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Résilience (psychologie) Pour les articles homonymes, voir Résilience. Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (septembre 2008). Si vous disposez d'ouvrages ou d'articles de référence ou si vous connaissez des sites web de qualité traitant du thème abordé ici, merci de compléter l'article en donnant les références utiles à sa vérifiabilité et en les liant à la section « Notes et références » En pratique : Quelles sources sont attendues ? Comment ajouter mes sources ? La résilience permet à un individu affecté par un traumatisme de se reconstruire. Arbre qui pourrait être perçu comme un symbole de résilience : sa cime a été coupée, et néanmoins il vit et se déploie. La résilience est un phénomène psychologique qui consiste, pour un individu affecté par un traumatisme, à prendre acte de l'événement traumatique de manière à ne pas, ou plus, vivre dans le malheur et à se reconstruire d'une façon socialement acceptable. La résilience serait rendue possible grâce à la structuration précoce de la personnalité, par des expériences constructives de l'enfance (avant la confrontation avec des faits potentiellement traumatisants) et parfois par la réflexion, ou la parole, plus rarement par l'encadrement médical d'une thérapie. Sommaire • 1 Étymologie • 2 Origines du concept • 3 Les huit processus • 4 La résilience dans le cadre du couple • 4.1 La conjugaison affective • 4.2 Le tuteur de résilience • 5 La symbolique de la résilience • 6 Dans la littérature d'enfance et de jeunesse • 7 Critique de la résilience • 8 Bibliographie • 8.1 Littérature jeunesse • 9 Notes et références • 10 Voir aussi • 10.1 Articles connexes • 10.2 Liens externes Étymologie[modifier | modifier le code] De l'anglais resilience1 qui vient du verbe latin resilio, ire, littéralement « sauter en arrière », d'où « rebondir, résister » (au choc, à la déformation)2. Origines du concept[modifier | modifier le code] La résilience est, à l'origine, un terme utilisé en physique qui caractérise l'énergie absorbée par un corps lors d'une déformation (« T est Charpy ») Les premières publications datent des années 50 ("Dans ce deuil, une fois encore, elle étonna ses amis par son immédiate résilience", Maurois, Lélia, 1952)[réf. nécessaire]. Dans le domaine de la psychologie, Werner et Smith, deux psychologues scolaires américaines à Hawaï, débutent en 1954 une étude longitudinale avec des enfants à risque psychopathologique, condamnés à présenter des troubles. À l'occasion d'un suivi effectué pendant trente ans, elles notent qu'un certain nombre d'entre eux « s'en sortent » grâce à des qualités individuelles ou des opportunités de l’environnement3. La notion de résilience s'oppose parfois à la notion de « coping »4,5 (en anglais to cope = se débrouiller, s'en sortir). La résilience permet de dépasser son état actuel. Après John Bowlby, qui a introduit le terme dans ses écrits sur l'attachement, en France, c'est Boris Cyrulnik qui, à la fin des années 90, médiatise le concept de résilience en psychologie, à partir de l'observation des survivants des camps de concentration[réf. nécessaire], puis de divers groupes d'individus, dont les enfants des orphelinats roumains et les enfants boliviens de la rue[réf. nécessaire]. Auparavant, on parlait d'« invulnérabilité ». Actuellement, des groupes de travail étendent le concept à d'autres situations difficiles comme celles que vivent les aidants des malades d'Alzheimer6. Dans la maladie d'Alzheimer, les applications passent par le paradigme que la communication (théâtralisation par les aidants) est source de résilience des aidants, et le concept est développé en France depuis le début des années 2000 (Jean-Pierre Polydor)6. Dans le domaine de l'assistance aux collectivités en cas de catastrophe (naturelle ou causée par l'homme), on parle également de communautés résilientes. La démarche d'assistance post-immédiate aux personnes touchées par un évènement critique a généralement une dimension psychosociale. La résilience serait le résultat de multiples processus qui viennent interrompre des trajectoires négatives et contrer la vulnérabilité psychologique liée à l'histoire traumatique de l'individu7,8. Les huit processus[modifier | modifier le code] La résilience est dynamique, et, parmi les processus qui contribuent à la résilience, on a pu en repérer huit : 1. La défense-protection ; 2. l'équilibre face aux tensions ; 3. l'engagement-défi ; 4. la relance ; 5. l'évaluation ; 6. la signification-évaluation 7. la positivité de soi ; 8. la création. La résilience dans le cadre du couple[modifier | modifier le code] Dans son ouvrage Parler d'amour au bord du gouffre9, Boris Cyrulnik affirme que le « couple peut panser les blessures de l'enfance ». La conjugaison affective[modifier | modifier le code] À condition de trouver la « conjugaison affective » adéquate, l'amour peut agir comme moyen de gommer des représentations négatives de soi et constituer une thérapie reconstructrice. Dans cette conjugaison, le hasard aurait moins de place qu'il n'y parait : le fondement du couple se construisant dans la réponse à la question : « Qui suis- je pour me faire aimer ? ». Ainsi « Monsieur Peurdeperdre aime Madame Jaimelavie : la présence de Madame sécurise Monsieur qui dynamise Madame »10. Est-ce l'amour qui permet la résilience ou la résilience qui permet l'amour ? Boris Cyrulnik explique que finalement les deux se renforcent mutuellement: « L'humain ne peut vivre et se développer que si un autre met son empreinte sur lui ». Le tuteur de résilience[modifier | modifier le code] Le premier amour est important lorsqu'il survient à l'adolescence, lorsque le jeune éprouve sa capacité de sensibilité à de nouvelles informations : ce premier amour peut être pour certains adolescents l'occasion de réparer une représentation négative de soi. Les schémas initiaux ne sont plus répétés comme une malédiction implacable. Cette première expérience de l'amour pourra constituer une thérapie réparatrice. Plus tard d'autres (la famille, les enfants, les amis) pourront relayer et compléter cette fonction tutorale. Pour Boris Cyrulnik, l'adulte — qui a cette capacité de rebond après le choc — est celui qui aura appris « à aimer dans la gaieté et le respect de l'autre dans un système à poly-attachement : papa, maman, mais aussi les grands-parents, les cousins, les amis des parents. » La symbolique de la résilience[modifier | modifier le code] L'art du kintsugi, l'art traditionnel japonais qui consiste à réparer un objet cassé en soulignant ses cicatrices avec de l'or au lieu de les cacher, est souvent utilisé comme métaphore de la résilience en psychologie et en développement personnel11,12,13. Dans la littérature d'enfance et de jeunesse[modifier | modifier le code] Peu d'ouvrages destinés à la jeunesse évoquent ce thème de résilience. En 2018, le Prix Sorcières, décerné par l'Association des librairies spécialisées jeunesse (ALSJ), en partenariat avec l'Association des bibliothécaires de France (ABF) récompense, dans la catégorie Carrément sorcières - Fiction14, l'album de fiction Cœur de bois (éd. Notari, 2016), écrit par Henri Meunier, et illustré par Régis Lejonc. Cet album est leur cinquième collaboration en quinze ans15. Pour Régis Lejonc : « Le sujet profond de ce livre est celui de la résilience : comment se construit-on après avoir subi des atrocités. Il ne s'agit surtout pas de pardon, et évidemment pas d'oubli15. » L'ouvrage est également « coup de cœur » 2017 du Centre national de la littérature pour la jeunesse - La Joie par les livres, qui écrit dans son avis critique : « Dans un langage subtil à décoder, justement parce qu'ils se jouent des codes, les auteurs nous entraînent sur les terres de l'intime. L'illustration est puissante, sombre16 ». Selon l'avis critique du site de référence Ricochet, « Malgré les maltraitances subies, [l'héroïne] a réussi à pardonner l'impardonnable et à construire sa vie. Un magnifique récit, à l'écriture soignée et aux illustrations hyperréalistes, sur la résilience, l'amour et le pardon17. » Critique de la résilience[modifier | modifier le code] Au-delà de l'intérêt théorique et clinique de disposer d'une telle notion, la résilience est également l'objet de certaines critiques. L'essentiel de ces critiques porte sur la mésinterprétation profonde du terme, sa sur-utilisation et sa sur-médiatisation. Le psychiatre Serge Tisseron pointe dans un premier temps un écart linguistique, sémantique et culturel. Pour lui, « la résilience, qui est en Amérique une vertu sociale associée à la réussite, est devenue en France une forme de richesse intérieure... Il ne s’agit plus, comme dans la version américaine, d’orienter sa vie pour connaître le succès, mais de chercher la merveille ou encore de cultiver l’art de rebondir »18. Se montrant prudent face à l'« extraordinaire engouement que connaît la France pour ce concept », Tisseron met en garde, dans un second temps, contre l'abus de langage qui consiste à étiqueter sous la houlette de résilience, tout comportement ou réaction adaptative sans distinction aucune. Un autre type de critique porte sur la sur-médiatisation du terme, qui est par ailleurs largement passé dans le langage courant. Le mot résilience est connu du grand public et peut parfois perdre le sens psychologique profond qu'il revêt. Au-delà, le risque majeur de la sur-médiatisation peut se décliner en une forme de désirabilité sociale, où toute personne atteinte d'un traumatisme devrait nécessairement connaître un parcours résilient. On comprend alors que la notion de résilience peut avoir ce double-tranchant uploads/Philosophie/ resilience-odt.pdf

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