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Presses Universitaires de France is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Revue Philosophique de la France et de l'Étranger. http://www.jstor.org Review Author(s): Francois Picavet Review by: Francois Picavet Source: Revue Philosophique de la France et de l'Étranger, T. 71 (JANVIER A JUIN 1911), pp. 98- 104 Published by: Presses Universitaires de France Stable URL: http://www.jstor.org/stable/41079147 Accessed: 24-02-2016 07:06 UTC Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at http://www.jstor.org/page/ info/about/policies/terms.jsp JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact support@jstor.org. This content downloaded from 147.8.31.43 on Wed, 24 Feb 2016 07:06:35 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions 98 BEVUE PHILOSOPHIQUE pessimisme de fait, destiné à être dépassé par l'effort moral. Il s'agit finalement de faire accepter une conception rationnelle de la vie : l'interprétation que Fauteur propose de l'expérience fournit une méthode applicable à toutes les circonstances de la vie; le change- ment étant le principe de tout l'univers, la philosophie pratique doit avant tout être destructrice, pour laisser place à l'initiative spontanée. Tel qu'il est, ce livre laisse une impression assez peu nette; trop de sujets y sont abordés, suivant une méthode trop indécise, et avec trop peu de vigueur et de clarté dans la discussion. On y sent une per- sonnalité originale, riche en aperçus ingénieux, mais mal à l'aise dans les cadres de la philosophie traditionnelle, se refusant de parti pris à en manier les concepts : ce qui permet de faire preuve d'esprit de finesse en matière de morale ou de politique, mais a bien des incon- vénients quand on aborde les problèmes techniques de la métaphy- sique, spécialement dans une tentative de cosmologie où l'on risque de faire appel, d'une manière bien surprenante, à des données physico-mathématiques. Jean-L. Schlegel. A. D. Sertillanges. - Saint Thomas d'Aquin. 2 vol. in-8 de la Collection Les grands philosophes, Paris, F. Alean, 1910, vm-334-348 p. M. A. D. Sertillanges, professeur à l'Institut catholique de Fans, vient de donner sur saint Thomas d'Aquin, deux volumes considé- rables par Tótendue, comme par le soin mis à les composer. A plusieurs reprises, nous avons présenté aux lecteurs de la Revue philosophique l'œuvre de saint Thomas et celle qu'après lui tentent d'accomplir ses modernes successeurs *. Sa philosophie a été cons- truite avec toute la doctrine positive d'Aristote, accompagnée des commentaires grecs, arabes et juifs, interprétée de manière à en retrancher ce qui aurait pu offenser les lecteurs chrétiens ; avec les doctrines d'Avicenne et d'Averroùs, d'Avicebron et de Maimonide, du Pseudo-Dcnys l'Aréopagite, de saint Augustin et de saint Anselme, comme avec plusieurs autres sources plotiniennes. Sa théologie, dont le point de départ est le Commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard et l'épanouissement, la Sommo, de théologie, utilise tous les travaux antérieurs, mais aussi les acquisitions de la philosophie au xiir siècle, adaptées aux affirmations de la pensée catholique. Enfin les travaux exégétiques sur les Evangiles, le Psautier, le Symbole, 1. Le mouvement néo-thomiste et les travaux récents sur la scolastiquc, Revue philosophique, 1892, 1893, 1896, 1902; Esquisse d'une histoire générale et compa- rée fies philosophies medievales, 2« édition : V œuvre de saint Thomas, p. 1U2-I95: La restauration thomiste au XIXe siècle, p. 2 16-28 S. Nous avons examiné les discus- sions relatives au modernisme dans la Revue philosophique, décembre 1907, jan- vier 1908. This content downloaded from 147.8.31.43 on Wed, 24 Feb 2016 07:06:35 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions ANALYSES. -- SERTiLLANGES. Saint Thomas d'Aquin 99 l'Oraison dominicale, ont, pour objet ou pour résultat, de montrer que la philosophie et la théologie, telles que les a constituées saint Thomas se trouvent plus ou moins développées dans ce qui nous est donné comme révélé. En fait la philosophie est partout dans l'œuvre de saint Thomas. C'est ce qu'ont affirmé la plupart des historiens qui ont étudié son œuvre. Aussi c'est pour avoir des théologiens et des exégètes ortho- doxes que Léon XIII a recommandé le retour au thomisme; c'est pour s'opposer aux modernistes, dont les travaux ont presque tous porté sur l'exégèse, que Pie X a condamné la philosophie sur laquelle ils s'appuient, sans en avoir toujours conscience, et insisté sur l'impor- tance d'une étude préalable de la philosophie thomiste pour tous les théologiens et les exégètes. Si la philosophie est partout chez saint Thomas, il faut, pour la reconstituer, étudier ses œuvres, théologiques et exégétiques aussi bien que philosophiques, en suivant, si on le peut, l'ordre chrono- logique, pour voir la manière dont le système s'est constitué ; en se demandant à propos de chacune d'elles quelles questions s'est posées saint Thomas et quelles réponses il y a faites. De ce travail accompli avec soin sur toutes les œuvres authentiques, on tirerait le système et on saurait exactement les sources auxquelles il a puisé, en parti- culier comment, en commentant Aristote *, il l'a adapté au christia- nisme, comment il a été aidé par Averroès et Albert le Grand. On verrait si le système, original dans sa synthèse, l'est aussi parfois dans les détails. En relevant les connaissances d'ordre scientifique qu'il utilise, on pourrait le séparer d'un certain nombre de ses con- temporains, en particulier de Roger Bacon. On marquerait ensuite sa place parmi ses contemporains d'Occident - il n'y a plus guère de philosophie, au xmc siècle, chez les Byzantins, les Arabes et les Juifs qui ont eu leurs penseurs les plus remarquables aux deux siècles précédents. On verrait enfin, comme a fait en partie Jourdain, quels furent ses partisans et ses adversaires, d'abord jusqu'à la Réforme, puis après que le concile de Trente l'a pris pour guide et en a fait un des principaux représentants de l'orthodoxie catholique; on sui- vrait sa fortune au xvi°, au xvn°, au xvmc et au xixe siècles ; on verrait ce qu'il est devenu depuis sa restauration par Léon XIII. Voilà ce que souhaiteraient savoir sur la philosophie de saint Thomas les historiens de la philosophie. M. Sertillanges s'est-il proposé de travailler pour eux? Ce n'est pas son but essentiel. Leur apporte-t-il une utile contribution? Cela nous semble incontestable. 1. Nous avons consacré plusieurs années, à l'École des Hautes Études, à com- parer les commentaires de saint Thomas sur Aristote aux versions et aux com- mentaires du Moyen âge. A la Faculté des lettres, sous notre direction, plusieurs mémoires ont été préparés, sur saint Thomas commentateur du Pseudo-Denys, sur la vision de Dieu, d'après les commentaires sur les Sentences de Pierre Lombard, etc., dont il sortira peut-être des thèses. This content downloaded from 147.8.31.43 on Wed, 24 Feb 2016 07:06:35 UTC All use subject to JSTOR Terms and Conditions 100 REVUE PHILOSOPHIQUE UAvant-Propos nous renseigne sur ce qu'il a voulu faire et aussi sur ce qu'il ne s'est pas proposé de réaliser. Saint Thomas, dit-il, est d'un abord extrêmement difficile : l'habitude d'aborder les questions par leur côté le plus formel déroute les esprits habitués à procéder par développements et approches successives; la doctrine est découpée en articles dont chacun ne fournit qu'une mince tranche de vérité, sans liaison facile avec d'autres ; on ne peut donc le consulter, il faut se mettre à son école, connaître ses ouvrages comme le forestier sa forêt, voir revenir les principes directeurs, peu nombreux, mais toujours variés en leurs applications, se familiariser avec eux et avec l'ordre qui préside à leur mise en œuvre. M. Sertillanges a donc voulu aider ceux qui ne répugnent pas à faire l'effort nécessaire pour se retrouver dans l'œuvre peu connue du docteur angélique. Pour cela il indique, en chaque matière, l'objet de la doctrine plus qu'il ne tient à énumérer longuement les solutions particulières. Son ambition est d'éclairer les thomistes de cœur sur l'objet d'une admiration demeurée trop sentimentale, de réconcilier quelques esprits non prévenus avec des points de vue qu'ils déclarent volontiers périmés. En quelques mots il expédiera certains traités qui ne se prêtent à aucun commen- taire important, ceux dont nos coutemporains peuvent difficilement faire usage ou ceux dans lesquels saint Thomas n'a apporté sur la matière traitée qu'une contribution personnelle peu notable. En somme il ne prétend nullement accomplir une œuvre d'érudition1 mais exposer 1. On ne peut demander à un auteur autre chose que ce qu'il s'est proposé de donner. Aussi nous bornerons-nous à faire quelques remarques de détail. D'abord, page 1, une question de chronologie. Saint Thomas est conduit à Paris en 1246, il suit pendant trois ans les cours d'Albert et en 1248 il est chargé de lire à Cologne où Albert est fait régent. P. 9, au ixe siècle on ne connaît pas tout l'Or- ganon d'Aristote, mais seulement quelques parties de l'Organon. Voir Hauréau et notre Esquisse, p. 143-144. P. 13, la supériorité philosophique de saint Thomas sur Albert le Grand semble uploads/Philosophie/ presses-universitaires-de-france-info-about-policies-terms-jsp.pdf

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