Olivia Tännler B3-HHIST 000472978 Histoire de la philosophie moderne Arnaud Pel

Olivia Tännler B3-HHIST 000472978 Histoire de la philosophie moderne Arnaud Pelletier B. Expliquez le texte suivant (10 points) Cet extrait explore l’inclination des hommes au sein de la nature vers le dit bon et le dit mauvais. En effet, ce qui est le plus utile pour l’homme c’est de vivre parmi les hommes menés par la raison. Mais de quelles manières accomplir son utilité ? Il s’agira dans ce commentaire, tout d’abord, d’expliciter les différents concepts du texte. Ensuite, il conviendra d’observer la distinction entre ce que l’on juge mauvais et ce que l’on juge bon et les effets qui en découlent. Enfin, nous aborderons les moyens mis en place dans le discours de Spinoza afin de servir au mieux l’utilité de chaque homme. Tout d’abord il convient d’expliciter certains concepts. Par nature, Spinoza entend la totalité de tous les existants considérés dans leur connexion. De plus, elle est le principe immanent (qui reste et demeure dans le même ordre) de la production de cette totalité en tant qu’il produit des effets nécessaires et infinis. La nature est ainsi caractérisée par une productivité infinie selon des lois nécessaires. Selon cette hypothèse, chaque chose singulière qui n’existe pas par elle-même est caractérisée par ce qui existe et opère en vertu d’autre chose et est le produit d’une série infini de causes qui s’enchaînent de manière nécessaire. Cette chose singulière est déterminée par une puissance que l’on appelle conatus ou effort. Le texte souligne premièrement que l’homme suit nécessairement l’ordre de la nature or celui-ci se détermine par une puissance d’agir variable. Ici l’on considère l’homme en tant que son essence est d’exister nécessairement selon l’ordre de la nature (explicité ci-dessus). Or, l’homme est un mode fini est limité mais possède un corps doté d’une grande complexité, c’est-à-dire qu’il peut être affecté et il peut affecter d’une infinité de manières. Ici l’affect est pris comme une variation, une modification de la puissance d’agir. La puissance, quant à elle est une manifestation de l’essence en tant qu’elle produit des effets, elle est l’essence de l’homme. D’une part, si l’homme qui suit nécessairement la nature « se trouve parmi des individus qui conviennent peu avec sa nature » alors la puissance d’agir de son corps et de son l’esprit (en tant que l’idée du corps), diminue. C’est ici ce que Spinoza juge mauvais (voir plus bas) dans la nature des choses. En effet, l’homme est en proie aux affects, notamment de tristesse qui s’accompagnent de l’idée d’une cause extérieure. Naturellement, il va tenter, s’il lui est possible d’en comprendre les causes, de s’éloigner cette chose extérieure afin de ne pas être submergé par elle et de ne pas tomber dans la totale servitude humaine. D’autre part, si l’homme « se trouve parmi des individus tels qu’ils conviennent avec la nature de cet homme » alors il verra sa puissance d’agir augmenter au moyen d’affects, dits actifs (tel que la joie). Spinoza nous indique que c’est ce qui est considéré comme bon en tant que cela augmente la puissance d’agir. Ici les termes de bon et mauvais ne sont pas inscrits dans un registre moral. Il convient plutôt de les utiliser relativement à la puissance d’un individu, le bon et le mauvais en soi n’existent pas. Par conséquent ce qui est « bon » ici, augmente la puissance d’agir, devient dès lors utile à la conservation de l’être et finalement permet de se rapprocher des causes réelles, adéquates et rationnelles (par opposition aux causes imaginaires). Par quels moyens ? En s’entourant d’hommes menés par la raison. Les hommes en tant qu’être rationnels participent à l’augmentation des idées adéquates (les idées des causes réelles). En effet, la production d’affects peut se faire par imitation. Ainsi, si l’homme est entouré d’autres hommes qui usent de la raison, il peut produire des affects par imitation, par ressemblance avec ces êtres doués de raison. Par conséquent, il s’agit, selon le programme spinoziste de s’entourer d’hommes qui usent de la raison, entendue comme affirmation et indépendance de ma puissance. De cette manière, l’homme parvient à la connaissance rationnelle et peut, dès lors, tendre à percevoir ce que je peux faire pour mener une vie meilleure en rééquilibrant la balance de sorte que les affects positifs l’emportent sur les affects négatifs. Finalement, c’est par l’éducation des hommes sous le joug de la raison que l’homme peut tendre à se libérer, à servir sa nécessité interne et ainsi à se réaliser pleinement dans son essence. Car « rien ne l’emporte sur l’homme mené par la raison. » De cette manière et en raison des lois de causalité nécessaires de la nature (le souverain droit de nature ?), le jugement peut tendre à devenir réellement adéquat pour enfin servir à son utilité. A. Question (10 points) : Faut-il se méfier de l’expérience, exposez les arguments respectifs de Descartes et de Spinoza, puis comparez-les. Descartes et Spinoza soutiennent tous deux la thèse et l’approche normative de la connaissance selon laquelle il est possible d’acquérir une connaissance vraie indépendamment de l’expérience sensible. Les deux sont animés de la même volonté d’établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. Leur ambition semble similaire car leurs ouvrages respectifs invitent le lecteur à changer de regard, à se distancer de l’expérience la plus immédiate pour atteindre un degré de connaissance plus réel. Dans ce texte, il s’agit d’envisager le rapport à l’expérience de ces deux philosophes et d’en observer les similitudes et les dissemblances. Premièrement, chez Descartes il s’agit d’écarter toute possibilité d’erreur (c’est- à-dire choisir le mal pour le bien, le faux pour le vrai) dans chacune de nos connaissances pour déterminer connaissance véritable et indubitable (selon les critères de clarté et de distinction qui sont ceux de la vérité) dans le but d’établir quelque chose de ferme et de constant dans les sciences. C’est ce qu’on appelle l’expérience du doute hyperbolique, compris comme une expérience de pensée selon laquelle Descartes tient délibérément pour faux tout ce pour quoi l’on peut imaginer une possibilité d’erreur. Ainsi, dans l’expérience sensible, l’erreur existe comme en témoignent les illusions, les rêves etc. Dans un premier temps, Descartes rejette tout ce qui a trait à l’expérience, au sensible comme n’étant pas du domaine de la connaissance. En effet, seule la connaissance que j’ai, moi-même d’exister en tant que chose pensante, est valable. Pour le reste, il ne peut pas être plus méfiant à l’égard de l’expérience, notamment sensible. En outre, l’expérience des corps, de leur étendue (entendue comme l’attribut principal des corps à savoir leur étendue tridimensionnelle en longueur, largeur et profondeur) nous apparaît comme évidente et non de nature à générer une quelconque méfiance. Pourtant, cette perception sensible à elle seule ne vaut rien, ainsi que l’illustre l’exemple du morceau de cire qui change d’aspect sous l’effet du feu jusqu’à devenir méconnaissable. Seul l’entendement (en tant qu’inspection de l’esprit) permet de reconnaître le morceau de cire. L’expérience ne peut, à elle seule produire de possible connaissance véritable elle a nécessairement besoin d’être conjointement liée à l’entendement, à l’activité de l’esprit. Finalement, au cours de ses Méditations, Descartes parvient à la conclusion que l’expérience sensible demeure confuse (c’est-à-dire jamais claire et distincte) et ne sera jamais vérifiée par la règle de vérité de clarté et de distinction. Pourtant l’expérience est capable de m’enseigner un certain nombre de connaissances fiables. Enfin, Descartes n’établit pas d’argument ferme afin de ne plus se méfier de l’expérience, il invite le lecteur à s’y fier à ses perceptions sensibles. Les sens ne sont pas infaillibles mais ils sont fiables en règle générale. Il conjoncture que les corps existent et choisit d’affirmer et de croire en l’existence des choses extérieures au travers de l’expérience sans quoi l’on tomberait dans un scepticisme épistémologique. Spinoza, lui aussi se méfie de l’expérience. Par exemple lorsque je lève mon bras j’ai l’impression d’un lien de causalité entre mon intention et l’acte dans l’expérience, or ce lien n’existe pas. En effet, dans l’expérience on perçoit des liens de causalité entre le corps et l’esprit. Alors que ceux-ci sont l’expression sous deux aspects différents d’une seule et même chose. (Les concepts sont explicités plus bas De la même manière, un potier conçoit un pot non en vue d’une fin comme nous l’inculque l’expérience (afin de manger dedans, comme cadeau, etc) mais parce qu’il est pris dans l’enchaînement des causes efficientes (causes créatrices, qui possèdent en soi la force nécessaire pour produire un effet réel) qui agissent sur lui, c’est une thèse contre intuitive qui va bien à l’encontre de notre expérience. En effet, il convient en premier lieu de se détacher du préjugé de la finalité (« les êtres, les actions et les volontés s’expliquent par des fins ou causes finales), dont nous faisons tous l’expérience quotidienne mais qui est un obstacle à la connaissance des causes réelles. Il faut se méfier et se détourner de ce préjugé par la distinction de deux plans, celui des causes réelles, souvent ignorées et celui des causes finales, les plus communément admises. De uploads/Philosophie/ philomo-ecrit-def-210111-05.pdf

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