie. Comment l’homme s’efforçait-il alors de parer aux atteintes de la douleur ? La réponse nous est fournie par l’observation de ce qui se passe chaque jour autour de nous. Considérez cet enfant dont le doigt vient d’être pincé ou brûlé. Que fait-il ? Il le porte à la bouche, et le contact de ses lèvres, la tiédeur de son haleine ou la fraîcheur de son souffle le soulage. Un autre jeune étourdi à reçu un coup sur la main : vivement il presse sous l’aisselle les phalanges endolories et s’en trouve bien. Nous mêmes, ne nous appliquons-nous pas la main au front lorsque le mal de tête nous y incite ? Et les douleurs intestinales ou les crampes d’estomac, ne nous obligent-elles pas à recourir à l’action calmante de nos mains ? Ces exemples, qu’on pourrait multiplier à l’infini, montrent comment l’homme réagit spontanément contre la douleur. Sans nous laisser le temps de la réflexion, notre main se porte d’elle-même sur toute région du corps devenue subitement sensible. C’est là une loi d’activité purement réflexe ou automatique, à laquelle nous ne saurions nous soustraire. L’instinct, ce guide infaillible des êtres qui ne raisonnent pas, nous porte ainsi à chercher tout d’abord en nous-mêmes le remède contre la douleur. N’est-ce point là une indication précieuse ? Pourquoi tant chercher en dehors de nous, alors que c’est EN NOUS que jaillit la fontaine de Vie ? Les choses ne se passent-elles pas comme si toute partie saine du corps tendait à ramener la santé dans une autre partie uploads/Philosophie/ oswald-wirth-l-x27-imposition-des-mains.pdf

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