La problématique relative à la dialectique de la libération telle qu’abordée pa
La problématique relative à la dialectique de la libération telle qu’abordée par Marcien TOWA, figure parmi les débats les plus houleux qui ont su tenir en haleine des penseurs africains jusqu’à nos jours. De 1945, date à laquelle La Philosophie Bantoue du Révérend Père Placide TEMPELS a paru, à 2011, année de publication de l’œuvre towaïenne Identité et Transcendance, la question liée à la libération du Négro- africain ne cesse d’être actualisée. En s’inscrivant dans la perspective de TOWA, il est, ici, question d’exposer de façon claire la manière dont Marcien TOWA conçoit la libération de la conscience africaine. Ainsi, notre travail consiste notamment à montrer comment la dialectique de la libération se déploie chez TOWA, puis nous allons nous évertuer à expliquer pourquoi pense-t-il que la philosophie est la voie royale par laquelle l’Africain pourrait se libérer des contraintes sociales et culturelles TOWA part d’un constat selon lequel la conscience du Négro-africain est en proie à une crise d’ordre culturel. D’après lui, cette crise comprend une double origine. Elle est traditionnelle d’une part, et elle s’explique également par la rencontre brutale de l’Afrique avec la civilisation occidentale dont les effets de la colonisation ont marqué considérablement la conscience africaine d’autre part. D’abord, il pense que les traditions négro-africaines revêtent un caractère aliénant et constitue un obstacle majeur pour la libération de la conscience africaine. En effet, après constat fait du fait que l’Africain généralement ne se centre que sur des rites traditionnels, pour TOWA, le Noir accomplit par cet acte même un repli sur soi. Or, ce repli sur soi implique le rejet de toute forme de modernité dans sa pensée, et par ricochet cela lui empêche de s’épanouir parce qu’il est soumis à un système clos, figé, mais surtout indestructible. TOWA fustige cette attitude réductrice de ne se limiter qu’à sa culture traditionnelle. Il taxe d’ailleurs cette disposition africaine de « traditionalisme ». En d’autres mots, la tradition apparaît comme un véritable empêchement à l’expression de son génie rationnel du Noir, en ce sens que celui-ci est anéanti et soustrait à l’autorité qu’exerce la tradition. C’est pourquoi TOWA, tout en rejetant cette tendance aliénante de la raison, préconise la rupture de l’homme noir d’avec la tradition. Pour lui, le Négro-africain doit se défaire de la culture traditionnelle afin de s’élever par la pensée en toute liberté. Toutefois, il faut noter que dans le sens towaïen, ici, il n’est pas question de rejeter totalement la tradition, mais plutôt il est question que l’homme noir transcende les contraintes socialement imposées par la tradition. Par ailleurs, TOWA critique les effets de la colonisation, entre autres, la religion qui, à ses yeux, est considérée comme un « Absolu idéologique » dont Dieu est la forme la plus achevée. TOWA critique donc la religion pour son dogmatisme. Il pense que toute forme d’idéologie est dangereuse pour la liberté de la pensée. Tout en prônant la liberté de pensée, il proclame la désacralisation de Dieu. Il fustige alors l’idée de Dieu, car Dieu est la négation du libre jugement, donc de la pensée. Pour lui, Dieu se veut autoritaire à tout type de pensées, et par ricochet, il écrase toute activité réflexive. C’est-à-dire, quand nous nous soumettons à la volonté de Dieu, il nous est difficile, pour ne pas dire impossible, de raisonner. Or, la pensée est par nature libre et critique. C’est pourquoi, pour Marcien TOWA il faut procéder par la destruction de l’idée de Dieu afin de laisser libre cours à l’exercice de la pensée humaine. Cependant, le Négro-africain ne pourrait se libérer de ces entraves (tradition et religion) que par l’action de penser. Dès lors, s’impose la réflexion philosophique, en tant que domaine par excellence où le « penser » se déploie, car elle constitue le moyen le plus à même de libérer l’Africain de cette crise qui reste l’obstacle majeur à sa libération. Marcien TOWA est convaincu que la philosophie pourrait jouer un rôle libérateur dans la crise que se trouve aliéné le Négro-africain. Pour Lui, la philosophie est l’occasion pour le Noir de penser son héritage culturel, mais également, l’héritage colonial ou tout ce qu’il a pu tirer de l’Occident. Et la réflexion philosophique étant une porte qui tend vers la liberté de l’homme et la prise en charge de son destin d’homme, elle implique de prendre une distance par rapport aux croyances pré-acquises afin de les soumettre à la critique ; mais elle implique également, que le Noir se voit comme un individu à part entière vivant parmi ses semblables dans le respect des libertés de tout un chacun. Pour ce faire, il expose un projet doublement conçu, à savoir : d’un côté, l’Africain doit trouver un élément de riposte à la domination occidentale en s’« appropriant » la science et la technique grâce auxquelles l’Occident nous a dominé. D’un autre, il doit soumettre la tradition à une critique philosophique sans complaisance, tout en restant original à lui-même. Cela aurait pour préalable que l’Africain s’élève à un niveau acceptable sur le plan scientifique et technique. uploads/Philosophie/ resume-de-l-x27-expose.pdf
Documents similaires
-
16
-
0
-
0
Licence et utilisation
Gratuit pour un usage personnel Attribution requise- Détails
- Publié le Fev 23, 2022
- Catégorie Philosophy / Philo...
- Langue French
- Taille du fichier 0.0267MB