PHILOSOPHIE, THÉORIE DU MAL ET DE L’AMOUR PAR ALAIN BADIOU (1990-1991) (Notes d
PHILOSOPHIE, THÉORIE DU MAL ET DE L’AMOUR PAR ALAIN BADIOU (1990-1991) (Notes d’Aimé Thiault et transcription de François Duvert) 1er cours 2 1° pourquoi prendre notre point de départ dans Platon ? 2 a) le diagnostic nietzschéen « L’Europe est en train de guérir de la maladie Platon »............. 2 b) un fil conducteur : un procès de retournement entre l’Apologie et les Lois, X.................... 2 2° le statut philosophique de la catégorie de vérité 3 a) l’énoncé « il y a des vérités » est un énoncé philosophique qui se constitue contre la sophistique 3 b) la compossibilisation philosophique pense le temps des vérités comme temps de la pensée sous le signe de l’éternité. 3 3° originairement… 3 2ème cours 5 3ème cours 8 4ème cours 11 5ème cours 14 6ème cours 20 1° l’indécidable : présentation logique et ontologique par les grecs 20 2° l’indiscernable : le principe des indiscernables de Leibniz 21 3° le générique 22 4° l’innommable 22 7ème cours 24 1° l’indécidable, Un + 24 2° l’indiscernable / multiple fini 24 3°le générique, multiple infini 25 4° l’innommable, l’un – 25 8ème cours 25 1° nomination et sujet 26 2° enquêtes et labeur infini d’une vérité 26 3° forçage et innommable : point de butée d’une vérité 26 Définition générale du Mal 28 Définition de la philosophie, 2ème élaboration : 29 9ème cours 31 10ème cours 34 1° le mal, c’est l’empêchement d’une soustraction : les 4 figures possibles du mal 34 2° seul le nominalisme constitue la figure intime du mal 35 a) le désastre........................................................................................................................ 35 b) le nominalisme................................................................................................................ 35 Le concept de numéricité d’une procédure générique 36 définition............................................................................................................................ 36 11ème cours 37 les 2 figures classiques 37 le concept clé de la figure romantique de l’amour est l’un 37 le concept clé de la figure oblative de l’amour est donné par la catégorie de l’Autre 37 12ème cours : 39 13ème cours 41 14ème cours 43 1er cours Je voudrais commencer le cours de cette année par un résumé du cours de l’an passé qui nous conduira à une définition générale de l’acte philosophique comme saisie des vérités du temps rapportées à leur dimension d’éternité. Au terme du trajet suivi dans la République de Platon, je voudrais terminer le cours de cette année en clarifiant l’enjeu philosophique qui fut le nôtre, à savoir le passage de l’identification de l’essence du discours philosophique à l’identification de son négatif : le désastre, soit la catégorie du mal en philosophie. L’orientation doxographique lie massivement la question : « qu’est-ce que la philosophie ? » à celle du bien, et face à la proposition religieuse sur le bien et le mal, de l’intérieur de son propre régime historique, la philosophie se trouve en état de soutenir, en pensée, le défi de la proposition religieuse. Mais à suivre cette hypothèse, on considère le combat philosophique contre la figure singulière du mal comme une lutte qui appartiendrait d’essence, aussi bien à la religion qu’à la philosophie. Or, je voudrais opérer une torsion sur ce dispositif doxographique et montrer que la philosophie est inductrice des figures historiales du désastre par péril propre : dans tout désastre, un philosophème au moins est impliqué. A partir de cette nouvelle trame conceptuelle, je vous propose de retraverser notre trajectoire et d’obtenir une sorte de vision panoptique de l’année par retournement. 1° pourquoi prendre notre point de départ dans Platon ? a) le diagnostic nietzschéen « L’Europe est en train de guérir de la maladie Platon ». La prophétie de Nietzsche s’est accomplie, car le siècle entier dans son sombre chaos a bien été anti- platonicien dans le disparate même de ses énoncés de pensée, à commencer par ceux qui annoncent la fin de la métaphysique et qui s’originent dans Nietzsche. Ces énoncés soutiennent que ce dont Platon est le nom inaugural est entré dans la clôture de son effet, mais effet en même temps porté à son paroxysme. Or, je soutiens que nous pouvons annoncer la fin de cette fin telle qu’elle se laisse dire comme la fin de l’envoi platonicien. Et c’est précisément cette possibilité qui nous contraint à rouvrir la question ou le dossier Platon. Mais il va de soi que cette réouverture ne peut pas se présenter comme une restauration, mais elle doit revenir sur Platon pour y distinguer un geste inaperçu, ie non identifiable à l’envoi métaphysique, mais un geste absolument différent, qui serait à l’origine d’une autre configuration philosophique que la disposition métaphysique repérée, par exemple, par Heidegger. b) un fil conducteur : un procès de retournement entre l’Apologie et les Lois, X. Toute constitution philosophique est en situation. Mais alors que la situation de départ dans le Criton ou l’Apologie de Socrate est « pourquoi Socrate a-t-il été condamné et tué injustement ? », la dernière et grande œuvre de Platon, les Lois, fonde et légitime en pensée un appareillage répressif qui frappe l’impiété et la corruption de la jeunesse athée, principales accusations portées contre Socrate. Comme si à la fin des fins, Platon en vienne à souscrire à la mise à mort de Socrate dont, circonstance aggravante, il entend fonder la légitimité. Le protagoniste des Lois, l’Athénien, et non plus Socrate, reprononce et légitime les chefs d’accusation portés contre Socrate. On est donc passés des premiers dialogues aporétiques qui traitent des impasses de l’episteme, du juste et du bien, à un dispositif de lois criminelles édictées par la cité Etat idéale, soudain devenue fascisante. Mais que signifie ce retournement inouï, sinon qu’il n’y a pas de dispositif global philosophique propre à Platon ? Platon ne se laisse pas compter pour un, par exemple comme le geste d’envoi de la métaphysique occidentale. Dans ce retournement, on lit du 2, ie que dès l’origine, il y a l’innocence de l’exposition philosophique et toujours le risque, dû chez Platon à une tension excessive de son montage philosophique, d’une réexposition désastreuse. Chez Platon, présentation et représentation sont l’exposition elle-même et fondent la philosophie dans le 2 : ce qui est exposé selon la vérité est aussi exposé au désastre. 2° le statut philosophique de la catégorie de vérité A l’âge classique, la catégorie centrale de la philosophie est celle de Vérité, mais ne voyez pas dans le V majuscule qu’une marque strictement distinctive, car avant cette catégorie, cet avant n’entraînant d’ailleurs aucune implication temporelle, il y avait déjà des vérités. Les vérités sont donc des procédures hétérogènes, en extériorité à la catégorie centrale de Vérité propre à l’âge classique de la philosophie, et dont nous avons repéré l’émergence du statut en nous enfonçant dans le matériel platonicien. Et Platon repère ces procédures hétérogènes sous le nom d’opinion droite, mathemata. D’une façon générale, les procédures de vérité sont registrables dans différents lieux qui, dès la fondation platonicienne, sont ceux de l’art, la science, la politique et l’amour, et jouent comme conditions pré-réflexives de l’activité philosophique. Mais il faut bien comprendre que dans l’après-coup philosophique, ie une fois constitué, ce lieu propre apparaît comme lieu de pensée du il y a des vérités, car les vérités n’énoncent pas leur il y a : a) l’énoncé « il y a des vérités » est un énoncé philosophique qui se constitue contre la sophistique Cette énonciation originelle anti-sophistique : il y a des vérités, suppose donc le montage de la catégorie philosophique de vérité, qui n’a d’ailleurs pas toujours le nom de vérité dans l’histoire de la philosophie, et qui est une opération de la pensée à travers laquelle s’énonce la compossibilité des vérités. Mais la sophistique émerge avec la philosophie, toutes 2 naissent en co-présence, car pour que le sophiste puisse énoncer qu’il y a pas de vérités, il faut qu’il y en ait. Et la philosophie accueille ou abrite le multiple des vérités sous l’opération de vérité qui énonce leur possible compossibilité pour et par la pensée. Il y a des vérités : la science, l’amour, l’art, la politique. Il y a l’unité de la pensée qui détermine la philosophie comme temps de la pensée prise sous le signe de l’un, ce que Platon nomme le toujours du temps, dont le nom classique est l’éternité. b) la compossibilisation philosophique pense le temps des vérités comme temps de la pensée sous le signe de l’éternité. La philosophie est donc le lieu où il y a le il y a des vérités, mais la catégorie philosophie de vérité n’est pas productrice de vérités, ce qui signifie que LA vérité comme lieu est vide : il n’y a pas LA vérité, la catégorie philosophie de vérité opère, ie rend compossible les productions hétérogènes que sont les procédures de vérité sous l’unité de la pensée pensante, ie au lieu de l’éternité. 3° originairement… Originairement, la catégorie philosophie de vérité, dont l’essence est la saisie, soustrait l’effet de vérité de l’environnement du sens dans lequel il fait trouée. C’est une opération d’ab-sens, anti- herméneutique, ie anti-religieuse. Cette opération s’effectue par un montage de la catégorie philosophie de vérité, ie surimposition d’une fiction d’art et d’une fiction de uploads/Philosophie/ philosophie-theorie-du-mal-et-de-l-x27-amou-alain-badiou.pdf
Documents similaires










-
29
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 01, 2021
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.4223MB